Tintine au Mémorial Charles de Gaulle
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Tintine vous a compris |
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Sa tombe devant l'église de Colombey |
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Un ex-voto de Radio Londres |
Tintine vous a compris ! Encore heureux…
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Sa longiligne statue accueille le visiteur
à l'entrée du Mémorial |
Le petit village de
Colombey-les-Deux-Eglises, blotti dans ses molles collines de la Haute-Marne,
est à présent surmonté par la formidable Croix de Lorraine brandissant ses deux
bras parallèles à travers l’horizon. Et Tintine, impressionnée, de reproduire
l’auguste geste de l’auguste général. Au pied même de la croix, le nouveau
Mémorial, inauguré en 2008, offre ses 1600 m2
dédiés à la mémoire des Français. Si l’architecture extérieure n’a que
le mérite de bien se fondre dans le décor, que dire de l’intérieur ? C’est
une découverte de chaque instant, une surprise à chaque tournant du décor.
C’est tour à tour grandiose, impressionnant, intimiste, émouvant. On a rarement
vu une telle prodigalité d’idées pour mettre en scène un musée. D’innombrables
photos d’archives révèlent l’enfance de Charles de Gaulle, son passé de saint-Cyrien,
son emprisonnement de deux ans en Allemagne, son légendaire appel du 18 juin
que peu ont réellement entendu mais qui unifia une certaine France refusant la
défaite, la Libération de Paris, son entrée à l’Elysée, la malheureuse guerre
d’Algérie sur laquelle on ne s’attarde d’ailleurs pas, non plus que sur mai 68
qu’il ne sut comprendre et qui lui valut le fameux « non » à son
référendum, son départ et sa retraite à La Boisserie.
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Quand les caricatures de Plantu retracent la vie politique |
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Vue d'ensemble de l'intérieur du Mémorial |
Si la scénographie du Mémorial
est en tous points remarquable, Tintine fut moins d’accord sur
« l’histoire de la Résistance » telle qu’elle est contée au Mémorial.
Soit, on prend le parti de n’évoquer que la Résistance gaulliste, mais alors
pourquoi oublier ce « gamin de 29 ans », Chaban-Delmas, qui inquiéta
tant le général, puisque lui avait collectionné les médailles sur le terrain,
en risquant sa peau tous les jours et non d’une lointaine retraite londonienne…
Quant à la Libération de Paris, si l’on regrette à juste titre au Mémorial les
malheureuses femmes tondues suspectées de « collaboration à
l’horizontale » avec l’ennemi, on passe bien vite sur les prouesses des
généraux Leclerc ou de Lattre de Tassigny… Dommage que les historiens ayant
travaillé à cette grandiose reconstitution se soient décidément montrés si
orientés. Ce n’est pas un monument dédié à l’Histoire des Français, mais à la
seule gloire de de Gaulle et c’est regrettable.
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Un bel enfant |
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Le pouvoir des ondes |
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Serrant la main de Franklin Roosevelt |
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Les trois enfants dont la petite Anne qu'il aima tant |
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De Gaulle en chimpanzé |
Plus émouvante est l’évocation de
sa sœur Geneviève, résistante déportée à Ravensbrück, de sa rencontre avec
Yvonne, bien jolie jeune femme brune que l’on ne nomme pas encore « tante
Yvonne » ou de ses trois enfants et spécialement de cette petite Anne
trisomique qu’il aima tant et tint avec courage à élever en famille, sans la
cacher, chose rarissime alors. On a toujours su le général intègre, mais on
ignore la plupart du temps qu’il poussa le scrupule jusqu’à installer à
l’Elysée des compteurs relevant ses consommations personnelles d’eau et
d’électricité, pour les payer de sa poche. Alors là, Tintine s’écrie
« chapeau » !
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La société de consommation |
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L'ébahissement du bourgeois devant les slogans de mai 68 |
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La boutique du Mémorial sous son regard |
Dès l’entrée, on est salué par sa
statue filiforme rappelant assez la manière de Tinguely, puis par une
exposition des caricatures de Plantu, « Drôle de peuple », soit 126
cartons retraçant au fil des jours, dans Le Monde et L’Express, quarante ans
d’actualité politique – à noter d’ailleurs que les caricatures n’ont par
bonheur pas été évincées du reste du Mémorial. D’une justesse irrésistible.
Exposition ouverte du 27 mars au 30 septembre 2013.
Dans l’intimité familiale
A cinq minutes de là, cachée dans
son parc de moins de trois hectares, la simplicité de la demeure familiale de
La Boisserie montre bien que, si de Gaulle oeuvra de son vivant à sa propre
gloire, il se moqua toujours de l’argent et des possessions terrestres. Acquise
par le général en 1934, il s’y installe définitivement avec sa fille Anne et
son épouse en 1946 et la retrouve après 1969, s’attelant dans la tour d’angle
de son bureau à la rédaction de ses Mémoires d’Espoir, dont la rédaction est
interrompu le 9 novembre 1970 par une rupture d’anévrisme à l’aube de ses 80
ans. Son fils, l’amiral, en est toujours propriétaire, même si l’administration
en a été confiée à la Fondation Charles de Gaulle. On n’en visite d’ailleurs
que le rez-de-chaussée, meublé dans un austère style Empire dénué tout autant
de fantaisie que d’emphase et les photos de l’intérieur sont interdites.
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La Boisserie et la tour octogonale où se trouvait son bureau |
La Boisserie, Tél. : 33 (0) 3 25 30 90 80 et
contact@memorial-charlkesdegaulle.fr
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