SE BAIGNER A LA JAPONAISE


Au Japon, les bains sont un lieu de rencontres privilégié



L'hygiène japonaise n'est plus à vanter. Nul ne se lave plus qu'un Japonais et c'est ravissant de voir une femme à sa toilette dans un bain public, à la fois pudique et charmeuse. C'est aussi un lieu convivial où l'on se donne rendez-vous, par plaisir ou pour discuter affaires.


Les règles du savoir-vivre du bain japonais

La tradition japonaise du bain comporte tout un rituel qu'il faut observer avec soin, dans les ryokan ou auberges d'antan. Le bain est public et se prend nu, les femmes d'un côté, les hommes de l'autre, la salle des femmes étant indiquée par un rideau rouge et celle des hommes par un bleu. Avant d'entrer nu dans la vaste piscine d'eau chaude, il convient, par courtoisie, de se savonner des pieds à la tête, assis sur un tabouret, devant une sorte de comptoir comprenant tout ce qu'il faut pour la toilette : brosses à dents, peignes et brosses, shampoings, savons, crèmes diverses. Puis on se rince soigneusement avant de pénétrer dans le bain, plaçant pudiquement une minuscule serviette promue à cet usage devant son ventre, totalement nu mais saluant avec courtoisie les divers occupants. Il y a souvent, donnant directement sur un jardin intérieur, un vaste tonneau empli d'eau encore plus chaude où l'on se glisse en frissonnant, le taru-buro. C'est surtout délicieux quand il neige dehors car on se sent préservé, la tête et le cou étant seuls exposés au froid, sensation rare.

Dans l'appartement privé d'un ryokan, il existe toujours un coin réservé aux ablutions et des toilettes. Pour se rendre dans ce dernier lieu, il convient de mettre des sandales spéciales que l'on enlève sitôt sorti. La plupart sont équipées d'un curieux bloc hérissé de boutons. L'un permet d'avoir une lunette chauffante où s'asseoir, deux autres offrent plusieurs sortes de jets d'eau servant à la toilette intime, un autre au séchage, luxe inconnu des malheureux Occidentaux que nous sommes...




Le complexe de Yunessum reconstitue
une ambiance tropicale en plein air


Les folies de Yunessum

Les Japonais adorent les bains naturels, dans de jolis lieux où jaillissent naturellement des sources d'eau chaude, souvent sulfureuses, ce qui n'est pas rare dans ce pays de volcans. C'est ainsi que la charmante ville de province d'Hakone, située dans la vallée volcanique d'Owakudani, au bord du lac d'Ashino, est célèbre pour ses sources d'eau chaude naturelles. Il y a six ans, le vaste complexe de Yunessum a ouvert au public dans un parc imitant à merveille les caprices de la nature, cascades, bassins, rochers, geysers tout un assortiment de bains, du plus poétique au plus fou.

A Yunessun, qui comprend toute sorte de bains traditionnels, publics et privés, piscines et saunas, la partie aménagée dans le parc est mixte. On s'y rend donc en maillots de bain. Là, on peut se doucher dans des vasques imitant la nature, sous une cascade d'eau chaude. Mais on peut aussi, sous une grande bouteille de vin, japonais bien sûr, barboter dans une eau rouge sang. Ce bassin n'est évidemment pas rempli de vin, des colorants étant mêlés aux arômes, mais il en donne l'illusion. Il y a ainsi le bain de thé vert, à l'eau d'une belle teinte émeraude surmontée d'une grosse théière, celui de café, de saké ou de goémons. Le premier détend, le second et le troisième stimulent, le saké est excellent pour la peau et les goémons sont bénéfiques aux articulations douloureuses.
Très apprécie des hommes, ce bains aux aromes de Bordeau

Située dans une région volcanique, les eaux de Yunessum
sont excellentes au naturel

Pour raffermir la peau, ces jeunes filles essaient
un bain au thé vert

L'ambiance est surtout festive. Les enfants, émerveillés, courent d'un bain à l'autre, tâtant d'une couleur puis d'une autre. Pour les adultes, cette installation en plein air, imitant parfaitement les caprices de la nature, est poétique à souhait et la couleur très crue des autres bains ajoute une petite touche de folie à cet ensemble si bien conçu. De toute façon, l'effet curatif des eaux sulfureuses, excellentes pour tout eczéma ou maladies de peau, est connu depuis longtemps. Et l'on passe là une journée de détente dans un lieu ravissant, avant de prendre le funiculaire pour aller voir les curieuses fumeroles volcaniques ou d'emprunter un bateau digne des pirates du capitaine Crochet pour sillonner les eaux du lac d'Ashino et visiter son sanctuaire, le Hakone Gongen. Il s'élève au pied du mont Koma, son entrée étant marquée par un vaste torii ou porte, planté dans l'eau.  Le soir venu, rentré dans son ryokan, on goûte à nouveau cette détente aimable d'un bain public, avant qu'un repas raffiné, à base d'algues et de poissons du lac, ne soit servi dans la chambre, comme c'est l'usage dans ces auberges traditionnelles où une hôtesse en kimono déploiera, sitôt la table basse desservie, futon et couette pour la nuit. Le matin, le rituel des bains recommence, chacun se pressant dans les couloirs, vêtu de son kimono d'intérieur qui donne une allure si élégante au moindre geste.
Une théière géante sert de douche

Le bain de goémons est réputé
pour sa tonicité


Carnet pratique :

Comment y aller :
Par Japon airline, 4, rue de Ventadour 75001 Paris, Tél. : 01 44 35 55 72 et en consultant le site de l'Office du Tourisme, même adresse et Tél. : 01 42 96 28 89, www.tourisme-japon.fr.

Comment organiser votre voyage :

- Voyageurs du Monde, 55, rue Saine-Anne 75002 Paris, Tél. : 08 92 23 56 56, grand spécialiste du Japon, vous organisera un voyage sur mesure et vous procurera le passe JR, qui vous permettra de voyager sur la plupart des trains japonais.

- L'agence NostaAsie, 19, rue Damesme, 75013 Paris, Tél. : 01 43 13 29 29 est également spécialiste du Japon.

Où loger  : Dans bien des villes, les hôtels Prince, 12, rue Vignon 75009 Paris, Tél. : 01 53 05 99 09 jouissent en général d'une belle vue et les prix sont raisonnables.

- Yunessun : 1297 Ninotaira Hakone-machi Kanagawa-ken 250-0407, Tél. : 0460-82-4126, site : http://www.yunessun.com.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

LES BONS PLANS DE TINTINE

LAC DE CONSTANCE

UN ARTICLE DE MON PERE