NOSTALGIE
Découvrez la Route Napoléon en Belgique
Figurine du musée de Ligny : Napoléon, un homme malade, harassé |
La charge de la légendaire Vieille Garde |
A laquelle riposte celle des Alliés |
Le tir des fusils du 8è |
La cavalerie s'élance... |
... Et charge ! |
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,
Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons,
La pâle mort mêlait les sombres bataillons.
D'un côté c'est l'Europe et de l'autre la France.
Choc sanglant ! des héros Dieu trompait l'espérance ;
Tu désertais, victoire, et le sort était las.
O Waterloo ! je pleure et je m'arrête, hélas !
Car ces derniers soldats de la dernière guerre
Furent grands ; ils avaient vaincu toute la terre,
Chassé vingt rois, passé les Alpes et le Rhin,
Et leur âme chantait dans les clairons d'airain !
Bien sûr Victor Hugo, dans son
grand poème épique, L’expiation,
pleura avec la France entière cette défaite de Waterloo si lourde de conséquences,
survenue au soir du 18 juin 1815. La Wallonie se prépare déjà pour célébrer
avec faste le bicentenaire de cette bataille qui opposa l’empereur, de retour
de l’île d’Elbe où il était maintenu prisonnier après la désastreuse campagne
de Russie, aux Alliés, c’est-à-dire à l’Europe entière. Et pourtant, jusqu’au
bout, il s’acharna à espérer une victoire, en fait pas si impossible que l’on aurait
pu le croire…
La route Napoléon comme les étapes d’un calvaire
Hestrud où Napoléon fit boire son cheval : le début de la Route Napoléon en Belgique |
La plaque commémorative |
Le beffroi de Thuin |
Contre les murailles, de délicieux "jardins suspendus" |
Jardins suspendus de Thuin |
Thuin, la ville haute |
Rentré à Paris, Napoléon n’avait
eu que quelques semaines pour rassembler, réorganiser, motiver une armée de
quelques 300 000 hommes, charge surhumaine qu’il avait confiée au maréchal
Soult, qui sut s’en acquitter. Son principal problème fut de trouver des chefs
qui voulaient bien tenter la terrible aventure avec lui, Soult bien sûr, Ney
après bien des hésitations, même si il avait promis au roi Louis XVIII de le
lui « ramener dans une cage de fer », le général Reille, Grouchy,
Gérard et quelques autres. Devant
laisser des hommes aux frontières, ce fut avec 125 000 soldats
répartis en trois colonnes, la crème de son armée dont sa fameuse Garde, qu’il
passa la frontière, avec pour but de prendre Bruxelles. En face de lui, le duc
de Wellington et le vieux maréchal Blücher, alors âgé de 73 ans, les Belges et
les Hollandais, mais Espagnols, Italiens et Russes faisaient aussi partie de la
coalition. Soit 210 000 hommes. Sous une pluie diluvienne détrempant les
chemins, engluant hommes, bêtes et canons, les colonnes ne pouvaient guère
progresser à plus de trois kilomètres à l’heure.
Le premier jalon de cette route
qui mène presqu’en ligne droite de Beaumont à Waterloo et fait près de 80kms
est Hestrud, un peu au sud de Beaumont. Une simple plaque mentionne l’endroit
où l’empereur fit boire son cheval avant de traverser le cours d’eau et de
filer vers le nord. Un gamin lui indiqua le chemin en lui conseillant, dit la
légende, de ne pas poursuivre sa route. On a même conservé le nom du gamin qui
s’appelait Cyprien Joseph Charlet ! Le petit bourg de campagne aux fermes
de briques peintes en blanc semble toujours assoupi dans la campagne wallonne.
L’armée parvint à Beaumont au soir du 15 juin.
La stratégie de Napoléon était
d’empêcher à tout prix les Anglais de Wellington de rejoindre les Prussiens de
Blücher, distants de 70 kms environ les uns des autres. Pour ce faire, il lança
ses hommes à marche forcée vers Thuin, surprenant ainsi Wellington qui n’avait
cessé de craindre de n’être contourné par l’ouest, ce qui l’aurait empêché de
se réembarquer.
Thuin, sa cité médiévale et ses délicieux jardins suspendus
Cette jolie cité médiévale
plantée sur son éperon rocheux et enserrée par deux rivières, la Sambre et la
Biesmelle, a gardé de son passé un orgueilleux beffroi du XVI è siècle dont la
collégiale fut détruite par son maire en 1811, quelques poternes défendant
autrefois son enceintes, les « postis » et d’étonnants jardins
suspendus ceints par ses murailles avec même quelques arpents de vigne,
« le clos des zouaves ». Bien des soldats de Napoléon y refluèrent
après Waterloo, trop heureux d’être recueillis par les habitants – beaucoup de
Belges avaient d’ailleurs combattu dans les rangs de son armée – et de pouvoir
troquer leurs uniformes contre des vêtements civils. Ce fut donc là que naquit
la tradition des « marcheurs », longs défilés évoquant les marches
des armées de jadis.
Non loin de Thuin, on peut voir
au château du Fosteau, mi-forteresse mi demeure de plaisance où vit maintenant
un couple d’antiquaires, la chambre où dormit le général Reille dans la nuit du
14 juin. Le comte Honoré-Charles Reille, qui avait participé à 180 combats aux
côtés de Napoléon, commandait les 23 000 hommes du deuxième corps et
combattra au carrefour stratégique de Quatre-Bras. A Waterloo, il constituera
l’aile gauche avec quatre autres divisions. Mort le 4 mars 1860 à Paris, il
repose dans le caveau de son beau-père Masséna, que l’on peut toujours voir au
cimetière du Père-Lachaise, à Paris.
Cour intérieure du château du Fosteau |
Le château du Fosteau depuis les jardins |
Son côté forteresse |
La salle des gardes |
Dans les environs, la distillerie de Biercée et les mines du Bois du
Cazier
Située dans une imposante ferme
fortifiée du XV è siècle, cette distillerie ouverte en 1946 fabrique encore
manuellement jusqu’à 250 000 bouteilles par an. Une dégustation est
ensuite offerte aux visiteurs qui peuvent goûter la célèbre « eau de
Villée », un alcool fort à l’agréable goût citronné et, pourquoi pas,
déjeuner au restaurant aménagé dans l’une des granges.
La distillerie de Biercée dans une belle ferme du XV è siècle |
La distillerie du Biercée |
Un restaurant dans l'une des granges |
La distillerie |
Si Napoléon n’est passé qu’à
quelques kilomètres du Bois du Cazier, chevauchant vers Fleurus et Ligny où se
déroulèrent les premiers combats, les mines du Bois du Cazier subirent pourtant
son influence, car une loi de 1810 sut un peu humaniser le dur labeur des
mineurs. La mine fut lassée patrimoine mondial de l’Unesco à cause de
l’effroyable catastrophe qui s’y produisit le 8 août 1956 et la visite de son
musée est émouvante. Ce jour-là, un terrible incendie dû à la rencontre de deux
câbles électriques bloqua près de huit cents mineurs au fond. Les secours
furent vite organisés, mais 262 d’entre eux ne purent être remontés à temps et
périrent dans l’incendie. Dans la pièce dite des « pendus », où les
vêtements étaient suspendus, ce jour-là, 262 restèrent fixés leurs crochets…
Les mines du Bois Cazier |
Le jour de la catastriohe, 262 vêtements restèrent accrochés là... |
Le château de la Paix à Fleurus où dormit Napoléon avant Waterloo |
Les premiers combats à Ligny puis au carrefour des Quatre-Bras
Après avoir dormi à Fleurus où se
déroulèrent tant de batailles, dans le château de la Paix, maintenant la
mairie, au cours de la nuit du 16 au 17 juin, Napoléon se dirigea ensuite à
quelques kilomètres au nord de là, à Ligny, où eurent lieu les premiers combats
contre les Prussiens de Blücher, l’empereur suivant la bataille depuis le
moulin de Naveau, aménagé pour lui en observatoire. Après maints assauts, les
soldats français parvinrent à les déloger de leur position à Ligny et à les
mettre en déroute. Ce fut là que Napoléon, malade, souffrant atrocement d’une
crise d’hémorroïdes, incapable de tenir longtemps en selle, commit sa première
erreur : il attendit seize heures avant d’ordonner au général Grouchy de
se lancer à leur poursuite. Certes, les Prussiens perdirent 20 000 hommes
à Ligny, mais leur laisser la possibilité de se replier en bon ordre, puis
ordonner la poursuite si longtemps après, sans savoir où ils pouvaient se
trouver fut une faute qui pesa lourd dans le mauvais sort de Waterloo. Ce ne
fut que le 19, alors que la défaite était consommée et que Grouchy avait encore
une fois été victorieux des Prussiens qu’il reçut enfin une dépêche de Napoléon
l’informant que tout était terminé et qu’il devait se replier avec son armée
sur Paris. Si certains lui reprochent encore aujourd’hui de n’être pas
intervenu dans la bataille de Waterloo où ses 30 000 hommes auraient pu
changer le sort des armes, il faut reconnaître qu’il ne fit qu’obéir aux ordres
de l’empereur.
Figurines à vendre au musée de Ligny |
Un figurant au musée de Ligny |
Armes au smusée de Ligny |
Le maréchal Soult qui sut réorganiser la Grande Armée en quelques semaines |
Pour le bicentenaire de Waterloo,
la chambre de Napoléon au château de la Paix sera reconstituée, un petit musée
créé.
Le second combat précédant
Waterloo eut lieu au carrefour stratégique des Quatre-Bras, cette fois mené par
Ney, la préoccupation majeure de Napoléon restant d’empêcher Wellington de
porter secours à Blücher. Le duc de Brunschwig mena lui-même la charge contre
Ney et y fut mortellement touché d’une balle à l’abdomen. Un monument
commémoratif fut élevé à sa mémoire, un autre salua celle des Belges tués lors
de ce combat, en se gardant de préciser dans quelle armée ils servaient !
La ferme du Caillou, le dernier QG de Napoléon
La chambre de Napoléon au Caillou, lieu de son dernier QG |
Le verger du Caillou où bivouaqua une partie de sa Garde avant Waterloo |
Sa statue au Caillou |
Grouchy et Ney vainqueurs,
Napoléon, confiant en sa bonne étoile, choisit d’établir son dernier QG à la
ferme du Caillou et de s’y reposer quelques heures avant l’affrontement final.
On peut encore y visiter la chambre où il dormit ou arpenter le beau verger où
bivouaqua, la nuit du 17 au 18 juin, le ler bataillon du ler régiment de
chasseurs à pied de la Garde impériale. Huit kilomètres le séparaient de
Wellington, déjà installé à Waterloo.
Un champ de bataille de six hectares
Champ de bataille de Waterlion, la butte au lion commémorant la blessure du prince d'Orange et le Panorama |
Le Panorama, scène de la charge de Ney |
Figurants au restaurant 1815 : Ney parmi ses hommes |
Encadré
Pour bien réussir votre voyage,
procurez-vous Le Guide Vert de la Route Napoléon en Wallonie, www.laroutenapoleonenwallonie.be
. Thuin, voir l’Office du Tourisme, rue Place Albert Ier, N°2, Tél.
00 32 71 595454.
. Château du Fosteau, Tél. : 00 32 71 592344 et www.chateaufosteau.be
. Distillerie de Biercee à Ragnies, 00 32 71 591106 et
www.distilleriedebierce.com
. Le Bois du Cazier, 80 rue du Cazier, 6001 Marcinelle, www.leboisducazier.be
. Fleurus, Office communal du Tourisme Fleurusien,
www.fleurus-tourisme.be
. Musée provincial dernier Q.G. de Napoléon, chaussée de Bruxelles
66, 1472 Vieux-Genappe, Tél. : 00 32 71 598424.
La célébration du bicentenaire de Waterloo
On attend 120 000
spectateurs et peut-être même 200 000 pour ces cinq jours de commémoration
dont le clou sera les deux grands spectacles du vendredi 19 et samedi 20 juin
2015, mais les réjouissances commenceront dès le mercredi avec l’inauguration
de la ferme d’Hougoumont restaurée, la visite à partir du jeudi des bivouacs
permettant de mieux imaginer la vie quotidienne des soldats et l’illumination
la nuit de la plaine par mille feux. Le vendredi 19 sera consacré à l’attaque
française, le samedi à la riposte alliée avec plus de 5000 figurants, et le
dimanche à divers cortèges et animations. Vous pouvez acheter dès maintenant
vos billets par www.waterloo2015.org
et vous tenir régulièrement informé des divers événements sur www.vo-event.be.
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