MA MERE
Ma mère est morte à Saint Pierre ce ler août 2018. Voici ce que j'aurais voulu lui dire :
Ma mère à Vieux-Port devant la Seine |
En
guise d'adieu
On
voudrait, pour sa mort, assécher les étangs,
On
voudrait, aujourd'hui, abolir le printemps,
Retirer
du cosmos une étoile, encore une,
Décrocher
le soleil et balancer la lune,
Apaiser
les remous planant dessus les mers,
Ne
plus jamais croquer dans les citrons amers.
On
voudrait refermer tous les boutons de roses,
Empêcher
que les fleurs à jamais soient écloses,
Bâillonner
pour toujours la voix du Requiem,
Commencer
un amour sans écrire un grand "M",
Remplacer
les questions par un ultime somme,
Oublier
tout à fait notre condition d'homme.
Ne
perdure une peur que le temps d'un matin,
Mais
pourtant, dans la mort, le chagrin nous atteint.
Là-bas,
dans cet enclos dont je sais chaque pierre,
Cimetière
alangui dans les bois de Saint Pierre.
Et
je lève ma coupe au ciel de rouge et d'or,
Parure
un peu barbare ou fantastique alors,
Au
sourire et aux fleurs, au fleuve de musique
Novatrice,
profane ou même liturgique,
Aux
ivresses encore et aux songes si beaux,
A
l'ultime baiser qui caresse nos peaux,
A
l'accord expirant se brisant sur la lyre,
Au
si tendre sanglot, au monstrueux délire,
Au
bateau qui s'enivre et aux poissons chantants,
A
de grands brasiers d'or, aux triomphants instants,
Aux
étoiles d'argent sur la brume violette
Pour
lancer dans les airs ma fièvre de poète.
Saint Pierre, ler août 2018.
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