CHEZ LA FEE MELUSINE
Luxembourg, le royaume enchanté de la fée Mélusine
Dans les eaux bleues de l'Izette s'ébattait la très belle fée Mélusine... |
Ce joli petit train vert permet de parcourir la ville sans fatigue |
Du viaduc, la vue est superbe sur ville et campagne |
La Corniche, la partie la plus ancienne de la cité |
Sa petite taille, 2586 km2 et ses 476 000 habitants, sa
situation au cœur de l’Europe, son surnom de « Gibraltar du nord »,
sa capitale de Luxembourg coupée par un profond ravin que dominent de puissants
restes de forteresse, tout, au Luxembourg, prête à la légende. Celle de
Mélusine est si poétique qu’on a envie d’y croire…
L’amoureux de la fée Mélusine, fondateur de la ville
On raconte qu’en l’an mille, le
comte Sigefroi, venu des Ardennes en traquant un cerf, rencontra, se baignant
dans les eaux bleues de l’Alzette, une ravissante jeune fille dont il s’éprit
et dont il fit son épouse. En mémoire de leur rencontre, il décida de ne plus
quitter ces lieux et d’édifier pour sa belle un fortin sur l’éperon rocheux du
Bock dominant cette vallée. Il acquit cette terre et y bâtit le Lucilinburhuc,
le « petit château ». Ils y furent heureux et eurent deux enfants. La
seule exigence de Mélusine était que le comte ne cherchât pas à la voir
lorsqu’elle prenait son bain, mais un jour Sigefroi, n’y tenant plus de
curiosité, pénétra dans la pièce et vit que la comtesse s’était changée en
dragon ailé. Et Mélusine, désespérée que son secret fût découvert, car elle
était fée, s’envola par la fenêtre du castel pour ne jamais revenir. On dit que
depuis lors, elle hante toujours les eaux de l’Alzette et que certaines nuits,
on peut encore l’entendre pleurer.
Là où la légende rejoint l’Histoire,
est que l’on trouve trace de ce comte Sigefroi, qui a donné son nom à l’une des
rues de la ville. Un document datant de 963 atteste qu’il acheta bien cette
terre à l’abbaye Saint-Maximin de Trèves. Son fils, Conrad Ier, fut le premier
à porter le nom de « comes de Luccelemburc », comte de Luxembourg. Au
fil des ans, le petit comté s’agrandit jusqu’à occuper au XIII è siècle un
vaste espace entre Meuse et Moselle. Au tout début du XIV è siècle, le comte
Henri VII de Luxembourg est élu roi d’Allemagne. Ensuite, le comté connaît des
fortunes diverses. Il est la propriété des ducs de Bourgogne, puis des Pays-Bas
et même de la France au XVIII è siècle.
La place du Marché, si animée chaque samedi |
On peut y achever les meilleurs produits du terroi |
La carte de l’Europe est
redessinée lorsque s’effondre l’empire de Napoléon. Il s’agit de créer un état
tampon protégeant le reste de l’Europe de la France, les Pays-Bas, qui
englobent Hollande et Luxembourg. Ce ne sera qu’au traité de Londres de 1839
que le Grand-Duché du Luxembourg, sous la souveraineté des Orange-Nassau, se
sépare du Luxembourg belge, tout en restant dans l’orbite de l’Allemagne et des
Pays-Bas. Ces liens vont se défaire peu à peu, notamment lors de la Première
Guerre mondiale, quand le Luxembourg affirme sa neutralité. Nouvelle occupation
militaire par les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale. Cette fois, la
Grande-Duchesse Charlotte et le Gouvernement choisissent l’exil. Le Luxembourg
est libéré par l’armée américaine le 10 septembre 1944 et la Grande-Duchesse
rentre d’exil le 14 avril suivant. Reste à reconstruire un petit pays durement
éprouvé.
Dans les années soixante, le
Luxembourg devient une place financière avec laquelle il faut compter et
s’inscrit dans la Grande Région, un espace de coopération transnationale
englobant les villes de Luxembourg, Trèves, Sarrebruck et Metz, soit quelques
onze millions d’habitants.
Pour ne pas gâcher tout le charme
de la vieille cité que l’on parcourt facilement à pied ou à bicyclette, les
tours du quartier des affaires se sont élevées au nord de la petite ville, dans
le quartier du Kirchberg.
Le mariage du prince héritier
Guillaume avec une jeune fille belge, la comtesse Stéphanie de Lannoy, le 20
octobre dernier en la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg et les acclamations
des Luxembourgeois prouvent combien ils sont attachés à leur histoire et à leur
famille grand-ducale.
D'étranges lampadaires animent les principales rues |
La nouvelle façade de glaces du Musée d'Histoire s'harmonise bien à ses vieilles pierres |
Du haut des remparts, la vue porte sur les jardins à la française, puis sur la cathédrale |
Flâner à pied à la découverte de
la ville est la meilleure façon de la découvrir. En deux heures, on en fait le
tour et l’on revient ensuite voir plus en détail ce que l’on a préféré. Ce qui
frappe de prime abord à Luxembourg est le nombre des fortins, remparts,
échauguettes, monumentales portes, puis les fortifications de Vauban érigées
par les Français qui ont couvert jusqu’à 180 hectares , mais
furent partiellement démembrées.
Pour mieux comprendre l’importance
stratégique de cette ville et son surnom de « Gilbraltar du nord »,
il faut arpenter ses innombrables casemates de la Pétrusse et du Bock,
emplacment du château du comte Sigefroi. Cet immense système de défense
souterraine organisé par les Espagnols au XVII è siècle, puis par les
Autrichiens au siècle suivant, fut sans cesse agrandi. Certaines galeries sont
creusées jusqu’à 40 m
de profondeur et serpente en leur monde souterrain sur plusieurs étages.
Pendant les deux dernières guerres, elles servirent d’abri et pouvaient abriter
jusqu’à 35 000 personnes. Après le démantèlement de la forteresse en 1867,
la plupart furent murées, mais elles furent rouvertes au public en 1933. Elles
sont classées au patrimoine de l’Unesco. Bien sûr, il serait dangereux de s’y
aventurer seul et elles donnent lieu à deux visites différentes, se renseigner
pour les heures et lieux de départ au City Tourist Office, 30, place Guillaume
II ou sur www.Icto.lu. En sortant des
galeries souterraines, gagnez le Chemin de la Corniche, le plus beau balcon de
l’Europe, puis la vieille ville. Si vous êtes passionné d’histoire, vous pouvez
aussi demander un plan du circuit Vauban permettant de parcourir une bonne
partie de la ville-forteresse.
En pleine ville, la belle façade un peu austère du Palais Grand-Ducal |
Pleine de charme avec ses ruelles
tortueuses et ses vieilles maisons, ses boutiques, elle donne la surprise
d’être soudain trouée de places spacieuses aux bistrots permettant de déguster
un verre du célèbre crémant du Luxembourg en se reposant. Au cœur de la vieille
ville, le Marché-aux-poissons où se croisaient jadis deux voies romaines occupe
l’emplacement des premiers marchés et est bordé de beaux bâtiments à arcades.
Bien plus vaste est la place Guillaume II, datant du XVIII è siècle, où se
trouvaient autrefois l’église et le couvent des franciscains. Elle abrite
maintenant l’Hôtel de Ville et le City Tourist Office, d’agréables marchés des
produits locaux, charcuteries, vins et formages surtout, le marché aux fleurs
et des concerts en plein air à la belle saison. Plantée de tilleuls ombrageant
ses innombrables bistrots et datant du XVII è siècle, la Place d’Armes, en
pleine zone piétonne, est le rendez-vous préféré des jeunes et est toujours
gaie et animée. Toute proche de la cathédrale et du quartier gouvernemental, la
place Clairefontaine doit son nom à l’abbaye à laquelle elle appartenait.
Complètement réaménagée dans les années 80, elle offre un vaste espace ceint de
vieilles maisons.
Cendrillon n'aurait pas boudé ces escarpins en chocolat de la Chocolate House |
Les pains de la gastronomie luxembourgeoise sont à juste titre célèbres |
C’est aussi au cœur de la vieille
ville que s’élève le palais grand-ducal datant de la Renaissance mais
partiellement reconstruit après une explosion de poudre au XVI è siècle. C’est
la résidence de ville de la famille grand-ducale, qui ne se visite pas. Ayant
d’abord servi d’hôtel de ville, il n’a ni jardin ni espace vert. C’est aussi
dans la vieille ville que l’on peut visiter le musée d’Histoire de la ville de
Luxembourg, le plus intéressant pour comprendre cette ville si vous ne deviez
en voir qu’un. Sa façade de verrières ultra modernes, son étonnant ascenseur
aussi vaste qu’un salon s’intègrent bien dans un ensemble de quatre demeures
historiques et donne une exacte idée de l’extraordinaire essor de cette ville
depuis sa fondation au X è siècle. 14, rue du Saint-esprit et voir à www.mhvl.lu.
Inauguré en 2006 et conç par
l’architecte Ieoh Ming Pei, le célèbre architecte de la Pyramide du Louvre, ce
musée d’Art contemporain rend hommage aux 25 ans de règne du Grand-Duc Jean, le
père de l’actuel chef de l’Etat. Il se dresse sur le plateau de Kirchberg, face
à la vieille ville, intégrant dans ses étonnantes structures jouant comme
toujours chez Ming Pei avec la lumière les restes de l’ancien fort Thüngen.
Même défi que pour le Louvre, quand une architecture futuriste fait revivre les
vieilles pierres. Son Grand Hall aux dimensions d’une nef de cathédrale, ses
escaliers s’envolant vers les airs, les vues ménagées sur l’extérieur et
l’habile mélange de pierre dorée et de verre font que extérieur et intérieur ne
cessent de se mêler en un harmonieux mélange. Mudam, 3, ParkDraï Eechelen et
voir www.mudam.lu.
Fiche pratique
Comment y aller
En deux heures 06, un TGV relie
plusieurs fois par jours Paris au Luxembourg. Si on réserve à l’avance, on
trouve des places à 25E.
Où dormir
. Au « Le place
d’Armes », au N° 18 de cette place, cet hôtel de charme mêle agréablement
meubles anciens et contemporains. www.hotel-leplacedarmes.com.
. Charmant mais moins luxueux,
l’hôtel Simoncini, 6, rue Notre-Dame et www.hotelsimoncini.lu
est nettement plus abordable.
Où se restaurer
. Au restaurant Am Tiirmschen, au
cœur de l’îlot gastronomique du Fëschmaart, 32, rue de L’eau et www.amtiirmschen.lu pour goûter quelques
spécialités dont le fameux knidelen, sorte de gnocchis au roquefort.
. Au Mesa Verde du 11, rue du
Saint-Esprit et www.mesa.lu pour essayer la
cuisine végétarienne luxembourgeoise dans une étonnante ambiance.
Où déguster vins et chocolats
. Ouvert depuis juin 2012 et
redécoré par Pascal Allaman, le Café de Paris du Place d’Armes est un vrai bar
à vins permettant de s’initier aux vignobles luxembourgeois.
. A la Chocolate House du 20, rue
du Marché aux-Herbes, juste en face du palais Grand-Ducal et www.chocobonn.lu, Nathalie Bonn vous fera
tester ses audacieux mélanges.
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