L’Afrique du Sud, la magie dangereuse
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Carte de l'Afrique du Sud |
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Le Cap encerclé par ses montagnes |
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Des rochers abruptes que gravit un téléphérique |
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Un ourlet de nuages figurant une cascade |
L’arrivée à Cape Town est
grandiose. On rase des montagnes vertes avant de piquer vers l’océan et la
célèbre Table surplombant la ville qui se love au bord des vagues. La plage
s’étend, blanche et vierge, bordée de palmiers, cocotiers, bougainvilliers,
flamboyants, céanothes, viornes ou lilas des Indes. Le port bourdonne
d’activité. Le front de mer n’est pas uniforme, mais piqué ça et là de petits
immeubles poussés entre de plus vieilles maisons de style hollandais aux
frontons ouvragés. Par malheur, on distingue aussi, comme une ceinture de
misère entourant toute cette splendeur : les innombrables bidonvilles
habités par une population noire bien souvent sans travail.
A errer ensuite dans cette
superbe ville hélas si disparate, ma première impression ne fait que se
confirmer. On ne voit pas de couples mixtes. Peu de Noirs sur le front de mer.
Les somptueuses villas des riches propriétaires, des Blancs pour la grande
majorité, sont ceintes de tout un réseau compliqué de barbelés, le plus souvent
électrifiés. C’est dire si la confiance et la sécurité règnent… Aucun problème
durant la journée, mais à la nuit tombée, mieux vaut ne pas se promener seul. Le
long de la ceinture de bidonvilles poussent pourtant des maisonnettes en dur
sur des parcelles également protégés de barbelés. On voit ça et là des douches
et des toilettes, mais les terrains sont réduits à la portion congrue et les
maisonnettes si proches les unes des autres et si exiguës qu’on ne peut encore
parler d’habitat décent, même si le progrès est réel. Ce sont les nouveaux
logements des anciens sans-abris. Faille du système, la corruption règne en
maître pour se voir attribuer ce genre d’habitations. Et, si la magie opère,
l’équilibre social reste bien précaire…
City Bowl, le vrai cœur de la ville
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Au marché de City Bowl |
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Des réfugiés fuyant guerre ou famine |
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On remballe avant la tombée de la nuit |
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Une famille heureuse |
Pour une immersion rapide dans
l’ambiance si colorée du Cap, rien ne vaut un tour à Green Market Square, le
cœur du cœur de la ville. Imaginez un vaste quadrilatère situé sur Burg St où
sont implantés des dizaines et des dizaines d’étals, surchargés de toutes ces
babioles propres à l’Afrique et venues un peu de tous les coins du
continent : masques, bijoux de perles, pagnes aux vives couleurs, œufs
d’autruches, objets faits de boîtes de conserves recyclés ou de capsules, tout
ça dans une ambiance bon enfant et souriante. Les vendeurs proposent leurs
marchandises à grands renforts d’encouragements, en anglais, français ou
afrikaans. Au pied de la Metropolitan Methodist Church surplombant le marché, de
nombreux réfugiés venus des états voisins, échoués là pour fuir guerres ou
famines, préparent comme ils peuvent la popote du soir. Eux n’auront même pas
un bidonville pour s’abriter, la nuit venue. Cette église plutôt laide connut
les premiers prêches du pasteur Barnabas Shaw qui introduisit ce culte en
Afrique du Sud dès 1816.
Tout près du marché, la plus
vieille construction de la ville, The Old Town House datant de 1755, servant jadis
d’hôtel de ville et d’abris pour les gardes chargés de la prévention des
incendies, éternel fléau du Cap, est fermée depuis deux ans pour rénovation.
En quittant le marché, on peu
jouir de la délicieuse fraîcheur de Saint George’s Mall, large rue piétonne
plantée d’acacias et d’échoppes multiples.
Non loin du marché, à l’angle
d’Adderley et de Wale St., on tombe sur le Slave Lodge Museum, élégante bâtisse
transformée en cour de justice au XIX è siècle. Y logeaient autrefois, dans des
conditions déplorables, jusqu’à mille esclaves travaillant aux jardins qui
faisaient alors la renommée du Cap.
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Le siège du gouverneur |
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La grâce des vieilles maisons hollandaises |
Le château de Bonne Espérance
Cette ancienne forteresse
militaire fait de bois venu de la forêt de Hout Bay et de pierre importées de
Hollande est plus emblématique que vraiment intéressante car on n’en voit plus grand-chose. Elle fut le
centre administratif, civil, militaire et judiciaire de la jeune colonie
hollandaise arrivée là au XVIII è siècle et qui, à partir du Cap, allait partir
à la conquête des terres fertiles de toute la péninsule avant de remonter vers
le nord-est, puis de coloniser l’intérieur des terres. Parmi les autres
monuments de la ville, notons le Parlement, siège du gouvernement, la
cathédrale Saint-Georges où prêcha Monseigneur Desmond Tutu, Prix Nobel de la
Paix, et le City Hall, l’hôtel de ville de style néo-Renaissance.
Les Hollandais ne furent
d’ailleurs pas les premiers colonisateurs du Cap. Des Européens y abordèrent
dès 1485, même si leur histoire s’est perdue. Ensuite vinrent les Portugais qui
se contentèrent d’y fonder des comptoirs, Vasco de Gama confirmant
officiellement en décembre 1497 l’existence de cette voie maritime vers les
Indes et la Chine. Les Anglais ne s’y intéressent pas non plus de très près.
La vraie colonisation de cette
partie de l’Afrique débuta avec la création de la VOC en 1602, société fondée avec
la réunion de huit compagnies maritimes hollandaises pour commercer de
l’Afrique à l’Asie. Son premier siège fut au Cap. Il faudra encore attendre
cinquante ans, soit le mois de janvier 1652, pour que Jan Van Riebeeck y
débarque avec femme et équipage et y fasse dresser le premier fort et planter
autour un vaste potager, histoire de transformer le Cap en une vraie base de
ravitaillement pour les navigateurs. Van Riebeeck était hélas raciste et ne
pactisa pas avec les indigènes Khoi-Khoi, même s’ils lui vendaient du bétail.
Il fit même venir à grands frais de la main d’œuvre du sud-est asiatique, les Cape Malays, regroupés dans ce qui
devint l’un des plus jolis quartiers du Cap, avec ses pimpantes maisonnettes
bariolées de teintes vives. C’est le quartier de Bo-Kaap, au pied de Signal
Hill. Illettrée et sans papiers, cette population étrangère ne put qu’accepter
les très dures conditions de travail imposées par la VOC. Même exploitée, cette
main d’œuvre coûtait cher et la COP « libéra » ses employés qui durent
alors se débrouiller comme ils le purent et devinrent les free burghers, cultivateurs ou petits commerçants.
Au Cap, de l’esclavage à l’apartheid
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la montée en téléphérique à la fameuse Table du Cap |
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La belle vue sur la rade et le port du Cap |
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Une ville de légende blottie entre mer et montagnes |
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Bonne humeur assurée lors d'un dîner typiquement africain au Cap |
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Petite danseuse zoulou au Cap |
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la statue de Mandela faisant son célèbre discours au balcon de l'Hôtel de Ville du Cap |
Après la Révocation de l’Edit de
Nantes en 1685, l’une des plus funestes décisions de Louis XIV, de nombreux
protestants français s’enfuirent dans des pays plus tolérants que la France ou
débarquèrent au Cap où on leur donna des terres, pourvu qu’ils jurent fidélité
à la VOC et s’engagent à y rester au moins cinq ans. L’intransigeance de cette
compagnie incita d’ailleurs bien des colons à migrer vers l’est et les Khoi-Khoi
furent sans cesse repoussés vers des terres moins fertiles. Leur massacre alla
bon train sans émouvoir personne.
Brève colonisation française du
Cap de 1781 à 1784, puis domination anglaise de 1795 à 1802, ensuite les
Hollandais reprirent la main, pour être à nouveau chassés par les Anglais en
1814. Ils abolirent l’esclavage vingt ans plus tard à la grande colère des
Afrikaners dont l’économie dépendait entièrement de cet esclavage. Ce sera le
début de leur migration vers l’est, ce qu’on appela le Grand Trek et qui débuta
dès 1835. Cette difficile migration des Boers fut dirigée par un certain Piet
Retief, descendant d’un huguenot français. Ils avaient d’ailleurs la ferveur
mystique et intransigeante des protestants purs et durs, leur austérité mais
aussi leur courage. Fait curieux, de nombreux esclaves suivirent dans leur
exode leurs anciens maîtres qu’ils préféraient à la domination anglaise…
L’exode s’accéléra et le Cap perdit de son influence, jusqu’à ce qu’il devînt,
en 1910, la capitale parlementaire de l’Union sud-africaine.
Le désastre s’accéléra au Cap
avec la mise en place, dès 1948, des lois sur l’apartheid, l’arrestation de
Nelson Mandela en 1962 ainsi que des principaux dirigeants de son parti, l’ANC.
On peut d’ailleurs visiter sa prison de Robben island, au large du Cap.
L’évacuation de District Six, l’un des quartiers les plus cosmopolites de la
ville, de 1966 à 1983, consacra la totale séparation entre population noire et
blanche. Soit plus de 60 000 personnes déplacées et entassées dans des
taudis. Emeutes, manifestations, emprisonnements iniques, assassinats racistes
marquèrent de leur violence incontrôlée les plus sombres heures du Cap.
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Le Quartier Malais, celui d'une main d'oeuvre |
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exportée et donc très pauvre |
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est peu à peu devenu l'un des plus joli du Cap |
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avec ses galeries d'Art |
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et ses maisons peintes de vives couleurs |
Dès sa libération le 11 février
1990, après près de trente ans de prison ou de résidence surveillée, Nelson
Mandela prononça son premier discours politique du balcon de l’hôtel de ville
du Cap. Une statue commémore cet événement.
Même si l’apartheid et ses lois
iniques sont bien sûr abolis, même si la réconciliation entre Noirs et Blancs
est proclamée, tout ne va pas pour le mieux en Afrique du Sud et au Cap en
particulier. Bien des membres de l’ANC furent convaincus de corruption et la
mixité dans l’habitat resta un vœu pieux. Nombre de riches propriétaires blancs
n’ont toujours guère envie de voir leurs belles pelouses si vertes foulées par
des Noirs…
Une excursion à ne pas manquer si
le temps le permet : la montée en funiculaire au sommet de la fameuse
Table du Cap, d’où la vue est extraordinaire sur toute la baie, la ville, le
port et les montagnes environnantes. Le prix est un peu cher, 95E,
mais le spectacle reste grandiose.
Le légendaire Cap de Bonne Espérance
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La paisible crique d'Hout Bay |
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Le charme de son port de plaisance |
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Les barques de pêche bariolées |
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En route pour Duiker Island |
Parvenir à doubler sans avaries
ce cap, fameux entre tous, c’était pour tout un équipage l’assurance d’avoir au
moins échappé à un premier péril. En fait, il est situé à 4 bonnes heures de
route de la ville, soit
140
km bien tortueux, d’où la vue est partout magnifique sur
l’océan et sur une côte torturée aux coupants rochers noirs. Insinuée entre les
massifs de Karbonkelberg au nord et de Chapman’s Peak au sud, Hout Bay est un
joli port de pêche et de plaisance s’allongeant le long d’une paisible baie ourlée
de sable blanc. Ce fut là que s’installèrent les premiers
free burghers. On y va aujourd’hui pour y faire une excursion en
bateau vers Duiker Island et son importante colonie d’otaries. Lourdes et
gauches sur les rochers, elles savent fendre avec grâce les flots, leur vrai
élément. Puis on continue par la route de corniche jusqu’au Cap de Bonne
Espérance et ses falaises escarpées d’où l’on peut admirer le point de
rencontre des deux océans, Atlantique et Indien. Passé le port de pêche de
Simon’Town et ses barques peinturlurées de teintes vives, on s’arrête le long
de la plage de Boulder’s pour admirer la colonie des pingouins qui ne semblent
pas le moins du monde troublés par l’intrusion humaine et continue de se
dandiner gravement sur le sable ou de creuser leurs nids à même la plage.
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La colonie de phoques et d'otaries de duiker Island |
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Leurs jeux marins |
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Des rocs imposants, paradis des cormorans |
Le dîner typiquement africain
proposé par le restaurant Marco Radebe peut enchanter les carnivores, mais je
ne suis pour ma part guère friande de steaks d’impalas ou des ragoûts de bébés
phacochères, des animaux bien trop mignons pour que l’on puisse songer à les
dévorer d’un coeur serein. En revanche, le décor est amusant, les danseuses et
les musiciens zoulous font preuve d’une dextérité et d’une bonne humeur
contagieuse.
Marco Radebe, 15, Rose Lane BO-Kaap, Cape Town, Tél. :
021 423 54 12
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Retour à Hout Bay |
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Phoques et otaries se prélassant sur le port |
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La bonne humeur d'une troupe de chanteurs |
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Petit marché d'Hout Bay |
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Les différentes sortes de pingouins à la réserve de Boulder's |
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Pingouin presque apprivoisé |
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La colonie de Boulder's |
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Une plage paisible où s'ébattent les pingouins |
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Pingouin veillant sur sa femelle en train de creuser son nid |
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Le petit port de Bouder's |
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Vers le Cap de Bonne espérance |
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Bidochons admirant le panneau mentionnant le fameux cap |
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La majesté du Cap de Bonne espérance |
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Babouin du Cap occupé à sa dégustation |
La route des vins, Franschhock et Swellendam
Dès que l’on s’éloigne de
40 km du Cap commence
l’opulente région des vignobles et ses
100 000 hectares
de vignes bien alignées, trouées d’élégantes villas blanches et cossues. Trois
villes se partagent la région, Stellenbosch, fondée au XVII è siècle par le
second gouverneur du Cap, Simon Van der Stel qui lui donna son nom,
Franschhoek, autrefois siège des huguenots et Paarl, plus bruyante et
commerciale. Les premiers viticulteurs de la région furent bien sûr Français
mais ici, les cépages sont plus diversifiés que chez nous. On peut ainsi
trouver dans le même secteur tous les cépages du Bordelais en même temps que du
riesling ou du sauvignon blanc, du shiraz ou du chardonnay, mais le « pinotage »,
issu d’un mélange de pinot noir et de cinsault, demeure quant à lui bien spécifique
de l’Afrique du Sud. Il faut évidemment tester ces vins plus alcoolisés que les
nôtres. Les fermes de dégustation ne manquent pas, telle par exemple la
Neethlingshop Wine Tasting Centre de Stellembosch, sur Polkadraai Road,
Tel. : 27 21 883 8941, d’où l’on peut bien sûr se faire expédier en
France les bouteilles choisies. Toujours à Franschhock, ne pas manquer le musée
des Huguenots, ses vieilles photos nostalgiques, le mobilier et la vaisselle de
ces pionniers du vin à l’existence plutôt rude.
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Vignes vers Franschhock |
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Elégante ferme d'architecture hollandaise de Stellembosch |
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Le vieux pressoir |
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Vignoble vers Stellembosch |
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Le centre de dégustation |
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et son joli jardin |
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Plat typique hollandais fait de viande, pomme de terre et fromage |
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Le musée des huguenots |
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Et le Mémorial à leurs morts |
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Toujours Mandela |
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De hautes montagnes avant d'atteindre Swellendam |
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Un petit air d'autrefois pour l'hôtel Swellengrebel
à Swellendam |
Le Petit Karoo, les Cango Caves et les autruches
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Les immenses plaines bordées de montagnes du Petit Karoo |
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La célèbre Route 62 appréciée des motards |
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Une amusante boutique vers Oudtshoorn |
La ville d’Oudtshoorn, au nom
bien sûr imprononçable, n’offre qu’un intérêt fort limité, avec ses interminables
artères tracées au cordeau et on n’en parlerait même pas s’il n’y avait… les
autruches. Bien sûr, aucune belle n’orne plus son chapeau de leurs plumes – qui
porte encore un chapeau ? Il n’y a plus guère que les effeuilleuses des
grands cabarets parisiens pour exhiber « leur truc en plumes »
destiné à cacher bien des choses. Si la plume n’a donc plus beaucoup d’avenir
dans la couture, la chair de l’autruche est appréciée (trop coriace à mon goût)
et son cuir utilisé pour la maroquinerie de qualité, même si les boutiques des
fermes proposent des articles hors de prix. Pourtant, la visite d’une de ces
fermes s’impose, pour découvrir par exemple les différents types de bestioles,
assister à l’incubation et peut-être à l’éclosion des œufs. Si leurs cerveaux
ne pesant que quelques grammes laissent perplexes quant à leur intelligence,
leurs grands yeux pensifs ourlés de longs cils sont irrésistibles. Il faut les
voir se jeter sur les granulés que l’on peut leur distribuer dans leurs
mangeoires et se tenir à l’abri de leurs becs parfois coléreux, même si elles
n’ont pas de dents…
Cango Ostrich Show Farm, à 14 kms
au nord de la ville sur la R 328, Tél. : 044 272 46 23.
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Toit traditionnel pour notre chambre de l'Oudtshoorn Inn |
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Les oeufs d'autruches mis à incuber sont sur ple point d'éclore |
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Troupeau de bébés autruches |
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Troupeau adulte |
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Autruche mâle dans son enclos |
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De grands yeux pensifs bordés de cils immenses |
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On peut verser des granulés dans leur mangeoire pour les voir accourir |
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La boutique de la ferme propose ses parures désuettes |
Descente vers Knysna et Port Elizabeth
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Le paisible port de plaisance de Knysna |
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et son lagon tranquille |
Nous quittons l’intérieur des
terres, ses vignobles, ses élevages de bovins ou de moutons, ses cultures de
cannes à sucre ou de fruits tropicaux, ananas surtout, ses immensités
désertiques pourtant closes de barbelés – des réserves de chasse privées
dépassant parfois les 60 000
hectares, l’un des scandales auquel ni Mandela ni le
gouvernement actuel n’osèrent s’attaquer en limitant la propriété et en
redistribuant les terres aux plus démunis, mesure devenant pourtant plus
qu’urgente. Et nous piquons vers le sud et l’océan indien jusqu’à Knysna, en
empruntant la luxuriante Route des Jardins et ses plantations de fruits.
Peu avant la baie de Plettenberg
s’épanouit sur une étroite bande côtière de 5 km la forêt de Tsitsikamma
devenue parc national, heureusement intacte celle-ci. Elle s’allonge sur
environ 70 km
et est baignée par deux rivières, la Grout River et la Storms River, ce qui
explique sa luxuriance et la présence des trois plus importantes variétés de
bois précieux d’Afrique du Sud : stink wood, milk wood et yellow wood.
Dommage que les coupes sauvages pratiquées à la fin du XIX è siècle l’aient
bien endommagée, mais on la reboise depuis qu’elle est devenue parc national en
1969. Il était temps ! Une curiosité de cette forêt, un arbre gigantesque,
le « Big Tree », un virgilier qui aurait plus de mille ans. Il faut
17 personnes pour faire le tour de son tronc !
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Route des Jardins vers Plettenberg |
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Forêt de Tsitsikamma |
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Forêt de Tsitsikamma, le Big Tree |
L’industrielle Port Elizabeth, Durban et le Kwazulu-Natal
Cette province, la deuxième plus
peuplée d’Afrique du Sud après celle du Cap avec ses onze millions d’habitants,
est bien sûr le « pays des Zoulous, mais elle doit la deuxième partie de
son nom à Vasco de Gama et ses marins, qui y accostèrent le jour de Noël de
l’an 1487. 80% de la population y parle l’isiZulu. Pour simplifier, on emploie
couramment les initiales de KZN pour désigner la province.
Terre des Zoulous, peuple
guerrier et fier qui a conservé ses coutumes ancestrales, le KZN est aussi une
terre de mémoire où est venu mourir en héros le très jeune prince impérial
Louis Bonaparte, fils unique de l’empereur Napoléon III et de l’impératrice
Eugénie. Cette mère brisée est d’ailleurs venue se recueillir en pèlerinage sur
le lieu de sa mort, voyage plus que difficile pour une femme déjà âgée…
D’autres figures célèbres y sont venues sans se rencontrer : Churchill,
encore jeune lieutenant, Gandhi en exil et enfin Nelson Mandela qui y vota de
façon symbolique dans un lycée de Durban en 1994.
La réserve privée du Zulu Nyala,
sur la route de Hluhluwe et du Swaziland, est un vrai paradis en pleine terre
zoulou. Nos tentes, en fait des constructions en dur assez rustiques, sont
situées en pleine nature et les impalas, ces ravissantes antilopes en
miniature, viennent s’ébattre tout près au lever du soleil. Ravissant spectacle.
Nous partons en 4X4 au petit matin dans une forêt assez dense, mais les points
d’eau permettent de repérer les animaux venus s’y abreuver, même s’ils ont
souffert de la récente sécheresse – les récentes pluies sont accueillies comme
une bénédiction. Crocodiles dans les mares où vont boire les troupeaux de gnous
et les si fragiles impalas, hippopotames paressant dans l’eau, la mère
surveillant attentivement sa marmaille, seulement trois femelles éléphants sur
tout le territoire, girafes, phacochères tout patauds, rhinocéros barbotant
dans une mare, la femelle ne quittant guère son petit en repoussant les avances
de son mâle. Notre guide, à la fois chauffeur, ranger et soigneur, connaît
admirablement son petit monde qu’il peut aussi surveiller du haut d’un hélicoptère.
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Impalas dans les jardins du lodge |
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Gracieux impala peu farouche |
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Notre "tente" dans le lodge |
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Entrée d'un village zoulou reconstitué |
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La case du conseil |
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Détail |
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Porttrait d'un chef zoulou |
C’est un endroit facile d’accès, aux pistes bien entretenues, même si le jardin
est un peu laissé à l’abandon, comme si les fameuses « tentes »
faisaient vraiment partie du paysage.
Le soir, des danses zoulous ont
lieu, malheureusement dans le patio du lodge et non dans le village
reconstitué.
Leopard Walk Lodge, Lot H122,
Hluhluwe, 3960, Tél. : +27 35 940 0801.
Le Swaziland, dernière monarchie d’Afrique
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Arbre généalogique de la famille royale, en vente sur les marchés |
Le Swaziland, la terre du peuple
Swazi, qui a repris son ancien nom de eSwatini, offre aux visiteurs des
paysages sereins ressemblant un peu à la Suisse, molles collines, fertiles
plaines, montagnes escarpées, foison de chutes et cascades, forêts de
conifères. On y entre en montrant patte blanche à la frontière, mais les
fonctionnaires sont souriants et bon enfant, de même que la population dans son
ensemble, sans que se fassent sentir les tensions raciales existant toujours en
Afrique du Sud. Comme il n’y a pas ici de grosses fortunes à part celles de la
famille royale, le niveau de vie global est plus bas que pour l’ensemble de
l’Afrique du Sud. Surtout, le sida y fait des ravages et touche 35% de la
population. L’indépendance ne fut accordée au pays qu’en 1968, même s’il ne
représente qu’un minuscule îlot au sein de l’immense Afrique du Sud. Le roi est
polygame et aurait une bonne quinzaine d’épouses.
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Marché à Manzinie |
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Marché à Manzini |
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Joli sourire à Manzini |
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Une élégante au chignon rose |
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Enfileuses de perles |
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créant leurs bijoux sur place |
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Des denrées bien protégées |
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Ambiance de marché |
Manzini, la plus grande ville du
royaume, nichée dans une fertile vallée, est aussi la porte du Mozambique qui
n’est qu’à 80 km
de là. On s’y rend pour son pittoresque marché du jeudi. Nous y logeons dans
l’élégant lodge du Nisela Safaris, Tel. : +268 23 03 0318, www.niselasafaris.com, avant
de visiter un village reconstitué Swasi et d’assister à de jolies danses et chants émouvants. Puis nous en déjeunons
chez Rosie Bota, au CornEcob, dans une ambiance cosy très british. On reprend
la route pour visiter une amusante fabrique de bougies. Après Mbabane, la
capitale sans grand charme, et après une autre visite à la fabrique de verres
de Ngwenya, nous repassons la frontière pour retrouver l’Afrique du Sud et
gagner le Parc Kruger.
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banc à la fabrique de bougies |
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Bougie facétieuse |
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Sculpture des bougies |
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A la fabrique |
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Un vrai poulailler |
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Exposition des bougies |
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Ouvrière à la fabrique |
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Peinture murale |
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Des paysages évoquant la Suisse |
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A la fabrique de verre |
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La boutique |
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Un paysage serein |
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Une poubelle servant de borne |
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Jolie vendeuse |
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Toiture swasi traditionnelle |
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Dans un village swasi reconstitué |
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danseurs se préparant |
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Les danseuses |
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Danseurs swasis |
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Danseurs swasis |
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La troupe |
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Les danseuses |
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chantent également sous le contrôle du maître de la chorale |
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Chanter tout en dansant avec un enthousiassme contagieux |
Le mythique Parc Kruger
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Antilopes du parc |
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Zèbres |
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Antilopes venues boire |
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Femelle hippo veillant sur sa marmaeille |
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Imposant éléphant |
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Antilope en éveil |
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Deux jeunes lions |
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Lion plutôt débonnaire dans sa marche vers nous |
Les Boers qui se réfugièrent dans
cette région subsistèrent en grande partie grâce à la chasse, mais sans songer
à préserver la faune sauvage, si bien qu’on décida de créer une réserve à la
fin du XIX ème siècle, entreprise mise en péril par la seconde guerre
anglo-boer, jusqu’à ce qu’un nouveau directeur de la réserve nommé en 1902,
Stevenson-Hamilton, ne s’attelle vraiment à la tâche, ne cessant de réclamer la
fondation d’un parc national. Ce qu’il n’obtint qu’en 1926. Entreprise
pleinement réussie puisque le parc reçoit jusqu’à un million de visiteurs par
an. Sur sa partie ouest, il est bordé par d’autres réserves, privées celles-ci.
C’est la partie sud, celle qui abrite le plus d’animaux, qui est la plus
visitée. Nous apercevons les fameux Big Five, bien sûr, dont un couple de lions
assez efflanqués me semble-t-il, mais aussi des rhinos, guépards, girafes,
hippos et antilopes de toutes sortes. Une beauté sauvage dont on ne se lasse
jamais.
Nkambeni Safari Camp, Numbi Gate, Kruger National Park,
1350, Tél : +27 13 590 1011.
Le Blyde River Canyon et le village classé de Pilgrim’
Rest
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Chutes vers le Blyde River Canyon |
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Chutes |
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Le vertigineux Blyde River Canyon |
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Autre vue du canyon |
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Montagnes vers Pilgrim's Rest |
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Lac vers Pilgrim's Rest |
C’est le
troisième plus grand canyon du monde, après celui du Colorado et le Fish River
de Namibie. La belle R 532 – les routes et autoroutes d’Afrique du Sud sont
dans un état magnifique – , on traverse une campagne paisible et rien ne
prépare à la vision de ce site vertigineux où la nature et l’eau semblent s’en
être donnés à cœur joie pour creuser et tourmenter les roches, formant cet
immense canyon, mais aussi de nombreuses chutes et cascades. Le parcours est
bien organisé, des petits ponts surplombent là où il faut des abîmes
vertigineux, le spectacle est grandiose.
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Pilgrim's Rest, un ancien village de mineurs demeuré comme autrefois |
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Même le garagiste joue le jeu... |
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Une chambre comme chez nos grands-mères |
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Salle de bain à l'ancienne |
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Gmins jouant aux zombies |
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Coquet patio de l'hôtel tout en tôle ondulée |
En continuant cette même R 532, on parvient, à 15 km à l’ouest de Graskop,
au petit village préservé, comme hors du temps de Pilgrim’s Rest. Cet ancien
village de mineurs, classé et restauré avec soin, aligne le long d’une rue
unique ses coquettes maisons de tôle ondulée, ornée de fleurs. Fleurissent
aussi de multiples échoppes et boutiques où les commerçants ont joué le jeu en
exposant leurs articles sur des meubles datant du XIX è siècle, parmi des
objets usuels de la même époque. C’est dépaysant et charmant.
On dîne et dort au Royal Hotel, vieille bicoque également
en tôle datant de l’époque victorienne, après avoir pris un verre au bar, aménagé
dans une ancienne chapelle.
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Bar de l'hôtel aménagé dans une ancienne chapelle |
Royal Hotel, Main St.
Uptown, Tél. : 012 768 11 00.
La région du
Kwandebele et la Mine de Diamants Premier
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Tout est à présent automatisé à la mine de diamants |
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D'impressionnantes installations |
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Le premier filon à ciel ouvert n'est plus exploité |
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La seule mine de diamants que l'on peut visiter en Afrique du Sud |
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La couronne d'Angletere et le fameux Cullinan |
A une cinquantaine de kilomètres à l’est de Pretoria, le
paisible village de Cullinan abrite l’une des plus célèbres mines de diamants
au monde, celle de Diamants Premier, la seule qui se visite en Afrique du Sud.
Dans les années 1890, le prospecteur anglais Thomas Cullinan, était certain de
trouver des diamants sous la ferme d’un Afrikaner têtu, qui refusait de vendre
sa terre. Ruinée par la guerre anglo-boer, celui-ci y fut contraint douze ans
plus tard et Cullinan y fit creuser une mine à ciel ouvert qui employait déjà
deux mille mineurs deux ans plus tard. Ce fut le 26 janvier 1905, à seulement
neuf mètres de profondeur, que fut découvert le plus gros diamant du monde, le
fameux Cullinan de 3 106 carats. Le gouverneur du Transvaal l’acheta pour
l’offrir au roi Edouard VII d’Angleterre et il est toujours le fleuron de la
couronne anglaise, même s’il fut coupé en 105 morceaux qui ornent tous cette
même couronne. Aujourd’hui, la mine emploie 2700 personnes, dont 750 en
sous-sol et tout est automatisé. On en prévoit encore l’exploitation durant une
cinquantaine d’années.
Diamond hub, Culinan Mine, Culinan, Tél. :
012 734 2626 et www.culinandiamonds.co.za.
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Liz Taylor et ses diamants offert par Richard Burton |
Soweto, le
tragique souvenir d’un massacre d’enfants
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Vue de Pretoria |
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Pretoria au soleil couchant |
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Ajouter une légendePique-nique nuptial |
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Façade du musée Kruger |
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Johannesburg, monument àa la gloire de la Constitution |
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Johannesburg, les éternels bidonvilles |
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Panneau électoral |
Banlieue déshéritée de Johannesburg ou plutôt ville en
elle-même, Soweto, South Western Townships, s’étend sur quelques 200 km2 au
sud-ouest de la capitale économique de l’Afrique du Sud. A partir des années
1885, le gouvernement blanc commença à s’inquiéter de la concentration, à
Johannesburg, d’une population ouvrière noire et démunie, qu’il convenait
d’éloigner au plus vite des riches quartiers blancs. Ce fut l’origine du futur
Soweto, suite de bidonvilles ou de maisons misérables, pépinière de leaders de
l’ANC. Un premier massacre de Noirs eut lieu à Sharpeville en mars 1960, mais
celui qui bouleversa le monde entier se perpétua à Soweto le 16 juin 1976, sur
Villakazi Street, lorsque la police tira à balles réelles sur des collégiens et
lycéens venus manifester contre l’enseignement obligatoire en afrikaans. Bilan :
176 morts et plus de mille blessés. Le projet fut annulé et ce massacre
renforça la lutte anti apartheid. Il est émouvant de visiter un ancien Shebeen,
ces cafés clandestins ou se retrouvaient les militants noirs. Ici aussi, il
serait urgent de résorber le ghetto noir et d’offrir à tous un habitat décent…
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Mandela à toutes les sauces... |
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Sa modeste maison devenue un musée |
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Un Shebeen ou ancien café clandestin où se réunissait l'opposition |
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Dans un bidonville |
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Dans un bidonville |
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Châteaux d'eau reliés par une passerelle pour le saut à l'élastique |
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