Ange de l'Annonciation

Gand quai d'embarquement

L'Agneau Mystique des frères Van Eyck à Gand
Le bar de l'hôtel de Flandre à Gand



Flânerie en Flandre




Gand une ville d’eau 
 Deuxième ville de Belgique après Anvers, située aux confluents de la Lys et de l’Escaut, Gand est aussi une ville portuaire. Elle fut au Moyen-Âge une puissante cité-Etat. C’est aujourd’hui un important centre universitaire et culturel. De l’époque médiévale subsiste l’impressionnant château des Comtes édifié au XII è siècle mais malheureusement assez restauré au XIX è et le Graslei ou quai aux Herbes, tout un alignement de vieilles maisons qui se dressent sur la rive droite de la Lys. Ville natale de Charles Quint et capitale du comté de Flandre, elle connut un formidable essor du XIV è au XVI è siècle, notamment pour ses filatures de draps. Aujourd’hui, son festival annuel du spectacle populaire attire chaque été près de deux millions de visiteurs. Le reste de l’année, théâtres, opéras et musées assurent à Gand une vie culturelle animée. Son port maritime, situé à l’intérieur des terres, est par son tonnage le troisième port du pays. Après le Hilton un peu vieillot et impersonnel où nous logions à Anvers, l’Hôtel de Flandre et sa dépendance, situés dans de vieilles maisons, a davantage de charme. 

 L’agneau mystique, le chef d’œuvres des frères Van Eyck
 
Le château des comtes

En route pour le pittoresque quartier de Patershol et la cathédrale Saint-Bavon qui contient le chef d’œuvre des frères Van Eyck, L’agneau mystique, l’une des œuvres d’art le plus souvent volée qui soit, pas moins de seize fois en six siècles. Aujourd’hui encore, le panneau des Juges intègres n’a pas été retrouvé et celui que l’on peut admirer n’est qu’une copie. L’un des bourgeois les plus fortunés de la ville, qui fut même premier échevin en 1433, Judocus Vyd, seigneur de Pamele, et son épouse Elisabeth Boluut furent les commanditaires et donateurs du précieux retable. Ils firent appel pour ce faire aux frères Van Eyck, Hubert qui le commença et Jan qui l’acheva après le décès de son frère en 1426. Quant à l’agneau placé au centre du retable, dont le sang est recueilli dans un calice d’or, il figure bien sûr l’Eucharistie. Il y a tout un conditionnement avant de venir admirer le précieux retable qui subit une importante restauration de 2012 à 2024, une sorte de parcours initiatique dans la crypte avec effets visuels et commentaires… Puis on contemple le retable et même son revers dont l’une des principales scènes est l’Annonciation. L’équilibre de la composition, la grâce des personnages, le soin porté à la peinture de chaque volet – on distingue même les lettres du livre posé sur les genoux de saint Jean-Baptiste ! – sont prodigieux. Et la minutie de la restauration qui a ravivé les ors et les couleurs le fait chatoyer à l’infini. 
Salle de l'ancienne abbaye bénédictine de Saint Bavon

Ruelle de Street Art





Promenade sur la Lys
La Maison Dieu





Cette cathédrale de Saint-Bavon reprit le nom d’une ancienne abbaye bénédictine dont il ne reste à ce jour que la salle capitulaire. Elle fut en effet détruite en 1540 par Charles Quint, qui punit les Gantois de s’être rebellés contre lui. Il humilia les habitants de sa ville natale qui durent implorer son pardon, fit abattre plusieurs portes en plus de l’abbaye et plaça dans la cité une garnison espagnole… Pour rejoindre l’embarcadère, nous traversons l’ancienne Maison-Dieu, sorte de petit hameau bucolique au sein de la ville où l’on peut prendre un verre et la curieuse rue des graffitis ou street art. Avant la tombée du jour, une promenade en bateau par les rivières et les canaux permet une jolie vue sur les quais toujours animés, les maisons médiévales et la formidable forteresse du château des Comtes. 

 De château en château 

Le majestueux château d'Ooidonk

Parc du château d'Ooidonk

Le grand salon et le propriétaire

Le salon en rotonde

Pont-levis du château d'Ooidonk



En Flandre-orientale, non loin du village de Sint Maria Leeme, le château fort d’Ooidonk dresse sa masse de briques roses au bord de ses douves. Nous sommes reçus par son actuel propriétaire, Henri t’Kint de Roodenbek. Le château appartient à sa famille depuis 1864. Si les fondations datent du XIII è siècle, la façade principale est d’époque Renaissance, mais celle donnant sur le parc fut malheureusement remaniée et pourvue d’arcades au XIX è. Trois siècles plus tôt, son propriétaire, Philippe de Montmorency, fut décapité à Bruxelles pour s’être révolté contre le duc d’Albe. Privé de défense, le château fut alors attaqué et partiellement détruit par les calvinistes gantois quelques années plus tard. Il fut racheté par un riche marchand d’Anvers, Martin della Faille, qui le restaura dans le goût de la Renaissance hispano-flamande. A l’intérieur, on peut voir une collection de précieux cabinets italiens ou flamands dans le grand salon, un élégant mobilier XVIII è dans d’autres salons, une chambre Empire, puis se promener dans le parc à la française. 

Le salon de la maison Beaucarne


La maison Beaucarne



Dans un esprit fort différent, la Maison Beaucarne, dans la cour de laquelle nous déjeunerons, est une élégante demeure bourgeoise du XVIII è siècle d’une blancheur éclatante, située dans un parc laissé à l’état sauvage et demeurée dans la même famille depuis sa construction. Ses habitants ont la passion des collections et, en la visitant, on a l’impression qu’ils n’ont jamais rien jeté depuis qu’elle existe. Salons, salle à manger et chambres, tout évoque un véritable cabinet de curiosités où les poupées côtoient les coquillages, les verres anciens, les porcelaines dépareillées, les ustensiles les plus divers… 
Le maître d'oeuvre du jardin
Le jardin de glycines



L'harmonieux château de Beerlegem



La prochaine étape, le château de Ten Bieze à Beerlegem, harmonieuse bâtisse édifiée en 1730 en brique et pierre et blottie dans un parc de soixante hectares. Le château appartient à la famille d’Ursel et ne se visite pas, mais la propriétaire nous montre son « verger de glycines. Au bord d’un étang, ce n’est qu’on moutonnement de grappes odorantes bleues, violettes, roses ou blanches… Un spectacle de féérie. 
Notre flânerie flamande s’achève par un dîner de gala au célèbre Club Falligan, sis dans le bel hôtel Falligan datant du XVIII è siècle et demeuré dans son jus. Réservé à des événements culturels, il n’a bien sûr pour membres que des hommes ! 

 Carnet d’adresses : 
 A Gand : 
Hôtel de Flandre, Poel 1, 9000 Gent, Tél. : +329 266 06 00 
Brasserie t’Klokhuys Corduvaniersstraat 65 9000 Gent 
Restaurant t’Buikske Vol, Kranlei 17 9000 Gent 
Château d’Ooidonk, Ooidonkdreef 9, 9800 Deinze Belgique, +32 9 282 26 38 
Château de Beerlegem, Kasteeldreef 8, 9630 Zwalm 
Belgique Club Falligan, Kouter 172, 9000 Gent.

L'opulence d'une glycine






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