Les infidélités successives de Nicolas d’Estienne d’Orves Voici un livre rare que l’on voudrait avoir écrit, cruel et flamboyant, sachant aussi parfois se nimber de tendresse. Y foisonne l’étrange faune des bas-fonds de l’occupation nazie à Paris. Ceux dont on connaît le rôle, Céline et Drieux La Rochelle bien sûr. Ceux dont on le découvre, Jean Denoël et Picasso, Danielle Darrieux, Cocteau, Sacha Guitry, Arletty et tous les intellectuels de Je suis partout , le journal antisémite. On y rencontre aussi un Goering monstrueux et grotesque. Il y a encore le monstrueux M. R, le roi de la contrebande, l’empereur du marché noir. Mais qui est-il vraiment, lui aussi ? Plus généreux qu’il n’y paraît ou au contraire mille fois plus vénéneux, plus pervers ? Des personnages fictifs côtoient étrangement les vrais, leur donnant même parfois la réplique : il y a la tenancière de bordel au cœur étrangement élastique, Dodo la Menteuse qui ne ment jamais, telle cette duchesse