ROMAN NOIR
LES APPARENCES
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mon nouveau roman noir, Les apparences.
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Tout semble
irréprochable dans ce petit cercle d’amis fortuné de la Côte normande. On se
reçoit dans de somptueuses propriétés, on s’intéresse à l’Art, un peu à la
politique, mais point trop n’en faut, jusqu’au jour où toutes les apparences
volent en éclats…
Extrait :
Extrait :
La
neige tombait à gros flocons, fait plutôt rare en cette région normande proche
de l’estuaire de la Seine. Ne disait-on pas par ici que « la mer a coutume
de manger la neige » ?
Même si l’effet était ravissant sur les buis et les
ifs taillés au centimètre près de la broderie à la française s’étendant devant
la façade principale du château de Donnerville, la princesse de Livucci
regardait avec contrariété la neige recouvrir peu à peu d’une irréelle
blancheur ses parterres. Cependant elle trouvait le spectacle joli et apaisant.
Elle craignait seulement que le mauvais état des routes départementales menant
au petit village de Donnerville et au vaste château du même nom qu’elle avait
investi pour les fêtes de fin d’année ne pût lui gâter sa réception. La table
de fête était dressée, des bacs emplis d’orchidées naines choisies dans des
tons fauves et or garnissaient le surtout central, ainsi que nombre de tables
et guéridons des deux salons accueillant les dix invités, le salon bleu où l’on
se tiendrait avant le repas, et le salon rose où seraient servis café,
infusions et digestifs. A quoi bon posséder plusieurs salons et veiller
continuellement au goût exquis de leur décor si nul ne venait en
profiter ?
On avait eu beau la nommer tout bas
« princesse de fraîche date » au début de son mariage avec Son
Altesse Sérénissime le prince Serge de Livucci, Hortense avait vite su
s’imposer par son charme, son goût très sûr, ses façons
« princières » de recevoir et l’on avait peu à peu oublié ou affecté
d’oublier, dans le milieu très sélect où ils évoluaient, l’origine de la
nouvelle fortune du prince. Le père d’Hortense avait possédé plusieurs usines
importantes de ciment, les ciments Falherbe. A sa mort, Hortense avait su
s’entourer de gestionnaires compétents, qui avaient gaillardement délocalisé
les diverses usines du groupe Falherbe vers le Moyen-Orient et l’Europe de
l’est. De délocalisations en plans sociaux et placements judicieux dans de prometteuses
start up, le groupe avait acquis une nouvelle virginité et les actions avaient
grimpé vers des sommets, sinon vertigineux, du moins fort satisfaisants.
Serge avait pu offrir une autre
jeunesse à son cher château, toitures flambant neuves, crépi tout frais
badigeonné et tout gai, fenêtres refaites à l’ancienne qui ne laissaient plus
passer les traîtres vents coulis de Normandie. Ensuite, Hortense avait fait
redessiner les anciennes broderies et le labyrinthe du parc, qui n’étaient plus
que des souvenirs, curer et consolider les bassins qu’on ne maintenait plus en
eau depuis longtemps. Désormais, aux beaux jours, ils avaient recommencé à cracher
avec bonhommie leurs jets liquides vers le gris du ciel normand. Elle avait
engagé Christian Lefort, le décorateur le plus prisé du moment pour son goût
presque royal des décors à la façon des XVII è et XVIII è siècle. Ne
murmurait-on pas qu’il allait jusqu’à se prendre pour Louis XIV, avec ses
chaussettes écarlates et les opéras champêtres qu’il prodiguait à ses invités,
dans le somptueux parc de son château de Chanteloup ? Par bonheur,
Chanteloup ne pouvait se comparer aux splendeurs de Donnerville, Hortense ne
l’aurait pas toléré…
Pour faire oublier ses origines
familiales quelque peu douteuses aux yeux des aristocrates trop puristes – mais
qui ne ferme les yeux, de nos jours, devant des fastes étalés avec un tel art et
une telle sérénité ? –, Hortense avait décidé de s’investir dans les
œuvres caritatives. Éternel expédient des princesses aux origines suspectes ou
aux moeurs un peu légères, des starlettes en quête de respectabilité, des
avocats véreux ou des politiques de tout poil menacés de mises en examen. Elle
avait ainsi lancé, à grands renforts de dîners ou cocktails de bienfaisance,
fort huppés et fort dispendieux, une fondation au Liban – l’éloignement
constituant un excellent facteur de tranquillité. La fondation avait créé
plusieurs hôpitaux destinés à recueillir et soigner les chrétiens persécutés au
Proche Orient. Non pas qu’Hortense se souciât particulièrement de leur sort,
mais cette fondation opérait dans les mêmes zones que certaines de ses usines
de ciment… De plus, elle avait obtenu pour le cher Serge une fonction très
honorifique d’ambassadeur de l’ordre de Malte et, même si l’empire de cet ordre
souverain n’était plus qu’un souvenir, cette fonction assurait Serge et son
épouse de l’immunité diplomatique, couvrant pudiquement les divers petits
trafics de Serge dont Hortense préférait ne rien savoir, sinon qu’ils
devenaient au fil des jours fort rémunérateurs. Il fallait bien une occupation
au pauvre chéri et cela valait mieux que ses diverses spéculations boursières,
la plupart du temps plutôt malheureuses…
Hortense, son portable à la main,
redoutait donc à tout instant l’appel de l’un ou l’autre de ses convives, ce
qui aurait détruit le savant équilibre de sa belle tablée. Tout était fin prêt
pour recevoir ses hôtes. Le choix des invités reflétait bien l’éclectisme dont
se flattait la maîtresse de maison : quelques aristos, mais pas trop pour
ne pas sembler emprisonné dans sa caste, un représentant de l’ordre politique
et un autre de l’ordre bourgeois, des artistes, des femmes ou hommes d’affaires
à la réussite sans faiblesse. La seule faille dans ce chef d’œuvre de subtilité
et de bon goût serait la présence de ses beaux-enfants, que Serge lui avait
imposée pour ces fêtes de fin d’année. Même si tout le monde affectait de
s’adorer, au sein de cette famille princière pas fâchée d’avoir pu redorer son
blason grâce à ses usines de ciment, elle n’ignorait pas que Julie et Fabrice
de Livucci la détestaient cordialement, sous des sourires aussi faux que des copies
Nap III. Encore pouvait-elle s’estimer heureuse si Serge n’avait pas invité à
Donnerville la compagne de Julie, Leïla, une présentatrice de télé homosexuelle
à la vulgarité sans réconfort. N’avait pas non plus été conviée celle de
Fabrice, une certaine Clara, vaguement styliste et plus clairement avide de se
faire épouser et de jouir de la récente et immense fortune Livucci… Sous le
charme de ses suaves sourires, Hortense veillait au grain et repoussait avec
énergie chaque nouvelle tentative des dites compagnes.
Par chance aussi, la princesse
douairière, qui venait d’atteindre l’âge canonique de 90 ans et s’en remettait
mal, devenue presque grabataire et parfois assez confuse après un énième AVC,
ne serait pas non plus de la fête. On ne pouvait tout de même imposer à leurs
invités l’affreuse vision d’une telle dégradation, Serge avait fini par le
comprendre. Et comme il n’était pas question de sacrifier l’un des salons,
petits salons, bibliothèque ou salon de musique du rez-de-chaussée, la vieille
princesse demeurait confinée dans sa chambre du premier étage et n’en
descendrait plus jamais. Elle ne manquait de rien, une armée d’infirmières,
aides soignantes ou auxiliaires de vie se relayant à son chevet. Du moins
n’offensait-elle plus la vue et l’odorat d’Hortense qui acceptait de veiller à
son confort, mais de très loin !
Pendant qu’elle s’assurait que tout
était parfait dans le précieux décor XVIII è des Salons Bleu et Rose, Upali, le
maître d’hôtel sri lankais qui avait belle allure dans son gilet de damas rouge
rayé de noir, hérissé de tout petits boutons qui lui donnait presque des
allures de prélat, houspillait les deux femmes de chambre, Maria et Pilar.
Maria arborait un air trop sérieux, presque revêche, comme si sa quarantaine
lui avait infiniment pesé. Pilar, petite jeunette de vingt ans au perpétuel
sourire, semblait bien proche de la panique. Ce serait le premier dîner servi
auquel elle participerait et Maria s’efforçait de la rassurer.
– Upali et moi
présenterons les plats. Toi, tu n’auras qu’à desservir. Ne te presse pas, évite
les gestes brusques et tout ira bien.
Les deux femmes s’exprimaient entre
elles en espagnol, tout en comprenant bien le français. Celui d’Upali demeurait
quelque peu hésitant, mais son anglais restait parfait. De nos jours, comme
chacun sait, des domestiques stylés, ça ne se trouve qu’à l’étranger… Fait sans
doute regrettable, mais Hortense s’estimait encore heureuse d’avoir déniché ces
trois perles que ses amies lui enviaient.
Le chef était un vietnamien, par bonheur reconverti à
l’art de la cuisine française. Normandie oblige, il avait prévu pour l’occasion
des assiettes de fruits de mer venant tout droit du marché aux poissons de
Trouville. Ce marché avait brûlé quelques années plus tôt, mais on l’avait
reconstruit à l’identique et les marins pêcheurs continuaient à y proposer le
produit de leur pêche, d’une délicieuse fraîcheur. Ensuite, il y aurait des
côtelettes d’agneaux des prés salés, divers petits légumes, salade et
assortiment de fromages normands et une mousse au chocolat accompagnée de
sorbets aux fruits exotiques. Un menu simple et de bon ton. Le champagne se
dégusterait dans le salon bleu avant le repas, café et digestifs se prendraient
dans le salon rose. Serge avait choisi les vins et Hortense lui faisait
confiance sur ce point. C’était à peu près le seul domaine où il excellait,
mais il fallait reconnaître que sa cave faisait bien des envieux…
Elle attendit qu’Upali et les deux femmes de chambre
eussent regagné l’office ou la cuisine pour entrer à son tour dans la salle à
manger où tout serait, bien sûr, éclairé aux bougies, ce qui sied à la peau des
femmes plus très sûres de leurs charmes et de leur éternelle jeunesse… On avait
pour l’occasion sorti le service Compagnie des Indes à la rose portant la couronne
fermée des princes de Livucci. L’argenterie et le cristal des verres
étincelaient dans une semi-pénombre – Upali n’allumerait les bougies que
lorsque les invités seraient prêts à passer à table. Les tons fauves et or des
orchidées dispensaient ce qu’il fallait de touche exotique. Une nappe blanche
soigneusement amidonnée, bien sûr brodée aux armes des Livucci, enveloppait la
table de ses plis soyeux. De grands candélabres d’argent supportaient des
bougies fauves – Hortense avait eu un mal fou à les dénicher. Les serviettes
étaient pliées comme il fallait, les rince-doigts bien disposés, des petits
cartons adossés aux verres portaient le nom des convives, évidemment écrits à
la main. Pourvu qu’aucune défection de dernière minute ne vînt déparer le bon agencement
de la table ! La Petite Musique de Nuit de Mozart, mise en sourdine,
ajoutait à la magie de l’instant.
Hortense se regarda sans complaisance dans l’immense
miroir Louis XV surplombant la cheminée du salon bleu. Sa robe longue en voile
d’or mettait en valeur sa silhouette mince – il lui semblait qu’il y avait des
années qu’elle ne mangeait plus à sa faim, devant se contenter de picorer dans
son assiette, mais elle n’aurait pas supporté de finir dans la peau d’une
grosse femme molle, comme la vieille princesse qui n’en finissait pas de
mourir, dans sa chambre d’apparat du premier étage transformée en pièce
d’hôpital, avec son lit et son fauteuil médicalisés, son hamac élévateur
servant à la déplacer et les peu ragoûtantes chaises-pots, les déambulateurs et
tout l’arsenal de médicaments qu’on faisait ingérer à la vieille femme.
Souvent, il semblait à Hortense que ce personnel ruineux, ces potions diverses
visant à prolonger l’existence d’une vieille potiche presque débile, ces
perfusions pendant au bout de leurs perches n’avaient plus aucune raison
d’être. L’esprit de la vieille princesse vagabondait le plus souvent en des
contrées où son entourage ne pouvait la rejoindre… Bien sûr l’euthanasie, dans
une famille aussi croyante et aussi conservatrice que l’était celle des
Livucci, mieux valait n’y point songer… Hortense avait un jour tenté d’aborder
le sujet avec Serge et, à sa grande surprise, cet homme souple et d’ordinaire
accommodant parce qu’il n’avait aucune espèce de conviction, s’était aussitôt refermé
en lui répondant par un sec :
– Dans ma famille, on n’aide pas les personne âgées à
passer de vie à trépas, ne vous en déplaise, ma chère…
Elle n’avait plus jamais osé en parler.
Serge venait d’entrer à son tour dans le salon bleu.
Elle lui jeta un rapide coup d’œil. Grand et mince, il portait bien le smoking
et elle le jugea, comme d’habitude, irréprochable, attendant vainement un
compliment sur sa propre tenue qui ne vint pas. Il y avait longtemps que son
mari ne la voyait plus et l’enrobait d’une indifférence polie. Elle y gagnait
somme toute en liberté, mais trouvait parfois difficile de n’être plus qu’une
ombre pour lui. Enfin, il n’avait jamais été question d’amour dans leur union.
Il ne s’agissait que de conventions à respecter entre personnes bien-élevées,
ce qui valait peut-être mieux, la passion restant chose si triviale et
dérangeante. Simple affaire d’hormones, somme toute… Il lui demanda pourtant
pour la forme :
– Tout se présente-t-il comme vous le souhaitez, ma
chère ?
– Absolument.
Il avait toujours compté sur elle pour n’être jamais
importuné par les détails domestiques qu’il exécrait, trouvant normal que leurs
diverses résidences, un hôtel particulier à Neuilly, un chalet à Megève, ce
château normand et une villa sur la Côte Basque fussent des lieux de charme et
de luxe discret où un personnel parfaitement stylé et discret rendait
l’existence harmonieuse et supportable, ce qui supposait bien sûr des frais
considérables, mais ce n’était pas son problème. Ne l’avait-il pas épousée pour
son immense fortune, ses talents de maîtresse de maison et son physique
avantageux ? Le reste lui importait peu, pourvu qu’elle n’entachât pas un
nom prestigieux – son seul bien tant que sa mère restait en vie. Il était même
souhaitable qu’elle contribuât à son prestige.
Hortense pouvait prendre autant d’amants qu’elle le
souhaitait, pourvu que ses liaisons restent discrètes et de bon ton. Lui-même
ne se gênait pas avec ses secrétaires, que sa femme recrutait dans une agence
de mannequins en vogue. Elle connaissait ses goûts, sa paresse naturelle et son
besoin de fréquents changements. Tous deux vivaient ainsi en bonne
intelligence, évitant avec soin scènes et sujets de discorde. Si seulement ses
propres enfants, Julie et Fabrice, avaient pu imiter la belle-mère qu’ils
exécraient en silence, mais un silence assourdissant… Julie ne cachait guère
ses amours tumultueuses et saphiques. Du moins son cabinet d’avocats
marchait-il bien. Fabrice n’était guère qu’un gigolo fortuné et désoeuvré comme
il y en a tant, avec une fâcheuse propension à s’afficher avec les maîtresses
les plus vulgaires et tapageuses qu’il pût trouver… Enfin, tant que les
conflits demeuraient larvés, comme souvent en famille, sa vie restait sereine.
– Outre le ministre et sa femme, Antony et Éva Bormann,
je ne sais plus qui vous avez convié, Hortense. Puis-je avoir la liste des
invités ?
– La voici. Seul importera ce soir Antony Bormann. Vous
vous souvenez sans doute que notre ancien député de l’Eure vient tout juste
d’être nommé ministre de la Défense, même s’il n’a à mon avis aucune espèce de
compétence en la matière, mais on n’a jamais demandé à un ministre d’être
compétent, n’est-ce pas ? Il connaît bien mieux les chevaux de son haras
que les caractéristiques des Rafales, enfin…
– Absolument, il suffit qu’il ait le bras long et soit
de nos amis. Les autres invités ne seront bien sûr que des figurants, mais
rappelez-moi de qui il s’agit.
Hortense eut un soupir à peine exaspéré. Elle lui
avait déjà expliqué en long et en large le but de ce dîner et présenté les
divers invités, mais Serge était ainsi, il ne retenait jamais rien de sérieux.
Elle reprit donc ses précédentes explications :
– N’oubliez pas qu’Éva Bormann a ouvert dans leur beau
manoir ou haras de Malortie une galerie d’art qui marche, ma foi, fort bien.
C’est la raison de la présence des Pradier. Lui, Hervé Pradier, exposera
bientôt chez Éva. Elle, Hélène Pradier, est une romancière de renom, des romans
de gare, certes, mais ça marche. N’oubliez pas de lui parler de « son
œuvre », elle adore ça et y croit encore. Ils ont deux enfants, je crois,
mais ce n’est guère important. Ensuite viennent Maurice et Sophie de Lorme…
– Des aristos ?
– Même si vous ne la
fréquentez guère, Sophie
est votre lointaine cousine, elle y tient
beaucoup, ne l’oubliez pas. Quant à son mari, ce cher Maurice, il n’a coupé que
très récemment son nom en deux. Votre faux cousin est un promoteur immobilier
un peu véreux, comme tous ses confrères, mais qui a réussi un coup d’éclat en
aménageant le domaine de Mannevault, non loin d’Ablon. Il doit avoir quelques
soucis de trésorerie, car il tenait beaucoup à rencontrer Antony. Ils ont eu
sur le tard un gamin insupportable dont ils sont fous, un petit Noé. On le dit
l’amant d’Éva et il voudrait devenir le meilleur ami du mari. Quant à Sophie de
Lorme, donc, elle couche avec Hervé, qui voudrait bien s’en débarrasser…
– Nous serons vraiment en famille !
– En effet, quoi de plus sain qu’une belle et grande
famille ? Outre vos deux enfants, que vous avez par bonheur su persuader de
venir en célibataires, il y aura encore notre nouveau notaire et sa femme,
Alain et Cécile Ramier. Elle me semble assez sotte et ne se soucie que de
jardinage, il est habile, onctueux à souhait, il en sait long sur les uns et
les autres et n’est que depuis peu en Normandie, où il cherche à faire son
trou.
– Avec qui mes enfants ont-ils couché, dans cet
intéressant éventail de personnalités ?
– Julie avec personne à ma connaissance, je ne crois pas
qu’il y ait de lesbienne dans le lot. Fabrice fut un temps l’amant de Sophie de
Lorme, mais il l’a plaquée, assez méchamment je crois. Elle n’était pas assez
riche pour lui, j’imagine.
– J’espère que nous n’aurons droit à aucune crise de
nerf intempestive.
– Nous sommes entre gens du monde, tout de même.
– Le tout est
de savoir de quel monde il s’agit. J’aperçois les phares d’une voiture.
– Pourvu que
personne n’aille se perdre, avec ce brouillard et cette neige.
– Gageons que
vous savez aussi mettre les éléments de votre côté !
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