FASCINANTS MAYAS
Les Mayas d’hier et d’aujourd’hui
Cette civilisation datant de 3000
ans avant JC et qui a perduré jusqu’à la conquête espagnole, au XVI è siècle,
existait sous forme de cités-états et occupait sud du Mexique, Yucatan et
Chiapas, Belize, Guatemala, une partie
du Honduras et Salvator. Aujourd’hui, les Mayas représentent 60% de la
population et vivent d’agriculture et d’artisanat.
La civilisation maya
Chichen Itza, le castillo au Mexique |
Aire du jeu de pelote à Uxmal au Mexique |
Pyramide d'Altun Ha au Bélize |
On distingue trois périodes
principales dans cette brillante civilisation :
. La période préclassique va de 3000 ans av.J.-C. à 250 apr. Les
tribus nomades venues d’Asie par le détroit de Béring se sédentarisent.
. La période classique, de 250 à 900 apr. J.-C., représente l’apogée
de la culture maya. De vastes cités pourvues de centres cérémoniels se construisent.
. La période postclassique, de 900 apr.J.-C. à la conquête
espagnole, connaît un déclin dû à une période de sécheresse durant le X è
siècle et à l’invasion des Toltèques venus du nord du Mexique. La vulnérabilité
des Mayas aux maladies occidentales et les rivalités entre cités ont facilité
la tâche de Pedro de Alvarado, lieutenant de Cortés qui s’empare de cette vaste
région en moins de deux ans, avec 400 soldats espagnols, et une armée indigène.
Cette civilisation se caractérise
par ses connaissances en mathématiques et astrologie, art et architecture, son
écriture complexe, son organisation agricole. Le calendrier maya, basé sur des
cycles de vingt ans, a fait parler de lui ces derniers temps, bien des experts
l’ayant interprété en annonçant la fin du monde pour un certain 21 décembre
2012… De même que les Arabes, les Mayas avaient inventé le zéro, organisé
l’année solaire en 365 jours et prédisaient l’avenir grâce aux astres.
Même s’ils avaient découvert la
roue comme en témoignent des jouets trouvés dans des sépultures, ils ne
l’utilisaient pas et ont connu le fer grâce aux Toltèques. Si leur agriculture
était développée, d’immenses champs où étaient cultivés maïs, patates douces,
haricots, manioc, tomates, café, cacao et arbres fruitiers entouraient les
cités, les Mayas ne pratiquaient pas l’élevage.
Ce fut un Soviétique, Youri
Kronozov, qui déchiffra dans les années 1970, durant la guerre froide, les
secrets de l’écriture maya en identifiant la plupart de leurs glyphes.
La religion maya
Stèle de Copan au Honduras |
Ce terme « maya », qui
vient du mot maïs, dit assez l’importance de l’agriculture dans leur
civilisation et leur conception de la création du monde, l’homme ayant été
forgé à partir d’un épi de maïs.
Un long poème épique écrit en
langue quichée sur des écorces d’arbres peu après l’arrivée des Espagnols et
transcrit par un père chrétien, le Popol Vuh, explique les principaux aspects
de leur religion. Le dieu créateur était le fameux serpent à plumes, le
Kukulcan (l’équivalent de Quetzalcoatl pour les Aztèques), symbolisé par le
splendide oiseau du même nom, le quetzal, symbole du Guatémala et nom de la
monnaie de ce pays. Les fresques découvertes à Bonampak montrent aussi un
peuple belliqueux. Lors des grandes cérémonies religieuses, le roi et sa cour
se perçaient les chairs pour laisser couler leur sang et communier ainsi avec
leurs dieux. Et les grandes pratiques divinatoires s’accompagnaient de
sacrifices d’animaux et même d’humains.
Dans tous les sites mayas,
généralement près des grandes pyramides que les espagnols appelèrent à tort
« castillo », château, et qui servaient à célébrer les événements
religieux, il y avait un « jeu de pelote ». Ce jeu rituel, disputé
par deux équipes de sept joueurs chacune, symbolisait leurs croyances. La
course de la balle correspondait à la trajectoire du soleil, les anneaux vers
lesquels les joueurs dirigeaient la balle indiquaient la direction du coucher
et du lever du soleil et le terrain de jeu lui-même symbolisait la terre.
L’issue du jeu révélait la volonté des dieux pour résoudre un problème, aussi
bien politique qu’agricole, et se concluait par le sacrifice de l’équipe
perdante.
Les Mayas aujourd’hui
Collection d'art naïf à Antigua au Guatémala |
Sur toute l’étendue de cet empire
maya à cheval aujourd’hui sur cinq pays d’Amérique latine, la société se divise
en deux cultures, les Ladinos ou métis habitant les villes et possédant la
majorité des richesses locales et les Indiens, toujours marginalisés et ne
possédant que 20% des terres, même s’ils constituent 60% de la population. Ce
fut au Chiapas, région la plus pauvre du Mexique qu’éclata le l er janvier 1994
la révolte des Indiens. Prenant pour modèle Emiliano Zapata, ils occupèrent San
Cristobal de Las Casas, revendiquant leur droit à la terre, au logement, à la
santé, à l’éducation, au travail et à la justice, mais aussi la reconnaissance
de leur identité et de leur culture, alors que la Constitution du Mexique les
ignore… En dépit des accords de San Andrés signés en 1996, rien n’a beaucoup
changé au Chiapas… La moitié de la population amérindienne souffre de dénutrition,
un tiers des enfants n’est pas scolarisé et des milliers de personnes restent
exploitées par des bandes paramilitaires… Au Guatemala, indépendant depuis
1821, où les Mayas sont majoritaires, ils demeurent marginalisés.
Marché de San Pedro au Guatémala |
Après plus d’un demi siècle de dictature,
lorsque le président progressiste Jacobo Arbenz Guzman est élu en 1952 et
redistribue plus de 900 000
hectares de terre détenus en majorité par le trust
tout-puissant de la United Fruit à quelques 100 000 familles indiennes, la
CIA organise le coup d’Etat du 27 juin 1954, faisant venir des mercenaires du
Honduras pour installer au pouvoir le colonel Castillo Armas. Les Mayas sont à
nouveau dépouillés, la guérilla éclate. Cette guerre civile a duré 36 ans et
fait deux millions de morts, pour la plupart des Mayas. Aujourd’hui que règne
la démocratie, les conditions de vie des paysans mayas restent difficiles,
aggravées par la crise mondiale du café, leur principale ressource. L’église
évangéliste, exploitant cette pauvreté mais créant temples, écoles,
dispensaires, maternités et centres d’artisanat, a su s’implanter parmi la
population indigène, leurs méthodes s’apparentant à celles des sectes…
Le merveilleux lac d'Atitlan au Guatémala |
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