Journées du patrimoine en Mayenne
Coup de chapeau, coup de gueule
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Le château de Hauterives et ses terrasses fleuries |
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Un écrin de roses pour cette élégante demeure du XVIII è siècle |
Si les journées du Patrimoine des
14 et 15 septembre ouvrent chaque année des domaines privés au public, si elles
sont souvent l’occasion de découvrir des merveilles de l’architecture française,
elles peuvent aussi ouvrir sur des découvertes… moins agréables. Ainsi, du côté
de Laval, en Mayenne, Hauterives à Argentré, l’ancienne propriété des
Montalembert appartenant à présent à une charmante Canadienne a retrouvé
toiture et chiens assis flambant neuf, crépi tout frais refait, murs d’enceinte
des jardins remontés et surtout… Les plans d’un délicieux jardin imaginé par
Lenôtre pour ce domaine et jamais réalisé faute de moyens ont enfin vu le jour.
Entre les buis bien taillés et autour d’un charmant kiosque s’épanouit une
roseraie servant d’écrin à ce bel édifice du XVIII è siècle offrant chambres
d’hôtes dans le château ou le pigeonnier et salles de réunions ou de mariages
dans un parc de quinze hectares.
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Sainte Véronique à ND de Pritz |
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Le maître autel |
Autre son de cloche, si l’on peut
dire, pour la petite chapelle de
Notre Dame de Pritz, datant des VIIIè aux XIè
siècles. Construite près d’un ancien gué de la Mayenne, sur l’emplacement d’une
villa romaine – on peut d’ailleurs voir un
lech
ou stèle gauloise près de la porte d’entrée aujourd’hui murée, datant du VI è
siècle av JC – elle fut rénovée en 1024 par les moines bénédictins de l’abbaye
de la Couture du Mans. Son cimetière fut longtemps le seul de Laval. Vendue le
12 germinal an II, en 1794, à un certain Julien Dupré, elle est restée depuis
lors une propriété privée. Appartenant aujourd’hui à Mme Jeanne Laurent-Bellue,
elle se trouve dans un état d’abandon lamentable, murs couverts de salpêtre,
dalles disjointes et à peine propres. Etat d’autant plus alarmant qu’elle
comporte les magnifiques gisants d’André Mérienne et de sa femme, des fresques
du XI è siècle représentant notamment les Vieillards de l’Apocalypse sur des
murs partant en lambeaux, la sixième station d’un chemin de croix grandeur
nature autrefois sur le chemin de Pritz, sainte Véronique essuyant de son voile
le visage du Christ, et un extraordinaire retable datant de 1677, œuvre du
sculpteur Michel Lemesle. Que certains édifices religieux demeurent propriété
privée, pourquoi pas s’ils sont entretenus. Mais que le précieux patrimoine
d’une région soit ainsi menacé devrait faire réagir les Monuments Historiques.
Bientôt, il ne sera plus temps…
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Gisant d'André Mérienne |
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