SAINT-PETERSBOURG

Saint Pétersbourg le rêve de démesure de Pierre le Grand

L'église de la forteresse Pierre et Paul


La forteresse Pierre et Paul et les fameuses colonnes rostrales
vues du Palais d'Hiver

Les élégants palais néoclassiques bordans la Néva
Située sur le delta de la Neva, au fond du golfe de Finlande, à l’emplacement d’anciens marais, Saint-Pétersbourg reste une ville où l’eau est toujours présente : mer, fleuve ou canaux. Ce rêve de démesure de Pierre le Grand, très impressionné par sa visite en Europe et bien décidé à rivaliser avec Versailles, devint la capitale de l’empire russe de 1712 à mars 1917, date de la tristement célèbre Révolution d’Octobre. C’est pourquoi la ville évoque davantage une ambiance italienne ou française que russe, avec ses élégants palais aux couleurs tendres rangés surtout au bord de la Neva, ses grandes allées telle la Perspective Nevski, sa forteresse Pierre et Paul. Seuls les bulbes étoilés, dorés ou richement colorés de ses innombrables églises rappellent vraiment la Russie. Comme la région était depuis toujours revendiquée par la Suède, alors l’ennemi héréditaire, Pierre le Grand l’avait donc d’une puissante forteresse, mais aussi d’une ouverture sur l’Europe via la Baltique. Voulant marquer son pouvoir et sa volonté de modernisme, Pierre le Grand érigea sur la place du même nom le somptueux Palais d’Hiver, à présent reconverti en musée de l’Ermitage, même si lui-même gardait des goûts simples. En témoignent sa « maisonnette », modeste datcha en bois que l’on peut encore visiter, et sa passion pour une simple cantinière, sa seconde femme Catherine dont les formes opulentes (elle mesurait un mètre de tour de taille) fascinèrent tant ce géant de deux mètres de haut qu’il l’épousa en 1707 et en fit même la tsarine de toutes les Russies dix-huit ans plus tard.

Notre-Dame de Vladimir dans le quartier Dostoïevski

Le pittoresque marché Kouznetchy dans le même quartier où l'on
peut aussi acheter des souvenirs

Jolie marchande de miel dans le même marché

La maisonnette de Pierre
Le Grand

Une ville européenne
Pour construire sa capitale dans le style baroque néoclassique qu’il avait tant admiré en Europe, il fit donc appel à des architectes tant italiens que français. On lui doit les belles colonnades de Notre-Dame de Kazan, les avenues bien rectilignes, la rigueur des lignes épurées des façades des principaux palais, mais rehaussés d’une profusion d’or, d’atlantes, d’innombrables statues et sculptures. Souvent d’ailleurs, derrière les somptueuses façades, on ne trouve que des cours noires et étriquées, mais qu’importe, de l’extérieur, le coup d’œil reste magique ! Fondée à partir de 1703, la ville fut inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 1990. Et, pour fêter dignement son tricentenaire, les travaux de restauration allèrent grand train.
Centre intellectuel, scientifique et politique du pays, la ville fut aussi le principal port de la Russie et un grand centre industriel jusqu’à la Révolution d’Octobre 1917, mais s’effondra lorsque la capitale fut transférée à Moscou en 1920. Un siège de près de trois ans durant la Seconde guerre mondiale paracheva son déclin et sa population tomba à moins d’un million d’habitants. Baptisée Pétrograd de 1914 à 1924, elle devient Léningrad de 1924 à 1991, puis de nouveau Saint Pétersbourg à présent.

Le célèbre croiseur Aurora dont le coup de canon
marqua le début de la Révolution

L'ancienne maison Singer reconvertie en librairie et salon de thé


L'église Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé édifiée sur le modèle de
Saint Basile à Moscou pour commémorer l'assassinat du tsar Alexandre

L'église sur le sang versé et ses coupoles multicolores

La floraison de mosaïques à l'intérieur de l'église

Les successeurs de Pierre le Grand
Les impératrices Elisabeth (1741-1761) et surtout Catherine II (1762-1796) ont continué la politique d’ouverture sur l’Europe si chère à Pierre Le Grand, la première ayant fait édifier le Palais d’Hiver et reconstruire le palais Catherine, la seconde ayant modernisé un style baroque jugé trop vieillot en faisant venir auprès d’elle des artistes tels que Jean-Baptiste Vallin de La Mothe, Etienne-Maurice Falconet, Nicolas-François Gillet ou Antonio Rinaldi.
L’abolition du servage décrété en 1861 par Alexandre II fit affluer en ville de nombreux paysans ne pouvant plus vivre du travail de la terre. Ce qui n’empêcha pas ce tsar libéral d’être assassiné par les bombes de terroristes le 13 mars 1881, alors qu’il s’apprêtait à doter son pays d’une constitution. Il fut enterré sur le lieu même où il était tombé, où l’on érigea la délicieuse église du Sang Versé, à l’intérieur tout revêtu de somptueuses mosaïques.

Le Palais d'Hiver reconverti en musée de l'Ermitage


La riche façade blanche, verte et or de l'Ermitage

La grandiose place de l'Ermitage

Ville industrielle peuplée de nombreux ouvriers favorables aux idées socialistes, la ville continua à être le théâtre d’événements sanglants et d’attentats violemment réprimés par la police. La révolution de 1905 éclata à Saint-Pétersbourg lors du fameux Dimanche Rouge et la violence s’accrut jusqu’à la révolution de février 1917, prélude à celle, plus générale, d’octobre de la même année, inaugurée par un coup de canon du croiseur Aurora que l’on peut encore admirer aujourd’hui. Ce fut alors que Lénine transféra la capitale à Moscou et que déclina Saint-Pétersbourg.

La Perestroïka de Gorbatchev
La perestroïka (restructuration) et la glanost (transparence) furent les noms donnés à la série de réformes économiques, sociales et éthiques entreprises par Mikhail Gorbatchev d’avril 1985 à décembre 1991 dans un souci de démocratisation. Ces réformes signèrent aussi l’éclatement de l’empire russe et sont, encore aujourd’hui, considérées comme une traîtrise par de nombreux Russes, nostalgiques de l’Union soviétique, même si les 50 millions de morts causés par les purges staliniennes sont à présent bien connus. On dit que la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, survenue le 26 avril 1986, ne fut pas étrangère à l’ampleur des réformes auxquelles songeait déjà Gorbatchev. Quoi qu’il en soit, depuis lors, les mentalités ont changé. Les Russes ont retrouvé le chemin des églises et la piété des fidèles est impressionnante. De même, la famille Romanov fait aujourd’hui l’objet d’un véritable culte et ils sont considérés comme des martyrs de la Révolution. Le tsar Nicolas II, son épouse Alexandra de Hesse, les quatre grandes-duchesses et le tsarévitch Alexis furent fusillés au cours de la nuit du 16 au 17 juillet 1918 avec les familiers qui les avaient suivis en exil, dans la maison Ipatiev. Leurs dépouilles furent plus tard transférées dans une chapelle de l’église Pierre et Paul, à l’intérieur de l’enceinte de la forteresse du même nom, où se trouvent aussi les tombeaux de la dynastie des Romanov. Leurs tombes sont toujours fleuries et de nombreux fidèles viennent s’y recueillir.
Le tsar Nicolas II, son épouse née Alix de Hesse, les quatre
grandes-duchesses et le tsarévitch Alexis

Dans une chapelle de l'église de la forteresse Pierre et
Paul, les tombeaux de la famille impériale assassinée
par les bolchéviques


Le musée de l’Ermitage, le plus grand musée du monde


Eros chevauchant un dauphin



Eros et Psychée
Statue de Dyonisos
Un délicieux Cupidon

Psychée et Eros 

La majesté des salles d'apparat

Fondé en 1764 pour abriter les collections de la Grande Catherine et sans cesse agrandi depuis lors, le musée ne compte pas moins de 230 000 m2 de surface. Il abrite salons, salle du trône, salles de bal, le fameux cabinet des malachites et d’innombrables galeries où sont exposées de nombreuses œuvres européennes, tant peintures que sculptures, mais aussi des salles égyptiennes et d’autres consacrées à la statuaire grecque ou romaine. Des pièces entières sont consacrées à Rembrandt, Rubens, Van Dick, mais aussi aux Impressionnistes ou à Pablo Picasso. Sont ainsi exposées plus de soixante mille pièces, tandis que plus de trois millions d’objets sont conservés dans les réserves… Des chiffres donnant le vertige…








La vaisselle d'or des Romanov

L'opulence des ors



La grandiose Salle du Trône

Détail de l'extraordinaire pendule
animalière des tsars

Ces copies sur soie des motifs des Loges
De Raphaël tapissent tout un salon

Les innombrables cathédrales, églises et chapelles de Saint-Pétersbourg
Elles fleurissent partout, on en bâtit sans cesse de nouvelles. Parmi les plus célèbres, citons la plus exubérante, Saint-Sauveur-sur-le Sang versé, bâtie sur le modèle de Saint Basile à Moscou , la très catholique Sainte-Catherine, édifiée sur la perspective Nevski, la luthérienne Sainte-Marie, réservée à l’origine aux Finnois, l’église Saint-Pierre et Saint-Paul contenant donc les tombeaux des Romanov, Sainte-Anne, Saint-Stanislas, Sainte-Catherine, Saint-Isidore, l’émouvante Saint-Nicolas-des-Marins, Saint-Vladimir, le Sacré-Cœur, l’opulente Saint-Isaac avec son large dôme plaqué d’or, Notre-Dame de Gazan construite de 1801 à 1811 par l’architecte Andréi Voronikhine pour le tsar Paul Ier, avec son imposante colonnade, Notre-Dame de l’assomption, Notre-Dame de Lourdes et tant d’autres aux bulbes bariolés, étoilés d’or ou tout dorés… 

Saint Isaac et son immense dôme doré à la feuille d'or

Ses voûtes grandioses et ses riches peintures

K'imposante colonnade de Notre-Dame de Gazan

Autre vue de Notre-Dame de Gazan

Ses rutilantes mosaïques de marbre
La cathédrale de la Trinité

A l'intérieur tapissé des drapeaux
de ses régiments d'élite
Bordant un canal paisible, la Laure ou monastère Alexandre Nevski veille un cimetière romantique où est enterré le grand Fédor Dostoïevski, l'éternel amoureux de Saint-Pétersbourg, ainsi que de nombreux écrivains, poètes ou musiciens. Les feuilles mortes automnales ajoutent à la poésie des lieux.

Chants à Notre-Dame des Affligés

Les églises orthodoxes ne doivent comporter ni statues
ni instruments de musique pour donner toute
son importance aux voix humaines

Le romantique cimetière Tikhvine

La tombe toujours fleurie de Dostoïevski
Ce petit joueur de flûte berce les morts de
son éternelle mélodie


Les palais de Saint-Pétersbourg
Du temps de la splendeur des Romanov, tous les princes et courtisans paraissant à la cour se devaient, bien sûr, d’y avoir leurs palais qui rivalisaient entre eux de richesses. Celui du prince Youssoupov, qui aligne le long de la Neva son élégante façade ocre, mérite qu’on s’y arrête car il fut le théâtre d’un assassinat sordide, celui du starets Raspoutine. Ce dernier jouissait de toute la confiance de la tsarine Alexandra parce qu’il savait soulager les souffrances de son fils unique atteint d’hémophilie, le tsarévitch Alexis. Pour cette raison, certains membres de la noblesse le jalousaient et décidèrent son assassinat.


La sobre élégance du palais Youssoupov, théâtre d'un drame

En dehors de la ville, le palais de Péterhof, alangui au bord du golfe de Finlande, fait songer à un petit Versailles avec sa façade ruisselante d’or, sa profusion de bassins, fontaines et jets d’eau, ses élégants jardins à la française. Mais c’était à Tsarkoï Selo, dans la bourgade Pouchkine située à 25 km de la ville, que l’impératrice Elizabeth Petrovna chargea l’architecte Bartolomeo Francesco Rastrelli de moderniser dans le style baroque russe un vieux palais presque en ruines. Ensuite, la Grande Catherine, qui n’aimait guère cette « crème fouettée » à l’ancienne, modernisa encore le palais, l’agrandit et aménagea le parc. On peut maintenant admirer cette longue façade abritant le reste des collections de l’impératrice, toute d’or, de blanc et de turquoise. Parmi la profusion de richesses exposées là, la plus singulière est sans doute l’incomparable salon d’ambre où la transparence des précieuses résines de la Baltique rivalise avec l’exubérance des ors… Le tsar Nicolas II et sa famille furent les derniers à l’habiter avant d’en être chassés par la Révolution.


Le palais de Tsarkeïo Selo, demeure de deux tsarines

La grandiose façade d'or, de blanc et de turquoise fait
oublier un triste jour d'automne

Au fond, les bulbes d'or de la chapelle

Enfin, à Pavlosk, le palais de Paul Ier, cadeau de noces de la Grande Catherine à son héritier, semble de prime abord plus intimiste et plus modeste qu’il ne l’est en réalité. Il abrite bien sûr les appartements privés du tsar et de son épouse Maria Fedorovna, grande amatrice d’art et mécène à ses heures, ainsi que de nombreuses salles de bal, salle à manger, bibliothèque aux beaux volumes anciens, bureau, boudoir et chambres d’apparat.
Romantique pavillon au bord de son étang

La chapelle s'intègre bien au palais

La très précieuse chambre d'ambre
Alangui au bord du golf de Finlande, Peterhof et ses jeux d'eau

Tel un petit Versailles

Une féerie de bassins, fontaines, jets d'eau et statues
Plus intime que les précédents, le palais de Pavlovskfut le présent de mariage de la Grande Catherine à son
fils Paul
La bibliothèque de Paul et ses précieux volumes
Dans les jardins de Pavlovsk


Collection de Sèvres dans le cabinet de travail de Paul

Chambre d'apparat de la tsarine 
La salle à manger d'apparat


Sur les traces de Raspoutine
Impopulaire pour avoir joui de la confiance des tsars, Raspoutine fut longtemps considéré comme leur mauvais ange. Des documents issus de la police de Saint-Pétersbourg éclairent enfin sa vraie personnalité, son existence comme sa mort…

L’âme de la vieille Russie
Après dix ans d’une vie d’ermite errant et un pèlerinage à Jérusalem, le père Grigori Raspoutine s’en vint à Saint-Pétersbourg, en 1904, désireux de rencontrer le tsar et la tsarine pour leur faire enfin comprendre ce qu’était l’âme russe. Ce pauvre moujik de Pokrovskoïé, en Sibérie, la connaissait tandis qu’eux n’en savaient rien. Il avait trente-trois ans et pas assez de ses yeux pour contempler ces splendeurs, le palais de l’Ermitage contenant tant d’œuvres d’art, mais que la famille impériale habitait peu, la majesté de la Neva, la forteresse Pierre et Paul et son sanctuaire, l’émouvante cathédrale de Saint-Sauveur « sur le sang versé », souvenir de l’assassinat du tsar Alexandre II par des terroristes révolutionnaires en 1881, les jardins et quantité de palais princiers, dont celui du prince Youssoupov.
Muni d’une lettre de recommandation pour l’évêque Sergui, Raspoutine le conquit par son charisme. Sergui le logea chez lui et le présenta à l’évêque Théophane, confesseur de la tsarine, et à Militsa, son intime.
Il se passa une bonne année avant que Militsa ne se décide à le faire connaître aux tsars. Enfin, elle lui offrit d’inviter le couple impérial chez elle.

Le nouveau guérisseur de la famille impériale
Lors de cette première entrevue, Nicolas II, préoccupé par les défaites russes, ne prêta guère attention à Raspoutine. La tsarine au contraire, qui avait tant entendu parler de lui par son confesseur et son amie, fut séduite par sa simplicité. Alix de Hesse, rebaptisée Alexandra, pieuse à l’excès, avait toujours recherché les saints hommes.
Le second entretien de Raspoutine avec les tsars eut lieu à Tsarskoïe Selo, leur principale résidence avec celle de Peterhof, une réplique de Versailles connue pour la salubrité de son air marin. Soudain, il les pria de le conduire au chevet du tsarévitch, dont il ressentait la douleur. En lui imposant les mains, il calma sa crise d’hémophilie. Il n’y avait désormais plus de doute : cet humble moujik avait le don de guérison.
Alix, d’une timidité maladive, détestait la vie de Cour et le clan Romanov qui ne l’avait jamais acceptée, à cause de ses origines allemandes. Elle s’était donc réfugiée avec sa famille dans cette bourgade des environs de Saint-Pétersbourg. Evitant d’habiter la trop somptueuse demeure baroque édifiée jadis par la tsarine Catherine, elle lui préférait le confortable palais Alexandre, plus propice à la vie familiale.
Bientôt chargé de veiller sur la santé des grandes-duchesses, de leur mère et bien sûr du tsarévitch, Raspoutine devint un familier de la famille impériale. Il avait ses entrées au palais Alexandre et tous connaissaient sa haute et maigre silhouette barbue.

L'une des rares photos de Raspoutine avec la
famille impériale. Ses talents de guérisseur
soulageant les crises d'hémophilie du tsarévitch
lui valurent toute la confiance de la tsarine


Quand éclata l’affaire des Balkans en 1909, qui menaçait de dégénérer en guerre mondiale, Raspoutine prôna la paix. Avec son bon sens de paysan, il devinait que l’armée russe, malmenée par les Japonais, n’était pas prête à se lancer dans un nouveau conflit. S’il ne put l’arrêter, il réussit du moins à en empêcher la mondialisation.
En 1911, à nouveau la guerre menaçait la Russie. Il s’agissait cette fois de la Turquie. Raspoutine et la tsarine, farouches défenseurs de la paix, gagnaient du temps et empêchaient la Russie d’entrer dans le conflit. Lorsque l’archiduc héritier du trône d’Autriche-Hongrie fut assassiné à Sarajevo, la guerre sembla inévitable. Infatigable, Raspoutine usait pourtant ses forces pour la paix, la paix à tout prix. Peut-être y aurait-il réussi s’il n’avait été poignardé le 29 juin de la même année par une mendiante à qui il faisait l’aumône, au sortir de l’église de son village sibérien ? Celui qui avait armé la main de la vieille femme était un moine jaloux de ses succès.

Raspoutine après l’attentat
S’il se rétablit et revint à Saint-Pétersbourg, le père Grigori n’était plus le même. La peur ne le quittait plus. Pour ne pas abandonner la tsarine dans la peine alors que la Russie était en guerre, il se mit à boire. La tsarine pourtant le consultait sur chaque nouvelle nomination ministérielle. Avec l’alcool et les orgies, les soirées de débauche dans les cabarets tsiganes, Raspoutine oubliait son impopularité grandissante, lui qui avait tant besoin d’être aimé.
Ce fut alors que le prince Félix Youssoupov, amant débauché du grand-duc Dimitri, neveu du tsar, fit sa connaissance en prétendant souffrir de la poitrine… Youssoupov, proche du clan Romanov, avait décidé de débarrasser la Russie de ce gêneur faisant valser les ministres. Une relation trouble s’établit entre eux, Raspoutine étant sous le charme, et ce prince richissime. Il avait une telle confiance en lui qu’il ne se méfia pas lorsqu’il fut convié en son palais, la nuit du 16 au 17 décembre 1916, sous le prétexte d’être présenté à sa jeune femme, qui se trouvait en Crimée.

Les circonstances du complot
Dans une cave du luxueux palais que l’on peut encore visiter, le prince introduisit son invité, tandis que les conjurés attendaient au premier étage que les gâteaux empoisonnés fissent leur effet. Or Youssoupov ignorait que Raspoutine ne mangeait jamais de sucreries, par ascèse. D’un coup de pistolet, le prince crut l’abattre, mais le coup ne fut pas mortel et Raspoutine parvint à s’enfuir dans la cour du palais. Là, le prince Dimitri, tireur d’élite, l’atteignit de deux coups dans le dos. Le corps ensanglanté fut ligoté dans un sac et jeté dans un trou de glace. Détail horrible, dans l’eau de la Neva, Raspoutine parvint à libérer ses bras, mais il coula pourtant…
Comme il l’avait prédit, le tsarisme ne survécut pas à son assassinat. Ce furent la révolution de février 1917, l’abdication de Nicolas II puis le massacre de la famille impériale dans les caves de la maison Ipatiev, la montée du bolchevisme...

Reconstitution, dans les caves du palais Youssoupov, du dernier
souper de Raspoutine


Où sortir :
. A Tsarkeïo Selo : Le Podvoryc, le cabaret où Poutine a fêté avec ses amis son anniversaire en 2000 fut également fréquenté par le prince Charles, Nicolas Sarkozy, Hugh Grant, Catherine Deneuve ou Sharon Stone (voir www.podvorye). Autant dire que ce n’est pas donné. Comptez 80E pour un dîner soit disant gastronomique, en réalité assez décevant, mais bien arrosé au vin et à la vodka. Le cadre figurant une ancienne isba, l’endroit romantique en bordure de forêt et l’orchestre sont sympas.

Chats et musique endiablée au cabaret Podvorye

. A Saint Pétersbourg : La Taverne du 40 Neksarov street (voir www.putzatahata-spb-ru), en sous-sol comme bien des magasins offre des spécialités russes, borsch et pot-au-feu, vins gorgiens reconstituantes dans un joli cadre très typique.


Joli décor et cuisine georgienne à la Taverne

Agréable salon de thé et choix de gourmandises
au Food Hall





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