AU BHOUTAN

Hôtel de Paro

Vieille femme à Paro

A Paro

Dzong de Paro

 

Les sentinelles du Bhoutan

 

Ce petit royaume himalayen grand comme la Suisse, peuplé de moins de 780 000 habitants, était habité de tribus semi-nomades jusqu’au XVIIè siècle, quand le pays s’organisa grâce à un chef religieux venu du Tibet. Il fit édifier  les dzong, monastères forteresses à la fois militaires, religieux et administratifs, les sentinelles du Bhoutan.

 

Débarquant de l’avion, on est saisi par la pureté de l’air de Paro, à 2250 mètres d’altitude. Pas un bruit, mais une immensité de champs dorés, le riz venant d’être coupé, en ce mois d’octobre. La rue unique est bordée de hautes maisons crépies de blanc. Les murs sont peints d’animaux fantastiques ou de facétieux phallus, symboles de fertilité. Les hommes en gho et les femmes en kira déambulent le long des échoppes. Le gho est une robe écossaise serrée à la taille, qui s’arrête aux genoux, portée avec de grandes chaussettes blanches et des chaussures de ville, les bottes brodées étant réservées aux cérémonies. La kira des femmes se compose d’une robe enroulée autour du corps, ajustée sous un boléro.

Une heure de route en suivant la vallée de Paro mène à Thimphu, la capitale aux 40 000 habitants. Deux rues encadrent la voie principale, la Norzim Lam. C’est la sortie des classes des petits en gho et kira. Au Bhoutan, l’école est mixte, obligatoire et gratuite. Les cours sont en anglais. La langue nationale, le dzongkha ou « langue parlée dans les dzong », également enseignée, est aussi celle de l’administration. Elle n’est écrite que depuis 1960 et n’a pas encore d’orthographe stable.

Vue du Palais d'Hiver

Ecole du Palais d'Hiver


 
Fallacieux phallus à Wangsue

Non loin de Thimphu, au col de Dochola, à 3100 m, l’air est vif sous le soleil. Les cols sont marqués par un chorten, monument religieux en forme de cloche, et par des drapeaux votifs de couleurs. Celui-ci forme une colline à laquelle on accède par des escaliers, coiffée de cent huit petits chorten peints, un nombre sacré. Au loin se profilent les sommets enneigés des Himalaya.

L’arrivée à Punakha est spectaculaire, avec le dzong surplombant le torrent. C’est là que réside le Jekhemgmo, supérieur des Bonnets Rouges et première autorité religieuse du royaume. Détruit par les incendies, puis par une crue de la rivière, reconstruit à l’identique, le dzong revit, immuable et majestueux.

Les gorges de la Punatsang chu serpentent parmi la forêt de plus en plus dense. Partout jaillissent des cascades. La piste s’arrête dans une clairière. On ne peut accéder qu’en trek au dzong de Gasa. Sangay, le cuisinier, et son aide Tannon chargent les chevaux de bât. S’ils n’ont jamais été montés, ils ont le pied sûr pour franchir les passes ou les « ponts de singe » surplombant des abîmes. Les cloches accrochées à leur cou annoncent leur arrivée aux caravanes. 


 

Col de Sengor

Départ du treck

Méditation à Chokha

Monastère de Chokha

Trois heures de grimpette avant le pont de singe de Same Zam enjambant les eaux bouillonnantes de la Tsachomo chu, vingt mètres plus bas. Les bêtes montent dans un concert de clochettes. Le guide, Sonam, qui signifie Chanceux ou Lucky, premier arrivé au camp à la nuit, monte la tente où Sangay concocte un carry de poulet.

Au matin, la masse du dzong de Gasa émerge de la forêt. Il faut six heures de route pour rejoindre les sources chaudes de Gasa Tsa chu. C’est un dimanche et l’on vient y pique-niquer en famille, shampouinant, étrillant les gamins, lavant le linge de la semaine. L’eau est presque trop chaude, sulfureuse.

Des nuages s’effilochent par pans sur les flancs de la montagne. Sangay a mijoté des momo tibétains, petits pains cuits à la vapeur, fourrés de légumes et de viandes. A deux heures du matin, la pluie tambourine les toiles des tentes.

Lever à sept heures le lendemain, sous une pluie déprimante. La forêt s’est changée en marécage, les sentiers en patinoires. On patauge dans la boue  avant de retrouver Tashi, le chauffeur, et la voiture…

En marche vers Trongsa

Le grandiose dzong de Trongsa

A Trongsa

Le bibliothécaire de Trongsa

A l'hôpital de Trongsa

Au marché de Trongsa

 

Au dzong de Bumthang, on célèbre le festival de Tsechu. Les habitants ont revêtu leurs vêtements de fête. Dans la cour, la foule s’est assise à même le sol dans une ambiance de kermesse. Des moines masqués, pieds nus, revêtus de robes de brocart virevoltant autour d’eux, jaillissent comme des diables de la porte principale. Ils tournoient en se déhanchant pour que leurs manches traînantes effleurent le sol. On les dirait pris de transes.

Retour sur Thimphu par pluie et brouillard.

 

Moine danseur à Timphu

Paysan sur la route de Puentsholing

Travailleur vers Timphu

Moines au Palais d'Eté

A Thimphu aussi, on célèbre le Tsechu et Sa Majesté Jigme Khesar Namyel Wangchuck, 5 è roi de la dynastie des Wangchuck, doit y assister. Couronné à l’âge de 28 ans le 6 novembre 2008, lorsque son père lui abandonna librement le pouvoir, il est vénéré par son peuple. Il est marié et père de deux petits garçons. Les gongs annoncent son arrivée. Enfin, il est là, marchant entre deux haies de spectateurs, enveloppé dans l’écharpe royale jaune d’or. Au lieu de s’asseoir dans la tribune, il se promène, embrassant les enfants, recevant les khatag ou écharpes blanches de ses sujets. 

 

Spectatrice au dzong de Timphu

Danseuses à Timphu

Banderole géante au dzong de Thimphu

Le moment que tous attendent est la danse tantrique des Coiffes Noires ou shanag. Les moines, masqués d’une tête de mort, représentent des sages aux pouvoirs occultes. Leurs danses content l’assassinat d’un roi tibétain au IX è siècle. Lorsque les danseurs frappent leurs tambours, ils proclament la victoire du bouddhisme sur les forces obscures.

Dans une aire jouxtant le stade s’exercent les tireurs à l’arc, sport national bhoutanais. Les gradins se remplissent, on acclame les meilleurs coups. Survient le roi, qui bande son arc et tire sa flèche sous les acclamations enthousiastes, avant de repartir aussi vite qu’il était venu et de s’engouffrer dans sa limousine indienne. La fête est finie.

Le roi n’est pas mort, vive le roi !

 

Ascète à Thimphu

Ecole d'art de Thimphu

Fiche pratique :

. Renseignements et formalités

Les voyages individuels étant interdits au Bhoutan, il faut passer par une agence ou un tour-opérateur. Des taxes de 200 euros par jour en basse saison et 250 en haute saison (mars, avril, mai et septembre, octobre, novembre) sont exigées. Le visa de 40 dollars US et est donné à l’arrivée au Bhoutan. Hébergement dans des hôtels traditionnels confortables.

. Se rendre au Bhoutan

Il n’y a pas de vol direct, on passe par Delhi. Il n’y a pas de train, on se déplace en mini bus ou voitures. Ces tours proposent des voyages tout organisés au Bhoutan :

. Compagnie du Monde, Tél. : 01 53 63 33 42.

. Climats du Monde, Tél. : 04 91 15 70 25

. Clio, Tél. : 01 53 68 82 82           

. Monnaie

Le ngultrum ou BTN, 100 euros valant 8841 BTN.

. Climat

Tropical dans les vallées, modéré ou froid en altitude.

. Décalage horaire

Thimphu est en avance de cinq heures sur Paris.

 

 

 

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