Le Portugal, de Coïmbra à Aveiro
Surplombant les rives du Mondego
depuis une molle colline, appréciée des Phéniciens, des Romains, plusieurs fois
conquise par les Maures, patrie d’Ines de Castro, la légendaire Reine Morte de Montherlant, Coïmbra
devint la première université portugaise au XIII è siècle, même si le roi Dinis
avait tout d’abord choisi Lisbonne.
Coïmbra, centre culturel du Portugal
En 1765 par exemple, on comptait plus de 8000
étudiants à Coïmbra, c’est-à-dire une bonne moitié de la ville. Aujourd’hui
encore, on les voit errer dans les rues de la vieille ville, leurs capes noires
s’envolant au vent comme les ailes de turbulents oiseaux. Il faut dire que
c’est un rare privilège que d’étudier parmi les murs plusieurs fois centenaires
de la vaste université qui coiffe tout le sommet de la colline. Et à
l’intérieur, que de merveilles ! Il faudrait des heures pour déambuler
d’une salle l’autre, parmi forêt d’azulejos, dorures tourmentées, cloîtres,
courettes, balcons plongeant vers le fleuve, précieuses bibliothèques… Celle de
Joanine, également appelée Maison de la Librairie, fut commencée de construire
au XVIII è siècle, sous le règne de Jean V le Magnanime, par l’architecte
Gaspar Ferreira. Elle comprend trois grandes salles abondamment sculptées, disposées
sur deux étages, toutes dorées sur tranches, ornées d’impressionnantes fresques
baroques. Les ors des reliures rivalisent avec ceux des sculptures. L’étage
inférieur a même une prison !
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La riche chapelle de l'université |
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Les orgues et les azulejos |
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Panolplie dans la salle d'armes |
Bien sûr, l’université comporte
aussi une chapelle, dédiée à Saint-Michel, avec de précieuses orgues comme
enchâssées parmi les azulejos. Il y a encore une salle d’armes monumentale,
mais le plus impressionnant est d’observer, depuis les balcons réservés aux
spectateurs, un malheureux étudiant soutenir sa thèse dans la somptueuse Salle
des Actes ou Salle des Capelos, ancienne Salle du Trône du Palais Royal de
l’Alcaçova transportée là avec tous ses lambris, ses tableaux représentant les
rois du Portugal, son plafond et ses plinthes d’azulejos. On est ébloui, mais
on ne voudrait pas être à la place de l’infortuné.
Les ruelles escarpées de la vieille ville
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Vue de l'université |
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La grande place de l'université |
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Vue sur les toits |
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Façade fortifiée de la cathédrale |
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Le choeur |
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Ange baroque |
En parcourant les ruelles pentues
de la vieille ville, on a l’impression de parcourir un livre d’Histoire :
monastère de Santa Cruz de l’Ordre de saint-Augustin datant des XI è et XIII è
siècles et ses dentelles de pierre, ses panneaux d’azulejos historiés, ses
stalles du Haut-Chœur sculptées au XVI è siècle par l’ébéniste nordique
Machim ; la Sé Vielle, la cathédrale fortifiée commencée au XII è siècle, dont
l’intérieur fut embelli en style maniériste au XVI è siècle, au retable baroque
signé Olivier de Gand et Jean d’Ypres ; La Sé-Neuve ne date quant à elle
que du XVI è et était destinée à servir d’église au Collège-de-Jésus. Elle
présente une succession de retables, tous plus ornementés les uns que les
autres ; les anciens collèges universitaires de Saint-Jérôme ou de la rue
de la Sofia, les innombrables musées ; l’aqueduc de Saint-Sébastien édifié
à la fin du XVI è siècle, le paisible jardin botanique appartenant autrefois
aux moines bénédictins, le carmel de Sainte-Thérèse où se retira sœur Lucie,
l’une des principales « voyantes » des apparitions de Fatima… Il y a
tant à voir…
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Ange baroque |
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Retable d'argent |
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Vierge et azulejos |
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L'église romane de Saint-Jacques |
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Fado au restaurant Praxis |
Le musée Machado de Castro
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Les célèbres arcades du musée Machado de Castro |
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Marie-Madeleine du XV è siècle |
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Saint Michel du sculpteur Jean de Rouen |
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Mise au tombeau de Jean de Rouen |
Fondé à l’emplacement de l’ancien
forum romain, donc au cœur de la cité, cette résidence épiscopale est devenue
musée en 1911. Il retrace toute l’histoire de la ville et renferme les
collections des nombreux monastères et églises de la région fermés en 1834, à
la suite de la révolution libérale. Sculptures, reconstitutions d’anciens
cloîtres, céramiques, peintures, meubles ou tapisseries abondent et il faudrait
plus d’une journée pour l’explorer. La sculpture portugaise du XI è au XVI è
est spécialement bien représentée, avec la Dernière Cène de Hodart ou la Pieta
de Frei Cipriano da Cruz. On peut aussi y voir une belle collection de peinture
liturgique et le trésor de la Reine Sainte, l’épouse du fameux Dinis que tout
le Portugal vénère encore. On y découvre aussi l’incroyable série de sculptures
d’un artiste français, Jean de Rouen, venu s’installer à Coïmbra au XVI è
siècle, à l’œuvre aussi magnifique que prolifique : série d’apôtres
réalisés en terre cuite, Pieta, crèche, mise au tombeau provenant de l’église
de Santa Cruz. Un artiste étonnant, bien oublié en France…
Le couvent submergé de Sainte-Claire-la-vieille
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Poèmes au rocher de la Saudade |
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Le couvent de Santa Clara et son cloître dévastés par une crue |
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Sa façade dépouillée |
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L'intérieur de l'église |
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Curieux traité de médecine médiéval |
En nous dirigeant vers ce couvent
submergé situé un peu en dehors de la ville, nous croisons un lieu de poésie
comme il en existe peu : le Rocher de la Saudade. Quand on dévale le
fameux rocher transformé en petit jardin de plaisance, on tombe sur un mini
amphithéâtre creusé à même la roche, pourvu d’une table et de rustiques bancs
en pierre. Là se réunissaient étudiants ou poètes pour travailler, méditer ou
lire leurs œuvres. Là, d’innombrables plaques gravées témoignent des événements
importants de l’université ou portent des citations poétiques.
La reine Isabelle d’Aragon, la
sainte vénérée des Portugais, l’épouse du roi Dinis, décida avec l’accord du
Vatican, de fonder à Coïmbra un couvent de clarisses et les premières
religieuses purent s’y installer dès 1317. Devenue veuve, la reine décida de
construire dans la même enceinte un second monastère, encore plus proche de son
palais, et une église de transition gothique où elle désirait être ensevelie, flanquée
d’un cloître monumental. L’ouvrage fut confié au fameux maître bâtisseur
Domingos Domingues. Une crue particulièrement forte du Mondego en 1677 força la
communauté à quitter le couvent pour Sainte-Claire-la-Neuve. Au début du XX è
siècle, des travaux débutèrent pour restaurer le site et le protéger par un
remblai de prochains débords. Un petit musée archéologique bien moderne expose
les trésors qui ont pu être sauvés des crues. Et l’on chemine parmi des ruines fantomatiques…
A Aveiro, le musée de Santo Antonio
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Couvent et fontaine de Santo Antonio à Aveiro |
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Le tombeau en marbre de la princesse Joana |
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Sa chapelle |
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Peinture de sa mort |
Ce couvent dominicain est surtout
célèbre par la présence dans ses murs, à partir de 1472, de la princesse Joana,
fille du roi Alphonse V, qui fut béatifiée en 1693. La princesse ne cessa de
l’agrandir et de l’embellir. Le décret de 1834 du ministre Joaquim Antonio de
Aguiar a mis fin à l’existence des ordres religieux au Portugal, mais les
religieuses y sont encore demeurées quarante ans. On peut admirer le riche
tombeau de la princesse en marbre multicolore, l’église de Jésus, le cloître du XV è siècle et ses chapelles, le
réfectoire avec ses tables numérotées et sa tribune de lecture.
La manufacture de porcelaines de Vista Alegre
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L'église de la manufacture de Vista Alegre |
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L'ancienne maison de maître |
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la salle à manger avec vue sur la lagune |
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L'audacieux escalier très design |
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A l'hôtel Montebelo, une insolite présentation de porcelaines |
Admirablement située comme son
nom l’indique sur la lagune de Aveiro, cette fabrique de porcelaine, célèbre
dans le monde entier, fut fondée par José Ferreira Pinto Basto au début du XIX
è, puis l’usine s’est étendue et le propriétaire acquit un nouveau terrain, la
Quinta de Vista Alegra, qui comprenait déjà une maison de maître, une église et
des bâtiments. Aujourd’hui, la fabrique ne tourne plus, la porcelaine est
fabriquée ailleurs, les immenses fours ne sont plus en service mais on peut
visiter musée et salle d’exposition où sont montrées et vendues les récentes
créations. Seul l’atelier de peinture à la main est encore en activité. Le
complexe est devenu un hôtel cinq étoiles, le Montebelo Vista Alegre, d’où la
vue est toujours superbe sur la lagune.
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Le four géant qui ne sert plus |
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Un beau service à thé |
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L'atelier de peinture à la main |
En bateau sur la lagune, la station balnéaire
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Les élégantes barcos moliceiros de la lagune d'Aveiro |
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En moliceiro sur la lagune |
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Les quais et leurs maisons bariolées |
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Les surprenants immeubles Art Nouveau |
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Les proues peintes des moliceiros
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Située sur la côte ouest du
Portugal, Aveiro s’alanguit au bord d’un lagon nommé Ria de Aveiro, sillonné
par d’anciennes barques utilisées pour ramasser les algues, les barcos
moliceiros aux proues aiguisées évoquant les gondoles vénitiennes, et
maintenant plus souvent pour transporter les touristes le long de quais où se
dressent des petits immeubles Art Nouveau gaîment bariolés de couleurs tendres.
Au bord de l’océan, la Costa Nova Beach aligne d’adorables petites maisons
rayées de bleu, de rouge, de jaune ou de vert et déroule ses plages immenses.
Bien sûr, les restaurants de fruits de mer ne manquent pas, tel le Marisqueira
Costa Nova.
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Façade Art Nouveau sur les quais |
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Peintures murales |
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Station balnéaire de Costa Nova et ses maisons rayées |
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De jaune et de blanc |
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Phare et monastère
Ce voyage a été organisé par l'AJT, Association des Journalistes du Tourisme avec l'aide du tourisme Centro de Portugal Voir www.centerofportugal.com |
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