DECOUVERTE D' OMAN
Oman, dans le
sillage de Sinbad le marin
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Le vieux Dubaï |
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Le port de Dubaï |
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La Grande Mosquée de Dubaï |
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Le modernisme de Dubaï |
La légende voudrait que
Sinbad le marin, héros légendaire des Contes
des Mille et Une Nuits, fût originaire d’Oman et natif de la petite ville
côtière de Sohar, sur la côte nord de Muscat.
Sinbad serait
un Omanais
Avec ses
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Sarjah souk al Masqoof |
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Sarjah souk al Masqoof |
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Les pêcheurs de Sohar |
Le Musendam et
Sohar, patrie de Sinbad
Au port de Khasab, des
pêcheurs remontent leur filet, plein de sardines et les mettent aussitôt à
sécher sur le sable. Elles y resteront trois jours, cuites par le soleil – il
fait tout de même 40 ° – et ainsi se conserveront bien. Bon nombre de pêcheurs
sont en réalité des saisonniers, descendus du djebel Harim ou du plateau de Say
pour les trois mois de pêche. Ils iront ensuite vendre leurs poissons dans les
Emirats, à Bukha ou Ras al Khaimah, ce qui leur fait moins de route que s’il
fallait franchir le djebel Hatta pour se diriger vers Shinas.
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Chambre du Sohar Beach hôtel |
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Le petit port de Sohar |
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Belle prise à Sohar |
C’est cette route que l’on
doit emprunter pour regagner Oman à travers monts et déserts. La montagne est
magnifique, haute et escarpée – certains pics du plateau de Sayq, au sud de Muscat,
dépassent les trois mille mètres.
Dès que l’on rejoint la
côte, on abandonne les pistes à peine tracées pour une route parfaite. Le
paysage est plat et monotone jusqu’à Sohar. Cette bourgade de 400 000
habitants où serait donc né Sinbad s’est endormie au cours des siècles,
détrônée par Muscat, la capitale. Bien sûr, le fort éclatant de blancheur où
vivait le wali, le gouverneur,
protégé par ses quatre rangées de murailles et ses six tours de gardes, vieux
sans doute de plus de sept siècles, n’existait pas du temps de Sinbad. Le port
était alors plus actif, commerçant avec Chine, Irak, Yémen et Indes. Si bien
que le géographe arabe Istakhri, auteur du premier texte arabe illustré de
cartes, disait de ce port au X è
siècle : « C’est la ville la plus habitée et riche d’Oman et il
serait impossible d’en trouver une plus prospère par ses belles maisons ou la
quantité de biens importés, sur les côtes de la mer Persique et même sur toutes
les terres de l’Islam. »
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Supermarché de Sohar |
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Fort de Rustaq |
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Fort de Rustaq |
A six heures du matin, à
l’ouverture du marché aux poissons, Sohar s’éveille et s’anime. Tous guettent
le lointain bourdonnement de moteur des dhosw
rentrant au port. Les barques accostent une à une. Les gamins sautent à
l’eau pour aider les pêcheurs à sortir leurs prises. Il y a là des requins de
bonne taille, d’immenses raies aux ailes flottantes, des myriades de sardines
et même un petit espadon. On découpe les requins dans l’eau, ce qui n’empêche
pas les gamins de barboter dans une mer de sang, on vide les poissons sur le
sable, attirant ainsi une nuée de goélands et corbeaux criards. Puis les
poissons sont portés à l’intérieur du marché où attendent patiemment des femmes
aux voiles noirs, certaines portant un masque de cuir. Elles se mettent
aussitôt à marchander âprement : 5 rials l’espadon, 3 les raies, 20 le
cageot de sardines, un rial valant deux euros.
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Wadi AbLyah |
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Fort d'Abyah |
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Le village d'Albustan |
Muscat, la
capitale jaillie du désert
Un petit détour mène à
Rustaq, ville la plus importante avec Sohar de cette région de
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La charmante Najla Al-Jamali |
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Le luxueux complexe du Shangri-L'as |
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Les salons du Shangri-L'as |
A 135 kms à l’est de Sohar,
toujours sur la côte, Muscat, autrefois simple port de pêche, est aujourd’hui
une vraie capitale surgie du désert par la volonté de l’actuel sultan. Il interdit
buildings et gratte-ciel et favorise la construction de jolies villas blanches,
de style arabe. Ce fut lui qui fit construire
Bien sûr, un marché aux poissons fut aménagé face à la seule mosquée sunnite de la ville. Dès six heures du matin, c’est une bousculade insensée. On y trouve de tout : sardines servant d’engrais ou de nourriture pour le bétail, hamour tout rond, sorte de mérou, kingfish ou sériole à la chair si prisée des Omanais, mais aussi langoustines, crevettes, crabes et homards. Pourtant, depuis 1988, à cause de l’excès de pêche et de la pollution, le nombre de prises a baissé de façon alarmante, si bien que le sultan a chargé le Centre des Sciences marines et des Pêcheries de Sidab de proposer un programme pour remédier à cet état de faits.
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Musicienne à Muscat |
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Le Wadi al-Shab |
Coincée entre mer et
montagne, Muscat étire sa mince bande de blancheur dans un paysage désertique
de toute beauté. Grâce aux usines de déstalinisation, l’eau n’est plus une
denrée rare. Palmiers, flamboyants, ibiscus, bougainvillées, roses et zinnias
jaillissent de chaque coin de jardin, faisant oublier le désert.
Un superbe complexe
hôtelier, véritable vitrine de Muscat, a été conçu à l’est de la ville, sur la
pointe plongeant vers le large de Barr Al Jissah. Trois hôtels de grand luxe,
l’Al Husn, l’Al Bandar et l’Al Waha s’élèvent au bord d’une plage de sable
blanc, parmi fleurs et palmiers. Des marinas vont se construire un peu à
l’écart. Comme on doit bâtir dans le style du pays, les hôtels évoquent plus
des fortins que des buildings citadins. Créneaux, moucharabiehs derrière
lesquels les belles pouvaient tout observer sans être vues, voûtes cintrées
dans le style arabe, profusion de bassins, jets d’eau et piscines, sans oublier
des palmiers dorés font de ces lieux préservés un décor féerique.
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La pointe Diana |
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Toujours le Shangri-L'has |
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La mosquée de Muscat |
Dès que la nuit tombe, les
habitants de Muscat se précipitent au souk, ouvert jusqu’à neuf heures du soir.
On y trouve de tout, mais hélas pas beaucoup de production typiquement
omanaise, à part des nattes tressées par les Bédouins du désert et quelques
poteries. Châles et soies du Cachemire, saris d’Inde, du Pakistan ou du
Bengladesh, objets en papier mâchés sont proposés dans un concert de cris et
d’interpellations. Dans les échoppes de parfumerie, on a pourtant affaire à des
marchands omanais offrant les cristaux d’encens récoltés au sud du pays, sur
les plateaux du Dhofar, ou les ravissants flacons d’or de l’Amouage, le parfum
le plus cher du monde, obtenu à partir de la résine dhawfari. Les Omanais sont en effet fous de senteurs. Quand passent
les femmes, dans un envol de voiles noirs, elles dégagent de capiteux parfums
obtenus en exposant longtemps chez elles leurs jupes aux vapeurs de l’encens.
A Sur, le
dernier chantier de gineja, le bateau
de Sinbad
De Muscat à Sur, presque à
la pointe orientale d’Oman, la côte est splendide : longue étendue de
sable blanc de Tiwi, délicieux petit port de pêche du Wadi Al Shab, prolongé
par une vallée encaissée et verdoyante, formidable explosion de verdure comme
sont tous les wadis omanais. Sur le littoral
de Ral Jinz, réserve nationale instituée par le sultan pour protéger les
tortues marines qui viennent pondre la nuit tout au long de la côte, on voit
nager dans des eaux transparentes des bébés requins et ces énormes tortues qui
peuvent peser
Des rochers noirs plongent
vers la mer, deviennent des falaises d’où la vue est spectaculaire vers Sur,
ses maisons blanches serrées les unes contre les autres sur un sable presque de
la même couleur, l’agitation régnant à quai. Il y a là quantité de dhows et boutres plus trapus.
C’est l’effervescence sur le
chantier de Juma Bar Hason Bin Juma, 63 ans, qui dirige encore l’unique
chantier naval de Sur où il surveille la construction d’un gineja. Cette élégante embarcation construite en teck malais,
longue de trente mètres et qui comprendra quatre cabines doubles, est identique
à celles qui menèrent Sinbad jusqu’en Chine. A présent, dhows, boutres et ginejas
sont le plus souvent faites en fibres de verre à Dubaï et le métier se perd. Ce
chantier qui va durer un an emploie quinze personnes à temps plein, des Indiens
du Kérala. Un gineja de cette qualité,
tout en bois, entièrement « cousu main » et même décoré d’une frise
sculptée, œuvre de Tolosidas, un autre Indien, vaut dans les 15 000 rials,
ce qui explique sa rareté. Comme son père ne peut plus grimper aux échelles,
c’est son fils aîné, Ali Juma, qui vient inspecter l’intérieur de la coque et
s’assurer que le travail a été parfaitement fait. Quand le gineja sera achevé, il y aura-t-il une autre commande ? Nul ne
le sait. Inch Allah.
La route s’arrête 80 kms
plus au sud, dans le gros bourg d’Al Ashkara. Après, c’est le désert de Ramlat
Al Wahaysah, ses dunes blondes, ses chameaux et ses Bédouins semi sédentarisés,
vivant dans des huttes sommaires faites de palmes entrelacées. D’ailleurs, les
habitants d’Al Ashkara pratiquent aussi un nomadisme saisonnier, s’installant
pour l’été dans la palmeraie de Bilad Bani Bu Ali, à l’intérieur des terres,
pour y trouver quelque fraîcheur et récolter les dattes. Pour l’heure, ils
n’ont pas encore quitté leur port. Les premiers boutres chargés de filets
multicolores s’élancent vers le large, bientôt rejoints par toute une
flottille, tandis que les vieux s’adonnent à leur occupation favorite :
palabrer interminablement, assis sur la plage. Peut-être se content-ils les
exploits de Sinbad, revendiqué comme un des leurs par tous les marins
omanais ?
Oman 2020, un
pays tourné vers la mer
Le pétrole, jailli dans le
désert omanais pour la première fois en 1962 et exporté à partir de 1967,
permit au sultan, à partir de sa prise de pouvoir en 1970, de moderniser son
pays, mais il a encore de grands projets pour Oman : diversifier les
sources de richesses pour que le pétrole ne constitue plus que 9% du produit
National Brut, développer la liquéfaction du gaz dans l’usine de Qalhat, près
de Sur, « omaniser » le pays, c’est-à-dire remplacer progressivement
la main d’œuvre étrangère par des travailleurs locaux qualifiés, développer
agriculture, industrie des parfums et tourisme. Mais les projets tenant le plus
à cœur au sultan, qui n’oublie pas l’éternelle vocation maritime d’Oman, concernent
ports et pêche.
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Femme au marché |
Il continue à moderniser le
nouveau port de conteneurs de Salalah, dans le Dhofar, opérationnel depuis
1998. Il veut enfin redonner à Sohar, patrie supposée de Sinbad, son faste
perdu, en faire un port de conteneurs capable de rivaliser avec Salalah et y
installer une raffinerie, puis une usine d’aluminium, une aciérie et une usine pétrochimique
produisant notamment des fertilisants. Enfin, la pêche n’est pas oubliée, richesse
indéniable, puisqu’il existe plus de cent cinquante espèces de poissons et
crustacées dans les eaux omanaises.
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Femmes du désert |
Quant au tourisme, il va
bien sûr s’axer aussi sur la mer, pour profiter des plages exceptionnelles,
mais la volonté du sultan est de préserver le littoral en interdisant toujours
tours et gratte-ciel et d’éviter le tourisme de masse, qui change si vite un
pays et sa mentalité. Il ne faut en effet pas gâcher cette terre d’immensité,
où les déserts sont si vastes, les montagnes si hautes, les wadis luxuriants et la mer omniprésente.
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Femme masquée dans les régions de l'est |
Carnet
pratique :
.Comment y aller :
Emirates Air Lines, 69, Bd Haussmann, 75008 Paris,
Tél. 01 53 05 35 35 propose un vol Paris-Dubaï-Muscat.
. Comment préparer son voyage :
- Avec l’Office du Tourisme d’Oman et Indigo, 10,
rue Pergolèse, 75116 Paris, Tél. : 01 40 28 10 00.
- Avec Déserts, 75, rue de Richelieu, 75002 Paris,
Tél. 01 55 42 78 42, un excellent spécialiste de ces contrées.
- A Dubaï, vous pouvez vous adresser à Arabia Felix,
Historic Bastakiya, Building 59, Tél. : 971 4 3539744.
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