COUP DE COEUR
La Clef des rives de Valère-Marie Marchand
Voici une bien jolie série de
petits textes très poétiques que nous livre là Valère-Marie Marchand. Après
trois portraits originaux de personnages aussi différents que le Facteur Cheval
qu’elle suit dans ses vagabondages imaginaires, Boris Vian ou Rousseau (Le sable des chemins, Sur les pas du Facteur
Cheval aux éditions du Sextant, Boris
Vian, le Sourire créateur, Ecriture/Neige et Rousseau, les 7 vies d’un visionnaire, Ecriture/Neige), elle
inaugure un genre nouveau, comme une respiration différente : de courts
petits textes en prose. Beaucoup ont trait à l’eau, sans cesse nouvelle source
d’inspiration pour Valère, mais aussi aux cieux, à des personnages de la
mythologie, à Léonard de Vinci ou à Socrate avec lesquels l’auteur se permet
une savoureuse intimité. Les mots sont forts, habilement ciselés,
magnifiquement polis, toujours évocateurs. Je prise particulièrement ces
quelques lignes sur le Gange, le fleuve roi et divin de l’Inde : « Le
Gange n’est pas responsable des vivres ni des offrandes qui servent d’appâts
aux appétits du ciel. Il n’a pas idée du déclin du jour, de la chaleur des
corps, des mains qui se tendent vers lui, mais il devine aisément ce qu’on ne
lui dit, notamment qu’il suffirait d’un seul rêve accompli pour que tous les
autres s’exaucent. » Quelques mots, quelques lignes et toute la magie de
l’Inde s’y trouve rassemblée. Un talent rare, un style incisif et précis qui
incite au rêve et n’appartient qu’à elle.
Jusqu’à dimanche prochain inclus,
on peut rencontrer l’après-midi Valère-Marie sur son stand 506B du Salon de la
Poésie de la Place Saint-Sulpice, à Paris.
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