REFUGES D'ECRIVAINS
Nohant et Rochefort, deux refuges d’écrivains
Le refuge de George Sand, plus manoir que château |
Dans ce métier de solitude
qu’est l’écriture, le cadre joue un rôle de premier plan. L’écrivain s’y
retrouve seul avec son œuvre, il y vit en famille, y reçoit ses amis. Deux
refuges fort différents l’un de l’autre reflètent deux fortes personnalités,
celles de George Sand et Pierre Loti.
Nohant, la retraite de George Sand
La chambre Louis XVI d'une grand-mère très aimée |
Féministe, scandaleuse, s’habillant en homme et
collectionnant les amants célèbres, Musset, Chopin, Liszt et bien d’autres,
George Sand fut aussi une besogneuse de la plume travaillant la nuit.
Nohant, plutôt maison de maître que
manoir, est le lieu où George Sand, pseudonyme d’Aurore Dupin, plus tard
baronne Dudevant, mais séparée de son mari, trouva la paix. Elle aima cette
demeure du Berry où s’écoula la majeure partie de son enfance et sur laquelle
régnait sa grand-mère dont ellegarda la chambre d’époque Louis XV inchangée.
Plus tard, lorsqu’elle fut la maîtresse de Nohant – on aimait à la nommer
« la bonne dame de Nohant » - , elle y écrivit des romans champêtres
comme La Mare au
diable ou La Petite Fadette et
une longue biographie, Histoire de ma vie.
En même temps, elle y éleva ses enfants et y reçut un brillant cercle d’amis.
La chambre de l'écrivain et le secrétaire où elle aimait écrire la nuit |
Sur le théâtre de marionnettes de son fils Paul est mentionnée la date du départ de Chopin qu'il exécrait |
La vie était très libre à Nohant où
chacun devait se considérer comme chez lui, la seule consigne étant de ne pas
réveiller le matin la maîtresse de maison qui passait des nuits blanches devant
son écritoire et se levait donc tard. Pour écrire, George aimait s’installer
dans le boudoir jouxtant la chambre de sa grand-mère et y avait même accroché
un hamac. Si la cuisine et l’organisation générale de la maison restait du
domaine de la fidèle Marie Caillaud, George ne laissait à personne le soin de
mitonner les confitures et veillait à toujours organiser un décor de table
soigné.
Une table toujours soignée pour recevoir les amis |
La cuisine, domaine réservé de la fidèle Marie Caillaud |
A Rochefort, la maison enchantée de Pierre Loti
La grande salle pseudo-Renaissance de la maison de Pierre Loti |
L'écrivain adorait se déguiser, ici en sheik arabe |
Le tombeau imaginaire de son grand amour Azyadé |
Si ses premiers romans, Azyadé et Le Mariage
de Loti, furent publiés sans nom d’auteur, leur succès l’incita à signer du
nom de Pierre Loti les suivants. Et ce furent Le Roman d’un spahi, Mon
frère Yves, Pêcheur d’Islande, Madame Chrysanthème suivie de
son élection à l’Académie française à l’âge de quarante ans. Il y eut encore Ramuntcho,
Les Derniers jours de Pékin, Un pèlerin d’Angkor et bien d’autres.
La chambre turque |
La salle d'armes arabe |
Grâce à ses succès, Pierre Loti put s’adonner à ses
rêves de décorateur. L’immense salle Renaissance, en fait
« troubadour », est digne des délires d’un Louis II de Bavière. Juché
sur le premier palier de l’escalier, Loti, qui avait toujours souffert de sa
petite taille, attendait ses hôtes, généralement costumé d’extravagante façon, avant
de les introduire dans la salle gothique. Ensuite on accède à un univers oriental,
un lieu de poésie et de réception précédant le salon turc et la chambre arabe.
Là, Loti aimait
se retirer pour rêver et se souvenir d’Azyadé, son bel amour que son mari
laissa mourir de faim lorsqu’il découvrit son infidélité...
Pour en savoir
plus :
Maison de George Sand, 36400 Nohant-Vic, Tél. :
02 54 31 06 04.
Maison de Pierre Loti, 141, rue Pierre Loti, 17300
Rochefort, Tél. : 05 46 99 16 88.
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