Les seigneurs de la steppe
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Bazar de Betub à Ulan Bator |
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Halte à Moltsog Els à Gobi |
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Caravane à Moltsog Els |
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Village d'Arvaihéo à Sud Gobi |
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Notre guide Bayanzag et son fils à Gobi |
Grande
comme cinq fois la France,
mais peuplée de moins de deux millions et demi d’habitants, la Mongolie reste un pays d’éleveurs.
Dans les monts Khangaï, à quatre cents kilomètres au sud-ouest d’Ulaan Baatar,
région accessible à cheval ou à pied, les nomades vivent de leurs troupeaux de
yacks, chevaux, chèvres et moutons.
Un parc national très symbolique
Le nom de « parc national du Khangaï » reste
symbolique, car il n’y a que des nomades dans ces contrées montagneuses de
steppes et de forêts. L’entrée est défendue par une barrière devant laquelle on
paie un droit de passage de mille tougriks,
moins d’un euro.
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Gamin vers Shireetin |
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Descente du col de Shireetin |
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Repos dans les monts Khangaï |
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Le guide Morghol dans les monts Khangaï |
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Les monts Khangaî |
Les nomades ont monté leur camp d’été dans une vallée
d’altitude nommée la Har
Buureg, le pommeau d’une selle, et arrosée par la rivière
Songhi. Là sont plantées cinq yourtes où Morkhor, Enebish, Bold et Togtoh
achèvent de choisir les chevaux et les yacks qui vont partir avec eux vers le
marché de Karakorum, pour y vendre laine, viande salée, beurre, fromages et
lait.
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Morghol près du lac Kaya |
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Yourte dans la région des Huit Lacs |
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Namunzaya, l'épouse de Morghol et leur fille |
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Yourte de Togtoh dans les monts Khangaï |
Pour fêter leur prochain départ, ils sacrifient un
mouton, ouvrant sa poitrine, y passant la main pour lui comprimer le cœur. Les
femmes mijotent de l’horhog, plat
traditionnel mongol. On jette dans une marmite des morceaux de viande recouverts d’eau, surmontés
de pierres rondes, nouvelle couche d’eau et de viande. On laisse frémir vingt
minutes. C’est dur, gras, imprégné d’une odeur de suint... Ensuite, on se passe
les pierres chaudes baignées de graisse pour bien huiler la peau… Une outre de
chèvre pleine de shimiin arkhi, ou
alcool de yaourt, circule à la ronde. Tortoï !
A votre santé !
La nuit tombée, les loups hurlent à la lune et les
nomades apprendront le matin que les chiens n’ont pu empêcher une louve
d’égorger une brebis.
En suivant la vallée de l’Orkhon
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Ancienne aire de sacrifices dans la vallée de l'Orkhon |
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Chutes de l'Orkhon et khadag bleue |
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Devant les chutes de l'Orkhon |
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Panne en traversant à gué |
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Shorten du monastère d'Erdenezum |
Le lendemain, c’est le départ. Il faut d’abord monter
jusqu’à 3000 m
pour franchir le col de Sheretiin en bas duquel s’étend un lac limpide. La
caravane part ensuite pour la région des Huit Lacs, puis bifurque vers une large
vallée, celle de l’Orkhon ou Rivière Rouge. Tout embaume la menthe et l’arnica,
senteur due à une plante nommée agi. Elle
traverse une forêt de pins et de mélèzes au sol détrempé par les orages. Les
hommes à cheval encadrent les yacks. Ces grosses bêtes placides et sûres
peuvent supporter une charge de cent kilos tout en gravissant des cols
difficiles. En chemin, tout devient prétexte à visiter le camp de yourtes de la
cousine du cousin… Parfois, ces hommes-centaures, des dieux sur leurs petits
chevaux racés, se laissent griser par la vitesse et emporter au grand galop.
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Aigle apprivoisé au monastère d'Erdenezum |
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La déesse Lami dans le monastère |
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Davaa, la gardienne |
Après quatre jours de chevauchée, la caravane se
retrouve devant une autre barrière marquant la fin du parc national. Elle suit
ensuite la rive gauche de l’Orkhon jusqu’au camp Boorog. Brusquement, la
rivière tombe en chute dans un canyon. Les Mongols, animiste et bouddhistes,
adorent les esprits du ciel, eau, steppe et montagnes. Cette chute est un lieu
de dévotion, marqué par un tas de pierres ou owoo, que l’on doit contourner trois fois dans le sens des
aiguilles d’une montre en ajoutant à chaque tour une pierre. Une khadag ou écharpe bleue est offerte aux
esprits de la cascade.
L’Orkhon, sorti de son lit, coupe ensuite la piste et
il faut rebrousser chemin jusqu’au seul pont de la région, à quarante
kilomètres de là, soit six heures de route…
Des aires de sacrifices datant de l’Âge
de Bronze
Enfin, la caravane franchit l’Orkhon sur un pont tenant
à peine debout. La rive droite est jalonnée d’aires de sacrifices datant de
l’âge de Bronze et jamais fouillées. A Karakorum, légendaire camp fortifié de
Genghis Khan, la ville nouvelle est déprimante. Le monastère d’Erdenezum,
construit au XVI è siècle et abritant autrefois mille lamas, a été mutilé par
les Soviets mongols, mais il demeure des bâtiments au style tibétain et
chinois. Les cavaliers disparaissent au galop vers l’aire du marché, leurs feels ou robes flottant au vent et leur
donnant l’allure de seigneurs de jadis, maîtres de la steppe…
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Aire de jeux à Ulan Bator |
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Le Parlement datant de l'ère soviétique |
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Le célèbre chaman Torigbaatar |
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Gamine nourrissant des pigeons |
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Prières au monastère de Gandan |
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Le monastère de Gandan de style tibétain |
Ce voyage a été réalisé avec
le concours d’Atalante, 5, rue de Sommerard, 75005 Paris, Tél. : 01 55 42
81 00.
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