INITIATION EROTIQUE
INITIATION EROTIQUE
2013 sera érotique ou ne sera pas !
2013 sera érotique ou ne sera pas !
Depuis ma découverte de
« l’enfer » de mon beau-père, j’ai donc continué à compléter sa collection
et mes connaissances théoriques par l’achat d’ouvrages plus modernes.
Peut-être, ma vie avec Olivier n’aurait-elle pas été ce triste fiasco si
j’avais alors osé quelques initiatives.
J’aurais pu, telle Emmanuelle :
Sans
tenir trop serrée la verge vibrante, elle ajoute la pression de ses doigts et
le mouvement régulier de sa main à la succion de ses lèvres – appliquée à
délivrer harmonieusement l’organe de sa semence, à le vider le plus totalement
possible. Lorsque Jean se rend, elle avale par lentes gorgées la substance
savoureuse qu’elle a réussi à tirer du fond de lui ; mais le dernier jet,
elle le laisse en ronronnant fondre sur sa langue amoureuse.
Mais je n’ai jamais goûté au
sperme d’Olivier.
J’aurais pu, telle la Minne de
Colette :
Enfin elle tourna vers lui des yeux inconnus
et chantonna : « Ta Minne… ta Minne… à toi… », tandis qu’il sentait enfin, contre lui, la houle d’un corps
heureux…
Mais je n’ai jamais chantonné de la
sorte pour Olivier, qui n’a jamais rendu mon corps
Heureux.
J’aurais pu, telle l’amante de
Baudelaire, m’offrir nue sur les draps :
Tu trouveras au bout de deux seins
bien lourds,
Deux larges médaille de bronze,
Et sous un ventre uni, doux comme
du velours,
Bistré comme la peau d’un bonze,
Une riche toison qui vraiment est la sœur
De cette énorme chevelure,
Souple et frisée, et qui t’égale en
épaisseur,
Nuit sans étoiles, Nuit
obscure !
Mais je me
suis toujours enfouie dans l’obscurité de ma chambre, à l’abri des
regards
d’Olivier.
J’aurais pu lui murmurer les mots et les outrances de
Pierre Louÿs en lui faisant
découvrir cette partie de moi :
Le clitoris extasié par la douleur.
Rubis mystérieux qui bouge.
Mais Olivier ne s’intéressa guère
à ce genre de rubis.
J’aurais
pu, parfois, le bercer comme on fait d’un enfant, imitant l’Ada de Nabokov :
Quand il devenait trop bruyant, elle
essayait de le calmer comme on calme un enfant, elle faisait chut !
chut ! en lui
soufflant dans la bouche – et ses quatre membres étaient noués sans vergogne
autour de lui comme si elle avait fait l’amour depuis toujours, dans tous nos
rêves – mais l’impatience de la passion juvénile ne résista pas à quelques
coups de pointe poussés à l’aventure.
Mais Olivier témoigna bien rarement
d’impatience juvénileJ’aurais
pu, telle la Rébecca de Mandiargues, me laisser fustiger par un bouquet de roses :Plus
tard, Daniel avait pris sur le guéridon les roses et il les avait disposées aux
pieds de Rébecca, entre ses pieds plutôt, à dire les choses avec précision, et
devant l’enfourchure de ses membres inférieurs. Il les avait réunies en
faisceau, puis il s’était servi de ce faisceau pour battre très doucement le
corps nu de son amante, en lui déchirant un peu la peau des cuisses, par l’effet
des épines, ainsi que celle des flancs, au-dessous des seins, et celle du
ventre maigre. Les pétales en pluie de thé s’étaient effeuillés sur le lit de
repos, tandis que les coups ou les caresses, s’étaient abaissé à égratigner ses
pieds également.
Mais Olivier ne m’avait jamais offert de
fleurs. Les roses, je les cultivais moi-même, sans songer à les rendre objet de
plaisir.
J’aurais pu, telle la Lula de Rezvani, jouer
avec le feu :
Elle fait sauter la boucle de ma ceinture et
entrouvre mon blue-jean. Sa main se pose sur mon ventre, glisse dans les poils,
m’enveloppe. Dans les lueurs du feu elle m’attire de son autre main, appuie sur
ma hanche, me déplace vers son visage dans des froissements énervants.
Mais
si Malortie ne manque pas de cheminée tirant fort bien, Olivier n’a jamais
porté de blue-jean…
J’ai plutôt imitée la Nana de Zola. Comme on ne m’aimait pas, je me suis contemplée,
parfois aimée :
Nana
se pelotonnait sur elle-même. Un frisson de tendresse semblait avoir passé dans
ses membres. Les yeux mouillés, elle se faisait petite, comme pour mieux se
sentir. Puis elle dénoua les mains, les abaissa le long d’elle par un
glissement jusqu’aux seins, qu’elle écrasa d’une étreinte nerveuse. Et
rengorgée, se fondant dans une caresse de tout son corps, elle se frotta les
joues à droite, à gauche, contre ses épaules, avec câlinerie. Sa bouche goulue
soufflait sur elle le désir. Elle allongea les lèvres, elle se baisa longuement
près de l’aisselle, en riant à l’autre Nana qui, elle aussi, se baisait dans la
glace.
La vieille dame qui lisait
des romans
pornos
Isaure de Saint Pierre
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Renouant
avec ses premières amours, un érotisme chatoyant s’exprimant au niveau du ressenti, Isaure de
Saint Pierre s’amuse, avec ce roman inédit, à brouiller les cartes et à
modifier son image d’historienne.
Anti-conformiste
comme l’auteur l’a toujours elle-même été, cette « vieille dame » se
souvient, critique son clan, aime encore et part à la découverte de « l’enfer »
son beau-père. Ce qui la mettra, elle et son vieux soupirant, sur la trace d’un
de châtelains bien sous tous rapports. Erotisme et enquête se mêlent pour
inaugurer peut-être un nouveau genre, le polar érotique.
Grand reporter et auteur d’un
blog « Isaure de saint Pierre en voyage », l’auteur
entraîne ses lecteurs à la
découverte de sensations neuves, de personnages hors du
commun. Quand elle voyage
dans le temps pour ses romans historiques, ses
héroïnes nous deviennent
étrangement familières. Ouverte aux innovations de
notre époque, elle se lance
dans l’édition numérique et l’auto édition afin de
rendre la lecture accessible
à tous et de préserver nos forêts.
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