Moscou la Russe
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la célèbre église de Saint-Basile et ses bulbes colorés |
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Comme un bonbon acidulé, la chapelle Saint-Nicolas |
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Fermant l'immensité de la Place Rouge, le musée d'Histoire |
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L'une des 19 tours hérissant les murailles du Kremlin |
Plus
authentiquement russe que Saint-Pétersbourg, bien plus ancienne aussi puisque
ses fondations remontent au IX è siècle, plus trépidante, plus exubérante que
la sage et élégante Saint-Pétersbourg, Moscou n’a pourtant pas son charme si
romantique. C’est une vaste métropole de douze millions d’habitants pour une
superficie de plus de 2500 km2, avec ses inévitables embouteillages et sa
cohue. Devenue capitale du grand-duché de Moscou puis de l’empire russe avant
d’être détrônée par Saint-Pétersbourg sous le règne de Pierre Le Grand, elle
retrouve son rôle après la Révolution d’Octobre de 1917. Sous le régime
communiste, la ville s’industrialise à un rythme accéléré et voit sa population
quadrupler. En dépit d’un siège féroce par les armées nazies, en dépit de
l’effondrement du régime communiste en 1991, Moscou demeure un centre
économique important, produisant 25% du PIB de la Russie. Depuis la
libéralisation du marché économique, la population moscovite connaît des écarts
de fortune considérables entre riches profiteurs issus des anciennes structures
communistes et tous les autres. Quand on sait que le SMIG est de 250 E par mois
et que l’immobilier ne cesse de monter en flèche, on comprend pourquoi un
Moscovite moyen doit assurer plusieurs emplois et pourquoi bien des retraités
(les retraites sont les mêmes pour tous et égales au SMIG), même malades et
fatigués, doivent continuer de travailler… La hausse considérable du prix de la
vie et de l’immobilier rend Poutine moins populaire à présent et les critiques
fusent de plus en plus haut. Bien des magasins ne craignent pas, d’ailleurs, de
vendre quantité d’articles se moquant de lui et de la « sainte trinité du
communisme », comme on nomme irrévérencieusement le trio Karl
Marx-Lénine-Staline.
Le cahotant et pittoresque train de nuit
Une bonne
expérience, sinon confortable du moins très authentique, consiste à arriver à
Moscou par le train de nuit partant de Saint-Pétersbourg. On traverse ainsi
d’immenses forêts de pins et de bouleaux trouées de jolis villages paysans
faits de « datchas » de bois, peintes de couleurs vives, chacune
pourvues de minuscules jardins potagers. Ces habitations charmantes mais plus
que rustiques ont parfois plus d’un siècle et demi. Habitées surtout par les
« anciens », elles servent aussi de résidences secondaires à des
Moscovites les ayant héritées de leurs parents ou grands-parents. Souvent, de
grands étangs, refuges du gibier d’eau, percent ces immensités vertes.
Le patrimoine
artistique et architectural moscovite est fort divers. Au centre géographique
de la ville trône le Kremlin, un mot signifiant « forteresse » que
l’on retrouve dans la plupart des villes russes hormis à Saint-Pétersbourg.
Veillé par la cathédrale Saint-Basile le Bienheureux et sa profusion exubérante
de bulbes richement colorés, ceinte de murailles crénelées d’un profond rouge
sombre mesurant plus de 2000m de long et hérissées de 19 tours, le Kremlin
surprend la richesse des églises et anciens palais qui s’y trouvent. Le jouxtent
l’immensité de sa Place Rouge, avec les mausolées de Staline et Lénine, et la
majesté des bâtiments qui la ferment. Certains sont à présent reconvertis en
galeries marchandes vendant les plus grandes marques internationales au luxe
tapageur. Ce qui ne laisse pas d’exaspérer les Moscovites des classes les moins
aisées qui ne peuvent bien sûr rien s’y offrir.
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L'un des canons du Kremlin |
La forteresse
abrite aussi la présidence de la République, des services administratifs
parfois logés dans d’affreux bâtiments modernes déparant cet ensemble
prestigieux, plusieurs palais et musées. A l’est de la Place Rouge se trouvent
le théâtre du Bolchoï, le Parlement Fédéral, la Grande Bibliothèque, des
hôtels, le musée d’Histoire, le Manège et le siège des services secrets russes,
l’actuel FSB. A l’emplacement de la deuxième muraille dont il ne reste plus
grand-chose court un boulevard circulaire planté d’arbres, le Koltso.
Staline, dans
ses rêves démagogiques, a doté la ville d’immenses artères sans craindre de
raser les vieilles maisons de bois sculptés et les villages alentours, artères
ponctuées de monuments grandioses vantant les mérites du peuple, ainsi que d’un
métro dont les diverses stations font songer à des salons princiers. Les
premières habitations à bon marché où les appartements restaient tristement
collectifs n’avaient guère plus de cinq étages, afin de faire l’économie
d’ascenseurs, mais il érigea par la suite sept gratte-ciel de type bien
stalinien illustrant sa mégalomanie.
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L'une des innombrables églises blotties à l'intérieur des murailles du Kremlin |
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Des bulbes d'or qui s'harmonisent aux feuilles d'automne |
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Le parc du Kremlin |
De la Place
Rouge, derrière la charmante petite église Saint-Nicolas bien moderne,
ressemblant à un bonbon blanc, rouge et vert part la rue du même nom, peut-être
la plus joyeuse et la plus animée de Moscou. Y aboutissent les principales
galeries marchandes si luxueuses. Les décorations de la Saint-Nicolas
l’illuminent déjà, en ce mois d’octobre plus chaud et plus ensoleillé ici qu’à
Saint-Pétersbourg. D’amusantes boutiques vendent des souvenirs assez
irrévérencieux pour les grandes figures du communisme soviétique. Des musiciens
jouent en plein air, quantité d’étudiants dansent ou chantent, des petits
restaus et une excellente chocolaterie attirent les gourmands. C’est l’un des
lieux les plus joyeux de la capitale. Dans la nuit, tout resplendit, tandis que
les violons se font encore plus allègres et sautillants.
D’ailleurs, le
samedi soir, la ville entière ruisselle de lumière et une foule bon enfant se
presse sur le célèbre pont flottant ou sur celui du patriarche pour admirer les
rives toutes scintillantes de la Moskova.
Le troisième anneau
Enfin, pour
sortir de Moscou et se diriger par exemple vers la fameuse Laure Saint-Serge,
un complexe d’une richesse inouïe, dotée d’une profusion d’églises, cathédrales
ou chapelles pour célébrer celui qui fut, en son temps, un ascète et un disciple
de l’absolue pauvreté, on emprunte le troisième anneau circulaire ceignant
Moscou. C’est un boulevard long de plus de
35 kilomètres appelé
poétiquement « anneau des jardins », alors qu’il traverse une
banlieue assez triste et laide, certes plantée de minuscules potagers qui ne
méritent pourtant pas ce nom grandiose.
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La cavalière de Karl Brullov |
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L'Hérétique par Vassili Sourikov |
Mise à part la
belle enceinte du Kremlin, riche aussi en églises et cathédrales, Moscou ne
peut s’énorgueillir de riches palais princiers comme sa rivale
Saint-Pétersbourg. Les bâtiments staliniens manquent par trop de charme, qu’ils
fassent l’éloge de la culture du peuple ou des diverses richesses des pays
satellites englobés de force par l’ancienne URSS, auxquels on ne demandait
d’ailleurs qu’une chose : se fondre et se faire oublier au sein de la
bienfaisante mère patrie !
Il reste que
la profusion des cathédrales, églises, chapelles, peu détruites par le régime
stalinien qui avait préféré les convertir en bâtiments administratifs, quitte à
bien piller, il est vrai, les trésors contenus à l’intérieur, demeure la vraie
richesse de la ville, ainsi que ses collections d’œuvres d’art.
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Le Kremlin vu du pont du Patriarche |
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Sur les berges de la Moskova |
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Le Moscou moderne |
Moscou incendiée pour repousser Napoléon
Bien sûr,
Staline ne fut pas le seul responsable de la disparition des vieux quartiers de
Moscou. N’oublions pas le triste rôle de Napoléon joué dans la destruction de
la capitale. Lorsqu’il envahit la ville le 14 septembre 1812 à la tête d’une
partie de sa Grande Armée, le gouverneur d’alors, Rostoptchine, pratiquant la
politique de la terre brûlée pour affamer les troupes impériales, se résigna à
incendier Moscou. Et Napoléon dut se retirer sans avoir combattu son fascinant
rival Alexandre Ier le 19 octobre. Une retraite que le froid précoce, le manque
de vivres et de médicaments rendirent tragiques et qui décima plus la Grande
Armée qu’une bataille sanglante.
Dix ans plus
tard, la ville fut reconstruite et connut même un prodigieux essor économique
dû à ses nombreuses manufactures. La première ligne de chemin de fer reliant
Moscou à Saint-Pétersbourg fut inaugurée en 1851. La suppression du servage dix
ans plus tard entraîna un essor massif des habitants des campagnes vers les
villes et la population moscovite dépassa le million en 1897.
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Cathédrale du Saint-Sauveur |
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Couvent Novodievitch |
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La simplicité des bâtiments conventuels |
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Les ors à l'intérieur de l'église |
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L'imposant ministère des Affaires étrangères, de pur style stalinien |
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Colombes devant le ministère |
Le siège nazi
Lorsque les
troupes allemandes envahirent l’Union soviétique le 22 juin 1941, elles
marchèrent sur Moscou et parvinrent dans sa banlieue en septembre. La ville fut
bombardée et en partie évacuée. Et ce fut la bataille de Moscou d’octobre 41 à
janvier 42, mais les troupes allemandes furent repoussées par l’armée russe à 23 km du Kremlin.
Les prochains
objectifs du gouvernement pour sa capitale concernent surtout les transports.
Avec leur parc automobile de 4,5 millions de voitures, les Moscovites ont
besoin de plus grandes artères. On encourage les transports en commun pour
réduire les embouteillages, ce qui suppose un investissement de 329 milliards
de roubles pour agrandir le réseau du métro.
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Avec mon copain Poutine |
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Les maîtres du monde |
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Plafond du métro en mosaïques |
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Un wagon du célèbre métro |
Des efforts sont également faits
pour les soins de santé, en particulier pour les personnes âgées ou handicapées
aux trop faibles retraites. Mais il reste encore près de 8000 immeubles
communautaires au confort précaire logeant 1 million, 6 de Moscovites. Ils
devraient être démolis et remplacés par des logements plus spacieux, ce qui
suppose encore un nouvel investissement… Avec l’actuelle crise économique, le
pari d’un Moscou plus moderne et plus facile à vivre reste loin d’être gagné…
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Le Kremlin la nuit |
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Le Kremlin sous la neige |
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La Moskova la nuit |
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La magie de la rue Saint-Nicolas la nuit |
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L'enceinte de l'ensemble de la Trinité Saint-Serge |
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La laure Alexandre Nevski |
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Moines se rendant au réfectoire devant la laure |
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Mosaïque de la Vierge devant la porte de la laure |
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Intérieur du pavillon des Arméniens |
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Vrai Disneyland adoré des Moscovites, le grandiose palais Alexis |
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Un vrai village d'attractions à l'intérieur et ces statues de Staline et Lénine ! |
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Cette poupée géante s'ouvre pour former une vraie boutique... |
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