AU SULTANAT D'OMAN


Oman, dans le sillage de Sinbad le marin


 

 

 
Belle pêche dans le petit port de Sohar

On discute du prix des prises

Vente de poissons dans le petit port de Sohar

Le bureau du wali, le représentant officiel du sultan

le joli fort de Sohar

Emplettes au supermarché de Sohar


 

La légende voudrait que Sinbad le marin, héros légendaire des Contes des Mille et Une Nuits, fût originaire d’Oman et natif de la petite ville côtière de Sohar, sur la côte nord de Muscat.

 

Sohar, patrie de Sinbad

 
Bain du taureau dans la mer à Sohar


Construction d'un gineja, bateau traditionnel d'Oman,  à Sur



Le ravissant port de Sur

Ali, le responsable du chantier, inspecte l'intérieur du gineja

Avec ses 1700 km de côtes s’étirant au nord, du détroit d’Hormuz, jusqu’au-delà de Daikut, à l’extrême sud, à la frontière du Yémen, le sultanat d’Oman ne pouvait qu’être un grand pays maritime. L’auteur anonyme de ces Mille et Une Nuits fut un persan vivant au VIII è ou IXè  siècle qui compila divers contes et le personnage de Sinbad, revenu fabuleusement riche de ses voyages, put être un Omanais, habiles navigateurs. Pourquoi ne pas croire, comme l’affirment les Omanais, que Sinbad soit né à Sohar ? Dans le modeste dhow familial, longue barque de pêche, il sillonna le Golfe d’Oman et sa voile le mena maintes fois vers les côtes escarpées du Musandam où abondent dauphins et baleines.

Du Musandam  à la côte est, le paysage est plat et monotone jusqu’à Sohar. Cette bourgade de 400 000 habitants où serait donc né Sinbad s’est endormie au cours des siècles, détrônée par Muscat, la capitale. Le fort éclatant de blancheur où vivait le wali, le gouverneur, protégé par ses quatre rangées de murailles et ses tours de gardes, vieux de plus de sept siècles, n’existait pas du temps de Sinbad. Le port était alors plus actif, commerçant avec Chine, Irak, Yémen et Indes.

A six heures du matin, à l’ouverture du marché aux poissons, Sohar s’éveille et s’anime. Tous guettent le lointain bourdonnement de moteur des dhosw rentrant au port. Les barques accostent une à une. Les gamins sautent à l’eau pour aider les pêcheurs à sortir leurs prises. Il y a des requins de bonne taille, d’immenses raies aux ailes flottantes, des myriades de sardines et même un espadon. On découpe les requins dans l’eau, ce qui n’empêche pas les gamins de barboter dans une mer de sang, on vide les poissons sur le sable, attirant une nuée de goélands et corbeaux criards. Puis les poissons sont portés à l’intérieur du marché où patientent des femmes aux voiles noirs, certaines cachées par un masque de cuir. Elles commencent à marchander : 5 rials l’espadon, 3 les raies, 20 le cageot de sardines, un rial valant deux euros.

 



Des kilomètres de sable blond près du port de Ral Jinz

Port de pêche d'Al Ashkara


Muscat, la capitale jaillie du désert
 
Fort de Rustaq

A l'intérieur des remparts du fort de Rustaq

Non loin, le wadi Abyah, ces rivières creusant leur lit dans le roc

La porte d'Abyah, qui ne marque qu'une frontière administrative

La blanche ville côtière d'Albustan

Un petit détour mène à Rustaq, ville la plus importante avec Sohar dans cette région de la Batinah, et ancienne capitale du royaume jusqu’à l’élection par les sheiks des principales tribus, en 1868, du sultan Azzan bis Qais, fondateur de l’actuelle dynastie. Plus d’une centaine de bastions et citadelles, édifiés dès le XI è siècle, furent maintes fois détruits et relevés. Celui de Rustaq, reconstruit en 1650, est impressionnant, avec ses six tours de défense, ses murailles crénelées crépies de rose. L’intérieur donne une juste idée de la vie des walis et imams qui l’habitèrent. Le dernier d’entre eux, Talib bin Ali, fut tué durant la Guerre des Djebels en 1950. Le palais comprend immenses entrepôts pour fourrage et nourriture, puits creusés dans le roc, vastes salons de réception servant aussi de bureaux au gouvernement local, meublés de coffres cloutés de cuivre et de coussins, chambres spartiates avec leur pièce pour les ablutions ou ho.
 
Marché aux poissons de Muscat

Palais du sultan à Muscat

Fort de Muscat

Bibliothèque de la Grande Mosquée de Muscat

Jeune musicienne à Muscat

Mosquée de Muscat

A 135 km à l’est de Sohar, toujours sur la côte, Muscat, autrefois simple port de pêche, est aujourd’hui une capitale surgie du désert par la volonté de l’actuel sultan. Il interdit buildings et gratte-ciel et favorise la construction de villas blanches de style arabe. Il fit édifier la Grande Mosquée, achevée en 1995, merveille d’harmonie et d’équilibre campée dans un jardin de roses et de zinnias où glougloutent les jets d’eau des bassins. Un lustre pesant huit tonnes et portant 1129 lampes illumine cette mosquée digne des Mille et Une nuits.

Un marché aux poissons a été aménagé face à la seule mosquée sunnite de la ville. Dès six heures du matin, c’est la bousculade. On y trouve de tout : sardines servant d’engrais ou de nourriture pour le bétail, hamour tout rond, sorte de mérou, kingfish ou sériole à la chair si prisée des Omanais, mais aussi langoustines, crevettes, crabes et homards. Depuis 1988, la pêche sauvage et la pollution ont fait baisser le nombre de prises de façon si alarmante que le sultan a chargé le Centre des Sciences marines et des Pêcheries de Sidab de proposer un programme salvateur.

Coincée entre mer et montagne, Muscat étire sa mince bande de blancheur dans un paysage désertique de toute beauté. Grâce aux usines de déstalinisation, l’eau n’est plus une denrée rare. Palmiers, flamboyants, ibiscus, bougainvillées, roses et zinnias jaillissent de chaque jardin en faisant oublier le désert.


Musicien sous le portrait du sultan au shangri L'as



Le luxueux complexe aquatique du Shangri l'as

La vitrine de Muscat est un complexe hôtelier édifié sur la pointe plongeant vers Barr Al Jissah. Trois hôtels de grand luxe, l’Al Husn, l’Al Bandar et l’Al Waha s’élèvent au bord d’une plage de sable blanc, parmi fleurs et palmiers. Des marinas se construisent. Comme on doit bâtir dans le style du pays, ces hôtels évoquent des fortins avec créneaux, moucharabiehs, voûtes cintrées, profusion de bassins, jets d’eau et piscines, sans oublier des palmiers dorés très hollywoodiens.

La nuit tombée, on se précipite au souk, ouvert jusqu’à neuf heures du soir. On y trouve peu d’artisanat local hormis nattes tressées et poteries. Châles et soies du Cachemire, saris d’Inde, du Pakistan ou du Bengladesh, papiers mâchés sont proposés dans un concert de cris. Dans les échoppes de parfumerie, des marchands omanais vendent les cristaux d’encens récoltés au sud du pays, sur les plateaux du Dhofar, et les délicats flacons d’or de l’Amouage, le parfum le plus cher du monde, obtenu à partir de la résine dhawfari. Quand passent les femmes dans un envol de voiles noirs, elles dégagent de capiteuses senteurs obtenues en exposant leurs jupes aux vapeurs de l’encens.

 

A Sur, le dernier chantier de gineja, le bateau de Sinbad

De Muscat à Sur, à la pointe orientale d’Oman, la côte est splendide : longue étendue de sable blanc de Tiwi, délicieux port de pêche du Wadi Al Sha, prolongé par une   vallée verdoyante. Sur le littoral de Ral Jinz, réserve nationale instituée par le sultan pour protéger les tortues marines venant pondre tout au long de la côte, on voit nager dans des eaux transparentes des bébés requins et ces énormes tortues qui peuvent peser 300 kg et vivre 300 ans. Il faut attendre la nuit pour les voir émerger péniblement de l’eau et se diriger vers le sable sec, où elles creusent un trou. Commence la ponte, exténuante, d’une centaine d’œufs semblables à des balles de ping-pong. Ensuite elle recouvre son trou et s’en retourne vers l’océan pour faire en quatre ans le tour du monde avant de revenir pondre à l’endroit où elle est née, vingt-cinq ans plus tôt s’il s’agit de sa première ponte. Quand les œufs seront éclos après 55 jours d’incubation, les bébés tortues, de la taille d’un doigt, se hâteront vers la mer en tentant d’échapper aux prédateurs qui les guettent. Seule une sur mille survivra.

Des falaises, la vue est spectaculaire vers Sur et ses maisons blanches serrées sur un sable de même teinte. C’est l’effervescence à quai, où Juma Bar Hason Bin Juma, 63 ans, dirige encore l’unique chantier naval où il surveille la construction d’un gineja, élégante embarcation construite en teck malais, longue de trente mètres, identique à celle qui mena Sinbad en Chine. Sa construction durera un an, employant quinze artisans venus du Kérala. C’est le fils aîné, Ali Juma, qui inspecte l’intérieur de la coque.

La route s’arrête 80 km plus au sud, dans le bourg d’Al Ashkara. Après, c’est le désert de Ramlat Al Wahaysah, ses dunes blondes, ses chameaux et ses Bédouins semi sédentarisés, vivant dans des huttes faites de palmes entrelacées. Dans le port d’Al Ashkara, les premiers boutres chargés de filets multicolores s’élancent vers le large, bientôt rejoints par toute une flottille, tandis que les vieux s’adonnent à leur occupation favorite : palabrer en se contant les exploits de Sinbad, le héros préféré des Omanais.

 


Marché au bétail de Nizwa où les femmes portent des masques de cuir

Petite Bédouine du désert

tendresse au marché de Nizwa

Marché de Nizwa

Fabrique d'eau de rose à Siq




Intérieur du fort de Jibreen


Désert du Wali


Carnet pratique :

.Comment y aller :

Emirates Air Lines, 69, Bd Haussmann, 75008 Paris, Tél. 01 53 05 35 35 propose un vol Paris-Dubaï-Muscat.

. Comment préparer son voyage :

- Avec l’Office du Tourisme d’Oman et Indigo, 10, rue Pergolèse, 75116 Paris, Tél. : 01 40 28 10 00.

- Avec Déserts, 75, rue de Richelieu, 75002 Paris, Tél. 01 55 42 78 42, excellent spécialiste de ces contrées.

- A Dubaï, vous pouvez vous adresser à Arabia Felix, Historic Bastakiya, Building 59, Tél. : 971 4 3539744.

 
 
Wadi Bani Khalib
Village de Balad Said dans le djebel Shans
Cimetière et mosquée dans le Musendam


Cueillette de palmes dans le wadi Al Shab

Plongeon des gamins à Misfat al Abreen


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