L’Islande le
pays le plus cultivé du monde…
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Sur le port de Reykjavik, cette sculpture représentant un drakkar stylisé |
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Les lignes épurées de la cathédrale de Reykjavik |
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Contrastant avec une maison somptueusement taggée |
Une origine
viking
Même s’ils sont fiers de leurs origines et de leur
culture viking, même s’ils parlent toujours le norrois, cette langue connue
depuis l’an 500, on ne peut pas dire que les souvenirs historiques pullulent en
Islande. Quand il subsiste une ferme de cent ans d’âge, elle est aussi bien
indiquée qu’un château de la Loire ! D’ailleurs, les Islandais, en dehors
de Reykjavik, leur capitale déjantée où tout devient licite dans les bars du
vendredi soir, on n’en voit guère, sinon dans les supérettes de villages de
campagne que l’on peut dépasser sans les voir. Pas de place, les mignonnes
chapelles sont le plus souvent isolées et… fermées, les fermes ont leurs portes
closes, il n’y a personne sur les tracteurs. Dans les ports de pêche, on
cherche en vain marins et poissons. Mais où sont donc les Islandais ?
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A Vigoulauv, dans le fameux Cercle d'Or, la douceur de cette église dans un paysage austère |
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Les chutes impressionnantes de Gullfoss |
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La charmante chapelle de Bruarhloo |
Il faut dire qu’avec leur population de 320 000
habitants répartis sur plus de 100 000 kms 2, cette île du grand nord est
l’une des régions les moins peuplées du monde, avec seulement 3% de terres
cultivées. On voit dans les prairies à l’herbe rase et sèche leurs robustes
petits poneys multicolores. Quant aux vaches, elles sont le plus souvent
confinées dans des conditions de vie pitoyables. Depuis que les vikings
norvégiens accompagnés d’esclaves et de femmes celtes ont colonisé l’île et
donné naissance au peuple islandais à l’aube médiévale, les difficiles
conditions climatiques n’ont guère encouragé le peuplement et, à présent, les
campagnes se désertifient au profit de la capitale et des quelques chefs-lieux
de régions.
En dépit de leur désir de modernité, les Islandais ont
pourtant conservé leur système patronymique. Pas de noms de famille ici, comme
c’était le cas dans toute la Scandinavie jusqu’au XVIII è siècle. On est
simplement la fille – dottir – ou le
fils – son – de son père. Ici, pas de
différence non plus entre hommes et femmes. La parité reste parfaite ! Pas
d’armée, liberté totale de la presse et la société islandaise passe pour la
plus cultivée du monde. Il faut dire que les soirées hivernales restent bien
longues… Le monde étrange et poétique des sagas islandaises peuplées d’elfes,
de trolls et de géants maléfiques, mais avec toujours un fond de vérité sous la
légende, rapportées par le premier historien du pays au XII è siècle, Snorri
Sturluson, restent d’appréciables sources historiques relatant les temps
héroïques de toute la Scandinavie.
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Les robustes poneys islandais, ici à Fluoir |
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Ferme de Stong, comme enfouie sous son toit en herbe |
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Mouton de Stong à la laine bien
épaisse pour résister au froid
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Abri de berger dans les mornes solitudes de Skogar |
La crise économique de 2008 a pourtant un peu
ébréché ce portrait d’une nation idyllique. L’alcoolisme et la consommation de
drogue augmentent, le noyau familial, si important dans les sociétés
scandinaves, se fissure, les prix montent en flèche, faisant de l’Islande l’une
des régions les plus chères pour les touristes. On s’en tire en louant des camping-cars
en couples (2000 E pour quinze jours en mai, en fait la meilleure saison pour
apprécier l’Islande sans les hordes de touristes), en faisant du stop pour les
courageux, mais ça marche, en improvisant des piques niques car les rares
restaurants sont hors de prix. D’ailleurs, sur les routes, les tables de
pique-nique sont bien signalées, dommage qu’aucun abri ne soit prévu…
Comment
visiter l’Islande
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Les côtes déchiquetées de Reynisdrangar |
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Les minis icebergs de Jokulsarlon |
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Le joli port de Reikningur et ses barques de pêche restant à quai |
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Dans ce port, le confortable hôtel Framtio et ses chaleureuses boiseries |
Mise à part la région très accidentée et magnifique
des fjords du nord-ouest, assez semblables à ceux de Norvège, l’Islande se
visite facilement en bus ou en voiture en suivant la fameuse Nationale 1 qui
fait tout le tour de l’île. Les pistes du centre traversant les Hautes Terres,
encore plus désertes que le reste du pays, ne sont accessibles qu’en 4x4. On
peut ainsi explorer les environs de Reykjavik et la péninsule de Reykjanes,
surtout connue pour son fameux Lagon Bleu. Imaginez un immense lagon d’un bleu
turquoise laiteux entourant une centrale thermique que l’on ne devine que dans
les nuages de vapeur et ceint de rochers de lave aussi noirs que l’enfer –
enfin, selon les représentations de Jérôme Bosch. Si le prix d’entrée de 50E et la queue de plus de deux heures en saison
sont décourageants, on peut très bien se balader dans la partie non payante du lagon,
interdite bien sûr à la baignade. Juste pour le plaisir des yeux ! Et se
réserver pour les bains bien moins onéreux du lac Myvatn au nord-est par
exemple, qui, eux, ne coûtent que 15E.
Le Cercle
d’Or et le Sud
Ensuite, on se dirige par une route droite à deux
voies où la vitesse est limitée à 90 ainsi que dans toute l’île, vers le fameux
Cercle d’Or, un condensé des richesses naturelles et si contrastés de
l’île : fumerolles et geyser qui explose soudain dans un gargouillis
boulimique à Geysir, site ayant donné son nom au phénomène, large et
spectaculaire cataracte de Gullfoss, curieuse vieille ferme de Stong dissimulée
sous les roches et coiffée d’herbe, volcan enneigé de l’Hekla qui ne se laisse
guère approcher en voiture, mais on peut y accéder assez facilement à pied, même
s’il se voile souvent la face sous une enveloppe de brume, prodigieuses
falaises déchiquetées de Reynisdrangar, où nichent des milliers d’oiseaux dont
les amusants macareux, mirant leur noirceur dans une eau au bleu enchanteur, épaisse
langue blanche de l’immense glacier de Skaftafell s’avançant sans cesse vers le
sud et couvrant une superficie de 80 000 km2, la taille de la Corse !
Là, tout est prévu pour les sportifs désireux d’explorer ces immensités
blanches, treks, chiens de traîneau, raquettes ou skis de fond ! En
remontant vers le nord-est le lac glacé de Jokulsarlon, creusé par une série de
tremblements de terre dans les années 1920-1950, laisse avec nonchalance
traîner dans sa lagune des lambeaux de glace. Icebergs miniatures, certes, mais
aux étonnantes nuances de bleu et de vert. Des canards sillonnent cette
spectaculaire lagune glaciaire ayant servi de décor naturel à des films tels
que Tomb Rider, Meurs un autre jour ou encore Batman
Begins. Dans les autres lacs barbotent d’innombrables cygnes et oies
sauvages.
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Cygnes migrateurs à Stoovafjordur |
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Sommaire abri avant de passer le col de Selfoss |
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Les impressionnantes cascades de Godafoss |
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Les nombreuses fumeroles d'Hafragilfoss |
Les fjords
de l’Est
Alors qu’il n’existe aucun port sur la côte
inhospitalière du sud où nombre de bateaux se sont échoués – pas moins de 120
sur les noires falaises de Reynisdrangar – , les fjords de l’est, comme
alanguis sur l’eau, offrent aux pêcheurs quantité de rades sûres. C’était là
que venaient pêcher la morue, mais aussi saumons, harengs et sardines les
fameux Pêcheurs d’Islande chers à Pierre
Loti. On ne peut dire que leur activité soit frénétique en ce mois de mai, les
chalutiers sont déserts et l’on chercherait en vain la queue d’un maquereau
dans les vastes entrepôts à poissons mais au moins, on voit des bateaux, c’est
déjà ça ! Hofn, Djupivogur, Bérufjordur, Faskruosfjordur, ils se
ressemblent tous un peu, avec leurs maisonnettes de bois ou de tôles peintes de
couleurs vives, leurs rades doucement arrondies, la mer remontant parfois fort
avant dans les terres. Le spectacle est paisible, reposant, un peu monotone
peut-être et l’on n’est pas trop triste de quitter la mer quand la fameuse
Nationale 1 bifurque soudain vers l’intérieur des terres après avoir longé
l’harmonieux Lagarfljot qui s’étire jusqu’à la centrale thermique de
Fljotsdalsstod que l’on peut visiter.
Le Nord de
l’île
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La romantique petite église de Verturdalur la nuit |
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L'imposant sommet de l'Asbyrgi dressé dans des solitudes désolées |
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Les fumerolles de Hverir |
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Le paisible lac Myvatn |
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La blanche église d'Husavik |
L’un des hauts lieux de cette région est le lac
Myvatn, immensité d’eau bleue creusée parmi les roches noires semées de
fumerolles des volcans. Tous les touristes s’y pressent par vagues entières dès
juin en dépit des nuées de moucherons, mais en mai, le lac reste presque désert
et son pourtour facile à visiter en voiture, stop, vélo ou poney. On peut s’y
loger très facilement et surtout profiter des eaux chaudes de sa centrale de
Bjarnarflag pour s’y baigner dans un site naturel et sauvage, moins grandiose
certes que le Blue Lagoon mais aussi bien moins fréquentées. Au sud du lac,
zone de marais, des pseudo-cratères ceignent la lagune de Stakholstjorn en
crachant des nuages de fumée. Et pour les passionnés, le musée des oiseaux de
Sigurgeir vaut le détour. Ainsi, les moeurs du fuligule morillon, arlequin
plongeur, harle huppé et autre garrot d’Islande n’aura plus de secret pour
vous.
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Un désastreux élevage de veaux au lac Myvath, ces animaux ne verront jamais la lumière du jour ou un brin d'herbe |
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Les agréables bains de Jarobaoshatar au lac Myvatn |
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Retour à Reykjavik et à ses maisons déjantées |
Les fjords n’y sont pas franchement différents de ceux
de l’est. Eyjafjordur, Skagafjordur ou Hunofloi échancrent largement les terres,
remontant parfois loin à l’intérieur…
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Les minis cratères des geysers de Seltun |
Après ces solitudes assez désolées, on retrouve avec
plaisir l’ambiance presque trépidante de Reykjavik, ses maisons gaîment
bariolées, son essaim de bars et petits restaurants où l’on voit…
quelques Islandais profiter du soleil enfin rayonnant en sirotant leurs
bières à 2° , la seule que l’on peut acheter dans les supérettes, autrement, il
faut dénicher le liquors store du coin, en attendant les nouvelles folies du
prochain vendredi soir !
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Maison gaiement bariolée de Reykjavik |
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Grille facétieuse à Reykjavik |
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Agréable détente au Blue Lagoon |
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Le joli port de Njarovik |
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