Ecrivain, mode d'emploi

Lorsque le livre paraît…





Bientôt en librairie... Ouff...

 On parle beaucoup du traumatisme de la page blanche ou plutôt de l’écran d’ordinateur désespérément vide, mais ce n’est pas là le pire. Imaginez avoir porté un livre comme une gestation et brusquement, il est fini ! Pas un point ou une virgule à rajouter, aucun paragraphe à joyeusement massacrer, plus de dialogue à trucider… Au secours ! Tintine, que faire ? C’est un peu le mal de l’accouchée que les hommes ne peuvent appréhender qu’en ce genre de cas. Mais si tout se passe bien, après une naissance, on a du moins un poupon à dorloter. Rien de tel pour un livre terminé. Dans le meilleur des cas, après livraison à l’éditeur et quelques critiques plus ou moins agréables, le contrat signé, le livre tombe dans le tourbillon de la fabrication. Le pauvre auteur, une fois les corrections effectuées avec quelques grincements de dents, les épreuves relues, la couverture acceptée, la quatrième de couve terminée, que devient-il ? Rien. Jusqu’au moment exténuant du service de presse où l’on compte sur ses doigts ses copains journalistes qui, peut-être…, jusqu’à cette date, l’auteur n’est plus rien. Il a certes la brève satisfaction d’avoir en main la source de tant de doutes, effrois, désillusions. Il peut exhiber son nouveau livre sur sa cheminée, s’il en a une, le guetter chez son libraire, apprendre avec anxiété l’opinion de son entourage, lire les critiques, pas toujours très tendres. Mais, il faut le savoir avant de se jeter dans cette gratifiante carrière, l’auteur n’est plus grand-chose alors. C’est à l’éditeur, aux commerciaux, aux vendeurs de jouer. Lui, il n’existe plus ou si peu. Il n’est après tout que l’auteur.

Allons Tintine, au boulot, ce n’est pas parce que ton livre va sortir la semaine prochaine que ton ordinateur peut éternellement ronronner dans le vide. Et tu le sais, dès qu’un prochain sujet va t’empoigner, tout de suite, tu te sentiras mieux. Bon vent, pauvre auteur…

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