IRLANDE DU NORD
Derry, capitale culturelle de Grande Bretagne pour 2013
Cette charmante petite ville
médiévale, dont le centre historique est toujours ceint de plus d’un kilomètre
de remparts intacts, se blottit de part et d’autre de la Foyle. Cette rivière
délimite d’ailleurs deux parties dans la ville : le quartier des
catholiques, les plus pauvres parmi lesquels se recrutaient les ouvriers, et
celui des protestants qui tenaient les commandes de la cité. Pour les premiers,
nationalistes, leur ville restera toujours Derry. Pour les seconds, unionistes,
elle se nomme Londonderry depuis le XVII è siècle, ce qui est devenu son nom
légal.
Ce fut à cette époque, sous le
parrainage du roi Jacques Ier et des diverses corporations londoniennes que Derry
(Doire ou « chêne » en irlandais) fut officiellement rebaptisée
Londonderry pour humilier ses habitants, après un siège long de 105 jours, une
occupation anglaise et la famine qu’elle causa parmi la population catholique.
Sa situation se détériora encore durant les deux siècles suivants, si bien que
le port de Derry devint le principal lieu d’embarquement des émigrés espérant
trouver du travail aux Etats-Unis, le nouvel Eldorado.
Commémoration du Bloody Sunday |
Peintures murales des émeutes dans le quartier catholique |
Détail d'une photo de Gilles Caron |
Une manifestation pacifiste des
catholiques afin d’obtenir les mêmes droits civiques que les protestants vira
au cauchemar. Sans sommation ni provocation, l’armée britannique se mit à tirer
sur les manifestants. Bilan : quatorze tués dont une grande part n’avaient
pas dix-huit ans et de nombreux blessés. A la lecture du rapport accablant pour
l’armée britannique publié bien plus tard, le 15 juin 2010, le Premier ministre
britannique, David Cameron, n’a pu que déclarer être « profondément
désolé ». Un musée, le Free Derry museum, de nombreuses peintures murales
et des tags sur les remparts commémorent ce triste événement et tous les
premiers dimanches de janvier a lieu une marche commémorative.
Le retour de saint Colmcille en currach |
Le défilé le long des quais |
Une jolie danseuse |
Une acrobate |
Saint Colmcille fait des galipettes |
Si Derry a pansé ses plaies sans
oublier ses morts, elle triomphe aujourd’hui en ayant été nommée « ville
de la culture 2013 » pour la Grande Bretagne. Durant toute cette
année, cette ville de 110 000 habitants, la deuxième plus importante
d’Irlande du Nord après Belfast, accueillera de nombreux visiteurs venus
assister à ses défilés pleins de drôlerie et de bonne humeur, partager la
festivité contagieuse de ses pubs, visiter ses musées dont l’ancienne usine de
chemises devenue un lieu de mémoire ou le Tower museum retraçant l’émouvante
histoire de la ville, arpenter ses ruelles colorées, déguster son fameux whisky
ou ses bières aux noms pittoresques, tel
« le chien sans tête », à la terrasse de ses bistros, car le soleil
est de la partie. Les Irlandaises, minijupées ou minishortées, exhibent leurs
coups de soleil sur les pelouses bien tondues jouxtant la cathédrale St Columb.
Les canettes de bière circulent. Puis tout le monde se presse sur les quais et
sur le sinueux pont de la Paix pour assister au retour en currach, simple barque de pêche au fond goudronné, du mythique
moine Colmcille, censé avoir fondé la ville il y a 1500 ans. En ce jour, il
charrie avec lui une mystérieuse caisse qui sera le fil conducteur du spectacle
conçu par Frank Cottrell Boyce, l’auteur de la cérémonie d’ouverture des Jeux
Olympiques de Londres en 2012.
Il y aura même, une fois la nuit
tombée, une spectaculaire apparition de Nessie, le monstre du Loch Ness,
serpentant sur la Foyle avant un feu d’artifice tiré de plusieurs points de la
rivière.
Nessie en visite à Derry |
Feu d'artifice sur le Foyle |
Musiciens dans un pub |
Au Ramada Da Vinci’s Hotel Derry,
moderne et confortable, flanqué d’un pub sympa au bar surmonté d’un
invraisemblable bric-à-brac et pourvu d’une agréable terrasse.
Où manger :
Au Custom House Restaurant, juste
derrière la cathédrale, pourvu d’agréables petites salles à l’étage, bon menu
traditionnel, Tél. : 44 (0)2871373366.
Ou au Café del Mondo, au Craft
Village, une délicieuse ruelle hors du temps, pour une restauration rapide, de
fishs and chips par exemple, Tél. : 44(0) 2871366877.
Toute cette côte nord de
l’Irlande est magnifique, creusée de caps, arborant de blanches falaises dignes
d’Etretat, coiffée de genêts rivalisant d’or avec le soleil. Les fameux moutons
irlandais à tête noire, la toison pour une fois parfaitement sèche, n’en
reviennent pas d’un pareil soleil. L’eau est calme, ondulant mollement contre
le sable, d’une transparence inhabituelle.
L'impressionnante forteresse de Dunluce |
Des murailles qui se fondent avec le roc |
La côte vue de la forteresse |
Une plongée vers l'abîme |
Perchée sur son rocher de
balsalte noir, les ruines impressionnantes de la forteresse de Dunluce date des XVI è et XVII è
siècles. Elle appartenait au clan McDonnell et empêchait toute incursion
ennemie sur cette portion de côte. Ce fut la mer et son lent travail de sape
qui la détruisit en en faisant basculer tout un pan dans les flots. La visite
et la vue sur la côte vaut le coup d’œil. Voir www.doeni.gov.uk
Vue de l'hôtel Causeway |
Les blocs cahotiques de la Chaussée des Géants |
La lave a formé de vrais pavés qui ne sont pas à l'échelle humaine |
En suivant toujours la côte
jusqu’au bourg de Bushmills, de nombreux sentiers pédestres bien balisés,
escaladant les crêtes ou serpentant près du rivage, permettent de découvrir un
lieu mythique : la Chaussée des
Géants. Toujours friands de merveilleux, les Irlandais de la région se sont
empressés de conter l’histoire de ce fantastique amas chaotique d’énormes
roches en forme de pavés ou dressées contre le ciel pour former des orgues. Un
géant du nom de Finn McCool aurait jadis construit cette extraordinaire
chaussée pour traverser la mer à pied sec.
Bien sûr protégé par le National
Trust, ce vestige géologique vieux de soixante millions d’années fut en fait
formé par le brutal refroidissement au contact de la mer de coulées de laves
successives. Certains blocs se sont éparpillés pour former cette chaussée des
géants, d’autres se sont emboîtés les uns dans les autres pour donner naissance
à plus de quarante mille colonnes de basalte. Un nouveau musée explique
phénomène naturel et légende et permet de se restaurer agréablement. Un
minuscule train à vapeur traversant le terrain de golf permet de se rendre au
village de Bushmills.
Sur ces pavés de géants, on pourrait toucher le ciel... |
Ou traverser les mers |
Site Internet :
nationaltrust.org.uk/giantscauseway
Où dormir : au Causeway
Hotel, récemment redécoré dans d’harmonieux tons de gris, d’où la vue est
magnifique sur toute la baie. Tél. : 44(0)2820731226.
Où manger : au French Rooms,
à Bushmills, où l’on peut déguster des poissons tout frais pêchés, Tél. :
44 (0) 2820730033.
Entassés par quelque dieu fou, ces blocs forment aussi des orgues |
Ce délicieux train à vapeur traverse vaillamment golf et forêt et longe la baie jusqu'au village |
Comment y aller :
Vol direct de Paris à Belfast par EasyJet, six fois par semaine toute l'année. Voir www.easyjet.com
Pour tous renseignements complémentaires :
S'adresser au Tourisme Irlandais, Tél. : 01 70 20 00 20 et www.irlande-tourisme.fr
Et à Visit Britain www.visitbritain.com et www;visitbritainshop.com
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