Dans LES Alpes dU Lac Majeur

 

Tintine dans les Alpes du Lac Majeur

Tintine à l'assaut des Alpes...

Avec l'aide de son gros copain

Les gorges d'Uriezzo

Le massif du Malesso

 

 

 

Les quatre principaux lacs du nord de l’Italie font partie de ces destinations de rêve dont tout le monde et même Tintine, a au moins entendu parler. On trouve ainsi, d’ouest en est, le Lac Majeur, sa célèbre Villa Borromée et ses jardins, celui de Lugano, de Cosme et de Lecco. Mais on connaît beaucoup moins bien les Alpes du Lac Majeur, région de parcs naturels ou nationaux, celui du Val Grande s’étendant sur 15 000 hectares au nord de Verbania. Hauts sommets aux neiges éternelles, le mont Basodino culminant à 3273 mètres, profondes forêts de conifères, chênes ou bouleaux, alpages d’altitude où se pratique encore la transhumance du bétail. Là sont enracinés de rudes chalets de pierre sèche et toits de lauze, puis les pâtures se creusent de gorges sauvages, torrents, lacs aux teintes d’émeraude ou de turquoise qu’on ne peut découvrir qu’en trek.

Escalade à Orrido

Le majestueux lac de Streghe

Les eaux pures de Crovero

Les savoureux produits des montagnes

 

Arrivée avec ses copains sportifs à l’aéroport de Malpensa, à Milan, Tintine, bercée par le car qui les mène jusqu’à Oira di Crevoladossa, à quelques trente kilomètres à vol d’oiseau au nord ouest du Lac Majeur, se dit naïvement que les Alpes italiennes, après ses grimpettes himalayennes, ce n’est pas grand-chose… Mais elle doit compter avec les traîtres GO, qui proposent à chaque déjeuner précédant un nouveau trek de plantureux plateaux de fromages, dont le célèbre Bettelmatt à pâte dure, et de charcuteries escortées de l’étrange « lard gras », plutôt reconstituant. Tout cela est évidemment bien arrosé de vins rouges ou blancs provenant des vignobles d’altitude, assez corsés. Et Tintine, qui résiste mal à l’appel de son estomac, de traîner les pieds poussivement – les menus sont nettement moins réjouissants dans l’Himalaya et le thé beurré salé ne peut remplacer un bon gorgeon de vin de pays…

Départ de Baceno en direction des gorges d’Uriezzo, abruptement creusées dans la roche. Chaque fois que l’on croit se trouver dans une impasse, une faille se devine et on se coule entre les rocs. Tintine, qui a bien besoin d’encouragements après ses libations, s’est trouvée un protecteur, en l’espèce un superbe bâtard de Saint-Bernard qui connaît le chemin et l’encourage de vigoureux baisers baveux. Petite station à l’oratoire de Sainte-Lucie pour prier tous les saints des Alpes de lui prêter assistance, puis retour en boucle à Baceno. Sa curieuse église de San Gaudenzio datant du XII è siècle exhibe sur sa façade une gigantesque fresque de Saint-Christophe, le patron des voyageurs qui a tout intérêt à secourir Tintine s’il cherche une nouvelle fan.

Centre tibétain de Bondo

Monastère de Calvario

Spectaculaire effigie à Malesco

 

L’hôtel Casa Fontana, vieux chalet plein de charme juché sur son promontoire, considère avec quelque hauteur le reste du village de Devero, blotti au pied du Monte Cervandone. Chambres lambrissées de bois et couettes rebondies. Le lendemain matin, après dîner et petit dèje tout aussi irrésistibles, départ de trek pour le parc naturel de Devero et les alpages d’un vert à faire rêver l’espérance. Le lac du même nom aux eaux émeraude, puis celui de Streghe penchant vers le turquoise donnent des envies de farniente, mais ce n’est hélas pas au programme. Nos amis italiens tenant à notre forme prévoient toujours un nouveau trek en guise de digestif. On emprunte cette fois l’ancienne voie médiévale menant de Croveo à Baceno, une heure de marche pour notre guide Pinta et notre accompagnateur Roberto, à la forme redoutable, presque le double pour Tintine, dont la sobriété n’est décidément pas la vertu cardinale. Arrivée en car à Domodossola où le centre d’agritourisme de la Tensa se compose de plusieurs maisons de pierre sèche, édifiées en terrasses dans le style des chalets d’alpage.

Le jour suivant est consacré à la vallée plantée de vignoble en espalier, lac et parc de la haute vallée Antrona, au sud de Domodossola. A Bordo, au sommet d’un chemin muletier jalonné de drapeaux de prières, l’un des nombreux villages à présent abandonnés a séduit pour toujours un curieux personnage. Felice à l’éternel sourire,  mi pâtre mi bonze s’y est installé il y a près de trente ans pour suivre les préceptes de vie tibétains. Une compagne l’a rejoint il y a sept ans. A eux deux, ils restaurent les maisons ruinées, animent prières et méditations. Ils ont même construit un chorten (monument sacré abritant relique ou mantra, texte religieux) et un mandala, figure géométrique propice à la concentration. Autre son de cloche (ouh, Tintine n’a peur de rien) au Calvaire de Sacro Monte, couvent inscrit au patrimoine de l’Unesco pour la qualité de ses jardins et sa chapelle baroque décorée de saisissants personnages grandeur nature représentant une descente de croix. Ensuite, un petit train quelque peu poussif cahote à travers monts et vallons jusqu’au bourg sans grand caractère de Santa Maria Maggiore.  

Vue de Cannaro

Le pittoresque marché de Cannaro

La quiétude du port de Pallanza

Vue de l'hôtel des Deux Palmiers à Mergozzo

 

A trois kilomètres de là, Malesco abrite le musée archéologique du parc national Valgrande, plutôt un éco musée  témoignant de la vie rude des paysans en haute montagne, un siècle plus tôt, quand châtaignes, noix, fromages et salaisons constituaient l’essentiel des repas et revenus. La route vers le lac Majeur sinue par le val Cannobina jusqu’à la petite station balnéaire de Cannobio. C’est jour de marché. Vins et odorants produits du terroir s’étalent comme autant de tentations.

Après le déjeuner à l’agritourisme d’Archia, Tintine et ses copines refusent purement et simplement de découvrir parc national et anciennes fortifications militaires. La pluie et le brouillard ont eu raison de leur enthousiasme. Descente en 4x4 vers le lac où le temps s’apprivoise. De toute façon, il ne pleut pas dans les petits bistros et les élégantes boutiques de Pallanza, en face de l’île Borromée.

Aussi discret qu’enchanteur, le minuscule lac de Mergozzo séduit par son calme, son isolement, sa modestie, si près de son grand frère. Les maisons du village bariolées d’ocre et de safran restent presque frustres en comparaison des somptueuses villas jalonnant les rives du grand lac et l’hôtel des Due Palme où nous logeons se souvient à peine de ses splendeurs défuntes, mais c’est très bien comme ça !

 


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