CROISIERE EN MEDITERRANEE

 

Les terres des dieux anciens

 

L'élégante silhouette du bateau


Duomo ou cathédrale Sainte Agathe

Place du Duomo avec l'éléphant

L'Etna vu de Catane

 

L'intérieur de la cathédrale

L'imposant duomo

Il n’est pas illogique, pour une croisière grecque inspirée de la mythologie, de commencer son périple par Catane. Cette antique cité de la côte est de la Sicile fut en effet fondée par des colons grecs au VIII è siècle avant J.-C. C’est là que les quelques deux cents passagers montent à bord de la Belle de l’Adriatique, élégant bateau de la flotte de Croisi Europe datant de 2007 mais bien rénové dix ans plus tard. Un peu lent sans doute, il vogue aux alentours de 17 nœuds à l’heure, ce qui suppose pas mal d’heures de navigation. De Catane, on se rendra à Katakolon pour parcourir le site d’Olympie où sont nés les célèbres jeux, puis près d’Itea, pour visiter Delphes, le fameux sanctuaire dédié à Apollon, le dieu des Arts. On se dirigera ensuite vers l’impressionnant canal de Corinthe pour atteindre le Pirée, le port d’Athènes dominé par la majestueuse Acropole. De là, on gagnera la spectaculaire île volcanique de Santorin avant d’aborder face aux remparts médiévaux de Rhodes, la cité du Colosse qui servait de repère aux navigateurs avant d’abriter les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Et ce sera Limassol où se rendit le légendaire Richard cœur de lion pour y délivrer sa sœur et sa jeune épouse. Là on arpentera le site archéologique de Paphos pour admirer ses tombeaux royaux et les incomparables mosaïques de villas inspirées de l’art romain. Le périple se terminera à Larnaca, où l’on pourra voir une forteresse byzantine et une église renfermant le tombeau de Saint-Lazare.

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Catane, au pied de l’Etna

La grâce d'une fontaine

 

Catane, cette ancienne cité grecque, est dominée par le volcan encore actif et toujours impressionnant de l’Etna. Le centre historique de la Cité se situe Piazza del Duomo, face à son élégante cathédrale de Sainte-Agathe, la jeune martyre sicilienne à laquelle on arracha les seins et qui mourut victime de sa foi en l’an 252. Sa fête, le 5 février, donne lieu à de spectaculaires processions ponctuées de feux d’artifices. Ses reliques sont conservées dans la Chambre du Trésor. Endommagée par un tremblement de terre au XII è siècle, la cathédrale fut reconstruite, détruite à nouveau par les mêmes caprices du volcan au XVII è. Les stigmates de ces blessures toujours suivies de grandioses restaurations la rendent unique car elle semble issue de tous les styles, l’austérité des arches normandes étant rehaussée par la richesse baroque. Enfin, l’architecte Battista Vaccariniqui la dota au XVIII è siècle de la riche façade très ouvragée que l’on peut admirer aujourd’hui. A l’intérieur, près d’une émouvante Vierge à l’Enfant s’abrite en une châsse le curieux tombeau datant du XIX è siècle du bienheureux Giuseppe Benedetto Dusmet, l’évêque de la ville. Ciselé dans la roche volcanique, il est doté d’un saisissant masque de bronze dû aux ciseaux de Silvestre Cuffaro. On peut aussi y voir le tombeau du compositeur Vincenzo Bellini, né le 3 novembre 1801 à Catane et donc cher aux cœurs des Siciliens.

Un marché très coloré à Catane

L'ambiance du marché aux poissons

Une forêt de parapluies multicolores

Les somptueux marbres du musée

Pittoresques pots fleuris

 

C’est sur cette place de la cathédrale, sur la margelle de la spectaculaire fontaine de l’éléphant, l’emblème de la ville avec les seins de Sainte-Agathe, que se retrouve après les cours toute la jeunesse estudiantine de la ville. Au sud-ouest de la place, juste après une autre fontaine de facture plus classique cette fois, a lieu le marché aux poissons de la Pescheria, bruyant et coloré. Des étals de légumes multicolores se dressent dans les ruelles proches et de multiples bistros et restaurants de fruits de mer accueillent les visiteurs dans cette ambiance bon enfant propre à la Sicile.

 

En confiserie les seins de sainte Agathe

L'opulente cathédrale d'Acireale

La « côte des cyclopes », lieu mythique d’un combat fameux

A Acireale, ville baroque située encore plus près de l’Etna, deux églises élevées côte à côte délimitent la place centrale, tandis qu’une pâtisserie située juste en face du principal portail permet de déguster un assortiment de pâtisseries de la région, dont les fameux seins d’Agathe. 

Aci Trezza ou les roches des Cyclopes

Roc d'Aci Trezza

Le joli port d'Aci Trezza

 

En se rapprochant de la mer, on atteint « la côte des Cyclopes », lieu mythique du combat d’Ulysse, toujours à la dérive, avec le géant Polyphème, le plus redoutable des Cyclopes, ces monstres à un seul œil engendrés par Ouranos qui les haïssaient et Gaïa, la Terre, sa propre mère… Au soleil couchant, dans l’eau bleue d’une crique ourlée de galets d’un noir à faire rêver l’enfer se dressent en effet une forêt de rochers dentelés, laves refroidies issues d’une lointaine éruption. Le soir tombe et l’on ne peut que deviner les flancs massifs de la forteresse d’Aci qui semble elle aussi vouloir se jeter dans les flots.

 

Olympie : les dieux du stade

Olympie le pallestre

Olympie le temple de Zeus

Le Philippéion

L'entrée du stade

L'Hermès de Praxitèle

Représentation d'un centaure

La victoire de Paionios

Dans un paysage aride le port de Katakolon


Le Philippéion

 

Des jeux décidés par Héraclès

Délicieusement situé dans une vallée verdoyante plantée de pins et d’oliviers et cernée par deux rivières, l’Alphée et le Cladéos, le site d’Olympie est un lieu bucolique, bien loin du monde moderne et de sa bruyante civilisation. On y retrouve la paix et l’harmonie si chères au monde antique. La légende veut que le lieu ait été inauguré par Héraclès en l’honneur de son père divin, Zeus. Il y planta le Bois sacré, fixa la longueur du stade olympique à 600 pieds (192,27 m)  et y organisa les premiers jeux. Ceux-ci ne prirent une réelle ampleur qu’à partir du VIII è siècle avant J.-C., lorsque l’oracle de Delphes décida que, durant les Jeux qui auraient lieu tous les quatre ans, les diverses Cités-Etats se livrant des guerres incessantes devraient respecter la Trêve sacrée. Tous les athlètes Eléens pourraient y participer et le vainqueur serait honoré comme un demi-dieu.

 

Les femmes et les jeux

Comme les athlètes y étaient nus, les quelques 40 000 spectateurs que pouvait contenir le stade n’étaient que des hommes, les femmes en étant exclues. On cite encore le cas de cette Kallipateira, membre d’une famille d’athlètes célèbres à Rhodes, qui se déguisa en homme pour assister à la course de son fils Pisidoras. Manifestant trop bruyamment son enthousiasme lorsqu’il fut vainqueur, elle fut démasquée. Selon les lois d’Olympie, elle aurait due être mise à mort, mais le jury lui fit grâce à cause de la renommée de sa famille.

Exclues des jeux olympiques, les athlètes de sexe féminin organisèrent pourtant leurs propres compétitions à Olympie, les Jeux Héréens dédiés à Héra, l’épouse de Zeus.

Ce fut l’empereur Théodose Ier, converti au christianisme, qui interdit les cultes païens par l’édit du 28 février 380, dit édit de Thessalonique, puis il détruisit maints temples admirables dans tout l’empire romain. Quatorze ans plus tard, il supprima les Jeux Olympiques et fit raser à Olympie l’altier temple de Zeus, celui d’Héra, celui d’Apollon…

Olympie sombra mélancoliquement dans l’oubli jusqu’aux premières fouilles, qui eurent lieu entre 1828 et 1833, lors de l’intervention de l’armée française dans le Péloponnèse pour soutenir la guerre d’indépendance grecque : ce fut l’expédition de Morée. Les militaires étaient accompagnés d’une mission scientifique qui commença à explorer le site. Puis ce fut étrangement Hitler, grand admirateur des jeux du stade, qui ordonna de nouvelles fouilles dans les années 1936-37.

 

Les plus beaux vestiges

En pénétrant dans cet endroit enchanteur, on admire d’abord le palestre, le lieu où l’on s’entraînait à la lutte, puis le bel alignement de colonnes du colossal temple de Zeus, le plus vaste et le plus somptueux d’Olympie. Parmi les plus beaux vestiges, citons le temple d’Héra, d’ordre dorique, celui de Zeus bien sûr à l’intérieur duquel se trouvait l’immense statue du chef de l’Olympe ciselée par Phidias, l’une des sept merveilles du monde. Devant le temple, on voit encore le socle triangulaire de la statue de la Niké de Paionios, que l’on peut admirer dans le musée. Près de la sortie, à droite, se dresse le socle circulaire du Philippeion, le temple aux colonnes ioniques qu’Alexandre le Grand fit ériger à la mémoire de Philippe de Macédoine, son père assassiné – sans doute sur l’ordre de sa première femme Olympias.  Quand on emprunte les restes du tunnel menant au stade proprement dit, on peut imaginer l’émotion des athlètes face à cette foule immense prête à faire d’eux des demi-dieux. Les dieux du stade…

 

Le musée inauguré par Mélina Mercouri

Le premier musée du site s’étant révélé trop exigu pour l’ampleur des découvertes d’Olympie – le site fut habité depuis la préhistoire –, on décida la construction d’un musée plus vaste et plus moderne, qui fut inauguré en 1982 par la célèbre actrice Mélina Mercouri, alors ministre de la culture. Les collections sont admirablement exposées, mises en valeur par de savants éclairages, les explications sont claires et nombreuses et l’on chemine d’une merveille à l’autre : la sculpturale statue d’Apollon qui se trouvait sur le fronton ouest du temple de Zeus, l’acrotère circulaire d’argile (le socle)  du temple d’Héra, la terre cuite de Zeus et Ganymède, la Niké (victoire) de Paionios, des armes, des objets du trésor, des exvotos et surtout, surtout, l’incomparable Hermès portant Dionysos enfant, oeuvre de Praxitèle. Presque intact, il ne lui manque que le bras droit. Triomphant, d’une éternelle jeunesse, le messager des dieux porte le futur dieu du vin et des libations.

 

. Delphes le sanctuaire d’Apollon

L'enchanteur site de Delphes

Le Trésor des Athéniens

Le grandiose temple d'Apollon

Un théâtre presque intact

 

Le site antique

Situé au centre du pays et appelé pour cette raison le nombril de la Grèce, Delphes fut dans l’Antiquité le sanctuaire dédié au dieu Apollon, le dieu des Arts. Le lieu est magique, très boisé, cerné de collines abruptes. On dit que c’est là que ce dieu si aimé des Grecs tua le monstre Python, fils de Gaïa, la Déesse mère, pour en délivrer les hommes. Du VIII è au IV è siècle av. J.-C., l’oracle de Gaïa dit aussi oracle de Delphes attira des foules nombreuses. Les oracles, très écoutés, étaient rendus par la Pythie, la prêtresse, une jeune vierge qui pénétrait dans le sanctuaire d’Apollon, se purifiait à la source, mâchait des feuilles de laurier, s’asseyait près d’une faille volcanique libérant des vapeurs de souffre qui la mettaient en transes. Elle prononçait alors d’incompréhensibles paroles qu’interprétait un prêtre en réponse aux questions des fidèles. 

Fillette début du III è siècle

K'irréelle beauté d'Antinoüs

L'empereur Hadrien le déifia

L'aurige menant toujours son char

 

En plus du sanctuaire proprement dit, il y a encore un Gymnase, la Palestre, un bain circulaire, un théâtre, le sanctuaire d’Athena Propria, un stade et de nombreux édifices abritant le trésor de diverses villes, leurs offrandes à Apollon. Le mieux conservé est celui du Trésor des Athéniens.

Fondé en 1903 et réaménagé à plusieurs reprises, le musée de Delphes, l’un des plus importants du pays, comprend des œuvres venues des quatre coins de la Grèce, admirablement exposées. Les premières salles comportent figurines en terre cuite et ex-voto en bronze, des bijoux, puis des frises grandioses provenant des frontons des temples du site. Deux salles sont dédiées au Trésor des Athéniens, sculptures et frises.

Les pièces les plus spectaculaires du musée sont sans nul doute l’émouvante statue d’Antinoüs et l’Aurige. Antinoüs, le jeune favori de l’empereur Hadrien, est mort à 20 ans, noyé dans le Nil, au II è siècle ap. J.-C. Fou de douleur, l’empereur le déifia et sa statue, symbole de perfection humaine, fut maintes fois reproduite. Quant à l’Aurige, c’est la statue de bronze d’un conducteur de char vainqueur des Jeux pythiques, les jeux que l’on disputait à Delphes. Il reste aussi des fragments des chevaux et les rênes du char. Delphes, plus qu’un simple lieu religieux, fut aussi le centre culturel de la Grèce antique attirant philosophes, lettrés et artistes de tout genre.

 

Le monastère d’Hosios Loukas

Le monastère d'Hosios Loukas

La splendeur de ses mosaïques

Une icône révérée

 

Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, ce monastère est dédié à saint Luc, un ermite du X è siècle dont le corps repose dans la crypte de l’église. Il fut édifié en 1011 sur les fondations d’une église plus ancienne. Son plan octogonal est typique de l’architecture byzantine. Des mosaïques dorées à la feuille d’or sont l’oeuvre d’artistes venus de Constantinople. Au XVI è siècle, certaines sont été par malheur détruites par un tremblement de terre. Les moines latins de la période franque furent remplacés par des moines orthodoxes à partir du XV è siècle. Une dizaine de religieux y vivent encore aujourd’hui.

 

 

Le canal de Corinthe qui fait du Péloponnèse une île

Vers Corinthe

Sous le pont

Le port de Corinthe

 

 

Des travaux qui durent cinq ans

Ce canal creusé dans la roche relie le golfe de Corinthe dans la mer Ionienne à l’ouest au golfe Saronique dans la mer Egée à l’est. Le premier qui eut l’idée de réaliser cette voie d’eau fut l’empereur Néron qui inaugura les travaux avec une pelle en or en 67 et mobilisa pour ce faire 6000 prisonniers juifs. A sa mort, son successeur Galba abandonna le projet jugé trop onéreux.

L’idée fut reprise en 1829 par l’architecte Virlet d’Aoust qui présenta le projet au gouvernement grec. Coût de l’entreprise : 40 millions de francs or.

Mais ce ne fut que le 29 mars 1882 que les travaux commencèrent et durèrent cinq ans, si bien que l’inauguration officielle n’eut lieu que le 25 juillet 1893 en présence du roi Georges Ier et le premier bateau à emprunter le canal fut un navire français, le Notre-Dame du Salut.

Long de 6343 m pour 24,60 m de large, ce canal permet aux bateaux d’éviter un détour de 400 km autour du Péloponnèse. Plus de 11 000 navires l’empruntent chaque année. Deux pont submersibles permettent de le franchir à chacune de ses extrémités. L’isthme est également franchi par un pont autoroutier et deux passerelles ferroviaires.

 

A travers la montagne

Vue d'Athène depuis l'Acropole

 

Le soleil couchant fait flamboyer la mer tandis que La Belle Adriatique s’approche lentement de cette percée dans la roche que l’on aperçoit de loin. Dès que l’on s’y aventure, les hautes parois rocheuses qui le dominent à près de 80 mètres semblent le rétrécir encore et l’on a l’impression de se frayer un chemin à travers la montagne. Impossible bien sûr d’y croiser un autre navire tant il est étroit. Quand on débouche à l’air libre, l’on dirait que la mer s’épanouit en une large courbe paisible jusqu’au port grouillant de vie du Pirée.

 corps repose dans la crypte de l’église. Il fut édifié en 1011 sur les fondations d’une église plus ancienne. Son plan octogonal est typique de l’architecture byzantine. Des mosaïques dorées à la feuille d’or sont l’oeuvre d’artistes venus de Constantinople. Au XVI è siècle, certaines sont été par malheur détruites par un tremblement de terre. Les moines latins de la période franque furent remplacés par des moines orthodoxes à partir du XV è siècle. Une dizaine de religieux y vivent encore aujourd’hui.

 

Athènes, le berceau de la Démocratie

L'intérieur de l'Odéon d'Hérode Atticus

Toute la majesté du Parthénon

Les ruines grandioses du Parthénon

 

Les temps légendaires

Capitale de la Grèce, Athènes est aussi la cité où naquit la Démocratie, quand toutes les décisions étaient prises d’après un vote populaire. Ce fut aussi un lieu de vie très ancien, habité dès le néolithique, c'est-à-dire environ dès 8000 ans av. J.-C. C’est aussi le lieu qui a suscité le plus de légendes mythologiques. Ainsi, Poséidon, le dieu de la mer, et Athéna, la déesse de la sagesse, auraient combattu pour se l’approprier et Athéna aurait bien sûr triomphé, donnant son nom à la ville. Plus tard, Thésée, triomphant du monstrueux Minotaure à corps d’homme et à tête de taureau, en aurait été le véritable fondateur, libérant ainsi sa ville de la domination du roi de Crète, puis obtenant l’union des petites cités autour d’Athènes. Rois et tyrans se succédèrent à la tête de la cité, certains édictant des constitutions et des lois sages, mais rarement respectées. Périodes de tourmente et de conflits jusqu’au « temps de Périclès ».

 

L’âge d’or de Périclès 

La grâce

et l'harmonie

du temple des Cariatydes

 

Né dans un milieu aristocratique, sage et érudit, son influence philosophique et politique se fit sentir à Athènes à partir des années 460 av. J.-C. Principale figure du parti démocratique, il s’efforça de réduire les pouvoirs de l’aristocratie dominante, finit par triompher de ses ennemis et garda le pouvoir jusqu’à sa mort en 429 av. J.-C., gouvernant Athènes en promouvant une politique sociale populaire, ce qui n’alla pas sans de nombreuses guerres et nouveaux conflits… Alors, la puissance d’Athènes, son rayonnement culturel et artistique étaient à leur apogée. Ce fut à cette période que furent édifiés les incomparables monuments de l’Acropole ou ville haute qui rayonnèrent dans tout le monde antique, à tel point que l’on put parler du « siècle d’or de Périclès ». En dépit de la meurtrière guerre du Péloponnèse, de la destruction de la cité par les Romains,  l’Acropole continua de dominer fièrement Athènes. Hérode Atticus, puis l’empereur Hadrien eurent même à cœur de l’embellir, la dotant de nouveaux monuments, tel l’Odéon étalé au pied du rocher de l’Acropole.

Pourtant, le rayonnement de ce centre de la pensée et des arts s’éteignit en 529 ap. J.-C. , lorsque l’empereur Justinien décida de fermer les écoles athéniennes de rhétorique et de philosophie, jugées trop subversives à son goût. Et Athènes de sombrer peu à peu dans l’oubli jusqu’à devenir une simple petite ville de province un peu morne… Lorsqu’elle fut proclamée capitale de la Grèce en 1834, elle n’avait même pas deux cents maisons habitées et l’Acropole n’était plus qu’un champ de ruines. Commencèrent d’importants travaux de déblaiement puis de restauration.

 

L’Acropole, cœur de la cité

A présent, même si de nombreux monuments antiques tels la Porte d’Hadrien ou le temple d’Héphaïstos parsèment la ville moderne, le cœur de la cite demeure l’Acropole, avec ses grands temples dont l’imposant Parthénon hélas sous les échafaudages pour une durée indéterminé afin de le consolider et les bâtiments de son flanc sud, tels le théâtre ou l’odéon.

L’entrée de l’Acropole se situe à l’ouest. Au temps de Périclès, l’architecte Mnésiclès y bâtit le propylée de Pisistrate, entrée solennelle du site. D’autres propylées jamais achevés devaient le remplacer, si bien qu’ils se juxtaposent dans un certain désordre. Une fois franchis, on peu apercevoir l’un des bijoux de l’Acropole, le délicieux temple d’Athéna Niké, édifié dans le style dorique par l’architecte Callicratès et alors entièrement décoré des sculptures du génial Phidias. La plupart des autres œuvres de Phidias, campées sur les frontons des temples de l’Acropole, se trouvent aujourd’hui au British Muséum de Londres, quelques unes seulement dans celui de l’Acropole…

Dominant tous les autres, le temple du Parthénon, littéralement la « demeure des vierges », fut dédié à la déesse Athéna, protectrice de la ville. Au fond du vestibule s’élevait le chef d’œuvre de Phidias, la colossale statue d’Athéna Parthénos de dix mètres de haut, toute d’or et d’ivoire, aujourd’hui hélas disparue sans que l’on sache exactement ce qui lui est arrivé, si elle parvint ou à Constantinople…


Un théâtre digne de cette capitale de la pensée

 

Sur le flanc nord de l’Acropole s’élève l’Erechthéion, du nom d’un roi légendaire d’Athènes, commencé en 421 ap. J.-C. et terminé quinze ans plus tard par l’architecte Philoclès. La pièce maîtresse en est le portique aux Caryatides. Sur place, on ne voit bien sûr que des copies, les originales se trouvant au musée de l’Acropole, mais elles sont délicieuses dans leurs robes plissées et moulantes qui les dénudent si bien.

Des autres et innombrables temples de l’Acropole,  - un autre temple dédié à Athéna, à Artémis, des sanctuaires édifiés en l’honneur de Zeus, de la déesse Roma ou de l’empereur Auguste -, des groupes de statues, des nombreux ex-voto, il ne reste malheureusement plus rien, mais on peut encore voir sur le flanc sud les ruines du premier théâtre de l’Antiquité, les restes de temples archaïques, l’odéon, des portiques…

 

L’Agora où tout se décidait

Au nord-ouest de l’Acropole se situait l’Agora, la grande place qui était le cœur de l’Athènes antique. On s’y réunissait pour voter les décisions importantes de la cité. Là s’élève encore le temple d’Héphaïstos, le Thission, érigé vers le V è siècle av. J.-C. A ses pieds se situait la rotonde de la Tholos, le siège de l’administration de la ville.

Puis, au nord et au nord-est du rocher s’étend la Plaka, le quartier le plus ancien et le plus pittoresque d’Athènes, semé d’églises byzantines, là où s’élevait la première université d’Athènes ayant rayonné sur tout le monde antique…

 

Santorin, la belle engloutie

La plaine jouxtant la caldeira

Une étrange culture de la vigne

Le vignoble de Santorin

 

 

La volcanique île de Santorin fait partie des îles des Cyclades, au sud de la mer Egée, ainsi dénommées car elles forment un cercle autour de l’île sacrée de Delos. Elles sont les nymphes Cyclades métamorphosées en rochers par la colère du dieu Poséidon, le dieu de la mer auquel elles avaient refusé d’offrir un sacrifice. Habitées dès le VII è millénaire av. J.-C., elles furent marquées par une très vieille civilisation, la civilisation cycladique qui perdura jusqu’en 1100 av. J.-C., surtout connue par ses statuettes féminines en marbre. Cette civilisation fut brutalement interrompue par l’éruption du volcan de Santorin vers 1500 av. J.-C., puis elle déclina.

 

Théra ou Fira la capitale sur sa falaise


Murets et façades chaulés de blanc

Clocher formant une voûte

Coupoles d'un bleu éclatant

Santorin la volcanique

Perchée sur un ancien volcan dont on devine encore fort bien la forme, Santorin est la plus spectaculaire de ces îles. L’éruption serait à l’origine du mythe de l’Atlantide, le continent perdu chanté par Platon. L’éruption dut être terrible car on a trouvé des fragments de roches volcaniques jusqu’en Egypte et Palestine, à près de mille kilomètres de là. Cette explosion fut peut-être aussi à l’origine de la légende de l’ouverture de la Mer Rouge devant Moïse et son peuple, formidable raz-de-marée ou tsunami produit par la violence du choc. L’île en forme de fer à cheval épousant la courbe de l’ancien cratère est donc dominée à l’ouest par de hautes falaises s’élevant jusqu’à 120 mètres et basculant abruptement dans le bleu de la mer rayé par le sillage des bateaux. Sous l’eau, la « caldeira » du cratère a formé des fosses marines se creusant jusqu’à 400 mètres sous la surface. La côte est s’allonge au contraire jusqu’à la mer en formant de belles plages.

 

Des escaliers vertigineux

Des taches de couleurs parmi la blancheur

Les maisons chevauchent la caldeira

Théra, la ville multicolore

La capitale de l’île, appelée Théra ou Fira, est juchée sur la crête des falaises, pourvue d’un minuscule port en contrebas que l’on atteint en téléphérique. Il y a peu de place et les maisons multicolores, les délicieuses chapelles également peinturlurées se serrent les unes contre les autres pour gagner de l’espace et ménager de tortueuses ruelles. La vue est saisissante, surtout au bout de la corniche, dans le quartier de Firostéfani où elle porte sur 360°. Même hors saison, Théra est si resserrée qu’il y a toujours du monde. Mais l’île ne manque pas de petits bistros où s’attabler pour déguster de merveilleux cafés glacés aromatisés au rhum.

 

Une ballade en caïque

C’est au port en bas de la falaise que l’on peut retenir un bateau pour explorer les autres îlots de la caldeira. Un sentier escarpé y mène, mais aussi le téléphérique. La plus spectaculaire de ces îles est aussi la plus grande, Néa Kaméni, surgie des flots en 1573, donc très récemment pour un géologue ! Dans un paysage désolé évoquant les cratères lunaires, on distingue coulées de lave noire et fumerolles. L’îlot plus ancien et plus exigu de Paléa Kaméni, apparu quant à lui en 196 av. J-C, borde une crique d’eau sulfureuse et chaude, excellente pour la peau, où l’on peut se baigner depuis le bateau car il n’y a pas moyen d’y aborder. Mais on peut atteindre l’îlot habité de Thirassia, en face de Thera, d’où la vue est également splendide. Il faut la mériter car la montée est rude.

 

Les courbes de l'imposant cratère

Partout les dômes des chapelles

La roche omni présente

Les paisibles villages du centre de Santorin

Pour fuir la foule qu’attire en toute saison l’étonnante petite capitale de Santorin, rien de mieux que de louer un scooter pour sillonner la campagne plantée de vignes et d’oliviers et découvrir la côté est où s’étalent de belles plages où l’on peu se baigner sans danger, certaines de sable noire, telle Périssa ou Kamari avec ses gravillons sombres. Si les routes sont tournantes et plus ou moins bonnes, les distances restent courtes et il est facile de rayonner à partir de Théra pour découvrir les villages du centre de l’île, Kartérados, Messaria ou Pyrgos. Ils charment surtout par leur calme et leur rythme de vie si paisible, offrant à leurs visiteurs des pensions de famille bien moins chères que les hôtels, permettant de partager la vie d’une famille. En pleine campagne, d’austères monastères blottis parmi les oliviers renferment encore de belles icônes, comme ceux de Prophitis Ilias et de Mégalochori.

 

Finikia et le port d’Oia au nord

Finikia aux vieilles maisons chaulées et aux sombres ruelles invite aux paresseuses flâneries. Tout près, le port d’Oia est le plus beau village de l’île, avec sa rade paisible et ses demeures troglodytes creusées dans le roc, où habitaient jadis les marins. Très prospère au XIX è siècle, ce port abritait alors plus d’une centaine de navires de commerce avant de péricliter. On y voit encore d’élégantes demeures patriciennes juchées sur la falaise et les vestiges d’un ancien chantier naval.

 

De minuscules jardins entre les maisons

Le rouge sanguin d'un bougainvilliers

Les sites archéologiques

A 9km au sud-ouest de Théra, vers la pointe de la caldeira, après le paisible village d’Akrotiri, s’étend un champ de fouilles de 12 000 m2.

Un archéologue grec, Spyridon Marinatos, passionné par Santorin, obtint la permission d’y faire des fouilles, qu’il conduisit pendant huit saisons. Il ne recherchait pas la mythique Atlantide, mais une rade bien abritée qui aurait convenu aux marins de l’Antiquité et son choix se porta sur Akrotini. Il n’avait pas tort. La masse des cendres du volcan avait recouvert tout l’ancien port comme à Pompéi et il dut creuser sur 40 à 50 m d’épaisseur pour trouver les ruines bien conservées d’un port important. Sa mort suspendit les fouilles, reprises ensuite par le professeur Doumas, mais Akrotiri est loin d’avoir livré tous ses secrets.

Le second site est celui de l’ancienne Théra, au sud-est de la capitale actuelle, perché au-dessus de Périssa, au sommet d’un piton rocheux désolé s’élevant à 369m au-dessus de la mer, poste d’observation idéale pour surveiller les abords de la mer Egée. Les vestiges sont surtout grecs et romains. Avec un peu d’imagination, quand on atteint la terrasse des Fêtes, au sud du site, on croit revoir et entendre les beaux éphèbes nus chantant et dansant en l’honneur d’Apollon, le dieu de la musique et de la poésie, honoré par les Grecs comme par les Romains.

 

Chypre, une île écartelée

Chypre le tombeau de Paphos

Le tombeau de Paphos

La maison de Dyonisos

 

Les richesses naturelles de Chypre ont toujours attiré les convoitises des pays voisins et son histoire fut mouvementée, son nom grec de Kupros signifiant cuivre. Outre ses gisements de cuivre, Chypre était aussi célèbre pour ses épices et ses importantes plantations d’agrumes, fruits et légumes. Pour ces raisons, elle fut tour à tour sous tutelle hellénique, romaine, byzantine, franque, vénitienne, ottomane et enfin britannique…

 

Le souvenir de Richard Cœur de Lion et Bérengère de Navarre

Notre bateau, La belle Adriatique, aborde à Limassol, port devenu célèbre depuis que Richard Cœur de Lion, fils d’Aliénor d’Aquitaine et d’Henri II Plantagenêt, dérouté par une tempête y aborda avec sa flotte le 5 mai 1191. Là règne en tyran Isaac Doukas Comnène, cousin du défunt empereur de Byzance Andronic Ier. Il veut faire valoir son droit d’épave pour s’approprier la flotte de Richard, qui riposte en s’emparant de Limassol. Comme Isaac refuse de traiter avec lui, Richard lance sa cavalerie contre ses troupes, se rendant ainsi maître de l’île dès la fin mars 1191. Il pille l’île, massacre ceux qui veulent résister et, ne sachant trop quoi en faire, l’offre à l’ordre du Temple qui finit par la lui restituer. Il la vend alors à Guy de Lusignan, chassé du royaume de Jérusalem par ses propres barons.

Richard a demandé en mariage Bérengère de Navarre, qui a entre 26 et 28 ans lorsque son père accepte cette demande. Ella arrive avec sa future belle-sœur Jeanne à Limassol et le mariage est célébré le 12 mai 1191 en la chapelle Saint George. C’est l’évêque d’Evreux qui couronne la nouvelle reine d’Angleterre. Enfin mariés, Bérengère et Richard s’embarquent à nouveau et arrivent à Acre assiégée le 8 juin de la même année. La ville est prise un mois plus tard et Bérengère s’y installe le temps de la croisade. La troisième croisade.

 

Port de Géroskipou

L'austère forteresse de Géroskipou

Mosaïques de la maison d'Aïon

La maison d'Aïon

L’île coupée en deux

Après toutes ces occupations successives, Chypre obtient enfin son indépendance du Royaume-Uni le 16 août 1960, qui conserve cependant deux bases dans le sud et l’est de l’île. En dépit de cette paix, les problèmes ne manquent pas. Les nationalistes grecs voudraient la réunion avec la Grèce. Réunion dont la minorité turque, soit 18% de la population, ne veut pas entendre parler, si bien que les affrontements armés se multiplient et le gouvernement du président Makarios III peine à maintenir un fragile équilibre entre les deux communautés.

Une fabrique de loukoums à Larnaca

La mosquée de Larnaca

Vue de la forteresse de Larnaca

Tombes ottomanes dans la cour de la forteresse

 

C’est alors que le 15 juillet 1974, la garde nationale dirigée par des officiers grecs acquis à la dictature des colonels fait une tentative de coup d’Etat pour renverser Makarios. Le 20 juillet, la Turquie intervient militairement sous le prétexte de protéger ses ressortissants et occupe le nord de l’île. Malgré la restauration de la république chypriote, les Turcs refusent de se retirer et imposent la partition de l’île, ce qui contraint à l’exode toute une partie de la population, tant d’origine grecque que turque. Quand, le 13 février 1975, se met en place l’Etat fédéré turc de Chypre, qui devient ensuite la République turque de Chypre du nord, il n’est reconnu que par la Turquie. On en est toujours là aujourd’hui et le nord de l’île compte à présent près de cent mille colons venus de Turquie. Quant à Nicosie, la capitale, elle est traversée par la fameuse « ligne verte » séparant les deux communautés. Quand les relations s’apaisent, on peut passer sans problème du nord au sud, ce qui n’est plus le cas, aujourd’hui que la Turquie revendique une bonne partie des eaux territoriales grecques…

 

Les tombeaux royaux de Paphos

Sur 32 hectares longeant la mer, cette nécropole, classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 1980, se compose de huit grands tombeaux et d’un tumulus. Datant du III è siècle av. J.-C., ils ne furent sans doute pas conçus pour des rois mais pour de simples notables. Leur conception rappelle celle d’une vraie maison. On y accède par un escalier permettant de descendre dans la partie souterraine pourvue d’un atrium à la galerie soutenue par des colonnes et desservant plusieurs chambres funéraires ou de simples caissons creusés dans la roche pour les défunts de moindre importance. Utilisés pendant des siècles, ces tombeaux n’ont été abandonnés qu’après les terribles tremblements de terre du IV è siècle. Pillés, la plupart de leurs objets précieux volés, ils ont été redécouverts à la fin du XIX è siècle et ont fait alors l’objet de fouilles scientifiques.

 

Les quatre villas de Paphos

Quatre luxueuses villas ont été découvertes sur ce site : les maisons de Dionysos, d’Aiôn, de Thésée et d’Orphée.

La première tient son nom du célèbre dieu du vin représenté sur l’une de ses mosaïques. Cette luxueuse villa de 2000 m2, construite à la fin du II è siècle ap. J.-C. fut elle aussi détruite par les fameux tremblements de terre du IV è siècle. Si ses mosaïques ont fortement subi l’influence romaine, son plan est typique des bâtiments grecs, les pièces étant disposées autour d’une cour centrale. Les principales mosaïques, d’un dessin fin et habile, représentent des scènes de chasse ou des épisodes de la mythologie. L’une d’elles figure une pauvre nymphe changée en monstre marin, le fameux Scylla, par la colère de Circé, l’enchanteresse. On l’associe souvent à Chrybde, tous deux hantant les deux extrémités du détroit de Messine.

La seconde villa, la maison d’Aiôn, n’a pas encore été mise à jour en son entier. Seulement trois pièces ont été excavées. Plus tardive que la précédente, elle fut bâtie au IV è siècle ap. J.-C. et porte le nom du dieu Aiôn, que l’on peut considérer comme « la force de vie ». La plus belle des mosaïques, datée de 318 ap. J.-C., celle de l’immense salle de réception, est composée de cinq panneaux représentant l’enfance de Dionysos, Leda et le cygne, le concours de beauté entre Cassiopée, la reine d’Ethiopie et les Néréides, les nymphes de la mer, la condamnation à mort du satyre Marsyas par Apollon, le triomphe de Dionysos et le dernier est composé de motifs géométriques.

La troisième, la maison de Thésée, était la résidence du gouverneur romain et se composait donc de toute une partie réservée aux réceptions officielles. Construite au II siècle ap. J.-C., elle était très vaste et ne comportait pas moins d’une centaine de pièces. Elle fut habitée jusqu’au VII è siècle. L’une des plus belles mosaïques représentant Thésée combattant le Minotaure est à l’origine de son nom. Une autre, très élégante aussi, montre le bain d’Achille enfant.

La dernière, celle de Thésée, également fort luxueuse, date de la fin du II è siècle ap. J.-C. La plus spectaculaire des mosaïques campe Orphée, ce héros de la mythologie poète et musicien, charmant des animaux. Une autre illustre l’un des travaux d’Hercule, lorsqu’il terrasse le lion de Némée.

Par la richesse de leurs couleurs, leur délicatesse, le foisonnement des personnages, ces mosaïques de Paphos sont l’un des meilleurs exemples de l’habitat antique grec de grand luxe.

A l’est de Paphos, pratiquement dans sa banlieue, se trouve le pittoresque petit port de pêche de Geroskipou, son antique forteresse franque et une fabrique de loukoums, ces sortes de pâtes de fruits orientales très sucrées.

 

Larnaca et l’église de saint Lazare

Plus à l’est encore se situe la ville de Larnaca, port ottoman important au XVI è siècle, lorsque l’île fut prise à la République de Venise par le sultan de Constantinople. Une belle plage bordée de palmiers, des hôtels de luxe et des restaurants de fruits de mer, une forteresse byzantine abritant un petit musée et des tombes ottomanes, une synagogue et une mosquée prouvent assez le brassage ethnique qui eut toujours cours à Chypre. Une belle église byzantine, celle de saint Lazare, fut édifiée au IX è siècle, agrandie au XIII è siècle. Elle contient le tombeau de Lazare, ressuscité par le Chris, qui serait ensuite venu prêcher à Chypre et y serait devenu évêque. L’intérieur de l’église est d’une grande richesse, avec une iconastase très ornementée, quantité d’icônes et reliquaires et la place devant l’église toujours animée. Dans les ruelles proches se tient un joli marché.

 

Scène de marché

Le reliquaire de saint Lazare

Son tombeau

Grand portrait de saint Lazare

L'église dédiée à saint Lazare

Rhodes et son célèbre colosse

 

Un colosse de bronze pour célébrer une victoire

La cité antique de Rhodes est née en 408 av. J.-C. et était célèbre pour son rigoureux plan en damier. Pour commémorer sa résistance à un siège entrepris par le général macédonien Démétrios Poliorcète, le gouvernement de l’île commanda en remerciement de cette victoire une gigantesque statue de bronze représentant le dieu du soleil Hélios, protecteur de l’île. La statue fut commandée au sculpteur Charès de Lindos qui utilisa pour ce faire le produit de la vente des équipements militaires laissés sur place par les Macédoniens vaincus. Erigé sur un socle de marbre à l’entrée du port de Rhodes, éclairé la nuit et servant de repère aux navires comme un vrai phare, le colosse mesurait 32 mètres de hauteur et fut considéré comme l’une des sept merveilles du monde antique. Sa construction débuta en 292 av. J.-C. et dura douze ans, mais le colosse fut détruit soixante ans plus tard par un tremblement de terre. Quand les Arabes envahirent l’île, ils vendirent le bronze restant à un marchand syrien qui l’emporta à dos de 900 chameaux et il ne reste plus aujourd’hui la moindre trace du colosse qui inspira l’actuelle Statue de la Liberté.

D’invasions en invasions

 

La formidable porte d'Amboise

De puissantes fortifications

Devant les remparts de Rhodes

Concurrencé par le port franc de Délos, Rhodes déclina peu à peu, même si elle devint le siège d’un évêché après la visite, au I er siècle, de saint Paul de Tarse. Occupée au VII è siècle par les Arabes, elle vit sa population grecque s’expatrier sur le continent jusqu’à la paix de 678 signée entre l’Empire grec et le Califat omeyyade, l’île étant rendue à Byzance. Après la prise de Constantinople par les croisés en 1204 et la chute de l’empire byzantin, l’île fut brièvement indépendante avant d’être envahie à nouveau, par les Génois puis encore par les Byzantins. Ensuite l’ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, chassé de Terre sainte, s’installa d’abord à Chypre, puis à Rhodes durant plus de deux siècles, jusqu’en 1522. Ce furent ces chevaliers qui dotèrent la cité de ses puissants remparts, de sa forteresse détruite puis reconstruite à l’identique au XX è siècle. Dans la partie basse de la ville, on peut encore voir le palais du grand maître devenu un musée, puis les « auberges » des différentes nations représentées dans l’ordre. Celle de la Langue de France, qui sert aussi de consulat, est située rue des Chevaliers. Elle a été restaurée par Albert Gabriel en 1910.

Le 20 décembre 1522 donc, après un siège de cinq mois, la cité hospitalière tomba aux mains des troupes de Soliman le Magnifique et la domination turque dura près de quatre siècles.

Le 4 mai 1912, l’Italie s’empara de la ville et, à partir de 1936, sous le régime fasciste, des lois raciales furent appliquées au détriment des communautés juives locales. A l’été 1943, les Allemands occupèrent l’île et les juifs furent déportés en masse à Auschwitz. Puis l’île fut  libérée par les Anglais ainsi que tout le Dodécanèse, cet archipel de la mer Egée regroupant plus de 160 îles. Et,  en 1946, Rhodes redevient grecque. Une histoire plus que mouvementée…

 

La vieille ville aujourd’hui

Reconstruite la forteresse

a retrouvé

toute sa puissance

du temps des chevaliers

 

Agrandie et fortifiée par les Chevaliers de Saint-Jean aux XIV è et XV è siècle, la cité médiévale était pourvue d’un système de défense complexe  Les murailles de dix mètres de haut sur deux mètres d’épaisseur étaient doubles et protégés par des douves sèches. Munies de nombreux bastions et tours de guet, elles s’ouvraient par onze portes dont les plus célèbres sont la porte d’Amboise, du nom d’un grand maître, la porte de saint Athanase par laquelle Soliman fut son entrée solennelle dans la cité après sa victoire, et la porte Marine donnant sur le front de mer et ornée de deux massives tours crénelées. 

la rue des Chevaliers

Le musée d'archéologie

la fière tête d'Hélios

Une émouvante Aphrodite

 

Il faut errer par les ruelles étroites et ombragées pourvues de belles « auberges », maisons ou palais, ponctuées d’églises et chapelles parfois en ruines, visiter le palais des grands maîtres transformé en musée et conservant de précieuses statues antiques dont la célèbre Aphrodite à sa toilette. Et songer à toutes ces civilisations si diverses qui se sont succédé à Rhodes et en ont fait la diversité et l’incroyable richesse.

 

 

Une église, une mosquée et des moulins

Des dauphins, symbole de Rhodes

L'ampleur du port de Rhodes

la majestueuse Porte Maritime

 

 

 

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