Elisabeth Vigéee Le
Brun, portraitiste de génie
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Le portrait de Marie-Antoinette qui fit scandale |
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Yolande de Polignac, la jolie favorite |
Portraitiste de génie,
même si, à la fin d’une longue vie – elle est morte à l’âge
de 86 ans – , Elisabeth Vigée Lebrun s’intéressa aux paysages,
elle sut surtout rendre l’éclat et le charme de ses contemporaines
ou de leurs enfants et de la sienne en particulier, cette jolie
Jeanne aux grands yeux étonnés. Ses portraits d’hommes sont en
effet bien moins nombreux que ceux de femmes, jeunes et belles pour
la plupart, composés à l’huile ou au pastel. Ses Souvenirs,
écrits d’une plume aussi alerte que ses pinceaux, relatent avec
verve et piquant les bons et moins bons moments d’une vie agitée,
dont douze années entières furent consacrées au voyage, Italie
bien sûr, mais aussi Autriche, Russie, Angleterre et Suisse.
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Autoportrait au ruban rouge |
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Autoportrait au pastel |
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Son frère Louis |
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Sa fille Jeanne au miroir |
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Jeanne au bain |
Née dans une famille
d’artistes en 1755, Elisabeth est de bonne heure encouragée et
formée dans son art par son père, Louis Vigée, pastelliste d’un
certain renom, affirmant hautement : « Tu seras peintre,
mon enfant, ou jamais il n’en sera. » A vingt et un ans, elle
épouse le marchand de tableaux Jean-Baptiste Le Brun grâce auquel
elle découvre notamment les œuvres de Greuze qui devient un ami. La
renommée de son frère poète, les relations de son époux et son
talent ne tardent pas à la propulser dans le milieu artistique
parisien. Elle devient d’abord membre de la prestigieuse Académie
Saint-Luc en 1774 puis, quatre ans plus tard, portraitiste officielle
de la reine Marie-Antoinette qui se fait sa protectrice. Dès lors,
Elisabeth Vigée Le Brun est lancée et toute l’aristocratie
française se bat pour se faire « portraire » par
l’artiste, qui sait comme personne rendre l’âme de son sujet,
tout en l’embellissant au besoin !
En 1783, son portrait de
la reine en « robe de Gaulle », c’est-à-dire en tenue
d’intérieur, légers voiles blancs pourtant parfaitement pudiques,
suscite bien des indignations, sans toutefois lui retirer sa royale
clientèle. Ses modèles sont souvent de pulpeuses créatures à la
carnation de lis et de rose, comme c’est alors la mode, à la
chevelure savamment décoiffée – les inesthétiques pyramides
chevelues de Léonard ne sont plus de mise, non plus que les lourdes
robes à paniers. Les élégantes préfèrent les tenues fluides plus
près du corps qu’elles laissent deviner de façon sensuelle, les
boucles au vent sous les grands chapeaux de paille presque
campagnards. Telle est représentée la charmante Yolande de
Polignac, la favorite de Marie-Antoinette régnant avec elle sur la
cour restreinte du Petit Trianon.
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Les enfants royaux |
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Belle au chapeau mauve |
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Jeune femme en blanc |
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La Ctesse de La Châtre |
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Deux amies et leurs enfants |
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Petit chien couronné |
Le glas de la Révolution
vient mettre un terme à ces temps d’élégante désinvolture. Si
proche de la famille royale, Elisabeth est en proie à la vindicte
populaire et elle préfère quitter la France avec sa fille Jeanne
dans la nuit du 6 octobre 1789. Et ce seront les trois années
italiennes au cours desquelles elle portraiture la famille royale de
Naples, l’aristocratie locale et même lady Hamilton ! Arrivée
à Vienne en octobre 1792, elle y retrouve les Polignac, puis y
apprend la mort du roi et de la reine et enfin le prononcé de son
divorce. Plus rien ne semble la retenir à la France et elle se
décide à gagner la Russie, arrivant à Saint-Pétersbourg le 23
juillet 1795. Dès le lendemain, elle est présentée à
l’impératrice Catherine II. Son séjour russe durera six ans,
temps mis à profit pour peindre la famille impériale et toute
l’aristocratie.
Ce n’est que le 18
janvier 1802 qu’elle revient à Paris, bizarrement accueillie et
fêtée par son époux qui donne même un concert en son honneur, ses
pinceaux se consacrant désormais à la famille impériale et à son
entourage. Un long voyage en Angleterre est l’occasion de nouveaux
portraits avant sa rentrée définitive en France en 1805. Des
séjours en Suisse lui permettent de s’adonner à l’art du pastel
de paysages en plein air – de son aveu, plus de deux cents dont peu
nous sont parvenus.
A travers sa nombreuse
galerie de portraits témoignant d’un art très sûr et plein de
charme, ce sont les années les plus fastueuses du règne de Louis
XVI et tout un art raffinée de l’élégance à la française que
fait revivre avec brio Elisabeth Vigée Le Brun, elle-même une fort
jolie femme, comme le prouvent ses nombreux autoportraits.
Cette exposition a lieu au Grand Palais jusqu'au 11 janvier prochain.
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Cueillette de roses |
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Elégante en robe bleue |
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Coiffure champêtre |
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Robe rouge |
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Jolie mentonnière |
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Deux grandes duchesses de Russie |
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