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Trois nouveaux romand d'Isaure de Saint Pierre
Les
autres atrides, petits meurtres en famille
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Sa cuisine, tout en inox, évoque plutôt un mini laboratoire. Il rassemble sur le plan de travail ce qu’il lui faut pour sa préparation : quatre flacons étiquetés hermétiquement clos, un thermomètre à liquide, une balance de précision, un récipient empli de glaçons, une passoire à thé, une seringue sans aiguille. Il enfile deux paires de gants de plastique l’une sur l’autre, ajuste un masque chirurgical. Il a pris soin de faire ses achats dans trois drogueries différentes, éloignées les unes des autres : deux litres d’acide nitrique ou eau forte, composition utilisée par les graveurs sur cuivre, un d’acide sulfurique ou vitriol, que l’on met dans les batteries et un demi de toluène, détachant dont on se sert en teinturerie. Des produits aux usages domestiques, même s’ils sont à manier avec précaution. Il emploie une batterie de casseroles en pyrex, équipées de couvercles également transparents.
Il pèse ses préparatifs : 57% d’acide nitrique auxquels il ajoute 43% d’acide sulfurique et verse le mélange dans un premier récipient qu’il referme. Puis il prélève 10g de cette solution à laquelle il ajoute la même quantité de toluène et place le nouveau mélange dans le seau à glace. Enlevant le couvercle, il remue la solution avec une cuillère en bois pour obtenir un mélange homogène. Il retire le seau à glace et met le récipient sur une plaque de gaz. Il y plonge son thermomètre et continue de remuer jusqu’à obtenir une température de 50°. Il y ajoute alors 50g du premier récipient, continue de remuer et porte la nouvelle solution à 55°. Il regarde sa montre et maintient une température constante pendant dix minutes.
Un liquide huileux vient s’étaler en surface. Il laisse mijoter la composition douze autres minutes, la retire du gaz, replonge le récipient dans la glace, la température descend à 45°. La matière la plus solide est demeurée à la surface, tandis que le reste stagne au fond. Avec la passoire, il retire le mélange huileux qu’il dépose dans un troisième récipient et aspire le reste de la solution avec la seringue pour la jeter dans l’évier.
Puis il ajoute 50g de la première composition au mélange huileux, remet la casserole sur le gaz et laisse monter la température à 83 °. A nouveau, il regarde sa montre, veille pendant trente minutes à garder la même température. Le récipient est encore mis à refroidir dans la glace pour faire descendre le thermomètre à 60 °. Encore trente minutes à cette nouvelle température.
Il sourit. Le travail lui plaît.
La mort moins deux minutes
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D’habitude,
Eléonore est assez gentille, plutôt par tradition familiale que par conviction.
Question d’éducation. En fait, elle peut parfois se montrer très très méchante.
Enfin, juste quand on lui a fait du mal et spécialement si on a failli la tuer,
ce qui vient de lui arriver.
La montgolfière se trouve maintenant dans l’axe de
l’ample vallée de Sallanches. Yves, le pilote, guette les premiers prés assez
plats pour s’y poser. La neige se raréfie, ne formant plus que des plaques
blanches sur l’herbe que le dégel a rendue plus brune que verte. Le ballon se
rapproche vite du sol. On survole un bosquet d’arbres, pins et bouleaux,
derrière lequel s’étale une prairie.
- Les arbres nous protégeront du vent, fait remarquer
Yves, et ce champ est un terrain idéal pour atterrir. Nous volons à présent à
dix nœuds et allons bientôt toucher terre. Préparez-vous, genoux légèrement
écartés et fléchis, les deux mains accrochées à la rambarde de la nacelle pour
amortir les chocs, s’il doit y en avoir.
Les trois passagers prennent la position apprise avant
l’embarquement, s’attendant à un atterrissage conventionnel quelques minutes
plus tard. Soudain, tout change. Le ballon abandonne l’axe du pré pour se
déporter à toute allure sur la
gauche. On survole encore un petit bois, une ronde colline
blanche et nue, innocente et, derrière, c’est le cauchemar.
Il n’y a plus d’herbe et plus de pré, mais un univers
de fer et de rouille, une gare semblant désaffectée, de nombreuses voies
ferroviaires, des wagons hors service qui achèvent de pourrir mélancoliquement.
Au-delà de la gare, tout près, une nationale où passe un flot serré de voitures
et, encore plus menaçante, la double voie d’une autoroute encombrée. Il n’y a
nulle part où se poser. On a quitté la paisible vallée pour aborder un monde
hostile. De nombreux pylônes électriques, redoutables pour les ballons, tendent
leurs bras de métal et leurs lignes à haute tension au travers du bleu du ciel.
Eléonore enregistre ces données avec étonnement,
regardant la montgolfière approcher de cet univers qui n’est pas fait pour elle et qu’elle n’aurait jamais dû côtoyer.
Yves hurle à Christian, le jeune pilote qu’il initie au vol en montagne :
- Laisse-moi les commandes, il faut vite prendre de
l’altitude.
Un vent de panique souffle
sur l’équipage…
Loin de Srinagar
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Les trois bateaux
constituant les Montréal house-boats sont des embarcations ventrues, toutes en bois, comportant chacune un grand
salon-salle à manger, une cuisine et trois chambres avec leurs salles de bains équipées
de toilettes, douche et baignoire, plus un pont garni de banquettes et de pots
de fleurs. A Paris, on les appellerait des péniches. Un ponton commun pourvu
d’une table et de chaises permet de prendre ses repas dehors si on le souhaite.
Un vieil homme aux chicots noirâtres qui semblent le faire souffrir, Gulzar,
vêtu de l’ample pantalon kashmiri, prend soin de l’ensemble des house-boats et
fait la cuisine. Comme je suis l’unique occupante des lieux et que je suis
végétarienne, je ne lui donnerai pas beaucoup de travail. Ces house-boats ont
l’avantage d’être amarrés dans un joli endroit désert, contre une langue de
terre avançant vers les eaux calmes du lac Dal. Là, les deux oncles de Muna,
charmants vieux messieurs ayant vécu, l’un en Allemagne et l’autre en Afrique
du Sud avant de retrouver leur terre natale, à l’irréprochable accent très
oxfordien, habitent deux maisonnettes contiguës, chacune flanquée d’un petit
jardin où foisonnent dahlias, cosmos, soucis et marguerites. Muna loge dans
l’une d’elles.
Le mobilier, datant du
siècle dernier, réalisé en ce curieux style anglo-indien, est en bois ouvragé,
tourmenté à l’infini par les ciseaux du sculpteur. Plus étrange qu’élégant, il
dégage une impression de chaleureux confort.
Je consacre le premier jour
à retrouver mes repères sur le lac Dal, reconnaissant la ravissante petite
mosquée plantée sur l’eau, le marché flottant, les champs de lotus rouges, le
Zéro Bridge et Shalimar Bagh, bien sûr. Une shikara
étant spécialement affectée aux Montréal house-boats, donc à moi seule, j’en
profite pour naviguer paisiblement sur ces étendues liquides, puis sur la
rivière que jouxtent différentes fabriques, de papier mâché, laque, poterie et
ateliers de tissage de tapis ou tissus. Les tailleurs sont pour la plupart
installés sur les estrades de leurs minuscules échoppes, en face des
embarcadères, travaillant assis en position du lotus devant leurs antiques
machines à coudre. Gulzar, préposé à mon service, ne me quitte pas d’une
semelle, serviable, empressé et encombrant.
Isaura gentille dame, j'ai lu avec beaucoup de plaisir son livre'' magnifique'' sultane parce que je suis passionné de voir la vie de Soliman le savon turc opéra'' espèce'' Muhtesem Yuzyil'' magnifique'' siècle. J'aime beaucoup sa façon d'écrire l'histoire, sera certainement acheter 'autres livres historiques qu'il a écrits. quand j'ai lu son livre l'imagination de l'histoire très heureux, si je fait une recherche sur elle et je suis tombé sur son blog qui est beau et je lis lentement toutes les histoires de ses voyages. FÉLICITATIONS
RépondreSupprimerJ'ai eu quelques questions sur l'histoire de Suleiman et Hurrem.
Toute l'histoire est basée sur des événements réels qui ont eu lieu?
Le 'amour charnel entre Suleiman et Ibrahim était vrai?
Tomber en amour Hurrem pour Mustafa était vrai?
J'espère que vous pourrez répondre et désolé pour un perftto non-Français merci pour les histoires merveilleuses écrit-il MONICA