Le Nord Vietnam et la légendaire
baie d’Halong
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Petit pêcheur à Hanoï |
Les distances se rétrécissant et Hanoï n’étant qu’à
douze heures de vol de Paris, on peut morceler ses vacances et y aller sans
fatigue pour une escapade exotique d’une semaine.
Hanoï, la capitale du Nord
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Scène de rue à Hanoï |
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On mange dans la rue et à toute heure |
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Mariage à Hanoï, on pose en pleine rue |
Moins marquée par son passé colonial que son homologue du
Sud, Saïgon nommée maintenant Hô Chi Minh-Ville, Hanoï a pourtant gardé un
petit air français dans le quartier des ambassades, au sud du lac Hoàn Kiêm,
avec ses villas aux volets bleus et sa spectaculaire cathédrale Saint-Joseph,
au style médiéval incongru ici. Ce qui fait le principale charme de la ville
tient à ses grandes étendues d’eau. Elle comprend en effet deux lacs et le
Fleuve Rouge que franchit l’antique pont français baptisé autrefois
Paul-Doumer. Le principal lac, Hoàn Kiêm, est une paisible étendue d’eau
rafraîchissante bordée de jardins et veillée par de hauts immeubles. C’est
aussi le rendez-vous des amoureux et de la jeunesse de Hanoï. C’est délicieux
de flâner sur ses berges ou de louer l’un de ces curieux pédalos en forme de
cygne qui sillonnent ses eaux bleues en évitant les nombreux pêcheurs à la
ligne. On peut ainsi se rendre sur l’île où se dresse un joli temple en forme
de tour, la stûpa de Thap Rua. Un autre temple auquel on accède par un élégant
pont de bois rouge a été construit au bord du lac, le temple Ngoc Son où se
pressent les fidèles, car les Vietnamiens ont à présent retrouvé le chemin des
temples et peuvent y prier librement. A deux pas du lac s’élève le théâtre des
Marionnettes d’eau, un spectacle typiquement vietnamien à ne pas manquer. Des
marionnettes actionnées par de longues perches évoluent sur l’eau, mimant les
légendes et épopées vietnamiennes.
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Sur la Rivière des Parfums |
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Boutique d'offrandes devant la grotte sacrée de la Rivière des Parfums |
C’est au nord du lac que commence le Quartier des 36
Corporations, le plus ancien de la ville, qui a gardé tout son cachet
asiatique. Il est formé d’un incroyable lacis de ruelles enchevêtrées où il
faut errer à pied. Il s’y concentre une multitude d’échoppes où l’on trouve de
tout, où s’exercent tous les métiers, où l’on peut savourer dans la rue une
excellente soupe vietnamienne à toute heure du jour ou de la nuit en
choisissant soi-même les ingrédients à jeter dans la grande marmite pleine de
bouillon. Dans ce quartier ont été construites les pittoresques maisons-tubes
exhibant d’étroites façades bariolées d’à peine trois mètres de largeur pour
une longueur de trente à quarante mètres, tout en béton, sans ouvertures. On
paie ainsi moins d’impôt ! On n’est jamais agressé dans ces quartiers
populaires où l’on flâne en toute sécurité, sans avoir à redouter les voleurs
et les Vietnamiens, toujours souriants et aimables, ne semblent pas nous en
vouloir le moins du monde des guerres d’autrefois.
Temples et mausolée
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Vieille femme devant l'entrée du temple de Thien Hau à Hanoï |
Deux temples surtout font à juste titre la renommée
d’Hanoï, celui des Lettrés et celui du Pilier Unique. Le premier, très vaste,
pourvu d’un portique d’entrée et de deux cours intérieures, renferme de
nombreux autels où les fidèles viennent brûler des baguettes d’encens. Il fut
construit au XVIIè siècle pour honorer les Lettrés ayant brillamment réussi
leurs examens, dont les noms et les titres universitaires sont mentionnés sur
de nombreuses stèles de pierre plantées en terre comme dans un cimetière. Le
second, minuscule, érigé sur un seul gros pilier comme son nom l’indique,
entouré d’eau, fut édifié à la même époque par un roi désireux de s’assurer une
descendance et ne renferme qu’un unique autel. Un autre haut lieu des
pèlerinages vietnamiens est le mausolée de Hô Chi Minh, édifié sur l’immense
place Ba Dinh où il proclama l’indépendance du pays le 2 septembre 1945. C’est
un massif bloc sans grâce qui contient la dépouille embaumée du champion de
l’indépendance vietnamienne, mais il faut patienter des heures avant d’y avoir
accès. On peut aussi visiter la modeste maison sur pilotis qu’il habita entre
1958 et 1969.
La campagne environnante, toute plate, est ponctuée par le
vert luxuriant des rizières où l’on voit les femmes repiquer ou récolter le riz
et les pacifiques gros buffles noirs barboter dans la moindre mare. A une
cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la ville, deux villages d’artisans
valent le détour et permettent de découvrir la vie rurale et les modestes
maisons paysannes, en béton, ne comportant la plupart du temps qu’une seule
pièce à tout faire où vit une famille entière. Celui de Vac s’est spécialisé
dans la fabrique d’éventails et chaque famille y travaille. En papier joliment
décoré, ils sont aussi parfois unis, de couleurs éclatantes, des motifs de
fleurs ou de papillons étant obtenus en perçant le papier de multiples petits
trous, un vrai travail de fourmi. Le second, celui de Van Phuc, se consacre au
tissage et à la fabrication de vêtements de soie. Tout le village résonne du
bruit des métiers à tisser installés dans l’unique pièce. De nombreuses
échoppes s’ouvrent dans la rue principale et on trouve là de jolies tuniques,
sacs et foulards à petits prix.
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Jeune fille dans une maison traditionnelle |
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Une fabrique de lampions du Quartier des Corporations |
L’incomparable Baie d’Halong
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La baie d'Halong et ses roches tourmentées |
Même si l’on a vu d’innombrables clichés de cette célèbre
baie immortalisée par le film Indo-Chine, son spectacle surprend toujours. La
légende raconte qu’un dragon descendu des montagnes changea en pierres les
génies marins voulant le combattre. Dans une eau turquoise aux innombrables
anses troués de grottes se dressent en effet des milliers de rochers escarpés
tombant à pic vers la mer, féerique spectacle. On atteint le rivage après
environ une heure et demi de trajet dans un paysage un peu monotone. La
meilleure façon d’explorer cette baie est de la sillonner en jonque, louée à la
journée, à bord de laquelle on peut aussi dormir et déguster de délicieux repas
de fruits de mer. Si on choisit de partir de la plus grande île de la baie, Cat
Bà, on s’écarte des circuits officiels et l’on est seul au monde pour aborder les
pittoresques maisons flottantes des éleveurs de poissons. Ceux-ci achètent des
alevins qu’ils nourrissent dans de grands viviers et vivent dans de minuscules
maisons de bois bâties sur l’eau. A Cat Bà, dont la moitié du territoire est
occupée par un parc national où l’on trouve encore des singes à tête blanche,
une espèce en voie de disparition, on embarque dans le petit port de Hai Phong
où se pressent les élégantes jonques de bois. Les plus spacieuses comportent
cuisine, toilettes et cabines, pont pour prendre des bains de soleil.
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Faire son marché en baie d'Halong |
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Le village flottant de Vinh Lan Ha en baie d'Halong
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On peut se baigner toute l’année dans les eaux tranquilles
de la baie, y faire du kayak ou accoster pour visiter les grottes. La plus
spectaculaire est celle de Hang Sung Sôt, qui pousse loin sous une colline
escarpée ses ramifications souterraines hérissées de stalactites. Classée
patrimoine géologique de l’UNESCO, la baie d’Halong, avec ses quelques trois
cents îlots granitiques d’une superficie totale de 1500 km2, est à présent
protégée et c’est heureux, car on est épouvanté par le nombre d’hôtels et de
karaokés poussés n’importe comment dans le port d’Along, qu’il vaut mieux ne
découvrir que sur le chemin du retour, quand on a goûté pleinement à la paix de
cette croisière inoubliable.
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Un house boat de pêcheurs à Vinh Lan Ha |
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Enfants sur leur house boat |
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