NOMADES DU NORD VIETNAM
Le temps suspendu, dans les montagnes
du nord Vietnam
Fête du dragon à Te qua |
Encore préservés par leurs montagnes, les
anciens nomades appartenant à des minorités thaïs, méos, muongs,
hoas ou dzaos vivent d’agriculture, de pêche ou d’élevage dans
de jolis villages où le modernisme n’a pas encore pénétré.
D’anciens nomades à peine sédentarisés
Village de Sapa |
Village de Da Phim |
A cent kilomètres au
nord-ouest de Hanoï commence le territoire des minorités ethniques.
Les Thaïs aux ravissantes maisons sur pilotis et les Hmongs Blancs,
Rouges ou Verts originaires de Chine et ainsi nommés d’après la
couleur de leurs vestes occupent les vallées. Ils y font pousser
riz, maïs, chanvre, coton et gingseng. Il y a peu de meubles dans
les maisons, des matelas que l’on déploie pour la nuit sont roulés
dans un coin. Devant un réchaud posé à même le sol, les femmes
font mijoter soupe et riz. Les Hmongs, de même que les Méos des
montagnes, cultivaient autrefois le pavot dont on tirait l’opium et
l’héroïne. Depuis que la drogue a été interdite par le Parti en
1986 et que les trafiquants encourent la peine de mort, ils ont
abandonné leurs champs de pavot et survivent péniblement. Il y a
peu d’écoles et encore moins de dispensaires, 3% seulement des
enfants étant scolarisés.
Village de Da Phim |
Cultivateurs Méos vers Can Cau |
En route vers le marché de Can Cau |
Ya Long, village méo,
essaime à flanc de montagne ses maisons de bois et de palmes
tressées construites sur pilotis. Les femmes arborent de lourdes
jupes brodées rouges, bleues, vertes ou roses selon la région, des
jambières noires pour arquer les jambes, signe de beauté, des
chapeaux à pompons. Les hommes sont vêtus de pantalons brodés et
de chemises de couleur fermées sur le côté.
Aux premières lueurs
de l’aube, aux abords de Sapa, bourgade proche de la frontière
chinoise, une foule bigarrée chemine sur la piste, poussant vaches,
buffles, porcs ou chèvres. Certains de ces montagnards sont en
scooters, d’autres vont à pied, portant sur l’épaule la
traditionnelle perche munie de paniers à chaque extrémité.
Sapa est une ville
chinoise à la rue unique. Les échoppes sont tenues par des femmes
Thaïs Fleuris à la coiffe faite de pompons multicolores, Méos aux
jupes plissées, Dzaos aux coiffes rouges, Giâys aux jupes brodées,
Tàys originaires du sud de la Chine, venus vendre tabac, thé et
coton. On s’interpelle dans tous les idiomes, chacun se regroupant
ensuite par village pour déjeuner d’un pho, soupe à base de
nouilles, viande et légumes.
Dzaos de Da Phim et Méos de Can Cau
Entre Sapa et Bac La où la rivière Namthi, un
affluent du Fleuve Rouge, marque la frontière avec la Chine, une
piste mène au village dzao de Da Phim. Les femmes mariées se
reconnaissent à leurs cheveux rasés en haut du front. Assises sous
les auvents des maisons, elles brodent des couvertures pendant que
les hommes sommeillent dans leurs hamacs. Les gamins jaillissent de
l’école et organisent une partie de cartes, abattant leurs mises
sur la table en hurlant. Une épicerie tenue par une vieille femme
chiquant du bétel propose aux villageoises un bric à bras de
vêtements, bouteilles et bocaux d’alcool de riz où macèrent
serpent, scorpion ou abeilles, ustensiles ménagers en plastique.
Non loin de Da Phim, le
marché de Can Cau est encore plus spectaculaire que celui de Sapa.
Il a lieu chaque samedi sur une colline dominant des rizières en
gradins. Les Méos y vendent vêtements traditionnels, bijoux
d’argent, écheveaux de laines, tissus, paniers d’osier,
volailles, porcs ou vaches.
Bien des ethnies viennent se ravitailler ou vendre leurs produits au spectaculaire marché de Can Cau |
Ici des femmes Mos achetant le tissu de leurs jolies jupes plissées |
Des tréteaux sont
bientôt dressés pour le repas, toujours à base du fameux pho, mais
aussi de viandes grillées, riz gluant et fruits en pyramides :
dragons verts, ramboutans, mangues, papayes, mangoustans ou jaquiers.
On fait circuler plats de nems, oc nhoi, farce à base d’escargots
ou trung lôn prisés des femmes enceintes pour leurs vitamines. Il
s’agit d’un oeuf couvé dont le poussin craque sous la dent...
Les gamins sucent des chao tôm, bâtons de canne à sucre.
Chaque village Méo se distingue par la couleur des fichus de ses femmes |
Tous se rassemblent pour déjeuner à la cantine du marché de Can Cau |
Les bébés Méos arborent des bonnets spectaculaires ! |
Sitôt dans la plaine,
à Lao Cai, c’est le retour au modernisme, à l’agitation urbaine
typiquement vietnamienne, loin de ces villages du bout du monde...
. Cette
excursion d’une semaine en minibus est arrangée à la carte par
l’agence Ma Tonkinoise, 20 To Tich, Hanoï, Tél. : 84 (4) 8
243 245, adresse émail : info@matonkinoise.com,
site web : http: //www.matonkinoise.com.
. Comment y aller
Vietnam Airlines, 9,
rue de la Paix, 75002 Paris, Tél. : 01 44 55 39 90 offre un vol
direct Paris-Hanoï.
. Argent
La monnaie vietnamienne
est le dông, un euro valant environ 20 000 dôngs.
. Quand y aller
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