DECOUVERTE


Au pays des Khmers


Phnom Pen le long de la Jap River

Le Palais Royal

Le Musée des Beaux Arts
 

Bien des excursions au Cambodge se contentent d’en faire découvrir le joyau, Angkor et son complexe de temples, mais il serait dommage d’ignorer sa capitale et les forêts des Kulen, les villages lacustres du Tonlé Sap, vraie mer intérieure.
Cette mère et son bébé sont parmi les sept uniques rescapés
 de jeunes bourreaux aux sourires d'anges

Siem Reap, ancienne ville coloniale


Le Sofitel de Siem Reap
Epargnée par la guerre civile qui meurtrit le Cambodge du temps des Khmers Rouges, Siem Reap est une agréable cité conservant le long de sa rivière de jolies maisons coloniales. On ne cesse d’y construire de grands hôtels, mais ils sont par bonheur édifiés parmi les jardins tropicaux ou aquatiques, maintenant que l’on n’a plus le droit de bâtir sur le site. Cette ville aux larges avenues plantées d’arbres est fraîche et douce à vivre. Chaque restaurant, chaque hôtel a son jardin dont le plus agréable est peut-être celui du Sofitel, organisé autour d’un bassin où fleurissent les fleurs de lotus. Le coeur de la ville, situé près de la rivière, abrite un grand marché où l’on vend viandes, légumes et fruits exotiques, mais aussi des objets artisanaux de belle facture, bijoux, tuniques, écharpes de soie, bibelots d’argent ou étoffes damassées.

La splendeur minérale d’Angkor
 
La splendeur  d'Angkor reflétée dans ses larges douves


Prière à Angkor Vat


Ancienne capitale des rois Khmers, la ville d’Angkor connut son apogée du IXè au XIVè siècle et s’étend, en pleine jungle, sur un site de plus de 400 km2. Elle comporte plus de 300 temples et édifices, dont 70 sont accessibles à la visite. Il est impossible de tout arpenter à pied et vous ferez la visite en taxi ou mini-bus. Vous y entrerez par l’une des quatre portes d’enceinte, la porte sud coiffée d’une tour à quatre visages et prolongée par une double rangée de démons portant le serpent sacré ou naga.
Banteay Srei, la forteresse des femmes

Moines à Banteay Srei, la forteresse
 de grès rose
N’hésitez pas à vous lever tôt pour visiter dès l’ouverture son joyau, Angkor Wat, édifié au XIIè en l’honneur du dieu Vishnou, véritable montagne funéraire en grès et latérite reflétée par les eaux bleues d’un petit lac. Un édifice central flanqué de cinq tours est entouré d’enceintes successives et cerné de douves. D’exceptionnels bas-reliefs de deux mètres de haut, à l’intérieur de la seconde enceinte, content les épopées mythiques de l’hindouisme. A savourer au petit matin, sans les hordes de touristes.

Au Nord-ouest du site s’élève le célèbre Ta Prohm, seul temple d’Angkor que l’on ait laissé tel que le découvrirent les explorateurs européens du XIXè siècle. D’immenses racines de fromagers l’enserrent de leurs tentacules et les délicieuses apsaras aux seins ronds, les danseuses sacrées, s’ébattent entre les lianes. Ces vieilles pierres étouffées par la végétation ont inspiré à Kipling son célèbre Livre de la Jungle.

Au Nord de la cité royale, l’immense Preah Khan ou Epée Sacrée, édifié au XIIè siècle, est construit de plain-pied et l’on s’y perd comme dans un labyrinthe. Plus petit, mais plein de charme et d’élégance, le Prasat Kravan date du début du Xè siècle et se compose de plusieurs tours de brique alignées sur un soubassement. Les figures sculptées à l’intérieur de la tour centrale valent le détour. Non loin de là, le Banteay Kdei est un sanctuaire bouddhiste du XIIè siècle auquel on accède par une longue allée bordée d’arbres. C’est également un édifice de plain-pied ceint d’un mur en latérite. Tout près, l’immense bassin à ablutions de Srah Srang près duquel s’ébattent des singes peu farouches est flanqué d’une large terrasse veillée par des lions sculptés. Quant au Banteay Srei, la Citadelle des Femmes, il est ciselé dans du grès rose, ce qui lui donne une incomparable douceur quand ses vieilles pierres luisent au soleil.
Les fameuses racines de fromager de Ta Prohm
Terrasse des Eléphants du Palais Royal


Angkor Thom, dernière des cités royales

Angkor Thom ou Angkor la Grande est la dernière des cités royales édifiées à la fin du XIIè siècle par le plus grand roi bâtisseur de l’Empire Khmer, Jayavarman VII. Cette ville fortifiée de douze kilomètres de circonférence se compose principalement de l’ancien palais royal et du Bayon.

Sur le flanc est de l’ancien palais royal, deux plates-formes en surplomb, la terrasse des Eléphants et celle du Roi-Lépreux, ancien lieu de crémation, sont ornées de soubassements sculptés en parfait état. Une statue à la main rongée par le temps a donné ce nom de Roi-Lépreux à la terrasse. En contrebas, une rangée d’éléphants sacrés dont les trompes tiennent des fleurs de lotus veillent sur le défunt palais.
 
Rencontre avec un mamba vert

Tout près et datant de la même époque, le XIIè siècle, l’étrange Bayon, sanctuaire bouddhiste, offre aux regards, répétées près de cent fois, ces tours à quadruple visage, au merveilleux sourire énigmatique, celui du souverain en extase. Cet édifice de forme pyramidale, coiffé d’une tour de 45m ornée des quatre visages regardant les quatre points cardinaux, se compose de trois enceintes successives flanquées d’une cinquantaine d’autres tours plus petites, également ornées des quatre même visages. S’il n’a pas la majesté sereine d’Angkor Wat, c’est peut-être le plus émouvant des monuments d’Angkor et  l’on est longtemps hanté par le sourire du Bayon.
 
Mariée posant devant le Palais Royal

Le visage en extase mystique du roi bâtisseur indéfiniment répété au Bayon
Apsara ou danseuse sacrée au Bayon

Phnom Penh, alanguie au bord d’un affluent du Mékong


Un saut de puce en avion ou  quatre heures de bateau vous conduiront de Siem Reap à la capitale cambodgienne. De vieilles maisons au charme désuet, aux couleurs tendres attestent de la présence française au Cambodge. Trois artères suivent le cours de la Sap River tandis que les ruelles transversales affichent un pittoresque bien asiatique. Si vous n’y passez qu’un jour ou deux, ne manquez pas la visite du Musée National, élégant monument d’un rouge vermillon édifié dans le style des pagodes en 1920. Là sont rassemblés les plus beaux bas-reliefs et statues d’Angkor et des autres temples échappés au pillage, divinités hindouistes et diverses représentations du Bouddha.

La seconde visite incontournable est celle du Palais Royal. Ce vaste ensemble inclus dans un parc tropical comprend de nombreux bâtiments dont la salle du trône et la Pagode d’Argent dallée de 5000 pavés d’argent, son bouddha d’émeraude et sa collection de bouddhas d’or, le palais Kemarin où habite le roi Norodom Sihabouk et qu’on ne visite pas. Agé aujourd’hui de 84 ans, pourvu d’une descendance de 14 fils, le monarque ne gouverne pas, mais son influence reste prépondérante dans un pays qui l’adule et qui lui doit son existence. Sans le charisme du vieux roi, le Cambodge aurait sans doute cessé d’exister lors de la « libération vietnamienne » chassant les Khmers Rouges. Son premier ministre Hun Sen est lui-même un ancien Khmer Rouge repenti. Ce fut Sihanouk qui dota le 24 septembre 1993 son pays d’une vraie Constitution démocratique et redevint roi 38 ans après son abdication.

Le musée du génocide, un lycée ordinaire

Cette visite est difficile à supporter pour les âmes sensibles, poignante pour tous ! Ce bâtiment banal, l’ancien lycée Tuol Svay Prey, est devenu le 17 avril 1975, sous la direction du Khmer rouge Duch, un gamin, l’un des pires lieux de torture du Cambodge. On torturait et on tuait pour rien, pour un teint trop blanc ou des mains trop lisses, pour le port de lunettes ou l’exercice d’un métier bourgeois. 20 000 Cambodgiens sont passés par ce camp de la mort, sept seulement en ont réchappé. En décembre 1978, la « libération » du Cambodge par l’armée vietnamienne mit fin à la terreur des Khmers rouges, mais il fallut attendre le 23 octobre 1991 pour que les accords de paix soient enfin signés.

En bateau sur le Tonlé Sap

Les maisons flotantes du Tonlé Sap
A 15 km au sud de Siem Reap s’étend cette véritable mer que forme le fleuve Tonlé Sap. Au rythme des moussons, le lac se gonfle et se dégonfle comme un poumon et le cours du fleuve s’inverse tous les six mois. Ce paradis des pêcheurs grouillant de vie abrite houseboats et villages lacustres. On y voit tout un peuple d’oiseaux, crabiers chinois, hérons pourprés, milans à tête blanche. On y pêche à peu près tout. On peut visiter sur le lac le petit musée du Gecko Environment Center. Le périple commence dans le village lacustre de Chong Khnea où l’on embarque sur un sampan, puis on croise les villages de Prek Toal  avec école, pagode et église flottantes ou de Kon Pong Pluc, enserré par deux bras du fleuve, avant de se balader en pirogue entre les arbres de la forêt immergée…
 
En bateau sur le Tonlé Sap

 
Pour en savoir plus :

- Asia propose  avec la collaboration de Vietnam Airlines et d’Accord, des escapades asiatiques de six jours et trois nuits. Vous pouvez choisir entre trois destinations vedettes un séjour à Angkor, au Cambodge.

. Carlson Wagon-Lit Travel, 3 bis villa Thoreton 75015 Paris, Tél. : 01 56 82 64 59.

. Selectour Voyages, 6 bis rue Laferrière 75009 Paris,  Tél. : 01 55 07 12 10.

Hébergement :

. A Angkor, l’Apsara Angkor, situé à 5mn du centre ville de Siem Reap,  comprend restaurant, piscine et gymnase. Avec un supplément, vous pouvez être hébergé au Sofitel, blotti dans un délicieux jardin d’eau.

- Si vous avez plus de temps à consacrer au Cambodge, vous pouvez partir avec La Balaguère, grand spécialiste du trek, une autre agréable façon de découvrir le Cambodge en parcourant à pied Angkor et les villages voisins, en découvrant les collines des Kulens, au Nord, où les temples sont encore envahis par la jungle, en voguant sur le Tonlé Sap. La Balaguère, route du Val d’Azun, BP3, F65403 Arrens-Marsous cedex, Tél. : 05 62 97 20 21.

 

 

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