DECOUVERTE
Au pays des Khmers
Bien des excursions au Cambodge se contentent d’en
faire découvrir le joyau, Angkor et son complexe de temples, mais il serait
dommage d’ignorer sa capitale et les forêts des Kulen, les villages lacustres
du Tonlé Sap, vraie mer intérieure.
Cette mère et son bébé sont parmi les sept uniques rescapés de jeunes bourreaux aux sourires d'anges |
Siem Reap, ancienne ville coloniale
Le Sofitel de Siem Reap |
La splendeur minérale d’Angkor
La splendeur d'Angkor reflétée dans ses larges douves |
Prière à Angkor Vat |
Ancienne capitale des rois Khmers, la ville d’Angkor
connut son apogée du IXè au XIVè siècle et s’étend, en pleine jungle, sur un
site de plus de 400 km2. Elle comporte plus de 300 temples et édifices, dont 70
sont accessibles à la visite. Il est impossible de tout arpenter à pied et vous
ferez la visite en taxi ou mini-bus. Vous y entrerez par l’une des quatre
portes d’enceinte, la porte sud coiffée d’une tour à quatre visages et
prolongée par une double rangée de démons portant le serpent sacré ou naga.
Banteay Srei, la forteresse des femmes |
Moines à Banteay Srei, la forteresse de grès rose |
Au Nord-ouest du site s’élève le célèbre Ta Prohm, seul
temple d’Angkor que l’on ait laissé tel que le découvrirent les explorateurs
européens du XIXè siècle. D’immenses racines de fromagers l’enserrent de leurs
tentacules et les délicieuses apsaras aux seins ronds, les danseuses
sacrées, s’ébattent entre les lianes. Ces vieilles pierres étouffées par la
végétation ont inspiré à Kipling son célèbre Livre de la Jungle.
Au Nord de la cité royale, l’immense Preah Khan ou Epée
Sacrée, édifié au XIIè siècle, est construit de plain-pied et l’on s’y perd
comme dans un labyrinthe. Plus petit, mais plein de charme et d’élégance, le
Prasat Kravan date du début du Xè siècle et se compose de plusieurs tours de
brique alignées sur un soubassement. Les figures sculptées à l’intérieur de la
tour centrale valent le détour. Non loin de là, le Banteay Kdei est un
sanctuaire bouddhiste du XIIè siècle auquel on accède par une longue allée
bordée d’arbres. C’est également un édifice de plain-pied ceint d’un mur en
latérite. Tout près, l’immense bassin à ablutions de Srah Srang près duquel
s’ébattent des singes peu farouches est flanqué d’une large terrasse veillée
par des lions sculptés. Quant au Banteay Srei, la Citadelle des Femmes, il est ciselé
dans du grès rose, ce qui lui donne une incomparable douceur quand ses vieilles
pierres luisent au soleil.
Les fameuses racines de fromager de Ta Prohm |
Terrasse des Eléphants du Palais Royal |
Angkor Thom, dernière des cités royales
Angkor Thom ou Angkor la Grande est la dernière des cités
royales édifiées à la fin du XIIè siècle par le plus grand roi bâtisseur de
l’Empire Khmer, Jayavarman VII. Cette ville fortifiée de douze kilomètres de
circonférence se compose principalement de l’ancien palais royal et du Bayon.
Sur le flanc est de l’ancien palais royal, deux
plates-formes en surplomb, la terrasse des Eléphants et celle du Roi-Lépreux,
ancien lieu de crémation, sont ornées de soubassements sculptés en parfait
état. Une statue à la main rongée par le temps a donné ce nom de Roi-Lépreux à
la terrasse. En contrebas, une rangée d’éléphants sacrés dont les trompes
tiennent des fleurs de lotus veillent sur le défunt palais.
Rencontre avec un mamba vert |
Tout près et datant de la même époque, le XIIè siècle,
l’étrange Bayon, sanctuaire bouddhiste, offre aux regards, répétées près de
cent fois, ces tours à quadruple visage, au merveilleux sourire énigmatique,
celui du souverain en extase. Cet édifice de forme pyramidale, coiffé d’une
tour de 45m ornée des quatre visages regardant les quatre points cardinaux, se
compose de trois enceintes successives flanquées d’une cinquantaine d’autres
tours plus petites, également ornées des quatre même visages. S’il n’a pas la
majesté sereine d’Angkor Wat, c’est peut-être le plus émouvant des monuments
d’Angkor et l’on est longtemps hanté par
le sourire du Bayon.
Mariée posant devant le Palais Royal |
Le visage en extase mystique du roi bâtisseur indéfiniment répété au Bayon |
Apsara ou danseuse sacrée au Bayon |
Phnom Penh, alanguie au bord d’un affluent du Mékong
Un saut de puce en avion ou quatre heures de bateau vous conduiront de
Siem Reap à la capitale cambodgienne. De vieilles maisons au charme désuet, aux
couleurs tendres attestent de la présence française au Cambodge. Trois artères
suivent le cours de la Sap River tandis que les ruelles transversales affichent
un pittoresque bien asiatique. Si vous n’y passez qu’un jour ou deux, ne
manquez pas la visite du Musée National, élégant monument d’un rouge vermillon
édifié dans le style des pagodes en 1920. Là sont rassemblés les plus beaux
bas-reliefs et statues d’Angkor et des autres temples échappés au pillage,
divinités hindouistes et diverses représentations du Bouddha.
La seconde visite incontournable est celle du Palais Royal.
Ce vaste ensemble inclus dans un parc tropical comprend de nombreux bâtiments
dont la salle du trône et la Pagode d’Argent dallée de 5000 pavés d’argent, son
bouddha d’émeraude et sa collection de bouddhas d’or, le palais Kemarin où
habite le roi Norodom Sihabouk et qu’on ne visite pas. Agé aujourd’hui de 84
ans, pourvu d’une descendance de 14 fils, le monarque ne gouverne pas, mais son
influence reste prépondérante dans un pays qui l’adule et qui lui doit son
existence. Sans le charisme du vieux roi, le Cambodge aurait sans doute cessé
d’exister lors de la « libération vietnamienne » chassant les Khmers
Rouges. Son premier ministre Hun Sen est lui-même un ancien Khmer Rouge
repenti. Ce fut Sihanouk qui dota le 24 septembre 1993 son pays d’une vraie
Constitution démocratique et redevint roi 38 ans après son abdication.
Le musée du génocide, un lycée ordinaire
Cette visite est difficile à supporter pour les âmes
sensibles, poignante pour tous ! Ce bâtiment banal, l’ancien lycée Tuol
Svay Prey, est devenu le 17 avril 1975, sous la direction du Khmer rouge Duch,
un gamin, l’un des pires lieux de torture du Cambodge. On torturait et on tuait
pour rien, pour un teint trop blanc ou des mains trop lisses, pour le port de
lunettes ou l’exercice d’un métier bourgeois. 20 000 Cambodgiens sont passés
par ce camp de la mort, sept seulement en ont réchappé. En décembre 1978, la
« libération » du Cambodge par l’armée vietnamienne mit fin à la
terreur des Khmers rouges, mais il fallut attendre le 23 octobre 1991 pour que
les accords de paix soient enfin signés.
En bateau sur le Tonlé Sap
Les maisons flotantes du Tonlé Sap |
En bateau sur le Tonlé Sap |
Pour en savoir plus :
- Asia propose
avec la collaboration de
Vietnam Airlines et d’Accord, des escapades asiatiques de six jours et trois nuits. Vous pouvez choisir entre trois
destinations vedettes un séjour à Angkor, au Cambodge.
. Carlson Wagon-Lit Travel, 3 bis villa Thoreton 75015
Paris, Tél. : 01 56 82 64 59.
. Selectour Voyages, 6 bis rue Laferrière 75009
Paris, Tél. : 01 55 07 12 10.
Hébergement :
. A Angkor, l’Apsara Angkor, situé à 5mn du centre ville
de Siem Reap, comprend restaurant,
piscine et gymnase. Avec un supplément, vous pouvez être hébergé au Sofitel,
blotti dans un délicieux jardin d’eau.
- Si vous avez plus de temps à consacrer au Cambodge, vous
pouvez partir avec La Balaguère, grand spécialiste du trek, une autre agréable
façon de découvrir le Cambodge en parcourant à pied Angkor et les villages
voisins, en découvrant les collines des Kulens, au Nord, où les temples sont
encore envahis par la jungle, en voguant sur le Tonlé Sap. La Balaguère, route
du Val d’Azun, BP3, F65403 Arrens-Marsous cedex, Tél. : 05 62 97 20 21.
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