ATHENES ET LA DEMOCRATIE

Athènes, le berceau de la Démocratie

Vue d'Athènes depuis l'Acropole

Les temps légendaires
Capitale de la Grèce, Athènes est aussi la cité où naquit la Démocratie, quand toutes les décisions étaient prises d’après un vote populaire. Ce fut aussi un lieu de vie très ancien, habité dès le néolithique, c'est-à-dire environ dès 8000 ans av. J.-C. C’est aussi le lieu qui a suscité le plus de légendes mythologiques. Ainsi, Poséidon, le dieu de la mer, et Athéna, la déesse de la sagesse, auraient combattu pour se l’approprier et Athéna aurait bien sûr triomphé, donnant son nom à la ville. Plus tard, Thésée, triomphant du monstrueux Minotaure à corps d’homme et à tête de taureau, en aurait été le véritable fondateur, libérant ainsi sa ville de la domination du roi de Crète, puis obtenant l’union des petites cités autour d’Athènes. Rois et tyrans se succédèrent à la tête de la cité, certains édictant des constitutions et des lois sages, mais rarement respectées. Périodes de tourmente et de conflits jusqu’au « temps de Périclès ».

L’âge d’or de Périclès



Le style très pur de l'imposant Parthénon

Le Parthénon et sa célèbre colonnade

Né dans un milieu aristocratique, sage et érudit, son influence philosophique et politique se fit sentir à Athènes à partir des années 460 av. J.-C. Principale figure du parti démocratique, il s’efforça de réduire les pouvoirs de l’aristocratie dominante, finit par triompher de ses ennemis et garda le pouvoir jusqu’à sa mort en 429 av. J.-C., gouvernant Athènes en promouvant une politique sociale populaire, ce qui n’alla pas sans de nombreuses guerres et nouveaux conflits… Alors, la puissance d’Athènes, son rayonnement culturel et artistique étaient à leur apogée. Ce fut à cette période que furent édifiés les incomparables monuments de l’Acropole ou ville haute qui rayonnèrent dans tout le monde antique, à tel point que l’on put parler du « siècle d’or de Périclès ». En dépit de la meurtrière guerre du Péloponnèse, de la destruction de la cité par les Romains,  l’Acropole continua de dominer fièrement Athènes. Hérode Atticus, puis l’empereur Hadrien eurent même à cœur de l’embellir, la dotant de nouveaux monuments, tel l’Odéon étalé au pied du rocher de l’Acropole.


L'intérieur de l'Odéon d'Hérode Atticus

Pourtant, le rayonnement de ce centre de la pensée et des arts s’éteignit en 529 ap. J.-C. , lorsque l’empereur Justinien décida de fermer les écoles athéniennes de rhétorique et de philosophie, jugées trop subversives à son goût. Et Athènes de sombrer peu à peu dans l’oubli jusqu’à devenir une simple petite ville de province un peu morne… Lorsqu’elle fut proclamée capitale de la Grèce en 1834, elle n’avait même pas deux cents maisons habitées et l’Acropole n’était plus qu’un champ de ruines. Commencèrent d’importants travaux de déblaiement puis de restauration.

L’Acropole, cœur de la cité
A présent, même si de nombreux monuments antiques tels la Porte d’Hadrien ou le temple d’Héphaïstos parsèment la ville moderne, le cœur de la cite demeure l’Acropole, avec ses grands temples dont l’imposant Parthénon hélas sous les échafaudages pour une durée indéterminé afin de le consolider et les bâtiments de son flanc sud, tels le théâtre ou l’odéon.
L’entrée de l’Acropole se situe à l’ouest. Au temps de Périclès, l’architecte Mnésiclès y bâtit le propylée de Pisistrate, entrée solennelle du site. D’autres propylées jamais achevés devaient le remplacer, si bien qu’ils se juxtaposent dans un certain désordre. Une fois franchis, on peu apercevoir l’un des bijoux de l’Acropole, le délicieux temple d’Athéna Niké, édifié dans le style dorique par l’architecte Callicratès et alors entièrement décoré des sculptures du génial Phidias. La plupart des autres œuvres de Phidias, campées sur les frontons des temples de l’Acropole, se trouvent aujourd’hui au British Muséum de Londres, quelques unes seulement dans celui de l’Acropole…Dominant tous les autres, le temple du Parthénon, littéralement la « demeure des vierges », fut dédié à la déesse Athéna, protectrice de la ville. Au fond du vestibule s’élevait le chef d’œuvre de Phidias, la colossale statue d’Athéna Parthénos de dix mètres de haut, toute d’or et d’ivoire, hélas disparue sans que l’on sache exactement ce qui lui est arrivé, si elle parvint ou à Constantinople…


L'Erechthéion de Philoclès et ses célèbres Caryatides

 Les lignes très pures de l'Erechthéion

Sur le flanc nord de l’Acropole s’élève l’Erechthéion, du nom d’un roi légendaire d’Athènes, commencé en 421 ap. J.-C. et terminé quinze ans plus tard par l’architecte Philoclès. La pièce maîtresse en est le portique aux Caryatides. Sur place, on ne voit bien sûr que des copies, les originales se trouvant au musée de l’Acropole, mais elles sont délicieuses dans leurs robes plissées et moulantes qui les dénudent si bien.
Autre vue de l'Erechthéion

Des autres et innombrables temples de l’Acropole,  - un autre temple dédié à Athéna, à Artémis, des sanctuaires édifiés en l’honneur de Zeus, de la déesse Roma ou de l’empereur Auguste -, des groupes de statues, des nombreux ex-voto, il ne reste malheureusement plus rien, mais on peut encore voir sur le flanc sud les ruines du premier théâtre de l’Antiquité, les restes de temples archaïques, l’odéon, des portiques…
Le premier théâtre de l'Antiquité dont la scène et les gradins
étaient en bois


L’Agora où tout se décidait
Au nord-ouest de l’Acropole se situait l’Agora, la grande place qui était le cœur de l’Athènes antique. On s’y réunissait pour voter les décisions importantes de la cité. Là s’élève encore le temple d’Héphaïstos, le Thission, érigé vers le V è siècle av. J.-C. A ses pieds se situait la rotonde de la Tholos, le siège de l’administration de la ville.
Puis, au nord et au nord-est du rocher s’étend la Plaka, le quartier le plus ancien et le plus pittoresque d’Athènes, semé d’églises byzantines, là où s’élevait la première université d’Athènes ayant rayonné sur tout le monde antique…


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