Propos d'écrivain
Mon passe-temps préféré : Tuer un peu, beaucoup… « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux Et j’en sais d’éternels qui sont de purs sanglots », écrivait Alfred de Musset dans sa Nuit de mai . En ce XIX è siècle, le spleen se portait avec une sublime décontraction, comme la redingote d’un dandy ou la célèbre cape d’un Barbey d’Aurevilly. Maintenant que l’on n’ose plus sangloter en public, que reste-t-il à l’écrivain de mauvais poil pour diverses et pertinentes raisons ? Mon chéri est à mille kilomètres de chez moi. Je viens de me coltiner pour la neuf centième fois avec ma meilleure amie. J’ai découvert avec ahurissement que la haine de mon pire ennemi est encore bien vivace, trente ans après notre premier heurt pour cause de haute trahison (de sa part à lui, bien sûr). Mon frigo est vide, ce qui n’est pas très nouveau chez moi. Il pleut à verse et je n’ai aucun courage pour sortir. Au secours, ma boîte ne contient que des factures ! Mon voisin fait sa crise chaque fois q