LE CHARME PAISIBLE D'AMSTERDAM

Amsterdam à fleur d’eau

 
Tout est licite à Amsterdam, même le jeu,
ici le casino
« Dieu créa le monde, à l’exception de la Hollande qui fut créée par les Hollandais », se répète chaque habitant des Pays-Bas, fier de son pays et de sa capitale durement gagnés sur l’eau grâce aux digues et barrages.

La « Venise du Nord »

Dans la boutique du Van Gogh Museum, des souvenirs
qui mettraient le peintre en fureur !

On appelle volontiers Amsterdam « la Venise du Nord ». Mais quand Venise reste altière, Amsterdam la discrète penche sur l’eau de ses canaux des maisons de briques plus modestes que des palais, aux pignons joliment festonnés de blanc. C’est aussi une ville éprise de modernisme, patrie des designers et des stylistes, pépinière de jeunes talents fleurissant par exemple dans la rue Peter Cornelius Hoofstraat qui longe le Vondel Park ou dans cet immense entrepôt reconverti en galeries, le Pakhuis Amsterdam.
Malgré ce vent de modernité soufflant sur Amsterdam, on ne court pas dans cette ville posée sur l’eau, on y flâne à pied ou juché sur l’une des cinq cent mille « petites reines » sillonnant la ville. Dès le premier soleil, toujours bienvenu dans cette ville du Nord, on se précipite à la terrasse des innombrables cafés ponctuant la ville. Les « blancs », bien modernes, sont le repaire de la jeunesse. Les « bruns », plus anciens, arborent des poutres noircies par des poêles essoufflés, des carreaux de Delft du bleu de la mer et des yeux des Hollandais.
A la place de la cité lacustre d’aujourd’hui s’étendaient jadis d’insalubres marais régulièrement inondés par les eaux du Zuiderzee, véritable mer intérieure à présent matée par des digues. Les maisons n’étaient que les modestes cases sur pilotis de pêcheurs attirés par les bancs de harengs et installés sur la rive droite de l’embouchure de l’Amstel, vrai poumon aquatique de la ville. Pour se protéger des tempêtes, ils édifièrent une solide digue, une dam. Et l’union des deux noms donna son nom à la ville.
Comme à Venise, les musées sont innombrables : Rijksmuseum, Stadhouderskade 42, musée Van-Gogh,  Paulus Potterstraat 7, musée Municipal d’Art Moderne, Paulus Potterstraat 13, maison de Rembrandt, Jodenbreestraat 4-6, le Béguinage, près de la place Dam…

Le long du Keizersgrachts, ce magasin propose des remèdes...
à base de marijuana


Une terre d’asile
Une belle tradition de liberté en fit la terre promise des opprimés. Chassés d’Espagne et du Portugal à la fin du XV è siècle, les Juifs s’y réfugièrent et y prospérèrent jusqu’à atteindre le nombre de vingt mille. Lors de la Deuxième guerre mondiale, les nazis en éliminèrent la majeure partie. Parmi les morts, une adolescente devenue célèbre par son Journal : Anne Franck. Sa maison et l’échoppe d’herboriste de son père s’élèvent toujours au 263 du Prinsengracht, le canal du Prince. On peut même voir l’émouvante cachette où les deux familles amies vécurent plus de 24 mois, jusqu’à leur dénonciation.
A présent reconstituée, la communauté juive compte 25 000 membres, dont beaucoup travaillent à la taille ou au commerce des diamants. La plus belle des synagogues, celle de l’architecte Elias Brouwman, date du XVII è et fut, dit-on, inspirée du temple de Salomon. Ce vaste cube de brique rose percé d’audacieuses ouvertures est soutenu par de larges colonnes. Les moucharabiehs du premier étage, pour les femmes, évoquent les origines méditerranéennes de la communauté.

Amsterdam et ses canaux

L'éternelle poésie des canaux, ici le Lijnbaansgracht
et ses péniches

Une boutique de chaussures très design
 le long du même canal

Pour avoir un premier aperçu de cette cité lacustre, achetez un billet dans l’une des officines situées en face de la gare pour un tour en bateaux-mouches (à partir de 10 E l’heure). Après avoir longé les quais et les docks, on pénètre dans le bassin de l’Osterdok où flottent un restaurant chinois ressemblant à ceux d’Aberdeen, à Honk Kong et un fringant galion reconstitué. Un autre vaisseau, de béton cette fois, imaginé par l’architecte Enzo Piano semble prêt à s’élancer vers le large et abrite le centre des Sciences et de la Technologie. Là, le T’Kromhout bourdonne encore d’activité et donne une idée de ce que pouvait être le port d’Amsterdam au XVII è siècle, quand trente autres chantiers s’affairaient à construire les diverses flottes européennes. Au-delà du bassin, sur une langue de terre formant une presqu’île s’étendent les deux nouveaux quartiers de la ville, Java-eiland et KNSM-eiland.
Remontant ensuite par l’un des Grands Canaux, le bateau permet d’admirer les plus belles demeures patriciennes d’Herengracht, Keizergracht ou Princegracht, avant de se faufiler, par des canaux secondaires, sous de minuscules ponts enjambant l’eau d’un bond agile.

Ces dames dans leurs vitrines
Liberté aussi pour le ravitaillement en haschich que l’on peut acheter en petite quantité dans les bureaux de tabacs. Liberté encore dans le curieux Quartier Rouge de la ville, ainsi nommé pour la multitude de néons écarlates qui y clignotent la nuit venue. Dommage de donner tort à Jacques Brel, mais ce n’est pas près du port qu’oeuvrent ces dames. Les prostituées travaillent sans se cacher à cinquante mètres de la gare, non loin du Palais Royal de la place Dam. Peu vêtues mais douillettement installées dans leurs « vitrines », ces belles de nuit proposent leurs charmes aux passants, tricotant ou faisant du crochet tout en se déhanchant lascivement ! La plupart des filles sont jeunes, belles et aimables, sauf si on tente de les photographier.
Même l’intérieur des maisons ne se cache pas à Amsterdam, autre sorte de vitrine encadrée de rideaux bien empesés, contenant objets de Delft, cuivres rutilants et plantes tout aussi astiquées !

Dans le jour finissant, les élégants pignons festonnés
des maisons se découpent contre le ciel

Ici, la "petite reine" mérite bien son nom

Où dormir
. Au Seven One Seven, Prinsengracht 717, Tél. : (020) 427 07 17, élégant mais un peu cher, à partir de 300 E la chambre double.
. A L’hotel de Filosoof, Anna van den Vonndelstrat 6, Tél. : (020) 683 30 13, amusant décor évoquant un philosophe différent par chambre, à partir de 85 E la chambre double.
Où se restaurer
. Au Watertoren, Plein 6, Tél. :  682 26 66, restaurant de poissons situé dans l’ancien bâtiment contenant encore le mécanisme des écluses de la ville.
. Au Beaubourg, Emmalaan 25, Tél. : 664 01 55, pour goûter les étonnants rougets aux lentilles rouges ou le bœuf au réglisse.


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