BÛCHERS A BALI


Croyances et culte des morts à Bali


Temple de Pura Galem Gugaraja

Adoration des chauves-souris sacrées à Goa Lawa


Seule île d’Indonésie à avoir conservé de ses origines ses croyances hindouistes, Bali a pourtant une religion fortement teintée d’animisme, bien différente de celle de l’Inde. On y adore aussi l’eau et certains animaux comme les chauves-souris...



Dès le premier siècle, une population venue d’Inde


Jusqu’à l’arrivée de marchands arabes au XVè siècle dans l’archipel, l’hindouisme fut partout la religion prépondérante des Indonésiens, mais aujourd’hui elle ne subsiste qu’à Bali, où elle s’est fortement teintée d’animisme. Ces pratiques religieuses originales, la beauté des temples uniques en leur genre jointes à des paysages uniques font de Bali une île à part.

Les temples balinais existent par milliers au sein de l’île. Tous, du plus humble au plus imposant, sont faits de la même manière : un mur d’enceinte, une ou plusieurs cours auxquelles on accède par un porche symbolisant le mont Meru, la montagne sacrée des dieux, une tour dite kulkul, des autels à étages multiples couverts de chaume dits merus qui servent à adorer un dieu, un ancêtre ou aussi bien l’eau, un volcan, un padmasana ou trône en forme de lotus.



L’hindouisme à la balinaise


Le culte balinais s’est forgé autour de trois croyances : hindouisme, culte des ancêtres et animisme, c’est ce qui le rend si riche et si varié. De l’Inde et de l’hindouisme, il a pris la vénération des trois principales divinités : Brahma, Visnu et Siva, sans compter les innombrables divinités locales ponctuant de fêtes le calendrier du Balinais. Pour se conformer aux principes de base de la constitution indonésienne prévoyant la croyance en un Dieu unique, les Balinais ont inventé le concept de Sanghyang Widi Wasa, le Dieu de l’Ordre Universel, ce qui leur permet de vaquer tranquillement à leurs diverses cérémonies ! En fait, ces trois croyances balinaises se mêlent intimement et les fêtes religieuses, toujours somptueuses, bariolées et très gaies, se caractérisent toutes par des offrandes de fleurs, fruits et légumes à la divinité que l’on veut honorer, des danses au son argentin des joueurs de gamelan, sortes de tambours de diverses tailles et sonorités.

Les danses balinaises, stylisées et associées aux croyances religieuses, sont à juste titre célèbres et de plusieurs types, mais la plus renommée et la plus émouvante, le Legong, est directement issue des traditions des rajas indiens. Toujours interprété par de très jeunes filles de huit à douze ans environ, parées de riches bijoux comme de véritables déesses, revêtues de brocarts d’or, aux gestes à la fois hiératiques et gracieux, il mime l’histoire légendaire du roi de Lasem dont on ne sait même pas s’il exista et l’éternel combat du bien et du mal.

Plus étranges encore sont les danses d’extase, les Sanghyang, interprétées cette fois par de jeunes garçons vêtus de pagnes à carreaux noir et blanc. Au cours de la danse, ils entrent en transes et leurs corps sont, croient-ils, alors investis par les esprits des nymphes célestes qui manifestent ainsi leurs exigences, une nouvelle puja bien sûr. Elles sont destinées à protéger le village contre les mauvais esprits.



La fête de la mort

On sort le corps de sa maison à Ubud
La plus importante cérémonie religieuse balinaise est bien sûr celle de la mort qui doit être réussie pour permettre au défunt de briser enfin le cercle des réincarnations et d’arrêter la roue de la vie en étant incinéré. C’est une fête magnifique et inoubliable à laquelle tout un village est convié, mais aussi tous les étrangers dont la présence n’est pas perçue comme indiscrète mais honore la famille du défunt.
Les offrandes suivent

On se doit d'être joyeux pour ne pas affliger
le mort, ici le Pavillon des femmes


Dans le temple du village paré de fleurs et d’offrandes, la famille a ménagé deux espaces distincts où elle recevra les amis venus présenter leurs offrandes : l’un réservé aux hommes, l’autre aux femmes. Chaque membre de la famille a revêtu ses plus beaux vêtements pour honorer le mort, chaque femme a mis son plus beau sarong et s’est soigneusement maquillée. Tous arborent de grands sourires pour ne pas attrister le mort et le retenir sur terre. Aucune larme n’est permise puisque l’on célèbre un jour heureux. Les joueurs de gamelan s’en donnent à coeur joie, on danse parfois.

Le Pavillon des femmes
Le Pavillon des hommes
Le corps est enfermé dans l'effigie d'un taureau puis longuement
promùné dans la jungle afin de le désorienter
On enflamme enfin l'effigie contenant le corps

Resplendissante et souriante,
la fille de la défunte






Le corps du défunt a été enfermé dans l’effigie d’une vache ou d’un taureau. Des porteurs le soulèvent et la joyeuse procession se met en route pour le lieu de crémation soigneusement choisi par l’officiant. Alors on asperge l’effigie d’essence et on y met le feu, chacun attendant sagement que tout se consume avant de festoyer ensemble pour honorer la mémoire du mort.




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