DERIVES LITTERAIRES
Mais où va la littérature
française ?
Christine Angot |
Nous sommes particulièrement gâtés cette année avec
l’attribution des prix littéraires. Prix Médicis pour Le voyage dans l’est de Christine Angot, continuant à nous raconter,
non sans une délectation certaine, ses rapports incestueux avec son père, comme
elle le fait dans la majeure partie de son œuvre. Cette fois, il ne s’agit plus
d’une malheureuse gamine de treize ans abusée, comme elle le fut, mais d’une
femme de 26 ans, qui dit s’être reconstruite après le traumatisme de l’inceste,
mais qui ne peut se passer de cette relation. Elle se décrit minutieusement
entrain d’effectuer une fellation sur le pénis de son père ou bien se faisant
sodomiser par lui. Et, comme si ce n’était pas assez, elle avoue désirer vivre
avec lui, au grand jour, cette histoire contre nature… Et on prime ce genre
d’ouvrage malsain et pervers…
Annie Zrnaux |
Pas convaincant non plus, quoique sans caractère choquant, ce Prix Nobel de Littérature attribué à Annie Ernaux pour l’ensemble de son œuvre. Il ne me semble pas que les éditions Gallimard aient à se réjouir de ce choix navrant. Dans ses innombrables ouvrages, de son écriture sèche et ennuyeuse, Annie ne parle que d’elle, ce qui ne semble pas suffisant pour bâtir une vraie œuvre littéraire : l’ascension sociale de ses parents, ses insipides amours – si elles furent belles, ce que je lui souhaite, elle ne sait pas l’exprimer –, son avortement, son cancer du sein, la mort de sa mère décrite sans émotion, avec des détails bien sordides. Ce n’est pas une création romanesque, mais un cours terne et inintéressant de sociologie et elle prétend représenter notre époque… Quelle prétention ! Qu’il s’agisse d’Une femme, Mémoire de fille, Les années 2008 ou, récemment, Le jeune homme et Getting lost, on s’ennuie toujours autant à lire Annie Ernaux, qui ne parle que d’elle, son unique intérêt, sa seule référence… C’est peu…
Béatrice Dalle |
Virginie Despentes |
Le mardi 25 octobre, lors de l’émission Quotidien, surgit une première noyée, tignasse tombante, œil fatigué, Virginie Despentes, pour son mémorable ouvrage Cher connard – elle s’était fait connaître avec le non moins mémorable Baise-moi.
C’est sans doute très formateur d’avoir exercé tous les métiers, femme de ménage, hôtesse dans un salon de massage ou pigiste pour des journaux pornos, c’est plus étrange d’avoir vendu 40 000 exemplaires de son fameux Baise-moi, qu’elle a ensuite adapté au cinéma. Plus bizarre encore d’avoir été membre du jury du prix Fémina, puis de celui du Goncourt et enfin d’avoir reçu le prix de la Bnf pour l’ensemble de son œuvre…
Et un certain petit monde littéraire de saluer, après le triomphe de ses trilogies Vernon Subutex, le grand retour de Virginie Despentes avec ses Liaisons dangereuses ultra-contemporaines. Roman de rage et de consolation, de colère et d’acceptation, souligne son éditeur.
Lecture d’un extrait du Cher connard en question :
« Cher connard,
J’ai lu ce que tu as publié sur ton compte Insta. Tu es comme un pigeon qui m’aurait chié sur l’épaule en passant. C’est salissant, et très désagréable. Ouin ouin ouin je suis une petite baltringue qui n’intéresse personne et je couine comme un chihuahua parce que je rêve qu’on me remarque. Gloire aux réseaux sociaux : tu l’as eu, ton quart d’heure de gloire. La preuve, je t’écris ! »
Qu’il s’agisse de réalité ou de fiction, bien évidemment, si Virginie Despentes consent, dans son immense bonté, à répondre à qui la critique sur les réseaux sociaux, c’est la consécration ! Ni plus ni moins...
Surgit alors à ses côtés une seconde noyée, cheveux encore plus naufragés s’il est possible, visage botoxé, sourire effrayant montrant la brèche des dents du bonheur, épaules froufroutantes largement dévoilées : Béatrice Dalle ! Et de roucouler en se blottissant contre Virginie pour qu’il n’y ait aucun doute possible quant à leurs relations. Les ravages du temps font peur lorsqu’on songe à la Béatrice de 37,2 le matin… D’accord, les années ne sont clémentes pour personne, mais tant de malsaine exhibition, est-ce vraiment bien nécessaire ?
J’aime bien l’insolence et la provocation, si elles sont flamboyantes, mais rien de tel ici. Juste un étalage un peu triste et assez sordide. Peut-on parler de littérature ? Pas sûr du tout.
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