Durant le carnaval, tout est permis

Venise, la féerie sous les masques

Antonia Sauter ouvrant le célèbre Bal du Doge
Durant le carnaval, qui dure plus d’une semaine de fin janvier à début février, Venise est un scintillement, quand toute la ville semble alors revivre au temps des doges ou de Casanova. Partout, les palais s’illuminent pour recevoir leurs hôtes, mais la plus belle soirée est celle du Bal du Doge…

Antonia travaillant dans son atelier

Un palais en habit de lumière
Sur le Grand Canal, le palais Pisani Moretta, propriété du comte Maurizio Sammartini, a revêtu son habit de lumière pour le Bal du Doge, le plus couru de Venise. Les premières gondoles arrivent, portant belles à paniers ou crinolines, petits marquis de cour poudrés à frimas, gandins en gants jaunes. Les éclairages figurent un Eden enchanté, tandis que retentissent les sanglots des premiers violons. Tous attendent bien sûr la reine du bal, Antonia Sautter, qui paraît enfin, faisant bruisser sa large robe de soie. Le bal peut commencer, par un menuet bien sûr, mené par Antonia.
Ce que l’on ne devine pas, à la voir souriant à tous, c’est qu’il y a des nuits qu’elle ne dort pas, veillant au moindre détail du décor, étudiant éclairages, menus, candélabres parant les tables, mettant la dernière main aux costumes de ses hôtes. Ce bal, célèbre pour son élégance, ne compte jamais plus de quatre cents invités, qui doivent tous être parrainés.
Immortel Casanova

Le même en modèle réduit

Au même moment, place Saint Marc, dans les rues voisines ou dans d’autres palais, ils sont un millier à déambuler en costumes, prenant la pose devant les photographes, en couples ou par groupes, dégustant un chocolat au Café Florian, le plus vieux de la ville, puisque sa création date de 1720.
Toutes les vitrines sont en habits de carnaval

Deux belles de nuit

Couple devant le Palais des Doges

La fascination d’Antonia pour le carnaval remonte à son enfance. Avec sa mère, Italia, elle dessinait chaque année longtemps à l’avance son futur costume, cherchant l’inspiration dans les livres anciens et les gravures des bals de jadis.
- Pourtant, dit-elle, je n’ai pas suivi d’école de graphisme ou de stylisme et je dessine toujours comme une petite fille, épinglant sur mes dessins les échantillons de tissus et de broderies, comme Marie-Antoinette le faisait avec sa couturière Rose Bertin !
Et plus jeune couple...
Promenade romantique devant les gondoles


A 26 ans, elle a ouvert sa première boutique d’accessoires et en compte quatre à ce jour ! Le Bal du Doge s’est créé par hasard. Un client est un jour entré dans sa boutique pour y acheter des masques et ils n’ont pas tardé à sympathiser. Il s’agissait de Terry John, le chef du groupe Mounty Python. La BBC l’avait chargé d’organiser une fête autour du personnage légendaire d’Enrico Dandolo, le doge aveugle qui avait participé au financement de la Première Croisade. Antonia s’est présentée comme la grande spécialiste des fêtes vénitiennes, ce qui était très exagéré... 
A cette fête filmée par la BBC, elle convia tous ses amis, qu’elle avait elle-même costumés. Et ce fut le premier Bal du Doge. L’idée était née, elle perdura avec la réussite que l’on sait…
- Ce bal est à chaque fois une gageure, explique–t-elle. Je dois chaque année me surpasser, surprendre mes invités, trouver d’autres thèmes, de nouveaux jeux de lumières, des costumes plus spectaculaires. C’est une soirée que j’offre à ma mère, morte bien avant sa réalisation. Elle aurait été heureuse de voir que je restais fidèle à mes rêves d’enfant. Même si je travaille dur pour cette réussite, tout doit paraître simple, réalisé d’un coup de baguette magique.

Elégante devant le Pont des Soupirs
 D

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