Rhodes et son
célèbre colosse
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Devant les remparts de Rhodes |
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Une puissante fortification |
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La porte d'Amboise et ses créneaux |
Un colosse de bronze pour célébrer une victoire
La cité antique de Rhodes est née en 408 av. J.-C. et
était célèbre pour son rigoureux plan en damier. Pour commémorer sa résistance
à un siège entrepris par le général macédonien Démétrios Poliorcète, le
gouvernement de l’île commanda en remerciement de cette victoire une
gigantesque statue de bronze représentant le dieu du soleil Hélios, protecteur
de l’île. La statue fut commandée au sculpteur Charès de Lindos qui utilisa pour
ce faire le produit de la vente des équipements militaires laissés sur place
par les Macédoniens vaincus. Erigé sur un socle de marbre à l’entrée du port de
Rhodes, éclairé la nuit et servant de repère aux navires comme un vrai phare,
le colosse mesurait 32
mètres de hauteur et fut considéré comme l’une des sept
merveilles du monde antique. Sa construction débuta en 292 av. J.-C. et dura
douze ans, mais le colosse fut détruit soixante ans plus tard par un
tremblement de terre. Quand les Arabes envahirent l’île, ils vendirent le
bronze restant à un marchand syrien qui l’emporta à dos de 900 chameaux et il
ne reste plus aujourd’hui la moindre trace du colosse qui inspira l’actuelle
Statue de la Liberté.
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La forteresse |
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Une puissante machine de guerre |
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Hérissée de créneaux, |
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De tours et de bastions... |
D’invasions en invasions
Concurrencé par le port franc de Délos, Rhodes déclina peu à
peu, même si elle devint le siège d’un évêché après la visite, au I er siècle,
de saint Paul de Tarse. Occupée au VII è siècle par les Arabes, elle vit sa
population grecque s’expatrier sur le continent jusqu’à la paix de 678 signée
entre l’Empire grec et le Califat omeyyade, l’île étant rendue à Byzance. Après
la prise de Constantinople par les croisés en 1204 et la chute de l’empire
byzantin, l’île fut brièvement indépendante avant d’être envahie à nouveau, par
les Génois puis encore par les Byzantins. Ensuite l’ordre hospitalier de
Saint-Jean de Jérusalem, chassé de Terre sainte, s’installa d’abord à Chypre,
puis à Rhodes durant plus de deux siècles, jusqu’en 1522. Ce furent ces
chevaliers qui dotèrent la cité de ses puissants remparts, de sa forteresse
détruite puis reconstruite à l’identique au XX è siècle. Dans la partie basse
de la ville, on peut encore voir le palais du grand maître devenu un musée,
puis les « auberges » des différentes nations représentées dans
l’ordre. Celle de la Langue de France, qui sert aussi de consulat, est située
rue des Chevaliers. Elle a été restaurée par Albert Gabriel en 1910.
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Le palais des grands maîtres devenu musée d'archéologie |
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Tête d'Hélios, dieu du soleil |
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Aphrodite à sa toilette |
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Ce lion règne sur la terrasse du palais |
Le 20 décembre 1522 donc, après un siège de cinq mois, la
cité hospitalière tomba aux mains des troupes de Soliman le Magnifique et la
domination turque dura près de quatre siècles.
Le 4 mai 1912, l’Italie s’empara de la ville et, à partir de
1936, sous le régime fasciste, des lois raciales furent appliquées au détriment
des communautés juives locales. A l’été 1943, les Allemands occupèrent l’île et
les juifs furent déportés en masse à Auschwitz. Puis l’île fut libérée par les Anglais ainsi que tout le
Dodécanèse, cet archipel de la mer Egée regroupant plus de 160 îles. Et, en 1946, Rhodes redevient grecque. Une histoire
plus que mouvementée…
La vieille ville aujourd’hui
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La massive porte marine donnant sur le front de mer |
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Rue des Chevaliers, la maison de la France devenue consulat |
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La Belle de l'Adriatique dans le port de Rhodes |
Agrandie et fortifiée par les
Chevaliers de Saint-Jean aux XIV è et XV è siècle, la cité médiévale était
pourvue d’un système de défense complexe
Les murailles de dix mètres de haut sur deux mètres d’épaisseur étaient doubles
et protégés par des douves sèches. Munies de nombreux bastions et tours de
guet, elles s’ouvraient par onze portes dont les plus célèbres sont la porte
d’Amboise, du nom d’un grand maître, la porte de saint Athanase par laquelle Soliman
fut son entrée solennelle dans la cité après sa victoire, et la porte Marine
donnant sur le front de mer et ornée de deux massives tours crénelées.
Il faut errer par les ruelles
étroites et ombragées pourvues de belles « auberges », maisons ou palais,
ponctuées d’églises et chapelles parfois en ruines, visiter le palais des
grands maîtres transformé en musée et conservant de précieuses statues antiques
dont la célèbre Aphrodite à sa toilette. Et songer à toutes ces civilisations
si diverses qui se sont succédé à Rhodes et en ont fait la diversité et
l’incroyable richesse.
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Des murailles qui viennent mourir contre les vagues |
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Des dauphins joueurs pour symboliser Rhodes la belle |
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Une église, une mosquée et des moulins... |
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