Encore six heures de route, mais
quand on aime on en compte pas, et nous retrouvons notre cher Brahmapoutre et l’embarcadère
pour l’île de Majuli. Distribution de rouges à lèvres qui enchante les jeunes
et jolies filles du village de l’embarcadère. Le bac est tout aussi vétuste que
le précédent, mais à présent, il en faut plus pour nous impressionner. Et nous
voguons pendant plus d’une heure, dans une odeur de diésel peu romantique,
serrées comme des sardines mais dans une ambiance bon enfant, sur le fleuve
royal, qui semble allonger à l’infini ses rives sablonneuses. Voici enfin Majuli,
où nous arrivons à la nuit largement tombée, dans une atmosphère de touffeur
tropicale et dans un nuage de moustiques…
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Notre chambre et notre case à la Maison de Ananda |
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Le maître des masques |
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Masques et costumes pour célébrer Vishnu |
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Le lion de la bhagavad Gita |
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En bleu, l'une des représentations de Vishnu |
Avec ses 450 km2 de superficie,
on ne croirait pas l’île si menacée, mais érodée chaque année par la mousson et
les débords du fleuve, elle risque de sombrer bel et bien dans les flots dans à
peine vingt ans. Bien sûr, des projets de digues et de remblais sont à l’étude
pour tenter de préserver ce petit paradis de rizières miroitantes et de champs
humides, couverts de jacinthes d’eau. Deux villages principaux, toujours aux
maisons de bambou sur pilotis, se dressent dans l’île, Kamalabari et Garamur.
Nous logeons dans le second, dans une jolie maison traditionnelle à l’escalier
toujours aussi traître, aux sanitaires hélas assez rudimentaires. La maison de
Ananda,
monjitrison@yahoo.fr. ,
Tél. : 9957186356. Et nous dînons de l’inévitable riz au dal, arrosé de la
toute aussi inévitable bière de riz…
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Jolie rencontre sur un pont de singe |
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Gamine attendant son père rentrant de la pêche |
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Potière utilisant la glaise omni-présente sur l'île |
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Une certaine image du paradis... |
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Centaines de marabouts nichant dans ces acacias |
Les satra de Vichnu
A Samaguri Satra, auprès d’un
petit temple bien sûr dédié à Vishnu, le maître enseigne cet art traditionnel à
ses élèves. Sur une fine ossature de bambous tressés, on dispose au pinceau un
odorant mélange fait de bouses de vache et de glaise. On laisse sécher, puis
l’on peint. Le résultat est saisissant, comportant parfois une ossature entière
dans laquelle le danseur doit s’introduire.
Puis nous visitons les deux
principaux sanctuaires de l’île, mais il en existe une bonne vingtaine, Kamala
Bari Satra et Garamur Satra. Un
satra
est donc un monastère dédié à Vishnu le protecteur, le deuxième dieu de la
trinité hindoue avec Brahma le créateur et Shiva le destructeur. Vishnu est
souvent représenté en bleu, avec quatre bras, portant une roue, une conque, un
lotus et une massue, sa monture est Garuda, l’aigle. Quant à Krinsha, né d’un
cheveu noir de Vichnu, aussi représenté en bleu, c’est un simple vacher qui
fréquente assidûment les
gopi, les
jolies vachères, qu’il peut bien sûr toutes satisfaire ! Cet amour
symbolise l’union des âmes cherchant à obtenir leur libération…
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Cascade de retour vers l'embarcadère |
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Singe et son petit |
Dans un satra vivent, prient et travaillent des brahmanes voués au célibat,
qui ont avec eux des élèves. Ces derniers pourront, une fois adultes, se
consacrer ou non à la vie monastique. Il se compose toujours d’une salle de
prière centrale ou namghar dans
laquelle brûle une flamme éternelle, décorée de fresques ou statues évoquant la
vie de Vishnu, mais non considérées comme des divinités en elles-mêmes. Autour
du namghar s’organisent les bâtiments
conventuels. Le premier, le plus important de l’île, date du XVIII è et
comporte deux cents brahmanes, le second, plus tardif, n’en compte que
soixante.
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