LOUIS II DE BAVIERE
LE ROI DES RÊVES
ISAURE DE SAINT PIERRE
Neuchwanstein.
Réfugié dans son château de Hohenschwangau, face au piton sur lequel
s’était dressé le vieux Burg à présent démoli, Louis passait ses journées à
examiner les plans de ses architectes et les esquisses de Jank. Le projet ne
cessait d’évoluer au gré de ses caprices. Il avait d’abord pensé à un petit
château gothique, puis le rêve devint plus audacieux. Louis voulait une
forteresse médiévale digne des chevaliers de la Table Ronde, ornée d’une
profusion de mâchicoulis, créneaux, échauguettes ! Des tours aux découpes
capricieuses se profileraient sur la chaîne montagneuse. Chaque jour, le
monarque se rendait sur le chantier, surveillant l’armée d’ouvriers occupés à
aplanir le terrain, à construire une route carrossable, et même à détourner une
source pour avoir l’eau courante.
L’intérieur serait une débauche de vastes galeries et de salles
démesurées faites, non pour recevoir une cour dont le roi ne voulait pas, mais
pour nourrir son imagination. Sous le porche attendrait Siegfried. Dans une
salle du Trône imprégnée de mysticisme, pourvue d’une galerie de deux étages
inspirée de la mosquée Hagia Sophia à Istanbul, les colonnes imiteraient le
porphyre ou le lapis-lazuli. Une estrade aux neuf marches de marbre mènerait à
un trône d’or et d’ivoire veillé par le Christ triomphant, entouré de la Vierge
et de saint Jean... Le sol, composé d’une mosaïque aux deux millions de pièces,
luirait doucement sous les bougies d’un immense lustre. Le peintre Lecke
représenterait dans la loggia un portrait du roi contemplant, de nuit, le
grandiose paysage des Alpes bavaroises et tyroliennes. La lune caresserait les
sommets de Füssen et de Tannheim et le haut Säuling serait reflété par les eaux
bleues d’un lac. Dans une salle des Chanteurs imitée de la Warrburg, le peintre Spiess réaliserait des fresques illustrant la vie de Parsifal parmi une
débauche d’êtres ailés, dragons, anges, sphinx, sirènes et cygnes, paons et
chimères. Dans la chambre royale serait relatée la triste histoire de Tristan
et Yseult, les amants tragiques. Au quatrième étage, une salle conçue par
Julius Hormann, pente par von Spiess et von Piloty, serait consacrée aux Maîtres chanteurs de Nuremberg. Parmi
une nature luxuriante s’ébattraient des animaux fabuleux. Les cartons se
trouvaient déjà sur le bureau du roi, voisinant avec des dessins de
Pierrefonds. Wagner pouvait le trahir en s’affichant si ouvertement avec
Cosima, son univers revivrait sur les murs de Neuchwanstein !
En vente en librairie, 235 p, 14 E.
Lundi 9 février prochain, à 20h, à son Social Club,
Frédéric Taddéi évoquera ce livre en compagnie de son auteur, du metteur en scène Jan Fabre pour son "Pouvoir des folies créatives" au théâtre de Genneviliers, Gérard Garutti pour sa mise en scène du Lorenzaccio d'Alfred de Musset au théâtre Mintansier de Versailles, Charles Pépin pour son roman, "La joie" et Christophe Bataille pour son roman "L'Expérience". Bonne soirée !
En vente en librairie, 235 p, 14 E.
Lundi 9 février prochain, à 20h, à son Social Club,
Frédéric Taddéi évoquera ce livre en compagnie de son auteur, du metteur en scène Jan Fabre pour son "Pouvoir des folies créatives" au théâtre de Genneviliers, Gérard Garutti pour sa mise en scène du Lorenzaccio d'Alfred de Musset au théâtre Mintansier de Versailles, Charles Pépin pour son roman, "La joie" et Christophe Bataille pour son roman "L'Expérience". Bonne soirée !
Je viens d'acheter le Roi des rêves : je vais me régaler ! Je regarderais bien le film de Visconti... Merci Isaure !
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