D’un penseur l’autre
Denis Diderot Langres
L'une des magnifiques portes à Langres |
La maison natale de Diderot |
Sa statue par Bartholdi |
En comparant la grandiose
réussite du Mémorial Charles de Gaulle de Colombey-les-Deux-Eglises à la
(relative) modestie du musée Diderot, à Langres, Tintine se dit que pour rester
un grand homme (ou femme ?) dans l’esprit de ses compatriotes, pas de
doute, rien ne sert travailler vingt ans durant à la rédaction de
l’Encyclopédie, mieux vaut partir à temps et s’attabler de son vivant à la
bonne installation de sa propre gloire ! Enfin, lorsque sera enfin ouverte
au public la somptueuse Maison des Lumières Denis Diderot et son Café
Littéraire, ancien hôtel Du Breuil de Saint Germain en cours de rénovation,
l’égalité sera un peu rétablie entre les deux penseurs…
Denis Diderot est né le 5 octobre
1713 à Langres, la cité la plus fortifiée d’Europe avec ses 8km de remparts en
comptant la citadelle, dans une maison que l’on peut voir de la place à son nom
portant sa statue par Bartholdi. Son père Didier, maître coutelier, appartient
à la corporation des artisans et Denis peut fréquenter le collège des Jésuites.
Déçu dans son ambition de devenir chanoine, alors que son frère cadet
Didier-Pierre y parviendra, il gagne Paris où il ne tardera pas à mener une vie
de bohème que réprouve sa famille, allant jusqu’à épouser sans le consentement
paternel le 6 novembre 1743 une certaine Anne-Toinette Champion, qui n’est pas
de « sa condition ». C’est grâce à « soeurette », sa
bien-aimée sœur Denise, qu’il ne rompra pas les liens avec sa famille et
Langres, disant d’elle : « J’aime ma sœur à la folie, moins parce
qu’elle ma sœur que par mon goût des choses excellentes ».
La future Maison des Lumières |
Son élégante échauguette |
Vierge à l'Enfant dans l'une des 75 niches de la ville |
Ce n’est qu’au XIX è siècle que
les Langrois découvrent, enfin, l’œuvre du philosophe, romancier, conteur,
essayiste et critique d’art, la ville si catholique lui pardonnant mal son
ironie mordante et ses propos parfois acides de libre-penseur. Dans
l’Encyclopédie pourtant, en mémoire de Langres et de ses artisans, il accorde
une place prépondérante à la revalorisation du savoir-faire – et l’on ne peut
s’empêcher de penser à l’atelier familial de coutellerie et d’instruments
chirurgicaux qu’il connut si bien. La ville s’enorgueillit aujourd’hui de
posséder trois exemplaires originaux de la fameuse Encyclopédie dont il est l’un
des auteurs les plus connus aux côtés de d’Alembert, et les travaux, à la
Maison des Lumières, vont bon train pour rendre enfin justice à celui qui ne
fut pas toujours l’enfant chéri de Langres.
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