BALI L'ÎLE DES DIEUX
Bali, le paradis des dieux
Rizières en
terrasses et forêts emplies de singes et de fleurs tropicales,
plages blanches ou noires baignées d’eaux toujours bleues, coraux
propices à la plongée, falaises et vagues pour surfeurs,
sanctuaires toujours recueillis en font une destination aux allures
de paradis.
La seule
île hindouiste d’Indonésie
A cinq
heures du matin, le soleil se lève brusquement, immense disque rouge
semblant posé sur l’eau. Le détroit de Bali s’illumine, tandis
que le ferry fait force de diesel vers le port de Gilimanuk, à
l’extrême ouest de l’île, se faufilant entre Java et Bali. Tout
l’effarant capharnaüm du pont s’anime soudain. Volailles serrées
les unes contre les autres, porcelets clapissant, enfants se frottant
les yeux, bébés commençant à pleurer, tout ce petit monde
s’éveille. Devant le ferry, une flottille de barques de pêche à
balanciers ou bancas,
à la proue sculptée en forme de monstre, émerge de l’ombre,
caressée d’or. Les filets, un instant suspendus dans les airs,
retombent dans les eaux d’un bleu sombre. On accoste.
Danseuse sacrée à Ubud |
Transes à Ubud |
La
proverbiale gentillesse balinaise n’est pas une légende. Chacun
s’empresse pour aider les voyageurs étrangers à porter leurs
sacs, trouver le bus pour Denpasar, la capitale, dégager un siège
où les installer. Le voyage jusqu’à Denpasar est décevant. La
côte est plate et morne, le spectacle se trouvant plutôt dans le
bus. Déjà bondé au départ, on ne croirait jamais qu’il puisse
encore contenir de nouveaux arrivants, mais si, le miracle est
possible. Canards, porcelets ou bébés, de plus en plus coincés,
font entendre leur réprobation.
Denpasar est
une grande ville moderne, encombrée, bruyante et sans autre charme
que la population qui s’y presse, femmes en sarongs multicolores,
fleurs dans leur chevelure serrée en chignon bas dans le cou,
bambins couleur de caramel dans les bras, hommes en sarongs ou jeans,
tête couverte d’un petit calot de velours. C’est en bemo,
cyclopousse motorisé, qu’il faut découvrir la ville, parmi une
circulation à faire frémir. Visite du Bali Museum recelant un
échantillon des styles architecturaux de l’île, depuis la case en
roseaux jusqu’au temples à pagodes évoquant le mythique mont
Méru, le paradis des dieux, immersion au sein de l’animation
trépidante du Pasar Badung, le plus grand marché de la capitale,
écoute du gazouillis des petits prisonniers du marché aux oiseaux.
Le soir
venu, on peut déguster en pleine rue du gado
gado, ratatouille de légumes aux cacahuètes
dans lequel on jette des morceaux de poulet et de grosses crevettes.
Fête pour une crémation à Ubud |
Chambre des hommes durant la cérémonie de la crémation |
Le sud de Bali, paradis des surfeurs
Le Tout au
sud, à Uluwatu, de hautes et sauvages falaises plongent vers des
rouleaux de vagues impressionnants sur lesquels dansent les surfeurs.
Surplombe l’abîme un sanctuaire composé de trois bâtiments de
pierre presque identiques aux toits superposés couverts de chaume et
abritant plusieurs statues hindouistes, Brahma le créateur, Vishnou
le protecteur et Shiva le destructeur présidant aussi aux
renaissances.
Pour
sillonner l’intérieur de l’île, il faut emprunter l’une des
principales routes la coupant en son milieu du sud au nord. Paysages
grandioses de rizières à étages sculptant les pentes des
montagnes, de volcans aux pentes abruptes culminant à plus de 2000
m, de forêts et de lacs limpides.
Le corps du mort est enfermé dans l'effigie d'un taureau que l'on brûle |
Sanstuaire sacré d'Air Panas Banjar |
Sable blond ou noir du nord et cyclistes pédalant pour l’éternité
La côte
nord, de Lovina Beach à Amed, est une succession de plages au sable
en alternance noir ou blanc, de villages de pêcheurs aux cases de
bambou moins coquettes que leurs bancas
sans cesse repeintes de frais. Les sanctuaires y pullulent. Celui de
Banjar, huit kilomètres à l’ouest de Lovina, contient le seul
monastère bouddhique de l’île et un vaste bassin sculpté
permettant de se baigner dans les eaux chaudes d’une source sacrée.
A quelques kilomètres plus à l’est, dans le temple hindouiste de
Maduwe Karang, un cycliste juché sur sa machine aux roues faites de
fleurs pédale pour l’éternité, figé dans un bas-relief.
Même si les
touristes affluent dans la bourgade d’Ubud, principale ville du
centre sud, ils n’en altèrent pas l’étrange charme, fait de
paix et d’animation, dans les ruelles bordées d’élégantes
cases sur pilotis ou dans les restaurants de canards laqués !
Les paysages de rizières, la forêt tropicale aux singes, les
boutiques et le marché regorgeant de beaux objets d’artisanat,
tissages, sculptures sur bois, délicieuses peintures naïves d’un
Eden oublié en font une escale obligatoire.
Les joueurs de gamelan ponctuent les danses sacrées |
Danses et crémations
Les plus
beaux spectacles ont lieu à
Ubud, où de délicieuses petites filles grimées comme des déesses
évoluent au son des gamelans. Le legong
kraton, jadis interprété à la cour des
rajas indiens, évoque les adieux d’un prince à son aimée. Le
kecak, accompagné
d’un chœur, incarne l’armée des singes du Ramayana, tandis que
le barong et rangda
évoque l’éternel combat du bien et du mal.
Les
crémations font partie de la vie de l’île et ne sont pas un
événement triste, puisque les Balinais croient en la réincarnation.
Les touristes y seront toujours les bienvenus, mais il serait mal vu
de monter sur une chaise pour mieux voir, la tête de l’officiant
devant dominer les autres. Il faut aussi éviter d’y venir en
short, ne pas applaudir, ne pas donner d’argent. Un cadeau peut
être offert à la famille.
Encadré
.
Ambassade et consulat d’Indonésie :
47, rue
Cortambert, 75016 Paris. Tél. 01 45 03 07 60.
.
Internet : www.routard.com/forum,
une adresse sympa pour connaître les coups de cœur et les bons
plans d’autres voyageurs et leur faire part de vos impressions à
votre retour.
Formalités :
passeport valide encore six mois à compter
de la date de retour. Pour un séjour n’excédant pas un mois, le
visa se prend à l’arrivée et coûte 25 dollars. Taxes de sortie
de 5 000 roupies.
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