Bali, le paradis des dieux
Barque de pêche à Gilimanuk
Falaises d'Uluwatu Puja ou cérémonie d'offrandes à Beligui
Barques de pêche à Lovina Beach |
Sa
végétation de rizières en terrasses et de forêts emplies de singes et de fleurs
tropicales, ses kilomètres de plages baignées d’eaux toujours bleues, ses
coraux propices à la plongée sous marine, ses falaises et ses vagues pour
surfeurs en font une destination de rêve. Seule île d’Indonésie à avoir conservé de ses
origines ses croyances hindouistes, Bali a pourtant une religion fortement
teintée d’animisme, bien différente de celle de l’Inde. On y adore aussi l’eau
et certains animaux comme les chauves-souris...
Dès le premier siècle, une population venue d’Inde
Déjà, au premier siècle après JC, le grand géographe
grec Ptolémée attestait de la présence en Indonésie, qu’il nommait alors
l’Insulinde, d’une population venue des Indes. Cette influence se fit encore
plus sentir aux IV è et V è siècle et une inscription en sanscrit, la langue
religieuse indienne, faisant mention de sacrifices rituels d’animaux fut
découverte à Java. Jusqu’à l’arrivée de marchands arabes au XV è siècle dans
l’archipel, l’hindouisme fut partout la religion prépondérante des Indonésiens,
mais aujourd’hui elle ne subsiste qu’à Bali, où elle s’est fortement teintée
d’animisme. Ces pratiques religieuses originales, la beauté des temples uniques
en leur genre jointes à des paysages uniques font de Bali une île à part.
Temple bouddhiste d'Air Panar Banjar |
Source sacrée du temple d'Air Panar Banjar Adoration des chauves souris à Goa Lawa |
Les temples balinais existent par milliers au sein
de l’île, parfois perdus au fond d’une forêt, égarés le long d’un lac ou de ces
magnifiques rizières cultivées en gradins, ils semblent abandonnés, presque en
ruines, et revivent soudain lors d’une puja ou cérémonie d’offrandes,
lorsque tombe le soir. Chaque Balinais prie les dieux dans plusieurs temples
qu’il fréquente régulièrement et où un Occidental respectueux de leurs
croyances sera toujours le bienvenu, pourvu qu’il adopte le port d’un sarong à
la balinaise, sarong auquel les femmes devront ajouter une ceinture et des
manches longues. Il y a ainsi un temple pour s’attirer des bienfaits pour la
famille ou banjar, un autre pour le village ou subak, un enfin
pour la profession... Les temples plus importants, dits « temples
directionnels », sont indifféremment fréquentés par toute la population.
Tous, du plus humble au plus imposant, sont faits de la même manière : un
mur d’enceinte, une ou plusieurs cours auxquelles on accède par un porche
symbolisant le mont Meru, la montagne sacrée des dieux, une tour dite kulkul,
des autels à étages multiples couverts de chaume dits merus qui servent
à adorer un dieu, un ancêtre ou aussi bien l’eau, un volcan, un padmasana
ou trône en forme de lotus.
L’hindouisme à la balinaise
Petit vendeur de piments à Gianyar |
Jeune danseuse de legong à Ubud |
Le culte balinais s’est forgé autour de trois
croyances : hindouisme, culte des ancêtres et animisme, c’est ce qui le
rend si riche et si varié. De l’Inde et de l’hindouisme, il a pris la
vénération des trois principales divinités : Brahma, Visnu et Siva, sans
compter les innombrables divinités locales ponctuant de fêtes le calendrier du
Balinais. Pour se conformer aux principes de base de la constitution
indonésienne prévoyant la croyance en un Dieu unique, les Balinais ont inventé
le concept de Sanghyang Widi Wasa, le Dieu de l’Ordre Universel, ce qui
leur permet de vaquer tranquillement à leurs diverses cérémonies !
Personne n’est dupe, mais cela offre une apparence d’unité à ces îles si
diverses. En fait, ces trois croyances balinaises se mêlent intimement et les
fêtes religieuses, toujours somptueuses, bariolées et très gaies, se
caractérisent toutes par des offrandes de fleurs, fruits et légumes à la
divinité que l’on veut honorer, des danses au son argentin des joueurs de gamelan,
sortes de tambours de diverses tailles et sonorités.
Marché aux fleurs d'Ubud |
Singes de la Monkeys Forest à Ubud |
Rizières à étages à Ubud |
Les danses balinaises, stylisées et associées aux
croyances religieuses, sont à juste titre célèbres et de plusieurs types, mais
la plus renommée et la plus émouvante, le Legong, est directement issue
des traditions des rajas indiens. Toujours interprété par de très jeunes filles
de huit à douze ans environ, parées de riches bijoux comme de véritables
déesses, revêtues de brocarts d’or, aux gestes à la fois hiératiques et
gracieux, il mime l’histoire légendaire du roi de Lasem dont on ne sait même
pas s’il exista et l’éternel combat du bien et du mal.
Plus étranges encore sont les danses d’extase, les Sanghyang,
interprétées cette fois par de jeunes garçons vêtus de pagnes à carreaux noir
et blanc. Au cours de la danse, ils entrent en transes et leurs corps sont, croient-ils,
alors investis par les esprits des nymphes célestes qui manifestent ainsi leurs
exigences, une nouvelle puja bien sûr. Elles sont destinées à protéger
le village contre les mauvais esprits.
La fête de la mort
La plus importante cérémonie religieuse balinaise est bien
sûr celle de la mort qui doit être réussie pour permettre au défunt de briser
enfin le cercle des réincarnations et d’arrêter la roue de la vie en étant
incinéré. C’est une fête magnifique et inoubliable à laquelle tout un village
est convié, mais aussi tous les étrangers dont la présence n’est pas perçue
comme indiscrète mais honore la famille du défunt.
Pavillon des hommes |
Pavillon des femmes lors d'une crémation à Ubud Il ne faut pas attrister le mort |
Le taureau de la crémation |
Dans le temple du village paré de fleurs et d’offrandes,
la famille a ménagé deux espaces distincts où elle recevra les amis venus
présenter leurs offrandes : l’un réservé aux hommes, l’autre aux femmes.
Chaque membre de la famille a revêtu ses plus beaux vêtements pour honorer le
mort, chaque femme a mis son plus beau sarong et s’est soigneusement maquillée.
Tous arborent de grands sourires pour ne pas attrister le mort et le retenir
sur terre. Aucune larme n’est permise puisque l’on célèbre un jour heureux. Les
joueurs de gamelan s’en donnent à coeur joie, on danse parfois. Le corps
du défunt a été enfermé dans l’effigie d’une vache ou d’un taureau. Des
porteurs le soulèvent et la joyeuse procession se met en route pour le lieu de
crémation soigneusement choisi par l’officiant. Alors on asperge l’effigie
d’essence et on y met le feu, chacun attendant sagement que tout se consume avant
de festoyer ensemble pour honorer la mémoire du mort.
Le sud si prisé des surfeurs
Arriver
à Bali de Java par bus et bateau et voir le soleil de l’aube illuminer
lentement, en les faisant rougeoyer, les environs de Gilimanuk et la côte du
détroit de Bali est un féerique spectacle. Les barques de pêche à la proue
bizarrement sculptée de monstres ou dragons sans doute inspirés des varans de
Lombok émergent lentement de
La
côte ouest, plate et monotone, n’offre pas grand intérêt. Denpasar, au sud de
l’île, est une grande ville moderne, encombrée, bruyante et sans grand charme.
Une fois que l’on a vu le Bali Museum recelant un échantillon de tous les
styles architecturaux de l’île, subi l’animation trépidante du Pasar Badung, le
plus grand marché de la capitale où l’on trouve à peu près tout, écouté les
gazouillis des petits prisonniers du marché aux oiseaux et admiré l’artisanat
de l’Art Center Sanggraha Kriya Asta, à cinq kilomètres du centre mais plus
cher qu’à Ubud, on a épuisé les charmes de
Même
si les touristes affluent dans la bourgade d’Ubud, il faut y rester pour en
goûter l’étrange charme, ainsi que les célèbres canards laqués ! Une
animation extraordinaire y règne jour et nuit, reflétant toute la gaîté de
vivre des Balinais.
Fiche pratique
Ce
voyage peut être réalisé par :
. Atalante, 5, rue de Sommerard, 75005
Paris, Tél. : 01 55 42 81 00.
. Compagnie du monde, 5, av de l’Opéra
75Paris, Tél. : 01 53 63 33 42.
Comment y aller
De
Paris, par Garuda, la compagnie nationale indonésienne qui assure un vol par
jour à partir de Londres, Francfort ou Amsterdam et peut s’occuper de votre
pré-acheminement. 75, av des Champs-Elysées, 75008 Paris, Tél. : 01 44 95
15 50.
De
Jakarta, par Malaysia Airlines, 12, Bd des Capucines, 75009 Paris, Tél. 01 44
51 64 20.
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