HUMANITAIRE
L’association,
Pour un Sourire d'Enfant (PSE), fut créée en 1996 par Christian et Marie-France des
Pallières pour aider les enfants défavorisés du Cambodge et
en particulier les petits chiffonniers de la décharge municipale de Phnom Penh. Aujourd’hui le réalisateur Xavier
de Lauzanne leur consacre un documentaire poignant, Les Pépites. Les premiers
enfants ayant bénéficié de l’aide de ceux qu’ils n’appellent plus que Papy et Mamy
ont 25 ans. Ils ont été choyés, nourris, vêtus, ils ont suivi des études
normales et ont tous un métier – l’Association leur proposent 28 filières pour
trouver un travail. Certains n’ont pas quitté leurs sauveurs et travaillent
toujours pour l’association qui peut recevoir à présent 4000 élèves, toujours à
Phnom Penh, grâce aux dons de ceux qu’a ému le sort de ces petits qui n’avaient
le plus souvent même pas d’existence légale. Il reste pourtant encore beaucoup
à faire. Si cette décharge fut enfin fermée, il en existe d’autres et de
nombreux petits chiffonniers n’ont d’autre avenir que la mendicité, le vol ou
la prostitution. Si Christian est aujourd’hui décédé, Marie-France vit encore
au sein de ses écoles et de ses élèves bien-aimés, régulièrement visitée par sa
famille de France et son innombrable famille cambodgienne.
Grâce à des petits
films tournés à l’époque par Christian et Marie-France, Xavier de Lauzanne
retrace l’itinéraire de ce couple pas comme les autres. Enfant, Christian a
assisté au bombardement par les Allemands du château familial, ce qui fit à
jamais de lui un nomade et un rêveur, mais un rêveur actif, la suite de sa vie
le prouvera amplement. Il épouse celle qui va partager ses rêves et ses
actions, Marie-France. Ils ont bientôt quatre enfants et décident un beau jour de
tout vendre pour acquérir un camping car et partir à l’aventure jusqu’à
Katmandou avec leur nichée. Première ouverture sur le monde et toute la misère
qu’il comporte. Une fois à la retraite, Christian s’engage dans l’humanitaire
et atterrit à Phnom Penh. Il y fait bientôt venir Marie-France et leur dernier
fils et s’aperçoit qu’il a tout à apprendre de ces petits chiffonniers et de
leurs besoins. Une première pagode est construite sur la décharge pour offrir
aux enfants un repas chaud par jour et un seul – ils ne peuvent pour l’instant
faire plus -, ainsi que les premiers soins médicaux et un début d’hygiène. Ils
comprennent vite que, pour pouvoir scolariser un enfant, il faut dédommager sa
famille en lui distribuant du riz. Il faut aussi trouver de l’argent, de
nouveaux donateurs et ce sont les tournées en France avec quelques enfants,
pour faire connaître leurs besoins.
Peu à peu, en plein
centre de la capitale, près de l’endroit où s’élevait autrefois l’immense
décharge – on y trouvait même des bébés morts – s’élève un vrai petit village
aux toits rouges, niché dans cette incomparable verdure tropicale du Cambodge.
Ce sont les salles de classe, les dortoirs pour les plus démunis, les cantines…
Scolariser des enfants si on ne leur offre pas ensuite un travail, un vrai, ne
sert pas à grand-chose. Ils ont beau avoir leur brevet, on les retrouve sur une
décharge ou une autre. Il faut donc leur offrir aussi un métier – ces fameuses
28 filières… Maintenant, Christian n’est
plus mais l’œuvre continue. Sa fille adoptive qui, toute gamine, lui servait
d’interprète et l’aidait à soigner ces gamins affamés, travaille toujours dans
le centre. A dix-huit ans, elle a elle-même adopté un enfant, puis un autre.
Dans les salles, le film Les Pépites, vu par de nombreux groupes scolaires,
suscitent les applaudissements. Et, espérons le, de nouveaux dons…
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