L’Ethiopie aux sources de l’humanité
Ce pays grand comme quatre fois
la France et peuplé de cent millions d’habitants, « la Corne de
l’Afrique », jouit d’une culture multi millénaire.
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Comme pour le thé au Japon, le rituel du café reste une vraie cérémonie |
Un peu d’Histoire
Jamais colonisée si l’on excepte
la brève occupation italienne, ouverte au tourisme depuis seulement une dizaine
d’années, à condition toutefois de n’être pas trop difficile quant aux
infrastructures hôtelières encore balbutiantes et l’état des routes, le plus
souvent réduites à de la piste, l’Ethiopie a su garder son authenticité. Dans
des paysages aux vastes perspectives, semi-désertiques dans le nord, plus
luxuriants dans le sud où l’on trouve encore de la forêt primaire, franchement
désertiques à l’est, dans la région du Dalakil et de ses immensités salées, ce
peuple de pasteurs vit au rythme de ses troupeaux, buffles et vaches, moutons
et chèvres semblables à des antilopes, amours de petits ânes cheminant souvent
seuls car ils savent retrouver sans aide le chemin de l’écurie, longues
caravanes de chameaux. Bordé au nord par l’Erytrée, à l’ouest par le Soudan, le
Sud-Soudan et le Kenya, puis la Somalie et le territoire de Djibouti qui la
sépare de la Mer rouge, l’Ethiopie n’a aucun rivage maritime, mais
d’innombrables lacs, la plupart du temps infestés hélas par la bylharziose et
des fleuves qui se gonflent soudain à l’approche des pluies, de juin à
septembre. Pour se protéger de sécheresses qui peuvent être terriblement
meurtrières, comme celle de 1974 qui fit des millions de morts sans que le
gouvernement en place n’accepte de la reconnaître et de demander des secours
internationaux, on met actuellement en place de nombreux barrages, notamment
sur le Nil Bleu et dans la vallée de l’Omo où l’aide internationale est entrain
d’en construire deux. Cela suppose bien sûr des déplacements de population
toujours douloureux, mais il en va de la survie d’un pays à peine émergeant et
qui n’a d’autres ressources que des mines d’or, de cuivre et d’étain encore
insuffisamment exploitées, des réserves de gaz naturel, l’électricité produite
par les barrages et son cheptel, le premier d’Afrique, le dixième mondial.
Lucy, presque humaine
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Notre émouvante ancêtre |
Longtemps considérée comme le
berceau de l’humanité jusqu’à la récente découverte d’ossements encore plus
anciens dans le bassin du Tchad, l’Ethiopie demeure pourtant à l’aube de notre
histoire. Dans la vallée du Rift et surtout le long de la rivière Awash, zone
alors fort giboyeuse et couverte de profondes forêts aujourd’hui disparues
apparaissent les premiers hominidés il y a environ trois millions et demi
d’années. En 1974 furent ainsi découvert près de Hadar les restes d’un
squelette de jeune fille aussitôt dénommée Lucy, en hommage à la chanson des
Beatles, que l’on peut voir aujourd’hui au Musée National d’Addis-Abeba,
semblant s’avancer vers le visiteur, dans son cube de verre. L’émouvante Lucy
est toute petite, 1m05, mais elle se tient debout. Sa cage thoracique très
développée et ses longs bras évoquent encore le chimpanzé dont elle demeure
bien proche. Pas tout à fait humaine, elle représente le chaînon manquant de
l’évolution, l’Australopithecus afarensis.
Si lente évolution vers l’homme moderne… L’Homo habilis qui vivait
il y a 2,5 millions d’années fut progressivement remplacé par l’Homo erectus
puis l’Homo sapiens, entre 1,7 millions d’années et 200 000 ans, dont de
nombreux sites découverts en Ethiopie…
Au IIIè millénaire av.J.-C., des
textes égyptiens mentionnent déjà le riche pays de Pount couvrant une partie de
l’Erytrée et le Tigré, au nord de l’Ethiopie, qui fournit l’Egypte en myrrhe,
encens, ivoire et épices, avec lequel commercent également Perses, Grecs et
Sabéens.
Une nouvelle dynastie éthiopienne
et chrétienne émerge plus au sud au début du XII è siècle, celle des Zagoué. Le
roi le plus célèbre de cette période, Lalibela (1190-1225), entreprend la
création d’une nouvelle Jérusalem dans sa capitale de Roha. Ce seront les
spectaculaires églises monolithes de Lalibela, dont la plus connue, Saint
Georges, creusée dans une roche rouge, offre au regard son sommet en forme de croix.
« C’est le soleil qui m’a brûlée »
Ainsi se définit la reine de Saba
dans ce long poème amoureux à deux voix qu’est le Cantique des cantiques. Il y
a donc environ 2000 ans, la très belle et vertueuse Makéda, dont on peut encore
voir les restes du palais à Axoum, ainsi que les bains, entendant vanter par
des marchands la sagesse du légendaire roi Salomon, se mit en route pour son
royaume à la tête d’une longue caravane chargée des plus riches présents.
Longtemps, ils parlèrent de l’art de diriger un royaume, de leurs croyances, de
leurs peuples. La veille de son départ, Salomon, amoureux fou de la belle reine
qui n’avait pas voulu lui céder, lui offrit un fastueux banquet où l’on servit
une abondance de mets fortement épicés, mais aucune boisson. La reine lui avait
auparavant promis de ne jamais user d’un bien lui appartenant sans lui en avoir
au préalable demandé la permission. Au cours de la nuit, Makéda, assoiffée, ne
put résister à l’attrait d’une jarre d’eau fraîche. Salomon, qui l’espionnait,
lui reprocha d’avoir rompu sa promesse et exigea, en guise de réparation,
qu’elle devînt sienne. Quand elle repartit pour son lointain royaume après
cette unique nuit amoureuse, il lui remit un anneau nuptial. Si elle enfantait
d’un fils, celui-ci devrait, muni de cet anneau, rendre visite à son père
l’année de ses vingt ans. Ainsi en fut-il.
Le fils né de cette union,
Ménélik, devenu roi à son tour, vint trouver son père comme sa mère s’y était
engagée. Salomon le reconnut comme sien et le reçut avec honneur, lui montrant
son plus précieux trésor, la fameuse Arche d’Alliance contenant les tables de
la loi de Moïse scellant l’alliance entre Dieu et les hommes et dix
commandements tracés par le doigt de Dieu. Ménélik ne sut résister à la
tentation de dérober à son père le trésor qu’il rapporta à Axoum. La légende
veut que, depuis quatre mille ans, cette Arche d’Alliance ait été cachée de
monastère en monastère, jusqu’à ce que le dernier empereur, Haïssé Sélassié,
l’enfouit à tout jamais dans une crypte secrète de l’église de Notre-Dame de
Sion, veillée par un ermite, reclus volontaire sa vie durant…
De rudes conflits religieux
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Gondar palais du roi Fassilidas |
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Gondar, bain du roi Fassilidas |
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Imposante forteresse de Kouskouam |
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Lessive aux environs de Gondar |
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Distribution d'eau potable près de Gondar |
A Gondar, dans l’enceinte royale,
on peut encore admirer les palais presque intacts et encore majestueux, en
dépit des bombardements italiens, de rois se succédant du début du XVI è
jusqu’en 1855.
Divers petits chefs de guerre se
disputent successivement le pouvoir pendant le reste du siècle, jusqu’à la
revendication par l’Italie d’un protectorat sur l’Ethiopie et la victoire de
l’armée de Ménélik II sur les Italiens à Adoua, en février 1896. Pour la
première fois, la souveraineté et l’indépendance de l’Ethiopie sont
officiellement reconnues, tandis que Ménélik bâtit sa nouvelle capitale à
Addis-Abeba et commence à moderniser le pays en le dotant de routes, chemin de
fer, banques, électricité et téléphone.
Le dernier empereur Haïlé Sélassié
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Chambre de l'empereur dans son ancien palais reconverti en musée |
Le ras Tafari, cousin de la reine
Zaïditu, fera entrer son pays à la Société des Nations en 1924. A la mort de Zaïditu
en 1930, il est proclamé Négus et couronné roi sous le nom de Haïlé Sélassié ou
Pouvoir de la Trinité. Venues d’Erytrée et de Somalie, les armées italiennes
s’emparent de la capitale le 5 mai 1936 et Mussolini fait du pays une colonie
italienne dans l’indifférence générale. Le roi s’exile en Angleterre.
Occupation sanglante, les Chemises Noires laissant 10 000 morts derrière
elles.
Ce n’est qu’une fois Mussolini
officiellement allié à Hitler que les troupes britanniques, entrées au Soudan
avec Haïlé Sélassié rallient les résistants éthiopiens jusqu’à la reddition
italienne le 5 mai 1941. Même s’il
tente de moderniser son pays, son pouvoir reste trop féodal et le
mécontentement gronde. La guerre avec l’Erytrée, les famines de 1972 et
1974 précipitent la chute du pouvoir
impérial et l’empereur est déposé le 12 septembre 1974. Luttes intérieures,
guerre avec la Somalie, nouvelles famines en 1984 et 1985, il semblerait que
l’Ethiopie n’en finisse plus de panser ses plaies, jusqu’à la proclamation, en
1994, de la république démocratique fédérale d’Ethiopie. Les problèmes restent
pourtant multiples, dont le plus grave reste sans doute l’insuffisance
dramatique de couverture médicale, un médecin pour 30 000 habitants et la
crainte, chaque année, d’un retard de mousson qui entraînerait de nouvelles famines.
Dès ce début d’avril, les fleuves du nord sont déjà asséchés, les distributions
internationales de vivres et d’eau commencent… Même si certains économistes
voient dans l’Ethiopie la future corne d’abondance de l’Afrique, le niveau de
vie dans les campagnes reste encore bien proche du seuil de pauvreté…
Addis-Abéba, une capitale sans grand charme
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Le Shératon d'Addis Abéba |
On ne peut dire que cette ville
bruyante, encombrée, hérissée de bidonvilles entre lesquels pointent quelques
buildings bien modernes, surtout réservés aux banques, puisse séduire le
voyageur et une journée de visites suffit largement à en épuiser les charmes.
Il ne faut pourtant pas manquer la visite de ses deux principaux musés, celui
d’Ethnologie, situé dans l’ancien palais d’Haïlé Sélassié et le musée National.
Dans son sous-sol sont bien exposés les fameux « chaînons manquants »
découverts en Ethiopie, Selam d’abord, un enfant vieux de 3,3 millions d’années
et la petite jeunette, Lucy, dénommée dinknesh,
la merveilleuse, par les Ethiopiens qui en sont si fiers que sa silhouette orne
bon nombre de T-shirts !
Visite rapide à l’église très
kitsch de la Sainte-Trinité fondée en 1931 par Haïlé Sélassié et à l’Hôtel de
Ville au plan en forme d’étoile à trois branches, petit tour au Mercato, le
marché local où il ne faut pas quitter son argent des yeux, d’autant plus
qu’avec le change, on manipule d’énormes liasses de birrs, la monnaie locale, et voilà pour la ville. Une halte sympa
pour déjeuner est l’hôtel-restaurant Finfine Adarash, blottie dans un jardin, à
Masqal Square, l’une des rares vieilles maisons en bois encore conservées,
ancienne demeure d’un ras, un aristo.
Les chambres spacieuses ne coûtent que vingt dollars et jouissent d’une
excellente eau thermale. On y déguste bien sûr le plat national, l’injera, sorte de crêpe de tef fermentée, céréale propre à
l’Ethiopie, que l’on farcit de toutes sortes de légumes, viandes ou poissons et
que l’on accompagne d’une bière éthiopienne, toutes excellentes, en particulier
l’amber beer. On peut aussi goûter une sorte d’hydromel local, le tedj. A mon avis, la bière artisanale,
la tela, est quant à elle proprement
infecte !
A ne pas manquer non plus, un
tour sur la colline d’Entoto, le premier site de la ville conçue par le roi
Ménélik II, d’où la vue embrasse toute la capitale. Il s’agit d’un ensemble de
palais fort simples, en chaume, bois et torchis, où vivaient la famille royale
et les membres du gouvernement. Au pied de la colline, les échoppes de
souvenirs et tissus du marché d’Horomeida sont à mon sens bien plus
intéressants qu’au Mercato. Pour se reposer de tout ce trafic, le mieux est
d’aller prendre un verre sur les terrasses du Sheraton, à la déco aussi
luxueuse que banale, mais on est bien, sous la foison d’Ibiscus et de
bougainvillées !
Les bus, vieillots, inconfortables
et peu sûrs, aux horaires pour le moins fantaisistes, ne constituent pas le
meilleur moyen de visiter l’Ethiopie. Le mieux est de s’adresser à l’une des
innombrables agences locales et de discuter sérieusement les prix. En basse
saison, c’est-à-dire de mars à octobre en exceptant la semaine pascale, il faut
compter 150 E par jour pour avoir un bon 4X4 Toyota, un chauffeur et un guide.
C’est cher, mais les voitures sont hors de prix à cause des taxes d’importation
et il n’existe encore aucune usine de montage. Si la majeure partie des
véhicules viennent du Japon, tous les produits manufacturés et même les tissus
et vêtements viennent de Chine. Chinois encore pour construire les routes, à
l’état de balbutiement…
Une bonne façon de tester les
services de vos guide et chauffeur est de les retenir d’abord pour une seule
journée, le temps d’une excursion au mont Wenchi, au sud-ouest de la capitale,
après le bourg d’Ambo. On traverse une région très agricole où paissent de
vastes troupeaux de buffles et vaches, mais aussi moutons, ânes et mignonnes
biquettes gardés par des pâtres aux allures bibliques, drapés dans leurs
grandes capes blanches de bergers et nonchalamment appuyés à leurs cannes ou
bien pesant sur leur joug, attelé à deux bœufs, car on est en pleine saison des
labours, en ce début d’avril. C’est le territoire des Oromo, qui comprend une
grande partie de l’Ethiopie centrale et du sud, entourant l’enclave des
territoires tribaux et notamment la célèbre vallée de l’Omo où seront
construits les deux prochains barrages.
Ce mont Wenchi, un ancien volcan
éteint dont le cratère forme à présent un lac semé de petites îles où se dresse
parfois une vieille église, s’élève à 3300m d’altitude. Une piste mène à son
sommet, où l’on peut louer un cheval pour descendre jusqu’au lac par des
sentiers plutôt abruptes, mais c’est du sommet que l’on jouit de la plus belle
vue sur l’ensemble du lac.
Les lignes intérieures sur
Ethiopan Airlines sont aussi sûres que bon marché et de nombreux voyageurs,
rebutés par le coût de location des 4X4, se contentent de faire des sauts de
puce vers les principaux lieux historiques de l’Ethiopie, Bahar Dar, Gondar,
Axoum, Mékélé d’où l’on pique vers Lalibela, sans doute le site le plus célèbre
d’Ethiopie, avec sa foison d’églises monolithes. C’est bien sûr une solution,
mais on manque ainsi les admirables paysages semi-désertiques de l’Amhara et du
Tigré plus au nord, à la frontière de l’Erythrée, et le contact avec la population
locale. Il faut pourtant savoir à quoi l’on s’attend, si l’on choisit la
formule de l’exploration en 4X4. A partir de Debark, à mi chemin du trajet de
Gondar à Axoum, il n’y a plus de route, mais de la piste, souvent montante et
difficile, si bien qu’il faut par exemple compter onze heures de piste creusée
de nids de poule pour se rendre de Mékélé à Lalibela… Dos fragiles
s’abstenir !
Si le bourg de Bahar Dar n’a
aucun intérêt, sa situation privilégiée au sud du lac Tana en fait une halte
délicieuse. Cette immense mer intérieure de 3500 km2, la plus vaste d’Ethiopie,
est semée de trente-sept îles, pour la plupart peuplées de minuscules villages
et d’une bonne vingtaine de monastères faisant leur renommée. On peut louer des
bateaux directement à l’embarcadère. Comptez environ mille birrs à la
demi-journée, ce qui est suffisant pour visiter Kebran Gabriel et la péninsule
de Zéghé, mais il faut compter une pleine journée si l’on veut pousser jusqu’à
l’îlot où fut construite la plus belle des églises du lac Tana, celle de Nerga
Sélassié, sanctuaire édifié par la reine Mentewab au XVIII è siècle. Le temps
semble s’est arrêté. Les villageois, insuffisamment instruits des méfaits de la
bilharziose, font hélas leur lessive et leur toilette dans le lac… Au sud de
Bahar Dar, une mauvaise piste mène aux mythiques chutes du Nil, mais il faut
savoir que leur débit dépend de l’ouverture ou de la fermeture du barrage et
que l’on risque donc d’observer un spectacle fort décevant. Quoi qu’il en soit,
le Nil Bleu est magnifique, orgueilleusement étalé dans un paysage digne des
temps bibliques.
Les curieux palais et forteresses de Gondar
Il nous faut la
journée pour parvenir à cette ville mythique, berceau de la dynastie du même
nom, située un peu au nord du pays Amhara. Bâtie sur les contreforts du massif
du Simien, cette ville, capitale du royaume du roi Fasilidas depuis 1635
jusqu’au XIX è siècle, est remarquable par son Fasil Ghebbi, son enceinte
royale entourée de remparts et située au cœur de la ville. C’est d’ailleurs
avec cet établissement à Gondar que les monarques éthiopiens cessent leur vie
itinérante pour bâtir une vraie cité. L’édifice le plus célèbre du Fasil
Ghebbi, le palais de Fasilidas, est un massif édifice carré flanquée de quatre
tours, d’une vigie carrée et de murailles crénelées, le tout mêlant influences
locales, portugaises et indiennes. Un escalier mène au rez-de-chaussée surélevé
contenant une gigantesque salle d’audience divisée en deux parties, l’une
réservée aux hommes et l’autre aux femmes, la chambre royale se trouvant au
niveau supérieur. D’un balcon de bois, le roi pouvait s’adresser à ses sujets.
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Fileuse dans un ancien village juif ou fellash, proche de Gondar |
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Belle architecture typique au Four Seasons de Gondar |
A la mort d’un
roi, son successeur se faisait aussitôt bâtir son propre château sans toucher
au précédent, ce qui explique cette étrange juxtaposition de palais. De son
quatrième fils et successeur, Yohannès Ier, un prêtre-roi féru d’études, il ne
reste que deux bâtiments, la bibliothèque encore pourvue de fenêtres et un
pavillon crénelé qui abritait la chancellerie. Monte ensuite sur le trône
Iyassou Ier dit aussi le Grand, si renommé pour ses fabuleuses richesses que
Louis XIV lui envoya en ambassade son médecin Charles Poncet, qui revint à
Versailles, encore ébahi par la débauche d’ivoire, de pierres précieuses et de
riche mobilier dont était pourvu son palais. Cet extraordinaire ensemble,
malheureusement très endommagé par les bombardements anglais, est en cours de
restauration, mais on ne peut dire que les ouvriers soient très actifs sur les
divers chantiers…
A deux
kilomètres de là, les bains de Fasilidas valent le détour. Imaginez un lieu
paisible planté d’eucalyptus, l’arbre venu d’Australie que Ménélik II
introduisit en Ethiopie et qui y prospéra heureusement, pourvu d’un vaste
bassin servant sans doute à la détente du roi et de ses concubines, ainsi qu’à
la cérémonie sacrée de Timkat, qui a lieu chaque année en janvier et attire
d’immenses foules de pèlerins. C’est la commémoration du baptême du Christ dans
le Jourdain par saint Jean Baptiste. Relié à la terre ferme par un pont s’y
dresse un élégant pavillon carré à étages.
De Gondar à
Debark, la route est excellente, mais ça ne dure pas. Ensuite, jusqu’à Axoum,
les travaux pharaoniques entrepris par les Chinois pour creuser une route à
flanc de montagne ne cessent d’interrompre la circulation et la piste reste
difficile. On longe le parc national des monts Simien, lieu d’excursion
privilégié des trekkeurs et paradis d’une faune endémique, l’antilope Nyala qui
vit dans les montagnes, le renard d’Abyssinie, assez proche du loup ou du
chacal, l’ibex Walia, sorte de bouquetin à longues cornes recourbées, les
babouins géladas qui vivent en hordes et que l’on nomme aussi « babouins
au cœur saignant » en raison d’une tache pourpre étalée sur leur poitrail.
Il faut une pleine journée avant de parvenir à Axoum en traversant des paysages
montagneux aux perspectives immenses, aux rares villages faits de pierre ou
d’argile séchée plaquée sur des armatures de bois d’eucalyptus. La population,
fort pauvre et enclavée, ne vit que d’élevage. Les écoles et l’électricité ne
sont pas présents partout et les dispensaires inexistants.
La fabuleuse capitale d’Axoum où régna la
légendaire reine de Saba
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Monastère d'Agra Birhen Sélassié vers Axoum |
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Marché de Debark vers Axoum |
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Typique petit café vers Axoum |
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Gamins vendant de la tela ou bière artisanale vers Axoum |
En arrivant à
Axoum, laide bourgade d’un peu plus de 50 000 habitants, il est difficile
d’imaginer qu’elle fut jadis la capitale d’un des plus puissants royaumes
existants, celui de la reine de Saba il y a trois mille ans, royaume qui connut
son apogée au Ier siècle avant notre ère. On peut se promener dans un important
champ de stèles funéraires, au nord de la ville, dont le plus important
spécimen, pesant quelques quatre cents tonnes, est brisé. La seconde stèle la
plus remarquable, haute de 28m et gravée pour représenter une maison à étages,
avait été dérobée par les Italiens, placée à Rome et finalement restituée. On
peut encore voir les tombes des rois Kaleb et Gabra Masqal, véritables chambres
funéraires auxquelles on accède par d’étroits escaliers, le réservoir de
May-Shum que l’on appelle aussi les bains de la reine de Saba, les ruines de
son palais dont il ne reste pas grand-chose et la fameuse pierre d’Ezana, haute
d’un peu plus de deux mètres, contant les épisodes d’une bataille et gravée en
trois langues, guèze, sabéen et grec, sorte de version éthiopienne de notre
pierre de la Rosette qui permit aux chercheurs de trouver la clef des
hiéroglyphes égyptiens.
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Les majestueuses colonnes d'Axoum |
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le paysage tourmenté des environs d'Axoum |
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Pousse-pousse et chameau aux environs du bourg de Yeha |
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La mystérieuse église de Notre-Dame de Sion où serait conservée l'Arche d'Alliance dérobée au temple du roi Salomon |
Non loin
d’Axoum, le temple de Yeha, en cours de restauration, est considéré comme le
plus ancien édifice d’Ethiopie, puisqu’il date du V è siècle av.J-C et
peut-être même de trois siècles plus tôt.
Dédié au dieu sabéen Almaka, construit sans mortier, il ressemble aux
édifices de Marib, au Yémen. Toute proche, l’église d’Abuna Aftse et son petit
musée renferme de beaux manuscrits, dont celui du Miracle de la Vierge.
Adigrat et
Mékélé n’ont d’autre intérêt que d’être les carrefours des caravanes de
chameaux venus porter leur chargement de plaques de sel extraites du désert de
Danakil par ce peuple Afar encore sauvage vers le Tigré, mais l’on peut
découvrir en chemin quelques unes des belles églises rupestres du Tigré, telles
que Dugem Sélassié, Abraha et Atsbeba ou Wukro Cherkos.
Si on loge à
Mékélé dans l’ancien hôtel d’Etat, Abraha Castle, de la terrasse duquel la vue
est superbe sur la ville, il ne faut pas se laisser prendre par ses allures
imposantes de forteresse. A l’intérieur, le confort, quasi inexistant, reste
lamentable.
Il faut compter
onze bonnes heures de piste difficile pour gagner Lalibela en traversant les
somptueux paysages du pays Agaw et de minuscules villages aux simples huttes
circulaires. Là encore, de nombreuses distributions d’eau et de vivres prouvent
que l’aide internationale reste vigilante et qu’on espère éviter les terribles
famines d’il y a trente ans.
Même s’ils ne
sont pas très confortables, les divers bâtiments blottis dans un joli jardin de
l’hôtel Seven Olives, appartenant d’ailleurs à l’Eglise locale, ont l’avantage
de jouir d’une terrasse calme et agréable et d’un bon restaurant bien décoré dans
le style local. L’hôtel est en outre tout proche de l’entrée du site (compter
50 dollars l’entrée, dont 35% reviennent à l’Etat, le reste à l’Eglise, ce qui
reste exorbitant pour le pays et n’enrichit pas pour autant le village,
toujours aussi pauvre). La visite se fait en général en commençant par le
groupe nord, puis, à l’ouest, la plus fameuse des onze églises, Beta Ghiorghis,
la Maison de Saint-Georges.
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Hôtel d'Etat d'Abraha Castle à Mékélé |
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Dégustation de perches du Nil |
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Pèlerins en marche vers les sanctuaires de Lalibela |
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Vieille femme se rendant au sanctuaire de Beta Denaghel par un passage creusé dans la roche |
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Cérémonie à Beta Denaghel |
Ces célèbres
sanctuaires de Roha, du nom de l’ancienne ville, furent édifiés durant les XII
è et XIII è siècle par le roi et saint Lalibela, qui vécut dit-on jusqu’à l’âge
de 97 ans.
On commence la
visite du groupe nord en descendant par un étroit escalier jusqu’à la grande
église rectangulaire, malheureusement protégée des intempéries par un affreux
toit, de Beta Medhane Alem. Ensuite on peut gagner par un passage creusé dans
la roche Beta Mariam au nord et son pendant au sud, Beta Denaghel, puis Beta
Meskal, Beta Debré et Beta Gogotha et ensuite le prétendu tombeau d’Adam.
Certaines églises contiennent des fresques, d’autres de simples toiles naïves,
avec toujours ces immenses yeux. Il s’agit en fait d’une sorte de parcours
initiatique, du tombeau d’Adam à l’église du Sauveur du Monde. On a
l’impression de cheminer dans la roche, en se rendant d’un lieu à l’autre pour
visiter ces églises restées immuables depuis des siècles. On a parfois la
chance d’assister à une cérémonie religieuse, ponctuée de chants et du bruit
des bâtons des célébrants frappés contre le sol. C’est aussi beau qu’insolite.
Beta Ghiorghis la très belle
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Pope à Beta Meskal |
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Somptuosité des soies à Beta Uraiel |
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Contrastant avec la somptuosité des églises, lextrême pauvreté du village de Lalibela |
Située à l’écart
du groupe nord, cette église, la plus emblématique de tout Lalibela, se devine
de prime abord par une immense croix semblant taillée à même la roche rouge. Ce
n’est qu’en descendant douze mètres plus bas que l’on perçoit ce formidable
édifice dédié à saint Georges… On y accède par une longue tranchée où sont
inscrites les empreintes des sabots du cheval du saint. Les douze façades sont
ornées de plusieurs corniches et de deux niveaux de fenêtres toutes
différentes. On voit bien à l’intérieur la forme de la croix grecque et le
saint des saints est ici surmonté d’une coupole. Tout autour, de nombreuses
cavités sont habitées par des ermites lors des principales fêtes et l’une
d’elles renferme des corps momifiés. L’isolement de cette église, située sur
une vaste roche, lui offre une remarquable solennité.
Séparé du groupe
nord par un canal creusé dans la roche et baptisé bien sûr le Jourdain, ce
groupe, bien plus ancien que le premier, n’était pas constitué à l’origine
d’églises, comme il l’est maintenant. Ils abritaient à l’origine les
appartements du roi, de sa suite, de ses ministres et le trésor royal, c’est
pourquoi il ressemble plus à une forteresse bien protégée qu’à un ensemble de
sanctuaires mais l’Eglise, refusant d’admettre cette évidence, interdit
malheureusement toute fouille.
Le tombeau du roi Lalibela
A quatre
kilomètres de là, au sein d’une immense grotte, le neveu du roi saint, Nakuto
Lab, dernier roi de la dynastie des Zagoué, a construit en mémoire de son oncle
deux bâtiments de damiers noirs et blancs, l’église et la demeure des prêtres
la desservant, aujourd’hui presque ruinée. L’église est particulièrement
fréquentée en période de Noël où une foule fervente vient y danser, y prier et
y chanter. Tout au fond de la grotte, un immense charnier abrite les restes
momifiés et bien visibles de quelques cinq mille pèlerins venus mourir là, aux corps juste posés sur leurs linceuls.
Derrière l’église s’élève le tombeau de Lalibela, recouvert de précieux
brocarts et toujours l’objet de la vénération des fidèles qui lui portent un
véritable culte.
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Ambiance chaleureuse à l'Old Abyssinia Coffe House de Lalibela |
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Impressionnant charnier des pèlerins à Yemrehanna Kristos |
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Tombeau du roi saint Lalibela |
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Ajouter une légendePrêtres en oraison à Yacuto |
A 25 km de là, l’église Genet
Mariam, fondée en 1270 par le restaurateur de la dynastie salomonienne, est un
bel exemple d’église monolithe creusé dans le tuf rose. L’intérieur en est
ornée de belles fresques naïves, dont les fameuses vierges sages, sans nez ni
bouches !
Mon nom est Nad Ége, Toulon, France. Après 12 ans de mariage, mon mari et moi avons été dans une querelle jusqu'à ce qu'il me quitte enfin et vienne en Californie pour rencontrer une autre femme. Je sentais que ma vie était finie et que mes enfants pensaient qu'ils ne reverraient jamais leur père. J'ai essayé d'être forte juste pour les enfants mais je ne pouvais pas contrôler les douleurs qui tourmentent mon cœur, mon cœur était rempli de douleurs et de douleurs parce que j'étais vraiment amoureux de mon mari. Chaque jour et chaque nuit, je pense à lui et souhaite toujours qu'il revienne vers moi. J'étais vraiment contrarié et j'avais besoin d'aide. J'ai donc cherché de l'aide en ligne et je suis tombé sur un site Web qui suggérait que le Dr Osagiede pouvait aider à retrouver rapidement son ex. . Alors, j'ai senti que je devrais lui donner un essai. Je l'ai contacté et il m'a dit quoi faire et je l'ai fait puis il m'a fait un sort d'amour. 48 heures plus tard, mon mari m'a vraiment appelé et m'a dit qu'il me manquait beaucoup, à moi et aux enfants, tellement incroyable !! C'est ainsi qu'il est revenu le même jour, avec beaucoup d'amour et de joie, et il s'est excusé pour son erreur et pour la douleur qu'il a infligée à moi et aux enfants. Puis à partir de ce jour, notre mariage était maintenant plus fort qu’avant, tout cela, grâce au Dr Osagiede. il est si puissant et j’ai décidé de partager mon histoire sur Internet comme quoi le Dr. Osagiede, véritable et puissant lanceur de sorts, à qui je prierai toujours de vivre longtemps pour aider ses enfants en ces temps difficiles, si vous êtes ici et si vous avez besoin de votre Ex de retour ou si votre mari a déménagé chez une autre femme, vous souhaitez obtenir une promotion là où vous travaillez ou un meilleur emploi, ou des herbes pour soigner toutes sortes de maladies telles que le VIH, le cancer, etc. ne pleure plus, contactez dès maintenant ce puissant lanceur de sorts. . Voici son email de contact à: doctorosagiede75@gmail.com ou ce qui est à whatsapp au +2349014523836
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