SUITE DES LACS ITALIENS

     Une succession de lacs

Cannobio, orrido de Sant'Anna,
pont du XII è siècle

Orrido de Sant'Anna

Lac de Lugano, Gandria

Gandria, enserré entre les montagnes

Les lacs d’Orta et de Lugano
Le lac d’Orta, tout proche du lac Majeur, est surtout intéressant pour son délicieux village de poupées d’Orta san Giulio et la petite île qui lui fait face.
Toujours côté suisse, attention, les prix flambent au pays des banquiers, Lugano est une jolie ville chic et chère où mieux vaut s’abstenir de faire des achats, de dormir et même de se restaurer pour les bourses françaises, même si la cathédrale San Lorenzo et la chiesa Sante Maria della Angeli ne manquent pas d’intérêt, surtout pour leurs fresques ! Le colossal complexe du LAC, Lugano Arte et Cultura, ambitieux projet d’Ivano Gianola, a certes lourdement endetté la ville, mais la réalisation est impressionnante, surtout dédiée à l’Art contemporain.
Quittant toutes ces grandeurs, on n’en apprécie que mieux le charme rustique du minuscule village de Gandria, construit tout en hauteur, sur le maigre terrain disponible car le lac de Lugano est surplombé de hautes montagnes laissant peu de place à l’homme. Celui de Morcote, plus au sud, est aussi coloré et étagé et le reflet de toutes ces maisons gaîment peinturlurées dans l’eau est du meilleur effet !

Les deux bras du lac de Côme


Menaggio, lac de Côme

Menaggio, bordé par ses montagnes

Tremezzo et sa promenade au bord de l'eau

Si l’on veut continuer par des chemins bucoliques en évitant l’autoroute, mieux vaut passer du nord du lac de Lugano directement à Menaggio, sur le bras ouest du lac de Côme. Agréable station balnéaire aux rues étroites et à la longue promenade courant au bord du lac. Un peu plus bas, Tremezzo, assez semblable, est surtout connu pour la majestueuse Villa Carlotta, édifiée à la fin du XVII è siècle et dominant hautainement le lac sur lequel elle donne par des terrasses et un double escalier terminé par un bassin fleuri de lotus. Construite à l’origine par un banquier milanais, elle fut rachetée en 1801 par un proche de Napoléon Ier qui la dota d’œuvres de Canova, Thorvaldsen et Hayez – le fameux Ultime baiser de Roméo à sa Juliette. Puis elle fut offerte en 1848 à la princesse Charlotte de Prusse (d’où son nom) à l’occasion de son mariage avec le duc de Saxe-Meiningen, un passionné de botanique qui y fit aménager un jardin digne de son goût. On y voit surtout aujourd’hui des statues d’antiques et une élégante sculpture d’Amour et Psyché due aux ciseaux de Tadolini, l’élève préféré de Canova. A l’étage, le salon contient de précieuses tapisseries des Gobelins et la chambre de Carlotta, presque dépouillée…
La villa Carlotta et ses terrasses fleuries
Son bassin au bord du lac

Une collection de statues antiques, souvent des copies

Le parc de la villa Carlotta

Et ses vues sur le lac

Un peu plus bas, à Lenno, on peut visiter la Villa Balbianello, construite sur les restes d’un couvent franciscain et un moment propriété des Visconti. Le dernier propriétaire, le comte Guido Monzino, devint célèbre pour ses expéditions arctiques dont témoigne sa bibliothèque. La route est souvent escarpée, offrant de belles vues sur le lac, jusqu’à Cernobbio où s’élève la célèbre Villa d’Este, propriété d’un cardinal et transformée en hôtel de grand luxe au XIX è, gardé par un cerbère peu hospitalier aux touristes non milliardaires !
Lenno, sa promenade paisible

Et sa Pieta aux têtes de mort

On quitte la quiétude du lac en arrivant à Côme, grosse cité industrielle et bruyante où il faut pourtant visiter le riche Duomo Renaissance, la chiesa sant’Abbondio de style roman et se perdre en flânant dans le centre historique aux belles maisons à encorbellements datant du XVI è siècle. En remontant vers la pointe de Bellagio, ancien village de pêcheurs où se bâtirent aussi de somptueuses villas, comme la Villa Melzi dont on ne visite que les jardins et la chapelle aux riches tombeaux, on peut y prendre le ferry qui traverse le lac vers Varenna, sur l’autre bras. Là encore, la promenade au bord du lac est belle et paisible hors saison. Une autre villa est merveilleusement située les pieds dans l’eau, la Villa Monastero, construite quant à elle sur les restes d’un couvent de cisterciennes et comprenant divers bâtiments réservés à des conférences qu’on ne visite pas et même des chambres d’hôtes. Le jardin en terrasses, tout en longueur, est ponctué de kiosques, de colonnes et de statues à l’antique se mirant dans les eaux claires du lac.

Cernobbio et sa jolie plage

A Bellagio, la villa Melzi

Vue des jardins de la villa Melzi
En ferry vers Varenna

Arrivée à Varenna

L'entrée de la villa Monastero

Un balcon dans les jardins de la villa Monastero

Villa Monastero, des jardins tout en longueur,
épousant la courbe du lac

Les lacs d’Iseo et de Garde
A mi-chemin entre les lacs de Côme et d’Iseo, la ville historique, ceinte de remparts médiévaux, de Bergamo où sont nés les personnages masqués de la Comedia del Arte, permet une agréable balade. Des remparts de la ville haute, la vue plonge vers les larges avenues bien tracées de la ville basse. La citadella della Rocca ou la Torre di Gombito offrent aux plus courageux les meilleurs points de vue. Au cœur de la petite cité médiévale, la piazza Vecchia est composée de beaux bâtiments tels que le Campanone qui sonne les heures ou le palazzo della Regiona datant du XII è et restauré au XVI è par Pietro Isabello. Au centre, la fontaine a été offerte en 1780 à la ville par le podesta de Venise, mais la merveille des merveilles est la cappella Colleoni, à la façade Renaissance très ouvragée, œuvre de Giovanni Antonio Amadeo, une commande de Bartolomeo Colleoni, commandant en chef des armées de la Sérénissime. Sur les grilles se répète le curieux blason des Colleoni, trois testicules, une particularité dit-on de ce célèbre condottiere. Elles sont polies par les caresses des femmes stériles espérant ainsi pouvoir enfanter !

Bergame, la bsilique

Fresque dans la basilique

Bergame, la capella colleoni

Bergame, la piazza Vecchia

Blason des Colleoni aux trois testicules 
intérieur de la capella colleoni


Le décor de stuc baroque et d’or de la basilica di Santa Maria Maggiore datant du début du XVII è alors que l’extérieur est roman et ses délicats confessionnaux du XVII è siècle témoignent de la richesse étourdissante de l’époque. De Bergamo, on remonte vers Clusone en longeant le minuscule lac d’Endine et ses hameaux ceinturés de roseaux.
Village presque montagnard, Clusone charme par ses rues pentues, son Palazzo comunale à l’horloge sophistiquée et son très curieux Oratorio dei Disciplini, un ordre de frères flagellants. Cet ensemble composé de plusieurs bâtiments et juché sur une terrasse dominant la ville comporte une fresque extérieure décrivant les enfers et digne de Jérôme Bosch, ainsi qu’une chapelle aux fresques parfaitement conservées relatant la vie de Jésus.
Le lac d'Endine et sa couronne de roseaux

Clusone, le palazzo communale

Clusone, l'oratorio dei Disciplini

Autel voué à la mort dans l'oratorio

Fresque extérieure de l'enfer

Fresque intérieure de la Crucifixion

Fresque de la Fuite en Egypte

De Clusone, on pique vers le lac d’Iseo, également ceint d’abruptes montagnes laissant peu de place aux divers villages et sa petite île de Monte Isola avec son sanctuaire dédié à la Vierge, édifié à l’emplacement d’un ancien temple païen. On rejoint ensuite la ville très industrialisée de Brescia qui a pourtant un vieux centre d’historique digne d’intérêt, avec sa succession de places médiévales, son Duomo Vecchio aux fresques du XIII è siècle et surtout sa piazza della Loggia à la vénitienne, dont l’édifice le plus ancien date de 1489, puis l’important complexe monastique de Santa Giulia, monastère bénédictin fondé en 753 et construit sur d’anciennes villas romaines dont on peut encore voir les vestiges.

Lac d'Iseo, petit port de Marone

Lac d'Iseo, Monte Isola
Brescia, Duomo Vecchio
Brescia, piazza della Loggia

Brescia, l'horloge de la même place

Le lac de Garde, le plus grand de tous
Bien abrité des vents du Nord et jouissant d’un climat privilégié, sa végétation abonde en palmiers de toute sorte, cyprès, citronniers et orangers, lauriers roses de toutes les nuances, ce qui explique que les Romains s’y installèrent pour jouir de beaux jardins avec vue sur le lac. Plus récemment, le grand poète Gabriel D’Annunzio en fit son petit paradis, trop proche pourtant à son goût des foudres de Mussolini qui n’appréciait guère ses critiques contre Hitler et qui établit à Salo son éphémère république. Cet intermède politique fit d’ailleurs l’objet d’un film de Pasolini, Salo ou les 120 journées de Sodome, montrant assez sadiquement les turpitudes des derniers fascistes italiens encore au pouvoir. Toutes ces riantes stations, Desenzano, Salo, Gardone Riviera, Maderno ou Gargnano offrent de délicieuses promenades au bord de l’eau mais la route au-delà, vers Limone sul Garda, percée de nombreux tunnels, ne présente que peu d’intérêt. A Gargnano, il ne faut pas manquer, en bordure de route, le majestueux escalier de la villa Bettoni qui ne se visite pas et le tout-petit cloître du XIII è siècle à l’émouvante simplicité de l’église San Francesco.

L'imposante forteresse de Desenzano

Maderno, l'église Sant' Andrea


Maderno, Descente de Croix 
Le port touristique de Gargnano

Gargnano, le cloître San Francesco du XIII è

La promenade de Gargnano

L'imposant escalier de la villa Bettoni

Milan, sa Scala, son incomparable Duomo, ses collections d’Art et ses galeries 

Si l’on a peu de temps à consacrer à la capitale de la Lombardie, la pinacothèque à ne pas manquer est celle du palais Brera. Outre ses écoles d’Art et ses expositions temporaires, sa collection d’antiques, elle renferme d’inappréciables œuvres du quattrocento italien, des madones de Bellini ou de l’exubérant Carlo Crivelli, pieta de Lorenzo Lotto ou l’extraordinaire gisant du Christ peint en raccourci par Mantegna. De là, il est facile de gagner à pied le quartier historique de la ville en passant par la place del Manzoni ou des Marchands, en empruntant le passage voûté de la Gallerie d’Italie où se côtoient nombre de boutiques de grands créateurs – n’oublions pas que Milan est l’une des capitales mondiales de la haute couture et que la Semaine de la Mode, qui s’y déroule fin septembre, attire les stylistes du monde entier. La vision éblouissante de blancheur de ce si curieux Duomo triangulaire, chef d’œuvre de l’architecture gothique se dressant sur la place du même nom, est un spectacle qui surprend à chaque fois. Une masse si imposante et si délicate à la fois. Et, à l’intérieur, cette forêt de hauts piliers ocres aux chapiteaux si finement ciselés, ces vitraux aux couleurs habillant les vieilles pierres… Retour par la plus grande des Galleries, celle de Vittorio Emanuele II aux boutiques encore plus somptueuses que celles de la précédente, s’il se peut, au vaste dôme en verrière où se reflète le soleil. On longe l’édifice un peu lourd, d’un XVIII è tardif de la Scala, commandé par l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche à l’architecte Giusuppe Piermonti, consécration de tout chanteur ou musicien baroque.
Le musée Bréra, le plus beau de Milan
Ses statues antiques

La Galerie d'Italia

L'étincelante blancheur du Duomo

Une forêt de pierre à l'intérieur 
L'Ecorché

La splendeur colorée des vitraux

La spectaculaire coupole de la galerie Victor Emmanuel II

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