Entre mer et
montagnes,
le Monténégro
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Aux portes du Monténégro, en Croatie,
la citadelle de Dubrovnik
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La porte pile, surmontée de la statue de saint Blaise |
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Pieta surmontant l'église de la Dormition de la Vierge |
Quand vous annoncez partir pour le Monténégro, on vous
demande en général, non pas où ça se situe, mais si c’est un pays ou une
région. Coincé entre la Serbie au nord et à l’est, l’Albanie à l’est, la Bosnie
Hercégovine à l’ouest, puis la Croatie, ce petit pays de montagnes noires –
c’est aussi le nom de ses hautes futaies de hêtres aux troncs en effet maculés
de noir – n’a sur l’Adriatique qu’une bande côtière de cent kilomètres. Mais
quelle côte !
Une
république et un prince héritier
reconnu et pensionné
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Dubrovnik palais Sponza |
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Epicerie à Dubrovnik |
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Dubrovnik palais du Recteur |
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Ambiance de rue à Dubrovnik |
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Dubrovnik la colonne Orlando |
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A l'abri de ses remparts, le port de Dubrovnik |
Tout le monde le sait, l’histoire de la mosaïque des
Balkans fut agitée, pour ne pas dire sanglante, prétexte à la Première guerre
mondiale avec l’assassinat à Sarajevo du prince héritier de l’empire
austro-hongrois. De luttes intestines en conflits plus déclarés, jusqu’à
l’union avec la Serbie et la guerre du Kosovo, l’histoire du Monténégro fut
difficile. Quand la Yougoslavie disparut en 2003, le Monténégro crut pouvoir
s’unir à nouveau à la Serbie, qui en profita pour écraser ce petit pays.
C’était compter sans l’orgueil des Monténégrins qui se révoltèrent et votèrent
leur indépendance trois ans plus tard, devenant une république démocratique
avec l’euro pour devise, ce qui est bien pratique pour les voyageurs européens.
Pour compliquer encore un peu la vie politique monténégrine, il y a un prince
héritier reconnu et pensionné par le gouvernement, le prince Nikola
Petrovic-Niegos, à demi français par sa mère. Nikola est un bon vivant de 71
ans, architecte à Paris et père de deux enfants. Il ne revendique nullement le
trône, mais a créé une fondation d’Art Contemporain à Podgorica. Le
gouvernement lui a même attribué un terrain où il pourra se faire construire
une résidence à Ulcinj, au bord de la mer, à l’extrême sud du pays.
La façon la plus aisée de découvrir ce pays encore si
authentique est de prendre un vol pour Dubrovnik et d’y louer une voiture
permettant de sillonner l’arrière-pays, sauvage, peu peuplé si l’on excepte les
loups et les ours. Là, de hautes montagnes surplombent de profonds canyons où
l’on peut pratiquer kayak, rafting ou canyoning. De grands lacs paisibles
s’étalent entre d’épaisses forêts de hêtres ou de châtaigniers. Le pays est
rude, à l’image de ses habitants, des géants à l’échelle de leurs montagnes,
les hommes les plus grands du monde, dit-on.
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Arrivée sur Perast |
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Perast et ses eaux paisibles |
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Perast, île de Sveti joorde |
Dubrovnik,
la petite Venise
Pas mal bombardée durant la guerre du Kosovo,
l’ancienne Raguse vénitienne a depuis lors pansé ses plaies. Les vieilles rues,
les majestueux palais, les élégantes églises ont retrouvé leur superbe et l’on
ne devine plus trace de la guerre. On pénètre dans la vieille ville par la
porte Pile, dominée par une statue de saint Blaise, le patron de la cité. Une
citadelle et de puissants remparts érigés entre le XIIIe et le XVIe siècle
protègent la ville de toute velléité d’attaque maritime. Sur la place centrale,
le palais du Recteur, le gouverneur, dresse son harmonieuse façade mi gothique
mi Renaissance. Ce Recteur, élu pour un mandat d’un mois, n’avait pas le droit
de quitter son palais durant ce temps sans autorisation du Sénat. Autre édifice remarquable, le palais Sponza,
servant autrefois de douanes, accueille aujourd’hui les Archives nationales,
avec des manuscrits vieux de près de mille ans. La cour intérieure est de toute
beauté. Quant aux églises, elles sont bien sûr légion : Saint-Ignace,
Saint-Blaise, église du Saint-Sauveur, sans oublier une église orthodoxe serbe
et une synagogue.
Bien sûr, il y a des touristes, mais on parvient tout
de même à se perdre dans une ruelle oubliée, à contempler la mer d’un coin du
port pas trop fréquenté… Surtout, la vieille ville s’arpente sans difficulté
car elle n’occupe que l’éperon du site s’avançant vers le large. Donc une
délicieuse petite Venise à taille humaine.
Les Bouches
de Kotor
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Pérast et son église saint-Nicolos |
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Eglise Saint-Luc à Kotor |
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L'intérieur de l'église saint-Luc et ses piliers roses |
Bien des visiteurs du Monténégro se contentent
d’explorer l’adorable petit port de
Kotor, situé sur une sorte de fjord échancrant profondément la baie, puis la
cité maritime de Budva. Ce sont bien sûr des joyaux du Monténégro, mais ils ne
représentent pas toute l’âme de ce pays sauvage encore à découvrir. On peut
parvenir de deux manières à Kotor, par le ferry ou en suivant la mer en passant
par Herceg-Novi puis Perast. Ce tout petit port alangui sur l’Adriatique avec
une nonchalance bien méridionale vaut le détour pour sa situation
exceptionnelle, ses deux îles abritant des monastères que l’on peut gagner
facilement en s’offrant un petit tour en bateau, son église Saint-Nicolas et sa
ruelle unique ne comprenant pas moins, du temps de sa splendeur, de seize églises
et dix-sept palais. Michael Douglas et Catherine Zeta-Jones auraient acquis
l’un de ces palais pour… deux millions d’euros…
Vers le nord
mystérieux et Ostrog
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Monastère d'Ostrog |
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Encastré dans sa falaise, le monastère supérieur d'Ostrog |
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Détail d'une mosaïque à Ostrog |
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Tête de Christ dans un monastère de la Tara |
De Kotor, une route sinueuse et grimpante à souhait
mène à Cetinje, l’ancienne capitale, riche d’un musée national retraçant
l’histoire du Monténégro, d’un monastère du XVIII è siècle, de plusieurs
églises dont l’église royale et d’une rue commerçante animée. La nouvelle
capitale, Podgorica, plus morne à mon sens, abrite pourtant l’ancien palais de
Petrovic avec la fondation de Nikola, une forteresse, plusieurs mosquées et les
inévitables cathédrale et église Saint-Georges, mais c’est plus loin, passée
Danilovgrad, que vous attend une vraie merveille, le monastère d’Ostrog.
Imaginez un sanctuaire d’une blancheur éclatante
encastré dans une falaise de 900m de haut surplombant toute la vallée de la Zeta.
C’est le monastère supérieur nommé aussi « le miracle de saint
Basile » et le nom n’est pas usurpé car on se demande encore comment des
moines d’Herzégovine, fuyant les Ottomans, parvinrent à édifier au XVII è
siècle, dans deux vastes grottes, cette église ornée de fresques où repose
encore le corps du saint.
Deux kilomètres en contrebas, le monastère inférieur
et son église de la Sainte-Trinité renferme de somptueuses fresques et
mosaïques en bien meilleur état. A mi-chemin s’élève la petite église de
Saint-Stanko-le-Martyr aux superbes murs de pierre presque dorée.
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Auberge de la vallée de la Tara |
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Le majestueux aqueduc de Durdevica Tara |
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En suivant la Tara |
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Chapelle vers Dobrilovina |
Les montagnes deviennent de plus en plus majestueuses
quand on dépasse Niksic, puis Savnik et Zabljak en longeant les forêts touffues
du parc national du Durmitor dont le principal sommet culmine tout de même à
2522m – on y fait du ski l’hiver –, pour suivre ensuite la vallée très
encaissée de la Tara et son acrobatique viaduc de Durdevica Tara, d’où partent
les randonneurs. La route est somptueuse, parfois même vertigineuse, en
redescendant vers Mokkovac et son parc national de Biogradska Gora, le canyon
de la Moraca, Kolasin, ses jolis chalets et sa station de sport d’hiver, son musée
du Patrimoine et le beau complexe du Bianca Resort et Spa à l’immense piscine
en sous-sol.
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Le Bianca Resort à Kolasin |
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Le paisible monastère de la Moraca |
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Le père Etienne à la Moraca |
Même s’il est crépi de neuf, le monastère de la
Moraca, autre haut lieu de la foi orthodoxe, date du XIII è siècle. L’église de
la Dormition renferme de magnifiques fresques encore éclatantes de couleurs du
peintre Dorde Mitrofanovic. C’est un endroit hors du temps, hors du monde, avec
de sobres bâtiments conventuels, des ruches bien alignées entre rosiers et
hydrangéas.
Retour à Podgorica jusqu’au parc national de Skadarsko
Jezero – vous pouvez constater que le Monténégro n’en manque pas et reste
soucieux de préserver sa nature encore intacte – et le vaste lac Skadar qui se
prolonge jusqu’en Albanie. Il faut en faire le tour en voiture depuis le joli
village de Rijeka Cernojevica jusqu’à Virpazar et Ostros d’où l’on a des vues
splendides sur son eau bleue bordée de marécages.
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Les nonchalantes étendues bleues du lac de Skadar |
La côte
d’Ulcinj à Herceg-Novi
En dépit de sa curieuse « plage des
femmes », de sa partie réservée aux naturistes, de sa vieille ville et de
ses innombrables mosquées, de la statue dédiée à Mère Teresa, la plus célèbre
des Albanaises, Ulcinj, très populaire et bien meilleur marché que Budva, n’est
pas très séduisante. En revanche, il ne faut pas manquer, sur les hauteurs de
Bar, plus à l’ouest, les ruines si romantiques de Stari Bar. Cette vieille cité
daterait de l’an 800 av. J.-C. Occupée par les Vénitiens, puis par les
Ottomans, bombardée par les Monténégrins qui la reprirent au XIX è siècle, elle
comportait 240 édifices, presque tous en ruines, même si l’on a restauré
quelques palais et chapelles. Le site est fort beau, l’aspect mélancolique,
envoûtant.
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Ulcinj vue de sa forteresse |
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Ulcinj et son cimetière marin |
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Les remparts d'Ulcinj |
De Bar à Butva, la route épouse les sinuosités de la
côte aux innombrables criques, peu fréquentées à cette période de l’année. Une
eau cristalline aux plages de galets bordées de lauriers roses, des monastères,
encore des monastères, l’ancienne résidence d’été des rois serbes, le célèbre
îlot malheureusement interdit aux profanes de Sveti Stefan, en fait un complexe
hôtelier pour milliardaires jalousement gardé par des cerbères peu conciliants,
puis les remparts majestueux de Budva plongeant vers la mer. La vieille ville
bien restaurée, bordée par son cimetière marin, est délicieuse. Il faut
l’arpenter au hasard des ruelles, y dîner d’un poisson tout frais pêché dans le
restaurant de la citadelle, puis reprendre paisiblement la route vers Tivat et
son ferry en se baignant dans une crique déserte, rejoindre la frontière, peu
encombrée au mois de juin, faire si l’on veut un tour dans la marina de Porto
Monténégro abritant de somptueux yachts faisant bien sûr un peu rêver, mais je
leur préfère mes montagnes plus authentiques…
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Les poétiques ruines de Stari Bar |
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Hirondelle nourissant ses petits |
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L'îlot interdit de Sveti Stefan |
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Vieil olivier au tronc poreux |
Deux
adresses aux environs de Butva :
. La villa Lav à Rezevici-Rijeka, Tel. 33 (0) 60 17 95
30, proposant plusieurs studios familiaux et surplombant une crique bien
cachée, dotée d’un petit bistro tenu par un peintre.
. Montebay Villa, à Buljarica, un peu plus à l’ouest,
somptueux hôtel-restaurant de six chambres, avec une belle piscine et vue sur
la mer, voir www.montebayvilla.com.
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Baie de Butva |
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Forteresse de Butva |
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Monastère vers Rezevici |
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La main de Dieu |
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Montebay Villa |
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Vue de Budva la nuit |
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La plage de Rezevici et son bistro |
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Son iconostase
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