EN TERRE D’ISRAËL
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Tel-Aviv vue de l'hôtel Herods |
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Vieille maison du quartier Bauhaus |
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Elégante demeure du quartier Bauhaus |
Difficile d’imaginer un pays plus
contrasté qu’Israël. Contraste entre la luxuriance des terres fertilisées et
l’aridité du désert et de la Mer Morte, entre le modernisme affiché de Tel Aviv
et le poids de traditions millénaires à Jérusalem ou dans les autres lieux
saints, entre les traditions si diverses de tous les immigrants venus de plus
de soixante-dix pays pour se rassembler sur cette bande de terre longue de
quatre cents kilomètres et parfois large de quinze kilomètres à peine. Brassage
ici de l’Orient et de l’Occident, de la technologie et du mysticisme, des
croyants et des agnostiques et malgré tout, ces diversités forment un peuple
uni et fort. Outre les 4 800 000 Hébreux, sur cette bande de terre
vivent aussi 1 200 000 Arabes, plus le million et demi d’habitants
des territoires autonomes palestiniens. Pas facile, bien sûr, de concilier tout
ça, de toujours réconcilier les frères ennemis…
Les racines du passé
L’histoire d’Israël se nourrit
des récits bibliques évoquant David, le prophète Isaïe ou la rébellion des
Maccabées, la fuite d’Egypte, où s’étaient établis les descendants d’Isaac,
sous la conduite de Moïse, la conquête progressive de la plaine du Jourdain par
les douze tribus hébraïques à partir de 1200 avant Jésus-Christ, la reconquête
après l’invasion babylonienne, puis l’arrivée des armées de Pompée en 65
av.J.-C. et le règne d’Hérode le Grand, la naissance du christianisme.
Après la Seconde Guerre mondiale,
les survivants de l’holocauste, dans une Europe ensanglantée par le nazisme, se
réfugièrent sur la terre ancestrale occupée par les Anglais et proclamèrent le
14 mai 1948 la fondation de l’Etat d’Israël d’après une résolution des
Nations-Unies. Rien n’était réglé pour autant, puisque les Etats arabes voisins
passèrent le jour-même à l’attaque, premier conflit armé entre Israël et le
monde arabe, suivi d’autres guerres en 1956, 1967 et 1973. On le voit,
l’équilibre demeure fragile et une présence militaire active, en particulier à
Jérusalem, rappelle assez la difficulté de la cohabitation. Même au sein de la
communauté juive, les divergences restent profondes, souvent difficiles à
concilier. Outre la différence fondamentale existant entre Séfarades venus
d’Orient et Ashkénazes issus d’Europe de l’Est, en redingotes et chapeaux
noirs, avec leurs drôles de paillotes, quoi de commun entre Bédouins du désert,
chrétiens du monde entier, mais aussi Kurdes, Druzes, Circassiens ou
Samaritains ? Dans les temps héroïques de la fondation d’Israël, la vie collective
du kibboutz, communauté à vocation le plus souvent agricole, a bien contribué à
rassembler toutes ces différences. Ces temps-là ne sont plus et un univers
sépare les commerçants ou ingénieurs aisés de Tel-Aviv des Juifs traditionnels
du quartier de Mea She’Arim, à Jérusalem, qui continuent de refuser le monde
actuel et ses lois pour se consacrer à l’étude des textes saints, un peu comme
si mes frères s’obstinaient à chevaucher en armures leurs blancs destriers…
Tel-Aviv, le modèle de la ville sioniste
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Dans la maison-musée d'Ilana Goor à Jaffa |
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Son salon |
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L'église franciscaine de Jaffa |
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Le souvenir du passage de Napoléon à Jaffa |
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Fontaine sculptée à Jaffa |
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Un pope à Jaffa |
Tel-Aviv, fondée en 1909, est une
ville neuve construite par les immigrés juifs russes et polonais dans l’urgence,
pour absorber les masses de leurs frères fuyant les persécutions en cours, ce
qui explique la persistance de bâtiments évoquant encore l’Ukraine ou Odessa.
Avec son centre urbain dynamique, ses larges avenues grouillantes de vie, le
cœur de Tel-Aviv bat à un rythme frénétique. Bâtie en bordure de mer, la cité a
pourtant été édifiée par des hommes ignorants tout de l’univers de la mer, et
la ville portuaire de Jaffa, bien plus ancienne, est d’origine arabe, même si
elle est devenue à présent un vrai petit village d’artistes émaillé de galeries
et de musées, telle l’étonnante maison-musée du sculpteur Ilana Goor (4, rue
Mazal Dagim, Tel-Aviv Jaffa, Tél. : 972 3 683 76 76). Magasins
élégants, cinémas, bars et restaurants, grands hôtels et night-clubs font de
Tel-Aviv une ville bien moderne, frénétique et décomplexée, patrie des
créateurs de tout poil, même si certains petits ilots du passé subsistent ça et
là, insolites et pleins de charme. Et les rabbins les plus traditionnalistes de
Jérusalem, située à tout juste 62 kilomètres de là vers l’intérieur des terres,
de tonner contre cette version moderne de Sodome la dépravée…
Césarée, en hommage à César
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Tel-Aviv vue des hauteurs de Jaffa |
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Césarée, construite ne hommage à César |
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Son théâtre très restauré |
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Colonnes face à la mer |
Non loin, au pied des monts
Carmel, dans le domaine du kibboutz Nashholim, de curieux bâtiments autrefois
dédiés à la fabrique du verre sur l’initiative du baron Edmond de Rothschild
abritent à présent le musée Mizgaga, témoin de cette entreprise qui se révéla
vite peu rentable (voir www.mizgaga.com). Outre les vestiges romains de
fouilles tels que mosaïques, amphores, pièces ou sculptures, il renferme le
témoignage de cet essai de fabrique et les œuvres, toujours en verre,
d’artistes contemporains.
Haïfa et son temple bahaï
Bien située au bord d’une baie
paisible, Haïfa est le port industriel et touristique le plus important
d’Israël avec ses 270 000 habitants, ainsi qu’une ville industrielle
active abritant un centre de recherche scientifique de pointe. Des collines
surplombant la rade, on a une vue surprenante sur la coupole d’or du temple
bahaï, dressé dans un luxuriant jardin persan organisé en terrasses.
Née en 1790 en Iran, cette école
chiite ésotérique fondée par le maître Sayyid Kazim donna naissance à la
religion du Bab (porte) et au babisme. Les dix-huit premiers disciples du Bab,
nommés les « Lettres du Vivant », annoncèrent l’arrivée imminente du
messie. Ils furent bien sûr persécutés par le clergé chiite traditionnel car
ainsi vont les choses entre croyants trop convaincus…
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Haïfa, le temple et les jardins bahaï |
Acre au passé tourmenté
Cerné par les remparts érigés par
les Croisés et plongeant en maints endroits vers la mer, Acre serre ses ruelles
étroites et sombres autour de la vaste mosquée ottomane el-Jazzar, construite
au XVIII è siècle, la plus grande d’Israël. On peut visiter le caravansérail de
Khan El Umdam, bâti pour accueillir les marchands se pressant vers ce port
important, l’imposante citadelle des Hospitaliers, dernier bastion de la
résistance chrétienne en terre sainte, sa série de cryptes impressionnantes
mises à jour depuis une trentaine d’années, le Tunnel des Templiers, vrai
réseau souterrain permettant fuite ou ravitaillement en cas de siège, avant de
déjeuner, d’un mezzé bien sûr, au restaurant Doniana, idéalement situé pour
surplomber les flots.
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Saint-Jean d'Acre, port et mosquée |
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Saint-Jean d'Acre, crypte aux gros piliers dans la forteresse des Hospitaliers |
Jérusalem la ville d’or
« L’année prochaine à
Jérusalem ! » n’ont cessé de psalmodier avec nostalgie tous les juifs
de l’exil. La ville de David, la ville éternelle reste le croisement par
excellence entre Orient et Occident. Un espace restreint de quelques centaines
de mètres carrés concentre en effet les lieux les plus saints des trois grandes
religions monothéistes : le Mur des Lamentations, le Dôme du Rocher et sa
coupole d’or et le Saint-Sépulcre, pour ne citer qu’eux. Tout y parle de
religion et de souffrance. La plus belle vue sur la ville sainte, on l’a depuis
la colline du mont des Oliviers, où le Christ se retira avec ses disciples
avant d’être livré aux Romains. De là on distingue l’étalement de la large
esplanade abritant le Dôme du Rocher, construit en 699 par le calife Abd
al-Melik, lieu d’où le prophète Mahomet serait monté au ciel et la mosquée d’El
Aksa, hélas à présent difficile d’accès car rarement ouverte.
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Jérusalem, le cimetière du Mont des Oliviers, des tombes comme des HLM |
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Vue du Dôme du Rocher et d'El-Aksa |
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La chapelle Dominus Flevit, le Seigneur pleura |
En descendant les pentes de la
colline de Getsemani, on trouve l’église du même nom blottie dans son jardin
d’oliviers millénaires et, en face, l’église orthodoxe de
Sainte-Marie-Madeleine aux coupoles typiquement russes. Puis l’on remonte vers
la vieille ville en suivant les diverses étapes de la Via Dolorosa, également
ponctuée de chapelles, émouvant chemin du calvaire du Christ. A la station N°
3, il ne faut pas manquer l’hospice autrichien et son reposant jardin faisant
face à une mosquée d’où retentit à intervalles réguliers l’appel du muezzin. Le
café viennois, la bibliothèque du XIX è siècle, les expositions temporaires et
même les chambres qu’il faut retenir au moins six mois à l’avance en font une
halte agréable avant de repartir à l’assaut de la vieille ville
(Tél ; : 00972 2 626 58 00 et voir
www.austrianhospice.com). Peu après,
cette même Via Dolorosa traverse le souk et ses boutiques, toujours animé et
bruissant de vie, étonnant contraste.
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Eglise de la Dormition |
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Vers le Cénacle |
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Ferveur à l'intérieur du Saint-Sépulcre |
En revanche, le Mur des
Lamentations, ce qu’il reste de l’enceinte du Temple de Salomon, avec ses grues
et ses fouilles qui n’en finissent pas, coupé par une hideuse passerelle
permettant aux musulmans l’accès à une mosquée, enlaidi encore par sa forêt de
chaises en plastique blanc reste assez décevant, même si l’on se laisse ensuite
gagné par la foi qui s’y manifeste. Femmes séparées des hommes, les filles et
fils d’Israël y viennent pour manifester leur douleur éternelle devant la ruine
de leur temple le plus sacré.
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Prosternation |
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Drapeau israélien dans le souk |
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Ambiance du souk |
Autre lieu de souvenir, le
sanctuaire d’Yad Vashem, édifié sur le mont de la Mémoire, est dédié aux
millions de juifs exécutés par les nazis. Pour ne pas oublier et pour que le
cauchemar ne se reproduise jamais…
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Vue de la terrasse de l'Hospice Autrichien |
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Militaire sur la Via Dolorosa |
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La première chute du Christ |
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Fontaine aux ablutions devant le Mur des Lamentations |
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Ackhenaze en redingote noire au Mur des Lamentations |
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Femmes en prières devant le Mur |
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Etudiants devant le Mur des Lamentations |
Office National de Tourisme israélien : 94 Rue Saint-Lazare, 75009 Paris
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