POEME

                                                Mon saule m’attend



Déjà mon saule m’attend quand ses feuilles gémissent
Je n’ai pas sa verdeur et ressens les prémices
De ce long chemin noir qui mène vers ma fin
Pour que toute douleur et chagrin cessent enfin
Et surgit dans mes nuits son paisible sourire
Qui se pose sur moi et arrête mon rire
S’en vont tous mes désirs et mes pas hésitants
Sans aucun but précis n’auront jamais le temps
De me porter ailleurs, loin de l’aube naissante
Qui ne m’offre plus rien lorsque la mort me hante
Tous ces morts vont dansant sur mes noirs souvenirs
Ils me rappellent hier, un semblant d’avenir
Mais le ciel reste vide et les étoiles absentes
Aucun soleil n’est là, j’amorce la descente
Vers un oubli sauveur quand ce monde s’éteint
La comédie se joue sous la glace sans tain
Mais je passe mon tour et ne goûte le conte
Où tout s’agite en vain et se trahit sans honte
Je ne suis plus d’ici et ne vais nulle part
Demeurant immobile avant le grand départ
Quand je ne suis que cendre et m’enfouis sous mon saule
Que l’on nomme pleureur et plutôt que le môle
Conduisant à al mer, j’ai préféré les bois
Pour abriter mon cœur et mon âme aux abois.


Saint Pierre septembre 18

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