Les bons plans de Tintine


Tintine en Georgie

Blottie autour de son église, la vieille ville de Tbilissi

Ces bains publics sont inspirés de la Turquie si proche


Influence également orientale dans ces balcons ajourés


Longtemps interdit voyageurs, ce petit pays échappé à l’ancienne tutelle de l’Urss, est situé entre Europe et Asie. Cette patrie de Staline, surtout visitée jadis par les membres importants du Parti, s’éveille lentement au tourisme.

Après le bref conflit de l’été 2008 qui n’a duré que cinq jours, les sujets de discordes ne sont toujours pas réglés, même si la Georgie n’est plus un pays en guerre. Les provinces de l’Ossétie et de l’Abkhasie n’ont pas encore trouvé leur statut et l’on ne peut y aller. Le pays est splendide, enserré au nord et au sud par deux chaînes de montagnes aux profondes forêts, paradis des trekkeurs, skieurs ou cavaliers, bordé à l’ouest par la Mer Noire qui offre avec indolence ses kilomètres de sable blond. Cette terre chrétienne depuis des siècles révèle aujourd’hui ses monastères, églises ou forteresses classés. Entre les montagnes, on cultive dans une large plaine bien arrosée légumes, céréales et vignes fournissant un vin capiteux.


Tbilissi, l’ancienne capitale de la Transcaucasie

C’est dans cette ville montagneuse que l’on atterrit et que l’on peut voir les tentatives de bâtisseur du président très contesté pour son alliance inconditionnelle avec l’Amérique, Mikheil Saakachvili. Il tente ainsi de regagner une popularité évanouit avec la guerre de 2008. Partout, on rénove les vieilles maisons à balcons de bois, très semblables aux yalis d’Istanbul, on reconstruit les anciennes murailles médiévales, on pave les rues et on les équipe de fontaines, on repeint les murs de tons pastels, on remet en valeur les élégants immeubles Art Déco. Boutiques et terrasses de bistrot se multiplient. Partout vrombissent les marteaux piqueurs et les grues achèvent la construction de grands hôtels. En plus d’un Sheraton et d’un Marriott, s’est ouvert en septembre 2009 un Radisson futuriste, puis un Intercontinental et un Park Hyatt. De l’influence turque subsistent plusieurs hammams, dont de ravissants bains publics à la façade ornée de carreaux. De vigoureuses vieilles femmes torses nus y ont trituré une Tintine encore éberluée de l'aventure plutôt qu’elles ne l'ont massée…



7000 ans de culte rendu à Bacchus

Ce qui est sûr, c’est que le vin fut toujours une valeur sûre appréciée des Georgiens et même que sa culture serait née ici, dans le mythique pays de la Toison d’Or. Le mot vin serait d’ailleurs issu du mot georgien « gvino ». Dans la région orientale de la Kakhétie, 120 000 hectares de vigne sont issus de plus de 500 cépages. Avant chaque repas composé de khinkali, raviolis fourrés à la viande ou au fromage, radjakouri, crêpes au fromage de vache ou brebis, ou kotouri, brochettes d’agneau, l’hôte accueille ses invités par des toasts solennels, et interminables, autant de prétexte à vider gaillardement son verre et Tintine ne s'en est pas privée, toujours un peu en retard pourtant sur le rythme local…


L’art de vivre au  XIX è siècle

Tout près de Tbilissi, à Tsinandali, un ancien palais princier reconverti en musée montre quel fut l’art de vivre des riches propriétaires georgiens : meubles d’acajou à foison, nappes somptueuses, vaisselle en porcelaine de Limoges, cristaux de Bohême, cave riche de près de 17 000 bouteilles dont 500 datent du XIX é siècle, de quoi envoyer Tintine en d'éternelles bacchanales.

Non loin, à Natakhtari, on fabrique toujours de « l’armagnac à la française », que ne peut nommer ainsi, même s’il en a toutes les particularités et les délices. Modestement, on se contente de l’appeler « brandy », tout en le consommant sans beaucoup de modération.


Des monastères comme en Cappadoce, les villages perchés du Caucase
L'antique monastère de Vardzia vu de sa chapelle

Ferveur à Vardzia

Le village "perché" et fortifié d'Omalo


En Georgie, pour les journalistes invités, on a remplacé le bus traditionnel par un vieil hélicoptère de l'armée russe, passablement cabossé mais toujours vaillant, qui vient chaque matin chercher Tintine à son hôtel, luxe ô combien inhabituel. Il atterrit vaille que vaille dans le décor cyclopéen environnant la ville de Vardzia, à la frontière de l’Arménie et de la Turquie. Au sud, un éboulement rocheux à mis à jour une véritable cité troglodyte de treize étages. Edifié à partir de 1211, ce monastère orthodoxe fut aménagé comme une forteresse invisible et secrète pour protéger ses moines de l’invasion ottomane.

De l’autre côté de la plaine, en plein Caucase, des « villages perchés » accessibles à pied ou à cheval, et mieux encore, en hélicoptère bien sûr, comportent nombres de tours de guet destinées à protéger les habitants des incursions des pilleurs du Daghestan ou de la Tchétchénie. Aujourd’hui n’y vivent plus guère que des vieux aux sourires tout craquelés logeant dans des masures aussi belles qu’inconfortables et subsistant grâce à leurs troupeaux de moutons ou de biquettes.

Savoureux pique-nique bien arrosé à Omalo

A Gori subsiste le culte de Staline

A Gori, monument abritant la datcha de Staline

Gori, photo de Staline à 21 ans
Cette ville natale de Staline embarrasse un peu les Georgiens, qui n’osent pas reconnaître que son culte y perdure. Son musée est l’édifice le plus important de Gori. Et Tintine d'y découvrir un beau et jeune bandit pilleur de banques (pour la bonne cause, précise le guide), Staline. La datcha où il a grandi est devenue un mausolée. Ses photos, ses écrits et même son train sont régulièrement visités par étudiants et lycéens… Difficile pour Tintine d’évoquer la « déstalinisation » en Georgie, elle préfère trinquer et retrinquer sans fâcher personne !












Tintine et sa copine Martine ne parviennent plus à s'arracher des pales de leur hélico...


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